Page images
PDF
EPUB

viers. Un second corps se rendra à Ohain, pour appuyer les Anglais. Un troisième marchera sur Maransart. Le quatrième restera en réserve.

3° CAS. L'armée française se dirigera des hauteurs de Belle-Alliance sur Saint-Lambert.

Alors Wellington s'avancera sur la route de Charleroi, pour attaquer l'ennemi en flanc et à dos.

Tout cet échafaudage scolastique se réduisait, dans la réalité, au second cas. Il n'y avait pas de probabilité que l'armée française, dont l'intérêt majeur était de séparer les deux armées ennemies, voulût avoir la complaisance d'attaquer les Anglais par leur aile droite, afin de les obliger de se réunir plus vite aux Prussiens. Il aurait fallu changer la ligne d'opérations, et découvrir ses communications, pour avoir le plaisir d'obtenir le résultat le plus désavantageux possible. Pour écarter la probabilité de ce premier cas, il suffisait que Wellington accordât à Napoléon autant de talens qu'il en avait lui-même; cela n'exigeait pas beaucoup de modestie. Quant à l'idée que l'armée française irait, en présence des Anglais, faire, presque à travers champs, un mouvement latéral de la Belle-Alliance à SaintLambert; elle rappelle les leçons que le rhéteur stratégicien de la cour d'Antiochus voulait donner à Annibal. A propos de quoi ce mouvement aurait-il eu lieu? A-t-on jamais pu penser qu'une armée, qui a devant elle un objet stratégique

dans la prolongation de sa ligne d'opérations, irait abandonner cette ligne et la communication qui la conduit à son objet? Ici, l'objet était Bruxelles, et la seule communication passait par Mont-Saint-Jean. Mais il est d'usage que les cas qu'on doit prévoir soient au nombre de trois.

Au reste, le duc de Wellington paraît avoir eu un pressentiment, que l'attaque de l'armée française aurait lieu sur le centre et même vers la gauche de sa position; car il pensa au cas, très-possible, où son aile gauche battue et MontSaint-Jean enlevé, le centre et la droite ne pourraient plus se retirer par la forêt de Soignes. Il raccourcit d'abord son aile droite, et le 18 au matin, la division Clinton et une brigade de la division Colville vinrent se placer entre MerbeBraine et la chaussée de Nivelles. La division Chassé (hollandaise) resta seule sur la route de Braine-la-Leud à Nivelles. Non content de cette précaution, Wellington reconnut, le 18 au matin, une position de retraite, la gauche à la forêt de Soignes, et la droite vers Delvaux.

Le 18, très à bonne heure, les différens corps de l'armée anglaise se mirent en mouvement, pour occuper leurs places de bataille. L'ordre dans lequel ils se placèrent était le suivant.

AILE DROITE.

La division Clinton, entre Merbe-Braine et la chaussée de Nivelles, en colonnes, mais prête à

faire front par leur droite, qui était couverte par des batteries. La brigade Adams (a) à gauche; les brigades Duplat, (b) et colonel Halkett (c) à droite. La brigade Mitchell, de la division Colville, en arrière (d). La division Chassé avait la brigade Ditmers devant Braine-la-Leud (f), et la brigade d'Aubremé, à la ferme de Vieux-Foricz (g). L'aile droite avait cinq batteries.

CENTRE.

La division Cooke était à la droite; la brigade • Maitland (h) et la brigade Byng (i), les trois brigades de la division Alten et celle de Nassau suivaient et s'étendaient jusqu'à la route de Charleroi, savoir: la brigade Ompteda (k), celle de Kielmansegge (1), celle de Nassau, entre deux (0), et celle de Halkett (m) (*). L'infanterie de Nassau était en partie derrière la division Cooke, et en partie entre les deux brigades (n). Derrière le centre étaient huit brigades de cavalerie, savoir: en seconde ligne, celle de Sommerset (p), celle de Docrnberg (q), celle d'Ahrenschild (r), celle de Grant (s), et celle de Brunswick (†); en troisième ligne, les trois hollandaises de Van-Merlen (u), de Ghigny (v), et de Tripte (w), sous les ordres du général Collaert. Le château de

(*) Il y avait deux brigades Halkett: la première, commandée par le général-major de ce nom, dans la division Alten; la seconde, commandée par le colonel, dans la division Clinton.

Goumont était occupé par quelques troupes de la brigade Byng, de Nassau et de Brunswick. La ferme de la Haye-Sainte, l'était par deux bataillons de la brigade Ompteda. Le centre avait onze batteries.

AILE GAUCHE.

Elle s'étendait derrière le chemin bordé de haies, qui, de Braine-la-Leud, conduit à Louvain. La division Cole étit le long de la route de Charleroi, la brigade Lambert en ligne (x), et la brigade Best devant Mont-Saint-Jean (y). Suivait la division Picton, et une brigade de la division Perponcher, savoir: la brigade de Winck (2), la brigade Pack (aa), la brigade hollandaise de Bylandt (cc) et la brigade Kempt (bb), ayant le 95° régiment en avant, derrière une haie. La brigade du prince de Weimar occupait la Haye, Papelotte et Smohain (dd). En seconde ligne se trouvaient trois brigades de cavalerie; celle de Ponsonby, vers la route (ff), et celles de Vandeleur (gg) et Vivian (hh), à l'extrême gauche, pour tenir la communication avec Ohain et les Prussiens. L'aile gauche avait neuf batteries.

Il restait neuf batteries ou soixante-huit canons en réserve, outre une batterie à la congrève.

A la même han

encore aucune disposition d'afrancaise ne faisait Napoléon, assuré par la dépêche du maréchal

Grouchy, qu'il avait reçue à cinq heures du matin, que son aile droite serait à Wavre vers midi, voulait attendre jusqu'à ce moment pour attaquer. Il avait plu pendant toute la nuit; il pleuvait encore au point du jour, et le temps ne commença à s'éclaircir que vers huit heures du matin. A peu près à cette heure, quelqu'un des aides-de-camp de Napoléon, et non pas le maréchal Ney, comme on l'a dit, vint le prévenir que l'armée anglaise se mettait en retraite. Cet officier avait pris les mouvemens des troupes, qui se rendaient à leur poste de bataille, dans différentes ⚫ directions, pour des mouvemens de retraite. Napoléon envoya au comte d'Erlon l'ordre de suivre l'ennemi avec son corps; mais ce général ayant répondu que, loin de se retirer, l'ennemi se mettait en ligne, Napoléon se rendit sur-lechamp au 1o corps. Là il vit qu'en effet l'armée anglaise se disposait à recevoir la bataille, et qu'elle achevait de se ranger. Son premier mouvement fut de déployer ses troupes et d'engager. l'action sur-le-champ; mais les armes mouillées par une pluie de près de vingt-quatre heures, n'étaient pas encore nettoyécs: bien que cette opération ait été commencée de grand matin, comme elle ne pouvait se faire que successivement, elle n'était pas encore achevée. Napoléon donna alors l'ordre de l'achavan, de faina napaî tre les troupes, et de les tenir prêtes à prendre les armes à onze heures. La bataille étant inévi

« PreviousContinue »