Almanach des muses, Volume 64

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Claude-Sixte Sautreau de Marsy, Charles-Joseph Mathon de La Cour, Vigée (M., Louis-Jean-Baptiste-Étienne), Marie Justin Gensoul, Jean Lesguillon
Chez Delalain, 1833 - French poetry
 

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Popular passages

Page 310 - L'homme prédestiné, Et les peuples béants ne purent que se taire, Car ses deux bras levés présentaient à la terre Un enfant nouveau-né. Au souffle de l'enfant, dôme des Invalides, Les drapeaux prisonniers sous tes voûtes splendides Frémirent, comme au vent frémissent les épis ; Et son cri, ce doux cri qu'une nourrice apaise, Fit, nous l'avons tous vu, bondir et hurler d'aise Les canons monstrueux à ta porte accroupis!
Page 310 - Non, l'avenir n'est à personne! Sire, l'avenir est à Dieu ! A chaque fois que l'heure sonne, Tout ici-bas nous dit adieu. L'avenir! l'avenir! mystère! Toutes les choses de la terre, Gloire, fortune militaire, Couronne éclatante des rois, Victoire aux ailes embrasées, Ambitions réalisées, Ne sont jamais sur nous posées Que comme l'oiseau sur nos toits...
Page 313 - Quand, pour loger un jour ce maître héréditaire, On eut enraciné bien avant dans la terre Les pieds de marbre des palais; Lorsqu'on eut pour sa soif posé devant la France Un vase tout rempli du vin de l'espérance. . . . Avant qu'il eût goûté de ce poison doré, Avant que de sa lèvre il eût touché la coupe, Un Cosaque survint qui prit l'enfant en croupe Et l'emporta tout effaré!
Page 309 - Quelqu'un de grand va naître! L'immense empire attend un héritier demain. Qu'est-ce que le Seigneur va donner à cet homme Qui, plus grand que César, plus grand même que Rome, Absorbe dans son sort le sort du genre humain?
Page 313 - Être si grand et si petit; Quand son père eut pour lui gagné bien des batailles ; Lorsqu'il eut épaissi de vivantes murailles Autour du nouveau-né riant sur son chevet; Quand ce grand ouvrier, qui savait comme on fonde, Eut, à coups de cognée, à peu près fait le monde Selon...
Page 311 - Non, si puissant qu'on soit, non, qu'on rie ou qu'on pleure, Nul ne te fait parler, nul ne peut avant l'heure Ouvrir ta froide main, O fantôme muet, ô notre ombre, ô notre hôte, Spectre toujours masqué qui nous suit côte à côte, Et qu'on nomme demain ! Oh ! demain, c'est la grande chose ! De quoi demain sera-t-il fait ? L'homme aujourd'hui sème la cause.
Page 245 - L'écho de nos douleurs et l'écho de nos crimes . Retentirent dans un seul cœur. Et je n'ai pas couché mon front dans la poussière, Où le pied du Sauveur...
Page 68 - Je les ferais passer rayonnans devant toi ; Vaste création qui saluerait son roi ! Je les réunirais en couronne choisie , Dont chaque fleur serait amour et poésie , Et je te forcerais , toi qui veux la quitter, A respirer ta gloire avant de la jeter. Cette gloire sans tache et ces jours sans nuage N'ont point pour ta mémoire à déchirer de page...
Page 312 - L'étoile de vos éperons! Dieu garde la durée et vous laisse l'espace; Vous pouvez sur la terre avoir toute la place, Être aussi grand qu'un front peut l'être sous le ciel; Sire, vous pouvez prendre, à votre fantaisie, L'Europe à Charlemagne, à Mahomet l'Asie; — Mais tu ne prendras pas demain à l'Éternel!
Page 8 - Ça jeune .fille mourante. Comment me délivrer de cette fièvre ardente ? Mon sang court plus rapide et ma main est brûlante. Je souffre! dites-moi, je suis mal, n'est-ce pas? Souvent, le front penché, l'œil baissé vers la terre, Vous rêvez tristement ; puis d'un air de mystère, J'entends parler bien bas. Et si je fais un bruit léger, si je respire, Des larmes dans les yeux on essaie un sourire , On se rend bien joyeux, mais j'entends soupirer: Sur les...

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