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fournir son armée de vivres et de munitions. A dix heures, l'armée anglaise se mit en marche en trois colonnes. La première, sous les ordres du général Hill, composée de la division anglaise de Clinton et de la division hollandaise de Chassé, se dirigea, par Nivelles, sur Braine-la-Leud; la seconde, composée des divisions anglaises de Cooke, Picton et Cole, de la division hollandaise de Perponcher, et de celle de Brunswick, se dirigea, par Genappe, sur Mont-Saint-Jean; la troisième, composée de la division anglaise de Colville, de la division hollandaise de Stedtman, de la brigade indienne et de celle de cavalerie d'Essdorf, se dirigea, par Nivelles, sur Hall, afin de couvrir également Bruxelles par cette route: le prince Frédéric d'Orange la commandait. La division Alten, et toute la cavalerie, restèrent aux Quatre-Bras pour couvrir la retraite. Le duc de Wellington avait répondu au message du maréchal Blücher, en lui faisant la proposition de s'approcher, avec deux corps d'armée, de la position de Mont-Saint-Jean, qu'il avait choisie; dans ce cas, Wellington annonçait qu'il y recevrait la bataille. Blücher répliqua sur-le-champ, que le 18, il arriverait, non pas avec deux corps, mais avec toute son armée, à la Chapelle-SaintLambert, afin de soutenir l'armée anglaise, si elle était attaquée, ou de prendre l'offensive en, semble le lendemain.

Après la bataille de Ligny, l'armée française

était restée, pendant la nuit, sur le champ de bataille. Le 3o et le 4 corps entre Vagnelé, Bry, Ligny et Saint-Amand; la division Durutte, vers la jonction de la route romaine; les cuirassiers de Milhaud, en avant de Ligny, vers la route de Namur; les corps d'Excelmans et de Pajol, devant Sombref; la garde, et le 6° corps, qui arriva à la tombée de la nuit, sur le plateau entre Sombref et Ligny. Le 17 au matin, le général Pajol fut envoyé, avec la division Soult, pour suivre l'ennemi sur la route de Namur. La division Teste, du 6° corps, fut d'abord poussée jusqu'à Mazy, pour appuyer le général Pajol, dont elle suivit plus tard les mouvemens; la brigade de dragons du général Berton (division Chastel), fut également avancée dans le environs de Mazy, pour soutenir ce mouvement au besoin. Peu après, Napoléon se rendit sur le champ de bataille, passa la revue des troupes qui avaient combattu, et ordonna de relever les blessés. Des reconnaissances furent poussées, par la route de Namur, vers les QuatreBras. Le général Flahaut avait été expédié auprès du maréchal Ney, pour lui porter l'ordre de se tenir prêt à suivre la retraite de l'armée anglaise, que la perte de la bataille de Ligny, par les Prussiens, allait obliger de quitter sa position; il devait occuper les Quatre-Bras, jusqu'à l'arrivée des troupes que Napoléon destinait à agir du côté de Bruxelles. Il paraît que le maréchal

Ney, voyant toute l'armée anglaise devant lui, et étant dans le doute sur les véritables résultats de la bataille de Ligny, jugea que les mouvemens préparatoires de la retraite qu'allait commencer le duc de Wellington, étaient des dispositions d'attaque contre lui. Il témoigna en conséquence quelque indécision à entreprendre d'enlever la position des Quatre-Bras. L'empereur Napoléon lui adressa alors un second ordre (*), par lequel il lui enjoignait de nouveau de prendre position aux Quatre-Bras. Napoléon jugeait que les Anglais ne pouvaient tenter aucun mouvement hos tile sur la route de Charleroi, et il présumait, avec raison, qu'ils ne laisseraient devant le maréchal Ney qu'une arrière-garde. Dans le cas cependant où Wellington serait resté en place, avec son armée, les troupes qui se trouvaient en avant de Ligny auraient marché par la route de Namur, pour appuyer l'aile gauche.

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Pendant ce temps, le général Berton, qui était, ainsi que nous l'avons vu, avec sa brigade en avant de Mazy, rendit compte que l'armée prussienne se retirait sur Wavre, et qu'une partie était encore à Gembloux. Napoléon se décida alors à mettre son armée sur-le-champ en mouvement. La prudence, et toutes les règles de la stratégie l'obligeaient à laisser un fort détachement devant les Prussiens, afin de s'assurer qu'ils ne mettraient aucun

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() Voyez Pièces justificatives, N° XV.

ment contre Wellington, et même ne lui fourniraient aucun secours. On pouvait s'attendre à ce que Blücher prendrait un des deux partis qui lui restaient encore. Le premier était celui de reprendre l'offensive, et de marcher sur Sombref; s'il avait rallié son armée dans la journée, le renfort qu'il recevait, par la jonction de son 4 corps lui permettait de tenter cette entreprise. Le second était celui de se joindre à l'armée anglaise. Dans l'un et dans l'autre cas, il n'était guère possible d'employer moins de trente mille hommes contre lui, afin de conserver à cette aile droite la possibilité de faire une retraite mesurée, sans être dispersée au premier choc. Si l'armée prussienne n'était pas ralliée, le commandant de l'aile droite, en la poussant en arrière de Wavre, pouvait gagner les débouchés de la forêt de Soigne, et forcer le duc de Wellington à dépasser Bruxelles. Si au contraire elle s'était réunie à Wavre, et qu'elle voulût faire un mouvement pour joindre les Anglais, l'aile droite, plus rapprochée de notre corps principal que Blücher ne l'était de Wellington, pouvait facilement, par un contre-mouvement, s'opposer à celui des Prussiens, ou se mettre en ligne avec le restant de l'armée.

Napoléon se décida donc à détacher contre les Prussiens les 3 et 4° corps une division du 6o, le 2 corps de cavalerie et une division du 1er. Cette aile droite, forte d'environ trente mille

hommes (*), et qui resta sous les ordres du maréchal Grouchy, devait suivre et éclairer les mouvemens de Blücher; lui-même voulait marcher contre Wellington, avec le restant de l'armée, c'est-à-dire, la garde, les 1 deux divisions du 6°, les 3° et 4°

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et 2° corps, de cavalerie, une division du 1°, et la division de cavalerie du corps de Vandamme, ce qui faisait environ soixante-cinq mille hommes (**). La reconnaissance envoyée vers les Quatre-Bras, ayant fait connaître qu'elle avait trouvé les Anglais en position, Napoléon mit le 6° corps en mouvement, vers les dix heures du matin, le di

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