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Quoique située sur un plateau et manquant de rivière navigable, cette ville fait le plus grand commerce de toute la confédération; une grande quantité de marchandises y sont transportées à dos de mulet d'Omoa par Izaval d'un côté, et de l'autre par la barre d'Estipa située sur le Grand-Océan. Les habitans de cette ville se distinguent aussi par leur industrie: les étoffes de coton, la poterie, l'orfévrerie, la sculpture sur bois et sur pierre, la fabrication des instrumens de musique et celle du tabac, sont les principaux objets sur lesquels elle s'exerce. Voici les autres villes et lieux les plus remarquables de la confédération; nous les décrivons en suivant l'ordre adopté dans le tableau des divisions administratives.

Dans l'ETAT DE GUATEMALA GUATEMALA L'ANTIGUA, capitale de l'état et autrefois de toute la capitainerie générale de ce nom. Détruite en très grands partie en 1774 par les éruptions et les tremblemens de terrre causés par les deux terribles volcans d'Agua et de Fuego, entre lesquels elle est située, cette ville a perdu un grand nombre de ses édifices et a vu transférer à Guatemala-la-Nueva, l'archevêché, l'université, le tribunal suprême et toutes les autorités centrales de la grande province dont elle était le chef-lieu. Malgré ces désastres, qui avaient réduiť sa population de 34,000 àmes à moins de 5000, elle s'est beaucoup relevée, et elle compte actuellement environ 18,000 habitans. Parmi les édifices qui la décoraient, nous citerons la magnifique cathédrale, qui subsiste encore et qui est un des temples les plus grands de l'Amérique. Nous nommerons ensuite: GUATEMALA-LA-VIEJA, à cause de son antiquité, étant la plus ancienne des trois villes de ce nom; elle a été détruite en 1541 par le volcan d'Agua; sa population actuelle ne monte qu'à 2500 âmes; Mixco, remarquable par les ruines de l'ancienne forteresse de son nom, construite par les Kachiquels; QUICHE, très petite, mais importante par le voisinage des ruines d'Utatland, la magnifique capitale du royaume de Quiché, le plus puissant et le plus civilisé de tout le Guatemala avant l'arrivée des Espagnols. « Son palais royal, dit Torquemada, rivalisait avec celui de Montezuma, à Mexico, et avec celui des Incas, à Cuzco. Bâti en pierres de taille de différentes couleurs, il n'avait pas moins de 728 pas géométriques de long sur 376 de large, et offrait six parties principales. Dans la première étaient les logemens d'une nombreuse troupe de lanciers, d'archers et d'autres soldats d'élite, formant la garde royale. La deuxième était destinée à l'habitation des princes et des parens du roi, qui y étaient servis avec une magnificence royale, tant qu'ils restaient célibataires. La troisième renfermait Phabitation du roi, où il y avait des appartemens pour le matin, pour le

soir et pour la nuit; dans une des salles était le trone royal, sous quatre dais tissus de plumages; on y montait par plusieurs gradins. Dans cette partie du palais se trouvaient aussi la trésorerie, mes, les jardins, les vergers, les ménageries d'oile tribunal des juges de la ville, le dépôt des arbriques ou offices. La quatrième et la cinquième seaux et de bétes féroces, ainsi que diverses fadivision étaient remplies de palais où demeuraient les reines et les concubines du roi; le nombre en était grand, et une partie considéjardins, les vergers, les basses cours, les aterable de cet espace était encore occupé par les liers de tisserands et autres. Dans la sixième était la maison d'éducation pour les infantes et les autres jeunes filles du sang royal. Hors du palais était encore un vaste batiment ou séminaire dans lequel on élevait cinq à six mille garçons sous l'inspection de 70 précepteurs. >>

Nous ajouterons: QUESALTENANGO et TOTONICAPAN, villes importantes par leur industrie el leur population; SOCONUSCO, remarquable par son volcan, et encore plus par son excellent n'accorde pas moins de 37,000 habitans; ACASAcacao; CHIQUIMULA, à laquelle M. Thompson GUASTLAN, GUALAN, SANTA-CRUZ et IZAVAL, importantes par leur commerce; COBAN OU CIUDAD DE COBAN, pour sa population; PETEN ou REMEDIOS, par ses fortifications et par des débris de temples et d'idoles', qui attestent les progrès que les Itzaex ou Itaix avaient faits, dans la civilisation avant l'arrivée des Espagnols.

Dans l'ETAT DE SAN-SALVADOR: SAN-SALVADOR, capitale de l'état, située près du volcan de San-Salvador, au milieu de belles plantations de tabac et d'indigo. Quelques beaux édifices, plusieurs manufactures, un commerce actif et une population d'environ 39,000 habitans, la font ranger parmi les villes principales des nouveaux états de la ci-devant Amérique-Espagnole. Parmi ses établissemens littéraires, on doit citer son collège. Elle a beaucoup souffert par la terrible éruption volcanique qui, en 1835 a fait tant de avages dans différentes parties de cette confédération. Viennent ensuite: SONSONATE, importante par son commerce, IsALCO et SAX-Vicente, qui méritent d'ètre signalées par leurs populations et leurs volcans; MATAPA, par ses mines de fer; SAN-MIGUEL, avec une population considérable malgré son mauvais air. Elle a été en grande partie détruite par les éruptions volcaniques accompagnées de tremblemens de terre, arrivées en 1835.

Dans l'ETAT DE HONDURAS: COMAYAGUA, ville épiscopale, avec un collège et environ 18,000 habitans; TEGUCIGALPA, importante par sa population; CORPUS, par sa mine d'or, la plus riche de la confédération; TRUXILLO, petite ville forte, avec un bon port, mais dans un climat délétère; Omos, petite ville fortifiée, importante par son port qui est le plus commerçant de la confédération, mais également exposée à l'influence du mauvais air. Il y a quelques années que le gouvernement fédéral a accordé la permission d'abattre des bois dans ses environs et dans ceux du golfe Dulce, à tous les étrangers

qui en réclameraient l'autorisation; c'est sans doute pour atténuer les effets de la concurrence que suscite aux exploitations de bois de Guatemala l'établissement anglais de Balize. COPAN, misérable bourgade, mais très digne de remarque part es antiquités découvertes dans son voisinage. Elles ressemblent beaucoup à celles de Palenqué, quoiqu'elles soient beaucoup moins bien conservées. Dans ses environs on trouve aussi la fameuse caverne de Tibulca, qui n'a rien de remarquable qui la distingue des autres grottes naturelles, si ce n'est sa situation près de ces ruines et près des monumens imaginaires décrits par Domingo Juarros, dans son histoire de Guatemala, et que d'après les autorités les plus imposantes nous avons cru devoir reproduire dans l'Atlas ethnographique du globe et dans la première édition de cet Abrégé.

Dans l'ETAT DE NICARAGUA LEON, située sur une vaste plaine élevée, belle ville, avec des rues et des places larges et régulières, et, en géné ral, disposées avec goût. Son collège Tridentinum, changé en université en 1812, est son principal établissement littéraire. La cathédrale est son unique édifice remarquable; mais elle pour

rait orner toute autre plus grande ville, par son élégance et par la régularité de son architecture. Leon fait un commerce assez étendu, est le siège d'un évèché et compte, selon M. Thompson, 38,000 habitans. NICARAGUA, la plus importante el la plus peuplée apres la capitale de l'état; MASSAYA et GRANADA, remarquables par leurs volcans et par leur forte population; MANAGUA, près du lac auquel elle donne son nom, et avec une population presque égale à celle des deux précédentes; REALEJO, importante par ses chantiers et surtout par son beau port, réputé un des meil· leurs du monde, et que quelques auteurs regardent même comme le plus beau de toute la ci-devant Amérique-Continentale-Espagnole. NiCOYA, avec un port et des chantiers ; San-CarLos, petit fort à l'endroit où le San-Juan sort du lac de Nicaragua.

Dans l'ETAT DE COSTA-RICA: SAN-JOSE DE COSTA-RICA, ville de médiocre étendue à laquelle on accorde 20,000 habitans; CARTAGO, ville très déchue, mais à laquelle M. Thompson accorde encore 20,000 habitans; BORUCA: c'est une des missions dans le territoire des indigènes indépendans.

ÉTATS-UNIS DU SUD.

POSITION ASTRONOMIQUE. Longitude occidentale, entre 61o et 85°. Latitude, entre 12° boréale et 6o australe.

CONFINS. All nord, la mer des Antilles et l'Océan-Atlantique. A l'est, l'OcéanAtlantique, la Guyane-Anglaise et l'empire du Brésil. Au sud, l'empire du Brésil et la république du Pérou. A l'ouest, la république du Pérou, le Grand-Océan et l'état de Costa-Rica dans la confédération de l'Amérique-Centrale.

FLEUVES. Tous les grands fleuves des Etats-Unis du Sud appartiennent à l'Océan-Atlantique et à ses enfoncemens; le Grand-Océan ne reçoit, sur les côtes de ces états, que des fleuves dont le cours est très petit, surtout lorsqu'on le compare à celui des premiers.

L'OCEAN-ATLANTIQUE et ses enfoncemens reçoivent :

Le CHAGRÈS; Son cours est très petit, mais il est important pour le projet qu'on a eu de joindre les deux Océans par un canal qui partirait de ce fleuve et aboutirait sur le Grand-Océan. Le Chagrès traverse l'isthme de Panama de l'est à l'ouest et, après avoir passé par Cruces et Chagrès, entre dans la mer des Antilles.

L'ATRATO, sort de la chaine du Choco dans la province de ce nom, passe par Quibdo qui en est le chef lieu, et, après un cours presque droit

du sud au nord, débouche dans le golfe de Darien. Ses affluens sont trop peu considérables pour être mentionnés. D'après les renseignemens que nous devons à l'obligeante amitié de M. le général Santander, ancien vice-président de la Colombie et à celle de M. le général Mosquera, ancien préfet du département du Cauca, nous signalerons ici deux erreurs reproduites sur les cartes les plus récentes et regardées comme les meilleures; nous voulons parler da à la page 928, et de la ville de Zitara, qui n'a prétendu canal de Raspadura, mentionné jamais existé, et que les géographes représentent comme le chef-lieu du Choco, province cependant très renommée par ses lavages d'or, regardés encore comme les plus riches du Nou veau-Monde. Le canal de Raspadura n'a jamais été ouvert le curé de Novita, auquel on attribue l'honneur de son ouverture, n'a fait que reconnaitre la possibilité de joindre le San-Juan, qui débouche dans la mer Pacifique, à l'Atrato, qui a son embouchure dans celle des Antilles. Des l'année 1827, M. de Humboldt s'était empressé de détruire cette erreur dans une note de la seconde édition de son Essai sur la Nouvelle-Espagne; mais comme il arrive de tant d'autres rectifications importantes relatives à la statistique, à l'ethnographie, à l'archéologie et à d'autpés branches de connaissances intimement liées à la géographie, les savans qui cultivent cette science et les cartographes n'en ont tenu ancun compte et ont continué à décrire et à tigurer ce canal imaginaire. Quant à Zitara,

nous ferons observer que ce n'est pas une ville, mais un district du département du Cauca, et que Quibdo est le nom de la ville qui en est le chef-lieu. Nous ajouterons encore, sur l'autorité de M. le général Santander, qu'il n'y a pas de ville Carabobo; ce n'est qu'une colline renommée par deux combats célebres livrés dans son voisinage en 1813 et 1821. Nous réservons pour un autre ouvrage plusieurs importantes observations que pourraient nous offrir ces singulieres méprises et bien d'autres reproduites sur toutes les cartes et dans les ouvrages les plus récens.

Le MAGDALENA est un des grands fleuves du second ordre de toute l'Amérique; il prend sa source dans la cordillère centrale, à l'endroit où la chaine Orientale ou de Santa-Fe s'en détache. Le Magdalena passe par Neyva, Honda, dans le département de Cundinamarca, Mompox, dans celui de Magdalena, et il entre par plusieurs embouchures, dans la mer des Antilles. Le Magdalena est navigable depuis Honda. Ses principaux affluens à la droite sout: le Bogota, d'un cours très borné, mais important, parce qu'il arrose la plaine dans laquelle est située Bogota, la capitale de toute la Colombie, et parce qu'il forme dans ses environs une des plus magnifiques cascades du monde; le Sogamozo, improprement nommé Galina sur quelques cartes récentes dans toute la longueur de son cours. Selon M. le général Santander, cet affluent porte d'abord le nom de Galina zo jusqu'à la ville de Sogamozo; un peu au-dessous de Capitanejo, il prend celui de Capitanejo; plus bas, celui de Sube, près de la ville de SanGil; au-dessous de cette dernière, il reprend le nom de Sogamozo, sous lequel il confond ses eaux avec celles du Magdalena; c'est le plus grand des affluens à la droite de ce grand fleuve. Le Magdalena reçoit ensuite le Cesarou Césare qui descend de la Sierra-Nevada de Santa-Marta; sa direction est entièrement opposée à celle du Magdalena. Du côté gauche, ce fleuve ne reçoit qu'un seul affluent considérable: c'est le Cauca, dont le cours est parallèle et presque aussi long que celui du fleuve principal; ce grand affluent prend sa source à l'ouest du Magdalena dans la province de Popayan, passe par la ville de ce nom et par les villes ou à peu de distance de Cali, Buga, Cartago, Anserma, Antioquia, Magangue; au-dessous de cette petite ville, il entre dans le Magdalena; le Cauca est navigable depuis Anserma, et est grossi à la droite par le Nechi, dont le limon est le plus riche en or de toute la province d'Antioquia, et fournit une grande quantité de ce métal aux plongeurs qui vont le recueillir; le San-Jorge lui apporte ses eaux à la gauche.

Le RIO DE LA HACHA descend de la Sierra-Nevada de Santa-Marta et entre dans la mer des Antilles à Rio de la Hacha, petite ville du département du Magdalena, à laquelle il donne son nom.

Le ZULIA, formé par plusieurs courans qui arrosent la vallée de Cucuta dans le département de Boyaca, passe devant San-Cajetano et entre dans la lagune dite communément le lac de Mara

caybo; une autre branche, nommée Zuzi, traverse une partie de la province de Merida. Le Zulia donne le nom à un département. Des bateaux à vapeur ont été établis sur ses bords, ainsi que sur ceux du Magdalena.

Le Tocuyo nait dans la Sierra-Nevada de Merida, prolongement de la cordillère Orientale, et, après avoir séparé le département du Zulia de celui de Venezuela, il entre dans la mer des Antilles. L'ORÉNOQUE OU ORENOCG est un des trois grands fleuves de l'Amérique-Méridionale, et, malgré l'immense étendue de son bassin, il appartient en entier à la Colombie. Ce fleuve dont on ne connait pas encore exactement les sources, des cend des montagnes du système de Parime, en contourne une partie, passe par Esmeralda, Santa-Barbara, San-Fernando de Atabapo, Atures, Carichana, Urbana, Caycara, Angostura ou San-Tomé de Nueva-Guyana, Vieja-Guyana, San-Raphael et, par plusieurs embouchures, entre dans l'Océan-Atlantique. Parmi les nombreux bras qui forment le grand delta de l'Ovénoque, nous nommerons le GRAND-MANAMO, le plus occidental; il n'est navigable que pour des chaloupes; le MACAREO, étroit, mais navigable pour des bâtimens de médiocre tonnage; la BOCA-DENAVIOS, qui est le bras principal; il est navigable pour des vaisseaux de 200 à 300 tonneaux; c'est sur cette branche que se trouve Zacupana. Plusieurs affluens de l'Orénoque sont égaux aux plus grands fleuves de l'Europe, le Volga, le Dnieper et le Danube seuls exceptés. Ses principaux affluens à la droite sont: le Ventuari, qui descend des montagnes du système de Parime et entre dans l'Orénoque, près de SantaBarbara; il est grossi par le Manipiare, à la droite; le Caura, qui descend des mèmes montagnes et traverse les missions de San-Luis et de San-Francisco de Aripao; il est grossi par l'Everato, à la gauche; le Caroni, qui est le plus grand des affluens droits de l'Orénoque; il est formé par la réunion de deux branches, le Caroni-Oriental, qui naît dans la SierraRinocote, et le Caroni-Occidental, qu'on pourrait aussi nommer Méridional; il prend sa source dans la Sierra-de-Pacaraina; après la jonction de ces deux branches, le Caroni passe par Guri et Caroni, dans les ci-devant Missions des Capucins Catalans, et entre dans l'Orénoque: son principal affluent et le Paragua, qui passe par San-Jose et par Barceloneta, autres anciennes Missions des Capucins Catalans.

Les principaux affluens à la gauche de l'Orénoque sont le Cassiquiare, qui n'est à proprement parler qu'une branche que ce fleuve envoie au Rio-Negro, un des grands affluens de l'Amazone; il passe par Mandavaca et San-Francisco-Solano; l'Alabapo, qui descend des hauteurs à l'ouest d'Esmeralda et entre dans l'Orénoque à San-Fernando de Atabapo; le Guaviare, qu'on peut regarder provisoirement comme le plus grand des affluens de l'Orénoque, il naît dans la cordillère Orientale ou de SantaFe; il arrose San-Juan de los Llanos, et, à SanFernando de Atabapo, il entre dans l'Orénoque ; la Vichada, dont on ne connait pas encore

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bien la source, qu'on suppose être peu éloignée de la cordillère Orientale; le Meta, le second grand affluent de l'Orénoque ; nait dans la cordillère Orientale, passe par Buenavista, SantaRosalia et autres petites bourgades dans les Llanos, et se mêle à l'Orénoque peu au-dessous de San-Borja; l'Arauca, dont la source est à quelque distance des premiers échelons du versant oriental de la cordillière Orientale; elle passe non loin de Payara; l'Apure, qui, pour la longueur et pour le volume des eaux, est presque égal au Guaviare et qui lui est supérieur pour les facilités qu'il offre à la navigation intérieure; il passe par San-Fernando d'Apure et donne le nom à un des départemens de la république de Venezuela; il reçoit même plusieurs autres rivieres sur lesquelles se trouvent Varinas, Guanare, Barquisimeto, San-Carlos, et parmi lesquelles nous citerons la Portugueza, qui les dépasse toutes; le Guarico, qui descend des premières terrasses du versant méridional de la chaine Maritime ou de Venezuela, traverse les Llanos de Caracas et passe par Calabozo.

L'AMAZONE vient de la république du Pérou,

arrose la province Jaen-de-Bracamaros et celle

de Maynas, qui, au commencement de 1829, était encore occupée par les Péruviens, malgré les réclamations de la Colombie. Ses principaux affluens, sur le territoire de la première et sur la partie en contestation, sont à la gauche; le Santiago, qui parait être formé par la réumion du Paute, qui baigne Cuenca, et du Zamora, qui naît non loin de Loxa; il passe ensuite par Santiago; le Morona, qui descend, sous le nom d'Upano, du grand volcan Sangai, dans la province de Chimborazo, traverse des solitudes peu connues que parcourent des hordes nomades dans le département de l'Assuay, et, entre le Pongo de Manseriche et La-Baranca, il mėle ses eaux à celles de l'Amazone; la Pastaca, le Tigre, et surtout le Napo, le Putumayo et le Caqueta sont de grands af fluens qui traversent des régions peu connues et qui sont encore occupées par des indigenes en partie régis par des missionnaires et en partie errans encore dans l'état sauvage, et conservant toute leur indépendance; plusieurs vivent même

en état d'hostilité avec les Colombiens; le Putumayo, dit Iça, dans la partie inférieure de son cours, et le Caqueta, qui, plus bas, prend le nom d'Yupura, n'entrent dans l'Amazone qu'après avoir parcouru de vastes con

trées de l'empire Brésilien. Le Huallaga, YUcarali et le Juvari viennent de la république du Pérou et entrent à la droite dans l'Amazone. Voyez le cours de ce fleuve à la page 926. Le GRAND-OCEAN reçoit :

Le SAN-JUAN, qui descend de la cordillère du Choco, passe par Novita, Quibdo, et, après avoir

arrosé du nord au sud la province du Choco, entre par plusieurs empouchures dans le GrandOcéan. Aux pages 928 et 1040, nous avons signalé l'importance de ce fleuve ainsi que d'autres moins considérables.

Le PATIA, dans le département du Cauca, l'EsMERALDAS, dans celui de l'Equateur, et le GUAYAQUIL, dans celui de ce nom sont les autres fleuves les plus remarquables qui, en descendant de la haute chaine des Andes, se rendent dans le Grand-Océan.

DIVISION POLITIQUE. Le vaste territoire de la Colombie se compose de la cidevant vice - royauté de la NouvelleGrenade et de la ci-devant capitainerie-générale de Caracas ou de Venezuela, réunies depuis le 17 décembre 1819 sous le titre de république de Colombie. D'après la dernière organisation, tout ce territoire est divisé en 12 dépar temens, subdivisés en provinces, et celles-ci en cantons et en paroisses. En 1831, les 12 départemens se séparèrent pour former la Confédération des Etats-Unis du Sud, composée des 3 républiques suivantes La RÉPUBLIQUE DE LA NOUVELLE-GRENADE qui comprend les départemens de Cundinamarca, du Cauca, de l'Isthme, du Magdalena et de Boyaca; sa capitale est Bogota. La RÉPUBLIQUE DE VENEZUELA qui se compose des 4 départemens de Venezuela, de Zulia, de l'Orenoco et de Maturin; sa capitale est Caracas. La RÉPUBLIQUE DE L'ÉQUATEUR qui ne comprend que les 3 départemens de l'Equateur, de Guayaquil et de l'Assuay; sa capitale est Quito. Quoique les dernières nouvelles représentent ces trois républiques comme entièrement indépendantes les unes des autres, nous croyons cependant devoir les décrire provisoirement comme trois états confédérés. Tous les noms écrits dans le tableau en petites capitales et en caractères espacés sont les chefs-lieux des départemens et des provinces. Les huit premiers départemens correspondent à la vice-royauté de la Nouvelle-Grenade; les quatre derniers, savoir: ceux de Zulia, Orenoco, Venezuela et Maturin, formaient la capitainerie générale de Caracas.

RÉPUBLIQUE DE LA NOUVELLE-GRENADE.

Cette république comme nous venons de le voir comprend cinq départemens de la ci-devant république de Colombie. Le ta

bleau suivant offre ses divisions administratives.

TABLEAU DES DIVISIONS ADMINISTRATIVES DE LA NOUVELLE-GRENADE.
CHEFS-LIEUX, VILLES ET LIEUX LES PLUS REMARQUABLES.

DEPARTEMENS ET PROVINCES.

DEPARTEMENT DE CUNDINAMARCA.

Province de Bogota.

Province d'Antioquia.

Province de Neyba.

Province de Mariquita .
DEPARTEMENT DU CAUCA.

Province de Popayan.
Province de Pasto.

Province de Buenaventura.
Province de Choco.

DEPART. DE L'ISTHME (Istmo).
Province de Panama.

Province de Veragua

DEPARTEMENT DU MAGDALENA.

BOGOTA (Santa-Fe de Bogota); Zipaquira; Soacha; Guatavita;
Muzo; Ubate; Guaduas; Caqueza.

Medellin; Antioquia; Santa-Rosa-de-Osos; Rio-Negro ;
Marinilla.

Neyba (Neyva); Timana; Gigante; La Purificacion.
Honda; Ibague; Mariquita; La Palma.

POPAYAN; Cali; Carlago; Buga; Palmira.
Pasto; Barbacoas ?

Iscuande; San-Buenaventura.
Quibdo; Novita.

. PANAMA; Cruces; Los Santos; Chorrera; Portobello (Porto-
Vello); Chagres; la colonie du Cap-Blas; l'archipel des
Perles (ilas de las Perlas) avec l'ile de la Colombie, autrefois
nommée del Rey (du Roi).

Santiago de Veragua; La Mesa; Remedios; Santiago de
Alange; l'ile de Quibo.

Province de Carthagène.. CARTHAGENE (Cartagena); Turbaco; Soledad; Tolu; El-Carmen. Province de Mompox

Province de Santa-Marta.

Mompox; Ocaña; Simiti.

Santa-Marta; Cienega; Plato.

Province de Rio-Hacha... Rio-Hacha.

DÉPARTEMENT DE BOYACA

Province de Tunja.

Province de Pamplona.

Province du Socorro.
Province de Casanare.

TUNJA; Chinquiquira; Santa-Rosa; Suata; Turmeque; Cocuy;
Sogamoso (Sogamozo); Tensa; Boyaca,

Pamplona; San-Jose de Cucuta; Rosario de Cucuta; Mala-
ga; Bucaramanga; Giron; Piedecuesta.
Socorro, San-Gil; Moniquira; Velez..
Pore; Tamara; Morcoti; Tame.

BOGOTA, capitale de la république et chef-lieu du département de Cundinamarca, située au pied de deux montagnes assez élevées, qui l'abritent contre les terribles ouragans de l'est; elle en reçoit des eaux toujours fraiches et pures, et domine sur la plaine de manière à pouvoir se défendre facilement contre l'ennemi qui se présenterait de ce côté. Le climat de Bogota est un des plus humides que l'on connaisse et excessivement pluvieux, sans cependant être très malsain. La fréquence des tremblemens de terre, qui se font sentir dans cette ville, a beaucoup influé sur la construction de ses édifices; à l'exception de la cathédrale, ils n'offrent rien de vraiment remarquable. Toutes les maisons sont peu élevées,

quoique les murailles en soient d'une prodigieuse épaisseur; les édifices publics ont des soubassemens énormes, et le fût des colonnes des églises est hors de proportion avec la longueur, afin de résister plus facilement aux secousses. Les maisons sont bâties en briques séchées au soleil, et couvertes en tuiles, et les murs extérieurs sont blanchis. Leur intérieur offre les inconvéniens des maisons de l'Europe à l'époque de la découverte de l'Amérique. Autour de la cour intérieure des grandes maisons règne assez généralement, ou une galerie, si l'édifice n'est composé que d'un rez-de-chaussée, ou une terrasse couverte, si la maison a un étage. L'escalier est communément en pierres et gothiquement construit. Les

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