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minéralogie, l'école royale d'appli cation des ingénieurs géographes, où l'on enseigne la géodésie, la topographie et le paysage; l'école d'application du corps royal d'état-major, où des professeurs enseignent l'administration militaire, la topographie, la géographie, la statistique, l'art et l'histoire militaires, la fortification, l'artillerie, etc.; l'institut royal des sourds-muets; l'institution royale des jeunes aveugles; l'école des langues orientales et celles des Charles et d'archéologie, dans le local de la bibliothèque du roi; l'école royale de mathématique et de dessin, destinée particulièrement aux ouvriers qui se consacrent aux professions mécaniques; l'école spéciale du commerce, un des plus beaux établissemens de ce genre qui existent; l'école d'industrie manufacturiere et le gymnase normal civil et militaire fondé par le colonel Amoros.

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Notre cadre ne nous permettant pas d'indiquer toutes les bibliothèques publiques et celles qui, sans l'être de droit, sont cependant ouvertes aux personnes studieuses; nous nous bornerons à dire que Paris ne compte pas moins de 38 bibliothèques, parmi lesquelles on distingue la bibliothèque du roi, qui est la plus riche de toutes les bibliothèques du monde, car elle possède la plus grande collection qui existe de livres imprimés, de manuscrits et d'estampes; la bibliothe que de l'Arsenal, qui est la plus riche de Paris après celle du roi; viennent en suite les bibliothèques de Sainte-Genevieve, Mazarine, de l'Institut, des Députés et la bibliothèque particulière du roi ou du Louvre et celle de la Ville. Nous nommerons ensuite les académies, les institutions et les sociétés savantes qui contribuent tant à la splendeur de la capitale de la France; en 1832 elles étaient au nombre de 43; en voici les titres : l'institut royal de France, divisé actuellement en académie française, académie des sciences, académie des inscriptions et belles-lettres, académie des beauxarts et académie des sciences morales et politiques; la société royale et centrale d'agriculture; la société d'encouragement pour l'industrie nationale; la société royale des antiquaires de France; la société de géographie; la société pour l'instruction élémentaire;

elle entretient plusieurs écoles gratuites; l'athénée des arts; la société philotechnique; l'athénée royal de Paris, où l'on fait plusieurs cours sur les différentes branches des connaissances humaines; la société philomatique ; la société d'horticulture; la sociéle française de statistique universelle; la société de statistique de France; la société biblique de Paris; la sociéte des méthodes d'enseignement; elle s'occupe du perfectionnement de toutes les branches d'instruction, médite un système complet et rationnel d'éducation publique, et a déjà établi dans ce but une école orthomatique, la société asiatique; la société géologique de France, qui, à l'imitation des sociétés nomades des naturalistes de la Suisse et de l'Allemagne, doit se transporter chaque année dans une province du royaume pour en explorer la nature et rallier à elle les amis de la science épars sur ce vaste territoire; la société linnéenne ; la société d'histoire naturelle; l'Institut historique; la société de pharmaeie; la société médico-pratique; la société phrénologique, etc., etc.

Un autre genre de richesses contribue à décorer et à embellir cette capitale, nous voulons parler des collections scientifiques, des beaux-arts et des musées. Paris possède 20 musées et 35 écoles de beauxarts. Nous avons déjà mentionné les belles collections du Louvre, du Luxembourg et du jardin des Plantes. La première est sans contredit l'une des plus riches qui existent en Europe et fait l'admiration des étrangers; elle se compose d'un nombre considérable de tableaux des plus grands mattres; du musée des antiques où l'on remarque surtout une rare collection d'antiquités égyptiennes ; et d'un mu→ sée naval, qui ne date que de quelques années. Ici nous ajouterons: le musée central d'artillerie; les superbes collections de livres, cartes, manuscrits, etc., du Dépôt de la guerre; les plans en relief des places de guerre, à l'hotel des Invalides; la précieuse et riche collection de cartes du Ministère des affaires étrangères ; le conservatoire des arts-et-métiers, offrant tout ce que l'industrie nationale et européenne a produit de plus riche et de plus curieux en instrumens de tous les arts et de toutes les professions et en modèles ingénieux;

le depot général des cartes et plans de la marine; le cabinet de minéralogie, à l'hôtel des Monnaies, où les productions minérales du royaume sont classées par départemens; dans le même local on trouve aussi la superbe collection des carrés et poinçons de médailles et jetons frappés en France depuis François Ier; le cabinet d'anatomie de l'Ecole de Médecine, où l'on voit une belle collection d'instrumens de chirurgie; la superbe galerie de tableaux du duc d'Orléans, au Palais-Royal; celle de l'Elye-Bourbon; la galerie d'architecture, à l'Institut, composée de modèles en plâtre et en liège, des monumens les plus fameux de l'architecture grecque, romaine, indienne, égyptienne et d'autres nations. Nous ne parlons pas des collections de ce genre appartenant à des particuliers, parce qu'elles n'entrent pas dans notre cadre; Paris en offre un grand nombre et de très remarquables. Mais nous citerons les cabinets littéraires, établissemens publics dont quelques-uns sont très bien assortis de livres, de journaux et de recueils périodiques les plus importans publiés dans les Deux-Mondes. Paris en possède actuellement un assez grand nombre, parmi lesquels on distingue la Tente et le Cercle Encyclopédique au Palais-Royal, les beaux Salons Galignani, rue Vivienne, enfin la Librairie des Btrangers, Française, Anglaise et Américaine, rue NeuveSaint-Augustin.

Nous devons ajouter que les bibliothèques publiques doivent être prochaineinent éclairées et chauffées le soir en hiver. La seule ville de Londres rivalise avec Paris pour l'importance du commerce de la librairie et des produits de la presse périodique; mais, tout bien calculé, l'avantage reste à la capitale de la France. On peut sans exagération regarder Paris comme la première ville du monde sous le double rapport du commerce de la librairie et de la presse périodique; cette dernière publiait, en 1833, 300 journaux dont 31 sont quotidiens, 50 hebdomadaires et les autres paraissent à différentes époques. Les 600 libraires de Paris ont publié, en 1832, 5760 ouvrages; et, en 1833, les 80 imprimeries, nombre limité par la loi, occupaient 1200 presses à bras et 80 presses mécaniques, dont plusieurs mues par la vapeur. L'imprimerie

royale, fondée en 1531 par François 1er, est le plus grand établissement de ce genre qui existe, surtout par ses nombreux poinçons, matrices et caractères des langues orientales. Toutes ses fontes réunies pèsent au moins 375,000 kilogrammes et pourraient servir à composer 125,000 pa-' ges; dans ces dernières années, selon M. Firmin Didot, cet établissement a mis en activité 300 presses, dont 60 travaillaient jour et nuit.

Les établissemens d'utilité publique sont en général d'une grande beauté et d'une construction parfaite; tels sont les marchés, surtout ceux Saint-Germain Saint Honoré et de la Vallée ; l'entrepot général des vins, remarquable par son étendue et par l'emménagement de ses caves; le marché des Innocens, qui est le principal marché des fruits et des légumes, et au centre duquel on a placé une belle fontaine dessinée en 1551 par Pierre Lescot; la halle aux blés, grand édifice circulaire à coupole en fer, vaste et et hardie; les Abattoirs élevés aux extrémités de la ville pour éviter le spectacle des animaux tués chez les bouchers; dans celui de Grenelle on a foré en 1841 à 550 mètres un puits artésien. Les cimetières, parmi lesquels on distingue celui du Père-LaChaise, vaste nécropole étincelante de marbre, de granit et de verdure, située hors des murs de Paris, sur une colline couverte de bosquets, de fleurs, et ornée d'un grand nombre de monumens funèbres dont quelques-uns sont d'une rare beauté.

les

Il n'y a pas de ville en Europe qui possède un plus grand nombre de théâtres, et où l'on trouve des représentations dramatiques et des lieux d'amusemens plus variés; sous ce rapport Paris n'a pas de rivale dans le monde. Sur ses divers théàtres on représente les chefs-d'œuvre de la scène anglaise, italienne et allemande. Paris possède 16 théâtres, non compris le Cirque Olympique héâtres extra-muros,et quelques autres moins importans, tels que les Ombres Chinoises, le théâtre des Funambules, etc. Les plus remarquables par leur architecture, sont: le théatre Ventadour l'Académie royale de Musique (grand opéra), le Théâtre Français, l'Odéon, la salle Favart, brûlée en 1838, réédifiée en 1840. Les plus fréquentés sont POpéra, l'Opéra-Comique, les Français, le Cirque, le Gymnase - Dramatique,

le théâtre du Palais-Royal, le Vaudeville, les Variétés, etc., etc. Parmi les théâtres situés hors des barrières on doit citer ceux des Jeunes Elèves, sur le boulevard Mont-Parnasse, à Montmartre et à Belleville.

Les revenus municipaux de Paris s'élevant à 45 millions, dépassent non-seulement ceux de tous les petits états de l'Europe et même ceux des monarchies Danoise et Norwégiéno-Suédoise, mais ils égalent presque la recette de la mo

bles qui ont tant épuisé les finances de cet état. Lors de l'installation du nouveau conseil municipal (le 27 décembre 1834), M. le préfet de la Seine annonçait que les impôts payés à divers titres par les habitans de cette vaste cité s'élevaient à 135,345,000 francs.

Pendant l'été un grand nombre d'éta-narchie Portugaise, même avant les troublissemens donnent des fêtes où l'on trouve des divertissemens de tout genre; un Cirque et un Panorama ont été récemment construits dans les Champs-Elysées; les bals publics les plus fréquentés par le peuple en été sont: la Chaumière, les salons de Flore, de Mars, d'Isis; et pendant l'hiver: le Wauxhall, le Prado et le Cirque des Muses. Nous devons signaler ici plusieurs salles de concert, où l'on exécute la musique des maîtres les plus célèbres; nous citerons la salle Vivienne, la salle Saint-Honoré, qui donnent aussi des bals pendant l'hiver.

Nous devons citer aussi, sous le rapport de l'art, les Panorama et Diorama.

Tous les ans, du 25 août au 5 septembre, on fait au Champ-de-Mars des courses de chevaux pour les départemens de l'Aisne, des Ardennes, de l'Aube, de la Côte-d'Or, de Loir-et-Cher, du Loiret, de la Marne, de l'Oise, de la Seine, de Seine-et-Marne, de Seine-et-Oise et de l'Yonne. Ces solennités deviennent d'année en année plus intéressantes.

Paris possède plusieurs promenades superbes. Nous avons déjà mentionné celle des Tuileries, qui est la plus belle et dont la principale allée conduit par la place Louis XV aux Champs-Elysées, immense promenade plantée d'arbres et terminée par l'arc-de-triomphe de l'Etoile, le plus grand des monumens en ce genre que l'on ait élevé depuis la renaissance des arts. Viennent ensuite le jardin du Luxembourg, décoré aussi de statues et de pièces de gazon bordées de platesbandes fleuries; le jardin des Plantes, remarquable par des sites variés et pittoresques et par les belles collections scientifiques dont nous avons déjà parlé; le jardin du Palais-Royal, qui est plutôt un lieu de rendez-vous d'affaires et de plaisirs qu'une promenade proprement dite.

Parmi les 56 barrières par lesquelles on entre dans cette métropole, quelquesunes forment des espèces de monumens, comme celles de l'Etoile, du Trône, de la Villette, des Bons-Hommes, elc.

Cette ville immense est partagée en 12 arrondissemens pour le civil et subdivisée en 48 quartiers pour la police. Les deux arrondissemens les plus grands pour l'étendue sont le VIII qui comprend les quartiers du Marais, Popincourt Saint-Antoine, des Quinze-Vingts; et le 1er qui embrasse les quartiers du Roule, des Champs-Elysées, de la Place Vendôme, des Tuileries. La superficie du VIII est de 6,102,285 mètres carrés ; celle du Ir est de 5,853,650. Les deux arrondissemens les plus petits sont : le IV qui comprend les quartiers Saint-Honoré, du Louvre, des Marchés et de la Banque; et le VII qui se compose des quartiers Saint-Avoie, du Mont-de-Piété, * du Marché Saint-Jean et des Arcis; la superficie de celui-ci est de 732,572 mètres; celle du IV* ne monte qu'à 559,604 mètres. Les deux arrondissemens dont la population absolue est la plus considérable sont le XII, composé des quartiers Saint-Jacques Saint-Marcel, du Jardin des Plantes et de l'Observatoire; et le X qui comprend les quartiers de la Monnaie, de Saint-Thomas-d'A- ` quin, des Invalides et du faubourg Saint-Germain; le XII, en 1826, comptait 97,222 âmes et le X 90,623; la population de ces deux arrondissemens égale donc presque celle de Copenhague, et dépasse celles de Stokholm, de Munich, de Florence et de toutes les capitales des états de l'Europe, à l'exception seulement des métropoles des empires d'Autriche, Russe, Ottoman, des monarchies Anglaise, Prussienne, Néerlandaise, Espagnole et Portugaise, et du royaume des Deux-Siciles. Les deux arrondissemens dont la population est la plus petite sont : le 11 qui embrasse les quartiers du faubourg Poissonnière, Montmartre,

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Saint-Eustache et du Mail; sa population s'élevait à 54,161 âmes; le IV qui, quoique le plus petit de tous, comptait encore 51,793 habitans, nombre de beaucoup supérieur aux capitales des royaumes de Wurtemberg, de Hanovre, des grandsduchés de Bade, de Hesse et à toutes telles des états du troisième et du quatrième rang de l'Europe.

Dans les articles industrie et commerce, nous avons signalé la place émiente qu'occupe cette ville, considérée sous le rapport de l'industrie et des relations commerciales de ses habitans. Nous ajouterons ici que la capitale de la France fabrique pour 14 millions de châles, pour plus de 6 millions de meubles et d'objets d'orfèvrerie, et qu'elle exporte annuellement, comme superflu de ses fabrications, pour 47 millions de francs; que tous les fabricans du royaume ont établi dans cette ville des dépôts de leurs manufactures; enfin que cette métropole est à la tête de Findustrie française et qu'elle peut être regardée comme le rendez-vous des arlistes en tout genre. Si Londres, Liverpool et quelques autres grandes villes la dépassent pour l'étendue et l'importance du commerce extérieur, Paris peut rivaliser avantageusement avec les villes les plus industrieuses et les plus manufacturières du monde. La valeur moyenne des effets de commerce reçus à l'escompte par la banque de France dans la seule enceinte de Paris, monte à 1,200,000,000 fr.; les revenus de cet établissement, qui provien nent en grande partie de l'intérêt de ses capitaux convertis en rentes sur l'Etat, selevent au-delà de 7,000,000 de francs. Mais pour faire mieux sentir à nos lecteurs toute la richesse et toute l'importance de cette magnifique métropole, nous reproduirons ici un passage remarquable, extrait de l'ouvrage d'un statisticien disLingué; c'est en quelque sorte le résumé de tout ce que nous venons d'exposer. Depuis 1824, dit M. Benoiston de Chateauneuf, 6500 trains de bois et 15,500 bateaux nous ont apporté chaque année es vins de la Bourgogne, le bois et les charbons du Nivernais, les cidres de la Normandie, les blés de la Picardie, les marbres du Languedoc, les granits de Cherbourg et de Volvic et les ardoises d'Angers. Paris demande sans cesse à Leutes les provinces, il en appelle à lui les Productions de toute espèce, il lui faut

tout ce que produit la France, tout ce qui existe. Heureuse, mille fois heureuse cette même France, de trouver dans les approvisionnemens de sa capitale un commerce intérieur toujours sûr, toujours actif et qui équivaut lui seul au commerce entier de deux ou trois royaumes. Il y a vraiment quelque chose qui étonne l'imagination, à penser que Paris représente aujourd'hui quinze villes de 60,000 âmes chacune; qu'il demande à l'agriculture les récoltes de 400,000 arpens de terre, à l'industrie les produits de toutes les manufactures du royaume; et qu'une somme d'environ un milliard sort tous les ans de son sein, et va se répandre dans l'intérieur des provinces. >>

En 1840, on a commencé, autour de Paris, d'immenses travaux de fortifications.

Dans un rayon de 44 milles, on trouve un grand nombre de villes et de lieux remarquables, nous commencerons par indiquer ceux qui appartiennent au département de la Seine, dont Paris est le chef-lieu.

SAINT-DENIS, chef-lieu d'arrondissement, près

de la rive droite de la Seine, jolie petite ville très commerçante. Son ancienne église, édifice gothique d'une grande légèreté, sert à la sépulture des rois. Dans le bâtiment de l'ancienne abbaye on a établi la maison royale d'instruction pour les filles des chevaliers de la Légion-d'Honneur, elle contient 500 élèves dont 400 sont entretenues aux frais du gouvernement. St-Denis possède plusieurs pensionnats, de magnifiques pépinières, deux puits artesiens, une belle caserne, et de nombreux établissemens industriels qu'alimentent les eaux du Crou et dont les principaux sont douze vastes moulins à farine remarquables par leur ingénieux mécanisme et destinés à l'approvisionnement de Paris. Nous citerons aussi la filature de

caoutchou de MM. Guibal et Rattier, dont les produits sont très recherchés. Charonne, petit village remarquable par son industrie et,surtout par son école de commerce et d'indus trię mentionnée dans la description de Paris, et dirigée par M. Pinel-Grandchamps; c'est un des plus beaux et des plus utiles établissemens de ce genre. Auteuil, gros village où l'on voit encore

les maisons de Molière, de Boileau et les tombeaux d'Helvétius et de d'Aguesseau; la maison d'éducation commerciale de M. Pitolet, ainsi qu'un grand nombre de fabriques, ajoutent à l'importance d'Auteuil. Passy, grand village, dans une position charmante sur la rive droite de la Seine, avec un grand nombre de belles maisons de plaisance, un bel établissement orthopédique, et deux sources d'eaux minérales. On y admire la belle collection de palmiers de M. Fulchiron. Boulogne, entre la Seine et le bois de ce nom, qui est le rendez-vous des promeneurs de la capitale. St-Ouen, village sur la rive droite de la

Seine, avec un beau château d'où Louis XVIII data la déclaration préliminaire de la Charte. On y trouve plusieurs manufactures, et on vient d'y ouvrir un puits artésien, un nouveau port avec de vastes bassins, des quais spacieux et de grands magasins pour la réception et l'entrepôt des marchandises. Clichy-la-Garenne et La Chapelle, gros villages, remarquables par leurs établissemens industriels. Ļes Batignolles, commune créée en 1830, et florissante par son industrie. Montmartre, sur une hauteur, avec un grand nombre de fabriques de petits bronzes; c'est un des points les plus importans pour la défense de Paris; on vient d'y établir un système de distribution d'eau, fort ingénieux. Neuilly, bourg sur la rive droite de la Seine, remarquable par son beau pont et par le château, propriété particuliere du roi régnant, sans contredit l'une des maisons de campagne les plus agréables de Paris. Elle appartenait autrefois à la princesse Borghèse, mais elle a été beaucoup embellie et presque entièrement changée par Louis-Philippe, qui y passe une partie de la belle saison. Nanterre, petit bourg, où l'on exploite des carrières de plâtre et de pierres à bâtir; il s'y trouve aussi une grande fabrique de produits chimiques. Le Mont-Valérien, siège d'un établissement pieux, appartient à cette commune. Belleville, sur une hauteur, célèbre, ainsi que Ménil-Montant et la butte St-Chaumont, par le courage que les élèves de l'école polytechnique et les soldats français déployèrent contre les armées alliées en 1814. A Belleville on trouve de belles maisons de campagne, un grand nombre de pensionnats et plusieurs établissemens industriels, ainsi que des carrières de plâtre et des pépinières. On doit aussi mentionner le jardin des enfans et le théâtre de Séveste frères. La Villette, sur le canal de St-Denis, gros bourg, florissant par son industrie variée; or y remarque surtout la grande fabrique de sucre indigène de M. Boucher.

SCEAUX, petite ville, chef-lieu d'arrondissement, remarquable par quelques restes du chateau et du parc construits par Colbert, et que le duc de Maine, puis le duc de Penthièvre possédèrent. Comme à Poissy on y tient un marché qui fournit un grand nombre de bestiaux pour la consommation de Paris. Son parc est le rendez-vous d'une société brillante; on y donne des bals champêtres tous les jours de fète pendant la belle saison. De 1700 à 1750 le château de Sceaux fut le rendez-vous de prédilection de La Motte, de Fontenelle, de Voltaire, Chaulieu, St-Aulaire. Florian y mourut en 1794. Arcueil, petit village, renommé par son aqueduc qui fournit de l'eau à Paris, par ses belles pépinières et surtout par l'académie libre des savans illustres qui s'y réunissaient chez Berthollet. On y voit des restes de l'aqueduc de l'empereur Julien, sur les ruines duquel on a construit l'aqueduc moderne. Choisy-le-Roi, sur la rive gauche de la Seine, village remarquable par ses nombreuses manufactures, par ses fabriques de cuir verni et par plusieurs belles maisons de campagne. Va ugirard, gros bourg qui s'agrandit tous les

jours, et important par l'industrie de ses habitans. Grenelle, commune créée en 1819; elle possède plusieurs fabriques et une belle salle de spectacle pour 1300 personnes. Gentilly, gros bourg, remarquable surtout pour avoir, selon quelques auteurs, servi de résidence aux rois de la première et de la deuxième race. Près de là se trouve: Bicêtre, avec un vaste chà- teau où on déposait naguere les condamnés au bagne, et consacré maintenant à recevoir les hommes indigens, infirmes, ou âgés de 70 ans, et en outre au traitement des aliénés. Montreuil, gros village renommé par son industrie horticole et par sa culture en grand des pêches. Bercy, sur la rive droite de la Seine, gros village où sont les entrepôts de vin, d'eau-de-vie et d'huile pour la consommation de Paris; détruits en 1820, par un incendie, ils sont aujourd'hui plus florissans que jamais. On doit mentionner l'école d'industrie et de commerce de M. Mailhat. Vaneres, village remarquable par sa maison de santé pour les aliénés riches. Villejuif, autre village, avec des carrières de pierres à bâtir d'excellente qualité. Charenton, bourg, divisé en deux communes Charenton-le-Pont, et Charenton-St-Maurice, au confluent de la Marne avec la Seine. Dans la première, on trouve la célèbre maison de santé pour les aliénés, qui porte le nom de Charenton, et dans la seconde une grande fonderie où l'on fabrique des machines à vapeur. Maisons Alfort, village séparé de Charenton seulement par la Marne. Son école royale d'économie rurale et vétérinaire jouit d'une grande célébrité; on y remarque des hôpitaux pour les animaux malades, un laboratoire de chimie, un cabinet d'anatomie, un autre de pathologie, un jardin botanique et un amphithéâtre. Vincennes se fait remarquer par le beau parc qui l'environne, entouré de murs inalgré son étendue de 732 hectares, et par son ancien chateau habité par les rois de France depuis Louis VII jusqu'à Louis XIII. Cette petite ville est aussi importante par son école d'artillerie et sa magnifique salle d'armes. Une colonne en granit et un saule pleureur, placés dans un fossé, rappellent la mort tragique du duc d'Enghien, qui y a été fusillé en 1804. Les fortifications qui, depuis 1830, ont été annexées au château, rendent cette place très importante. Le donjon, qui est aussi une de ses dépendances, est célèbre dans les annales de l'histoire de France comme prison d'État. Vitry, gros village qui fournit beaucoup de fruits, d'herbages, de légumes et de lait à Paris. Ses pépinières sont les plus renommées des environs de la capitale. Ivry, gros village industrieux, où l'on peut voir d'immenses caves à double courant d'air taillées dans le roc; elles appartiennent à M. Delacroix,et servent d'entrepôt de conservation pour les produits agricoles, tels que grains, vins, farines, etc.

Tous ces lieux forment les environs immédiats de Paris et sont situés dans le département de la Seine; les suivans sont un peu plus éloignés et appartiennent aux départemens limitrophes. Ce sont les dé

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