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rigeant sur Marbais; les divisions Domont et Suberwick formaient l'avant-garde. La garde impériale et les cuirassiers de Milhaud suivirent le mouvement. La division Girard, qui avait le plus souffert, resta pendant la journée sur le champ de bataille, en réserve, et pour faire relever les blessés. La division Durutte suivit la colonne qui se dirigeait sur Marbais. Vers midi, la cavalerie, qui était en avant du 6° corps, rencontra, entre Marbais et Pernimont, les premiers postes de la cavalerie anglaise. Napoléon se rendit sur-le-champ à Marbais; il fit prendre position au 6 corps et à la garde, et expédia de nouveau l'ordre au maréchal Ney d'attaquer J'ennemi aux Quatre-Bras, et de le chasser de cette position (*). Les tirailleurs du 6 corps s'engagèrent avec ceux des Anglais, sur la grande route; un autre combat de tirailleurs s'alluma également à gauche, vers le bois de VillersPeruin. Mais ce dernier, qui avait été engagé, par méprise, avec les chasseurs de la division Piré, cessa bientôt.

Cependant, vers une heure, Napoléon remit le 6 corps et les deux divisions de cavalerie légère en mouvement; la garde et les cuirassiers suivirent. La cavalerie anglaise se mit en retraite, et la tête de la colonne arriva vers deux heures aux Quatre-Bras. Pendant ce temps, le comte d'Erlon, qui avait aperçu la colonne du (*) Voyez Pièces justificatives, No XVI.

6' corps, débouchant sur Pernimont, avait fait prendre les armes au sien, et l'avait mis en mouvement. Il arriva aux Quatre-Bras un peu après le 6 corps, qui s'y était arrêté; l'empe reur Napoléon y était déjà. Le maréchal Ney, que la pluie, qui tombait par torrens, avait empêché d'apercevoir la retraite du gros de l'armée anglaise, fit alors prendre les armes au 2° corps, et le fit avancer à la suite du 1. Napoléon ordonna de continuer sur-le-champ à suivre le mouvement rétrograde des Anglais. Le 1a corps prit la tête de la colonne, avec la division de cavalerie de Jacquinot; l'empereur Napoléon le fit appuyer, par douze pièces d'artillerie à cheval de la garde. La division Domont fut détachée à droite, le long de la Dyle, pour en éclairer la rive gauche. Le 4 régiment de chasseurs poussa jusqu'à Moustiers, où il échangea quelques coups de carabine avec la cavalerie prussienne. Le 2o corps suivait, puis le 6o, et ensuite la garde. Le corps de cuirassiers de Milhaud flanquait les colonnes, en marchant à travers champs, arrêté presque à chaque instant par des terres détrempées et tenaces. Le corps du comte de Valmy faisait l'arrière-garde.

Devant Genappe, il y eut un engagement entre notre cavalerie légère et celle des Anglais; cette dernière fut battue et repoussée au-delà du bourg. Mais là, nous fùmes arrêtés par la brigade des gardes à cheval de Sommerset. Le dé

bouché de Genappe aurait pu devenir difficile, par l'impossibilité où se trouvait la cavalerie de quitter la grande route et de marcher dans les terres. Le comte d'Erlon fit passer de l'infanterie des deux côtés de la route; l'ennemi fut poussé, et le mouvement continua. Quoiqu'il n'y eût, pendant cette journée, d'autre combat qu'une canonnade de position en position, les Anglais ont porté leur perte à cent soixante et dix hommes. Vers les sept heures du soir, le 1

corps arriva à la Maison-du-Roi, où Napoléon lui fit prendre position, pour reconnaître à l'œil celle de l'ennemi; il se rendit lui-même sur les hauteurs à gauche de Rossome. Celles qui traversent la grande route, en avant du Mont-Saint-Jean, paraissaient occupées par des troupes ennemies, dont le petit nombre pouvait faire supposer que ce n'était qu'une arrière-garde. Dans ce moment, les cuirassiers de Milhaud, qui avaient reçu l'ordre de se porter en avant, s'avançaient vers la Belle-Alliance. Là, ils furent accueillis par le feu de plusieurs batteries placées sur les hauteurs à droite et à gauche de la Haye-Sainte. Cette canonnade, assez violente, démontra que l'armée anglaise était en position. La journée était trop avancée pour engager une bataille, et Napoléon se décida à attendre le lendemain. Le 1 corps s'établit à cheval de la grande route, entre la Belle-Alliance et Rossome; le 2o appuya sa gauche à la route de Nivelles. Les avant-postes de

ces deux corps s'avançaient jusque contre Goumont et au bas de la Haye-Sainte. La garde et le 6 corps restèrent en arrière de la Maisondu-Roi. Les cuirassiers furent placés à Planchenoit, et en arrière. La division Domont revint le soir prendre position, à la droite en avant de Planchenoit. Le quartier impérial fut à la ferme de Caillou.

Le duc de Wellington, ayant reçu la dernière réponse de Blücher, par laquelle celui-ci promettait de le joindre, le 18, avec toute son armée, se décida à recevoir la bataille. Il sentait la nécessité de hasarder la fortune des armes, avant d'abandonner Bruxelles, dont la perte pouvait entraîner les plus graves inconvéniens. Cette place n'était pas seulement importante à Napoléon, sous le rapport stratégique; sa possession devait plus que probablement amener une révolution, dont l'effet aurait été de forcer les Anglais et les Prussiens à évacuer, sans délai, la Belgique. D'ailleurs, l'assurance donnée par le maréchal Blücher avait diminué l'idée du danger et des efforts qu'il fallait faire pour assurer la victoire. La grande supériorité des deux armées réunies, sur l'armée française, donnait déjà bien des chances de succès. Ainsi le duc de Wellington n'avait d'autre emploi à faire de la stratégie, que celui de combattre de pied ferme jusqu'à l'arrivée des Prussiens. Aussi son rôle, le 18, se réduisit-il à cela, et le mauvais temps, en retar

dant l'attaque, le facilita singulièrement. Dans la soirée du 17, il rapprocha ses différens corps des positions qu'ils devaient occuper, en les tenant cependant en deçà des hauteurs, sur lesquelles ils devaient se déployer le lendemain. Les réserves (*) furent placées à l'aile gauche, entre Papelotte et la route de Charleroi; le corps du prince d'Orange, entre cette route et celle de Nivelles, vers Goumont. Le corps de Hill s'avança, de Braine-la-Leud dans la vallée de Merbe-Braine. La ferme de la Haye-Sainte et le château de Goumont furent crénelés et barricadés. Deux brigades de cavalerie, à l'extrême gauche, entretinrent, par Ohain, la communication avec Wavre. La force de l'armée anglo-batave réunie dans ces positions, s'élevait à environ quatre-vingt mille hommes (**).

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