Page images
PDF
EPUB

« Ceci est un bois », « Ceci est un palais. » Le spectateur se figurait qu'il voyait un bois ou un palais.

La décoration fut longtemps stationnaire et fit peu de progrès. La tragédie et la comédie durent se contenter d'une place publique, d'un salon et de la galerie d'un palais CORNEILLE, MOLIÈRE et RACINE n'en eurent pas d'autres.

C'est à SERVANDONI, celui-là même qui construisit le portail de Saint-Sulpice, qu'on doit le développement de l'art décoratif au théâtre. Jusqu'à lui les arbres, les monuments, quelles que fussent leur hauteur, leur importance, n'excédaient jamais la grandeur du CHASSIS sur lequel on les peignait. Ce célèbre artiste osa franchir cette limite et s'élancer dans les frises; il donna à la décoration des perspec

tives inusitées et un luxe inconnu avant lui. L'essor était donné et ne se ralentit plus. La décoration joue maintenant un rôle immense et produit des merveilles.

Parmi les anciens décorateurs célèbres on cite PIETRO ALGIERI, BIBIENA GALLI, BoQUET, SPARNI, BONDON, MACHY, TARDIF et, en venant jusqu'à nos jours, DESGOTY, GUÉ, DAGUERRE, BOUTON, CICÉRI, PHILASTRE, CAMBON, SÉCHAN, DESPLÉCHIN, FEUCHÈRES, DIE

TERLE, CHAPERON, RUBÉ, CHÉRET, NOLAU, LAVASTRE, CARPEZAT.

Les décorations sont composées : 1o de CHASSIS ou feuilles de décoration qui manœuvrent généralement sur les côtés; 2° de TOILES DE FONDS qui descendent du CINTRE; 3o de ciels, PLAFONDS, BANDES D'AIR et de mer; 4° de FERMES, grands décors à châssis montant du dessous; 5o de PRATICABLES ou décors accessibles, tels que rochers, montagnes, degrés, etc. -V. Scène.

DÉCRET DE MOSCOU. C'est ainsi qu'on nomme vulgairement le décret du 15 octobre 1812, envoyé de Moscou par NAPOLEON Ier. Ce décret, que nous reproduisons dans son entier à l'Appendice, est un chef-d'œuvre d'organisation théâtrale et applicable au seul ThéâtreFrançais. Bien que modifié par la force des choses en 1847 et 1850 (V. à l'Appendice), il reste encore la règle fondamentale de la Comédie-Française.

DÉDIT.

Petite clause féline mise dans un ENGAGEMENT et à la charge de celui qui veut le rompre. Le bon côté du dédit, qui maintient les bons acteurs dans leurs engagements, est malheureusement contre-balancé par la né

cessité d'en garder d'autres que le public voudrait voir loin. Il y a des directeurs qui engagent des demoiselles sans vocation ni talent mais jolies avec l'espérance qu'un amateur viendra les en débarrasser en payant le dédit.

[merged small][ocr errors]

nous permet pas de traiter à fond ce mot qui demanderait un volume. Nous signalerons les principaux.

Le grand et général défaut des acteurs est de ne point jouer d'après leur organisation naturelle et de prendre des EMPLOIS en désaccord avec leur nature physique; défaut capital qui détruit l'ILLUSION.

Ensuite, de n'être point à la scène; de causer entre eux quand ils ne sont pas du dialogue; de parler au public, au lieu de le faire à leur interlocuteur; de négliger les principes de la respiration et de la ponctuation; de parler trop vite; de faire des liaisons... dangereuses; de sacrifier le collègue pour faire de l'EFFET et provoquer des applaudissements; de s'habiller sans goût ou avec négligence; de porter des moustaches et des favoris, quand la figure du comédien doit être nue pour se prêter plus facilement à représenter tous les

personnages; de... mais à quoi bon poursuivre ? laissons la fin à FLORIAN :

Chacun de nous connaît bien ses défauts;
En convenir, c'est autre chose :

On aime mieux souffrir de véritables maux
Que d'avouer qu'ils en sont cause...

DÉJAZET. V. Emploi, Travesti.

DÉNOUEMENT.

C'est le démêloir de l'im

broglio dramatique, et la partie d'une pièce la plus difficile à bien traiter. C'est le dénouement qui fait le plus d'impression sur le public; il doit, tout en étant la conséquence logique de l'intrigue, satisfaire le spectateur et le laisser sous une bonne impression. Il doit être naturel et naître du SUJET. La comédie et le vaudeville usent et abusent du mariage comme dénouement C'est dénouer une chose en y formant un nœud! Le drame et la tragédie ont le meurtre, le suicide, le poison et les grandes reconnaissances : C'est ma fille ! C'est mon père !!

Provoquer

DÉSAGRÉMENT (Avoir du). des murmures, être un peu sifflé, c'est avoir

du désagrément.

DESSOUS.

Le dessous de la scène se com

pose assez communément de trois étages dont le plus près du plancher de la scène se nomme le premier dessous, et ensuite second et troisième, en descendant. Toute la charpente est disposée de façon à laisser des vides du haut en bas sous les TRAPPES et TRAPPILLONS. Sur les planches du premier dessous se trouvent les rails des chariots qui portent les MATS et FAUX-CHASSIS; dans le second et le troisième sont les TAMBOURS et TREUILS pour la manœuvre des FERMES, RIDEAUX DE FOND et autres décorations. V. Scène.

[merged small][ocr errors][merged small]

presque perdue aujourd'hui où l'on ne chante plus dans les pièces du nouveau répertoire, mais très en pratique du temps de SCRIBE, BRAZIER, BAYARD, DUMERSAN, qui bourraient leurs comédies et vaudevilles de couplets charmants et spirituels dont le trait final demandait à être lancé. Il n'en est plus de même à présent. Est-ce le goût du public qui a changé? Est-ce l'esprit qui fait défaut aux vaudevillistes actuels? That is the question.

DICTION. Art de fléchir la voix selon les exigences du sentiment pour en faire l'interprète exact de la pensée.

« PreviousContinue »