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table, Napoléon écrivit au maréchal Grouchy, vers dix heures du matin, pour l'en prévenir. En même temps, il lui observait que son second rapport de Gembloux ne parlait que des colonnes prussiennes, qui avaient passé par Sauvenières et Sart-à-Walhain, tandis qu'une troisième (les corps de Ziethen et de Pirch) avait passé par Gentines. Napoléon enjoignait au maréchal Grouchy de se diriger sur Wavre, et d'y arriver le plutôt possible, afin de se rapprocher du restant de l'armée, se mettre en rapport d'opérations et lier les communications. Il devait faire suivre les corps ennemis qui auraient pris sur la droite (dans la direction de Liége), par quelques corps légers (*).

Le plan de bataille qu'avait conçu Napoléon, était celui que lui dictait le but auquel il devait atteindre: s'emparer de Mont-Saint-Jean, afin d'être maître des deux routes, d'empêcher l'armée anglaise de se retirer par la forêt de Soignes, et de lui faire le plus de mal possible. Le résultat de ce plan, s'il réussissait, était de forcer le duc de Wellington à se replier sur Hall, et à abandonner Bruxelles, ce qui consommait la séparation des Anglais et des Prussiens. Napoléon fit ses dispositions en conséquence. Le 1 corps était destiné à attaquer Mont-Saint-Jean; après avoir emporté ce village, il devait s'y établir et s'y mettre en

(*) Pièces justificatives, No XVII.

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défense. Cette attaque ne devait cependant avoir lieu, que lorsque le 2o corps, destiné à tenir en échec l'aile droite de l'ennemi, aurait pu appuyer sa gauche à Goumont. Le 2o corps devait alors s'avancer à mesure, pour se tenir à la hauteur du 1er. Le 6o corps, derrière le centre, devait servir de réserve, soit pour remplir l'espace qui pouvait s'ouvrir entre le 1 et le 2o corps, soit pour tenir en échec le centre des Anglais. Deux directions d'attaque se présentaient, pour parvenir au but principal, qui était de se rendre maître de MontSaint-Jean. La première était de porter le 1 corps, en ordre oblique de gauche à droite, sur la HayeSainte, et de forcer la ligne ennemie près de la route de Charleroi. Le 2° corps, en se serrant au 1 par l'oblique inverse, doublait la force de l'attaque, et la réserve partagée derrière les deux ailes, pouvait empêcher l'ennemi de les déborder. La seconde direction d'attaque, était celle de porter le corps, en ordre oblique de droite à gauche, sur la pointe de l'aile gauche ennemic. Une partie de la réserve, en se présentant en colonne sur la route de Charleroi, aurait empêché Wellington de faire un contre-mouvement, et son aile gauche débordée se serait vue rejetée sur Mont-Saint-Jean. Napoléon s'arrêta d'abord à cette dernière disposition: ayant exactement reconnu son champ de bataille, vers onze heures il déploya son armée dans l'ordre suivant.

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Le corps passa à la droite de la route de

Charleroi, et s'étendit obliquement sur le chemin de Smohain, les divisions Durutte (A), Marcognet (B), Donzelot (C) et Allix (D) (*), en colonnes, l'une derrière l'autre, en ordre inverse. La division Jacquinot (E) couvrait l'aile droite. Les seize pièces de douze, de la réserve des 2o et 6 corps, furent données au premier, ce qui porta son artillerie à soixante-deux bouches à feu; elles furent mises en batterie au delà du chemin, sur le plateau, en face de l'aile gauche anglaise.

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Le 2o corps vint s'appuyer à la route de Charleroi et se déploya, s'étendant vers la route de Nivelles. La division Girard (G) à droite (**). celles de Foy (H) et de Bachelu (I), au centre, et celle du prince Jérôme à gauche (K). La division Piré (L) passa au delà de la route de Nivelles, près de Monplaisir, pour observer les troupes ennemies qui étaient à Braine-la-Leud et Foriez.

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Le corps de cuirassiers de Milhaud (M) était en réserve derrière le 1 corps; celui du comte de Valmy (N), derrière le second.

Le 6 corps, qui n'avait que les deux divisions Simmer (0) et Jeannin (P), était en colonnes serrées à la droite de la route, à la hauteur de Planchenoit. Dans cette position, il était

(*) Le général Allix était en mission; la division était commandee par Je général Quiot.

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prêt à entrer en ligne, aussitôt que le 1° corps aurait ouvert le centre, en abordant la gauche de l'ennemi. La division légère du général Domont (Q) avait été poussée en observation, vers le bois de Paris, et jetait des partis en avant, pour avoir des nouvelles du maréchal Grouchy. La division légère du général Suberwick (R) était derrière Planchenoit.

La garde impériale était en réserve à la gauche de Rossome; les trois divisions de vieille garde (S), moyenne garde (T), et jeune garde (U) au centre; la cavalerie de réserve (V) à gauche, et la cavalerie légère (W) à droite. Napoléon se plaça, avec les quatre escadrons de service de la garde, sur une petite hauteur, entre, Rossome et. la Maison-du-Roi (X).

Lorsque l'armée française se déploya et se mit en mouvement, les troupes ennemies, bivaquées sur leur ligne de bataille, prenaient leur repas. La marche des colonnes qui s'avançaient, les fit courir aux armes. Wellington se porta sur la ligne, afin de reconnaître le système de l'attaque dont il était menacé. Le mouvement du 1° corps ne pouvait lui laisser aucun doute, et il expédia sur-le-champ au général Bülow l'avis que la bataille allait s'engager; il le pressa également de hâter sa marche.

A onze heures et demie, le combat s'engagea à l'extrémité de notre aile gauche, contre le bois et le château de Goumont. Six bataillons de la

division du prince Jérôme s'avançaient en colonnes d'attaque (1). Le bois, et le château qu'il entoure presque, étaient occupés par un bataillon de Nassau, un de Brunswick, et onze compagnies anglaises de la brigade Byng (2). On combattit quelque temps sur ce point, avec des succès variés; enfin nos troupes parvinrent à s'emparer de la moitié du bois, jusqu'au fossé qui le partage, et à s'y établir (3) vers une heure. Alors Wellington fit avancer sur la crête du plateau, en arrière de Goumont, la division de Brunswick (4); les brigades des gardes et de Nassau firent également un mouvement en avant (5); de nouvelles troupes furent envoyées dans le bois, et la division du prince Jérôme fut repoussée. Les divisions Bachelu et Foy entrèrent successivement en ligne, à mesure que l'ennemi faisait avancer de nouvelles troupes. La division Piré s'approcha de Goumont (6), et fit plusieurs charges sur l'ennemi, qui tentait de déboucher par la gauche du château, et de prendre l'attaque en flanc. Enfin la moitié du bois resta définitivement en notre pouvoir; mais il ne fut pas possible de se rendre maître du château, qui avait été crénelé et mis en état de résister à un coup de main. Une fois nos troupes parvinrent à s'emparer d'une des portes du jardin; un nouveau renfort des gardes anglaises les en repoussa. Alors Napoléon ordonna au comte Reille d'établir contre le château une batterie d'obusiers, afin de

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