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n'est pas chose commune: TALMA, RACHEL imprimaient celui du génie à leurs rôles; Mile MARS, celui de la grâce et de l'intelligence; BRESSANT celui de la distinction.

-Se dit aussi de certaines primes accordées par la direction pour services exceptionnels. Quelques acteurs, même parmi les plus fameux, ne jouent qu'au cachet, c'est-à-dire sans engagement.

CADRE. Le personnel du ballet et des comparses se classe par rang de taille. C'est ce qu'on appelle le cadre.

CAMARADE.

On est prié de ne pas confondre avec ami; ce mot est ici comme synonyme de collègue.

Voici un exemple bon à suivre que nous ont laissé trois comédiens : BEIL, BUCK et OFFLAND:

« Nous étions les uns pour les autres un juge « sévère; souvent nous nous moquions de << nous-mêmes; nous nous fàchions sans mé"nagements de nos gaucheries, de nos mala<< dresses, soit dans les gestes, soit dans le « débit, et, lorsque l'un de nous avait aperçu << dans l'autre quelque mouvement d'une ve

«rité frappante, il le serrait tendrement dans << ses bras. »

C'étaient de bons camarades. L'espèce en est rare au théâtre.

CANARD. Ne cherchez ni petits pois ni navets; le canard en question sort, de temps à autre, des instruments à vent de messieurs de l'orchestre. Il a pour prénom: Couac.

L'acteur qui

CANTONADE (Parler à la). parle à un personnage qu'on suppose placé dans la coulisse, parle à la cantonade. Également ce qu'un acteur dit dans la coulisse avant d'entrer en scène, et généralement tout dialogue de coulisse appartenant à la pièce est à la cantonade.

CAPOT.-Nom donné à la boîte du SOUFFLEUR.

CARACTÈRE.

Physionomie particulière donnée par l'auteur à ses personnages et que l'acteur doit chercher à rendre. L'Avare, le Tartuffe, le Menteur, le Misanthrope, le Glorieux, le Joueur, sont des caractères. Désignation d'emploi: Rôles de caractère.

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terme indique l'emploi de la grande et de la petite LIVRÉE.

CASCADE.

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Jadis on appelait « lazzi» ce que nous nommons aujourd'hui Cascade, c'està-dire depuis que l'abus qu'on a fait de ce genre dans quelques vaudevilles, et surtout dans les opérettes Belle-Hélène, Duchesse de Gérolstein, Petit Faust, OEil crevé, Chilpéric, a créé en quelque sorte l'emploi de «< cascadier». Le mot cascade est, du reste, parfait d'application la cascade tombe de haut en bas; nous croyons que, de ce côté, l'art dramatique et l'art musical font de même.

CASSER DU SUCRE.

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Quand deux ac

trices ou deux acteurs disent du mal d'une camarade absente, elles cassent du sucre.

CÉLIBAT. Le mariage n'est pas obligatoire au théâtre, au contraire; cependant les engagements prévoient le cas où les dames appartenant à l'ordre de notre mot ne pourraient paraître en scène, par suite d'un empêchement... momentané. Il y est dit que leurs appointements seront suspendus jusqu'au jour où elles pourront reprendre leur service de Jeanne d'Arc, de Virginie, d'Agnès et de Lu

crèce. A défaut de mœurs, sauvons la caisse. V. Grossesse.

CENSURE.-Administration d'opérations chirurgicales pratiquées sur les œuvres de l'esprit au nom de la politique, de la religion et de la morale.

Le principe de la censure est apparent avec les origines de notre théâtre. Dès 1448 et 1488, le Parlement dut rendre des arrêts pour réprimer la licence des FARCES, SOTIES, et MORALITEZ que jouaient les clercs de la basoche, et même faire fermer leur théâtre, qu'ils rouvrirent sur un ordre du roi daté du 8 mars 1496.

Comme ils avaient joué Louis XII sous la figure de l'avarice et qu'on voulait qu'il sévît contre eux, il répondit : « Je veux qu'on joue << en liberté, et que les jeunes gens déclarent « les abus qu'on fait à ma cour, puisque les << confesseurs et autres qui font les sages n'en << veulent rien dire, pourvu qu'on ne parle pas « de ma femme, car je veux que l'honneur << des femmes soit sacré. »

Aussitôt après la mort de Louis XII, le Parlement rétablit les défenses, et quelques années après, en 1538 et 1540, la censure; enfin, en 1609, HENRI IV, dans une ordon

nance du 12 novembre sur les théâtres et les comédiens, dit :

<< Leur défendons de représenter aucune «< comédie ou farce qu'ils ne les ayent com«<muniquées au procureur du Roi et que leur « rôle au registre ne soit de nous signé ». V. cette ordonnance à l'appendice.

Voilà donc un acte bien caractérisé de censure qui sera cimenté cent ans plus tard, en 1702, par la nomination de censeurs.

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La censure peut avoir du bon, car d'après les immoralités nous pourrions dire les obcénités qu'on débite sur certaines scènes, on peut supputer la qualité de ce qu'elle coupe par ce qui reste. Malheureusement les censeurs sont des hommes, et c'est l'esprit d'appréciation qui seul est juge. De là des énormités et des naïvetés dont voici quelques exemples.

Un auteur avait donné le nom de Dubois à un valet fripon. La censure fit changer le nom de ce valet, parce que le préfet de police d'alors se nommait Dubois et qu'il n'était pas convenable de donner à un fripon le nom de celui qui les faisait arrêter. Une autre fois, on dut changer le nom de « barbe de capucin », et choisir une autre salade, sous le prétexte de respect pour la religion!

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