LE COURRIER DU VENDREDI 30. Decembre 1757. la négociation dont il étoit chargé, & qu'il a depéché un de fes Officiers à Verfailles pour en porter l'agréable nouvelle. Ces Lettres ajoûtent que M. Keenne, Ambafladeur d'Angleterre, a auli envoye un Courrier à Londres pour informer fa Cour qu'il n'y avoit plus rien à efpérer pour le renouvellement du Traité de neutralité avec l'Espagne. De LONDRES le 9. Decembre. Le fupplice de l'Amiral Bing n'ayant pas produit fur les Généraux Anglois tout l'effet qu'on s'en etoit promis, on fe prepare à donner une feconde Représentation de cette Scene Tragique, où le Général Mordaunt jouera le principal Róle. Cet Officier a été arrêté par ordre du Roi; S. M. vient de nommer les Membres du Confeil de Guerre qui doivent inftruire fon Procès. La Chambre des Communes, dont ce Général fe trouve Membre, a éte informée de la démarche du Roi, on croit ou qu'elle ne confentira point à la mort, ou qu'elle lui affociera d'autres victimes. Cependant d'affaires plus prefiantes occupent cette Chambre ; comme il faut faire de nouveaux efforts pour foûtenir la Guerre,& fur-tout par mer, elle a fixe à 60. mille le nombre des Marelots & des Troupes de Marine, qui font un Corps à part de près de 15. mille hommes, & en même-tems le fubfide pour leur entretien, qui monte à 3. millions 130. mille livres sterlings. On compte que le total des fubfides montera pour le fervice de l'année à 9. millions fterlings. Pendant què les Coinmunes s'occupent d'un objet fi important, le Ministère en a un qui fixe toute fon attention. Il ne voit qu'avec une peine extrême les Troupes Françoifes dans Of tende & dans Nieuport ; & comme il lui paroît difficile de les en deloger avec les feules forces de la Grande-Bretagne, il tache d'exciter la jalousie des Hollandois. Le Colonel Yorck, Miniftre du Roi auprès des Etats Genéraux, a été chargé de prefenter à L. H. P. un Mémoire pour leur démontrer les confequences dangereufes d'une pareille occupation, & pour les requerir de vouloir bien veiller conjointement avec S. M. à l'indépendance des Pais - Bas Autrichiens, felon ce qui eft ftipulé par le 14e. Article du Traité d'Utrecht, & par le premier du Traité de la Barriére. De la HAYE le 14. Décembre. Notre République éprouve le fort des petits Etats qui ne font pas maîtres de refter neutres, ou d'entrer en Guerre quand ils veulent. Il y a apparence qu'elle fera bientôt entraînée dans le rapide tourbillon qui agite l'Europe, & à qui les nouveaux fuccès du Roi de Pruffe ont donné tant d'activité. D'un côté, l'Angleterre la follicite puiffamment de penser à fà propre fareté, elle ne ceffe de lui représenter les Païs-Bas Autrichiens, que les Hollandois font accoûtumés à regarder comme leur barriére, fur le point de paffer fous la domination de la France; elle tâche de lui perfuader que cette Couronne peu fatisfaite d'avoir en mains Oftende & Nieuport, fait dans ces deux Places des amas confidérables de vivres & de munitions, objet bien capable d'exciter la jaloufie de ceux qui ont à cœur la confervation de la liberté. Les grands motifs tirés de l'Alliance peu naturelle des Maifons de Bourbon & d'Autriche, & du danger imminent de la Religion Proteftante, ont pas oubliés. D'un autre côté, le Roi de Prufle met nient en avant des infinuations capables de faire on fur les efprits; l'Angleterre nous attaque par Ince, & le Roi de Pruffe par la crainte. On a parlé augmentation dans les Troupes de la République; lequel la France a pris la nouvelle qu'elle en ce qui nous inquiéte le plus. Le Comte d'Affri, cette Couronne, a déclaré à la Princeffe Gouaux principaux Membres du Gouvernement, que le Roi fon Maître informé qu'on parloit de nouveau d'une augmentation de Troupes, S. M. fe verroit obligée de prendre fes mesures, i les bruits répandus dre démarche qui parût les autorifer. Il a ajoûté que la fituation où fe trouvent aujourdhui les affaires générales exigeoit de S. M. de fe tenir fur les gardes, & de fe prémunir contre tout événement fâcheux. Il n'a encore rien tranfpiré de la réponse qui a été faite au Miniûre de France; mais comme nous approchons de la fin de l'annee, & que le Confeil d'Etat minute deja la pétition pour l'état de Guerre de l'année 1758., on verra par cette pièce, lorfqu'elle fera prefentée à L. H. P., ce que l'on pente à cet egard, & quelle réfolution on prendra enfuite en confequence dans l'Affemblée qu'il y aura pour l'examiner. De l'Armée de Richelieu à Zell le 10. Decembre. Tout eft en mouvement fur le Wefer & fur l'Aller: les Troupes que nous avions fur nos derrieres s'approchent de nous en cantonnant. Les Ennemis s'avancent auffi, ils étoient hier à Wilfen. On allure qu'ils ont entièrement abandonne leur entreprise fur Harbourg. M. le Marquis de Pereufe, qui s'eft renfermé dans le Château, a fait trois forties qui ont eu le fucces le plus heureux; & pour obliger les Ennemis à fe défifter de leur attaque, il a fait lacher une Eclufe qui a inondé tout leur Camp, & a mis leurs Batteries fix pieds dans l'eau. Nous effuyons depuis quelques jours une pluye horrible, la furface de la terre eft un étang. Les Magiftrats de Bremen ne fe font point encore determinés à recevoir Garnifon Françoife. M. le Marechal fait toujours défiler des Troupes fur le Bas-Wefer, afin de s'approcher de plus en plus de cette Ville, & d'avoir un Corps Tuffifant à oppofer aux Ennemis, s'ils vouloient faire quelque tentative de ce côté la. Le Corps de Pruffiens qui s'est avancé à Ofterwick, & qu'on dit être de 6000. hommes, n'a encore rien entrepris; mais quel que foit l'objet qu'il s'eft propofé, nous fommes fans inquiétude de ce côté-là. Peut-être a t'il fuivi la même route que 1000. de leurs Huffards, qui ayant dirigé leur marche par la droite de l'Elbe ont pafle ce Fleuve auprès d'Altena, & font venus fe joindre au Prince de Brunfvvick. De VERSAILLES le 21. Decembre. Les fuccès, que les Autrichiens avoient eu le mois dernier dans la Silefie, paroiffoient fi décififs en leur faveur,que bien loin de craindre pour eux quelque revers qui leur fit perdre l'afcendant qu'ils y avoient pris, on ne croyoit pas même qu'ils puflent trouver aucun obftacle aux progrès qui leur reffoient à faire pour fe rendre entiérement maîtres de cette Province. Le fort capricieux des ames a démenti ces flâteufes apparences dans une Bataille qui, contre toute attente, s'eft donnée le 5. de ce mois. Le Roi de Pruffe, ayant rafflemblé tout ce qu'il avoit de Troupes à portée dans la Luface ou dans la Saxe, & joint tous ces Corps aux débris de l'Armée du Prince de Bevern,eft venn à la tête de 45. mille hommes attaquer le Prince Charles, fort affoibli par divers Détachemens qu'il avoit été obligé de faire. L'Action a commencé à une heure après-midi, & a duré jusqu'à 4. heures avec une opiniâtreté qui l'a renduë également vive & meurtrière de part & d'autre. La Victoire a balancé long-tems, mais elle s'eft déclarée enfin pour les Pruffiens; & le Prince Charles a fait fa retraite,partie fous Schvveidnitz, partie fous Breslau, afin de pouvoir conferver ces deux Pla ces durant cet hyver. On ne dit point ce que chaque Armée a perdu dans cette occafion; mais comme elles ont combattu l'une & l'autre avec le même acharnement, on jage que leur perte doit avoir été à peu près égale. On mande de Prague à M. le Comte de Stharamb~-~ le Prince Charles s'appercevant pe les Troupes de Wirtemberg, qui tre de fon Armée, ne combatto voit ici & on s'en inquiéte. La Bataille du 5. Novembre qe leur ination n'occafionnat du défordre parmi les Au- Les affaires en Silefie ont pris pour les Autrichiens une Du St. Pere envers les pauvres de Rome, 49. de la Reine de Pologne, so. de la même envers les Prufiens, 229. de la Reine de Naples envers une jeune Turque, 257. AFFAIRES, Démele's, Differends. Suite de celle entre le Parlement & le Grand Confeil, 39. Seize Membres du Parlement exilés, 46. 79. Délibé ration de M. M. des Enquêtes, 83. Ordre du Roi fignifié aux Exilés, 107. 116. 135. Remboursement à 13. des Exilés, 271. Audience aux Députés du Parlement, 284 Réponse du Roi aux fupplications du Parlement, 291. Ren- ANNIVERSAIRES. Les follicitations du public aupres du Syndic des Notai- res, pour engager M. le Contrôleur Génerál à demander au Roi un nouvel Edit de creation de rentes, ont eu leur ef- fet. S. M. vient d'en créer encore pour deux millions par un Edit qui fut enregistré le 19. au Parlement, les Chin- bres aflemblées. Ces deux millions établis fur les Aides, Gabelles & les cinq groffes Fermes font par augmentation aux quatre millions créés dans le mois de Novembre ; & on peut les acquérir aux mêmes conditions énoncées dans I'Edit dudit mois de Novembre. Mme. la Comtefle de Parabere vient de mourir de la pe- tite vérole, de même que Mme. Hebert, Eponse du Tre- forier des Menus Plaifirs du Roi. Cette Dame, qui jouilloir de 60. mille livres de rente, a fait Mlle. Le Jay, fon amie, fa Legatairefle univerfelle, à condition qu'elle epousers M. Hebert fon Mari. Si elle n'accepte pas cette condition, elle a, Archevêques, Mrs. de Manzi, 28. Comte de Migazzi, Evêques, Artaud, 28. de Quefnoi, 139. de Veilla, 143- 152. Maftrillo, 201. Le Grand-Prieur de St. Jean, 289- Abbes, de Tavannes; Blanchard, 46. de Salm-Salm. 118. de Machaut, 143. de la Ville; de Miremont, 163.de BIENFAITS, Penfions, Préfens Penfionnaires; M. M. de Teucin, de Grafigni, 23. de Paulmy, d'Argenfon, 59. de Machault 63. de Blenis, 67. de St. Severin, 103. de Stainville, de Machault, de Sil- houette, 121. de Baye, 131. de Quinfonas & Bontems, & plufieurs autres, 135. de Bouville, 142. Michoré, 147- de Matham, de Noliros, de Marfais, le Camûs, 167. de Beaufremont, 207. Rouillé, 218. de Salvers de Kirichard, 220. de Laval-Montmorenci, 266. de Perfan, 303. de Tref- me, 319. de Penthiévre, d'Hericourt, 343. Maréchale de Prefens, de l'Impératrice de Ruffie à la Reine de Fologne, 321. Aumoniers, de France, de Tavannes ; de la Reine 387. Commissaires, au Confeil des Finances, de Perfan, 303. Rouillé, 218. COMMERCE. Appartenances, Lotterie de la Ville de Paris, 19. Arrêt à Accufations contre M. Arthuis & fon Frere, déclarée Meurtres, de deux Courriers, 38. Le Comte Savini assas- Prifonniers, Jugement de l'Amiral Bink, 8. 59. 65. Punitions, d'un Emiffaire Pruffien, 154. du nommé Jean' Vols, fait à M. de Maboul, 276. dans la Chambre du 66. du Roi de Portugal à celar d'Angleterre, 149 d'un Avantures. Une Fille foldat dans le Régiment d'Enghien, 354. Avis, fur la Vente de l'Eau cordiale, 56. 80. Chocolat DISCOURS. tans, 197. Fermentations, à Londres, 161. 236. 356. 357. 366. Um EVENE MENS Remarquables. Parricide en la perfonne du Roi, 23. 27. Te Deum GUERRE S. Du Cordon Rouge, à M. de Lally, 70. de Montlouët Toifon d'ar, Comte de Browne, 97. Ses Honneurs fu- D'un Magazin du Roi de Pruffe à Glatz, 58. 74. à Vo- ! IMP O T S. Sur les Bois des Ecclefiaftiques & Laïcs, 80. fur le Bu- 1 LETTRE S. Du Grand Chancelier de Ruffie, 18. de Drefde fur les Ve. MARIAGES Diftingués. Du Prince de Piombino, 145. du Comte de la Marche MARINE. Arrivees Remarquables, de la Flote de Rio de Janeiro à Conftructions, à Breft, 203. à Rochefort, 207. dans le Embarquemens, de deuze Régimens à Londres, 266. Départs, d'une Flote d'environ 200. Voiles, 151. des Memurches, des Troupes Ruffiennes, 41. 173. 185. 189/ vemens act Yes laentation dans les Régimens Royal- 103. trois autres Ordonnances, 112. portant Amniftie pone nances, 191. Promotions, de huit Maréchaux de France, 78. longue Cardinaux, Landi, 73. de Trautfon, 106. Lercari, n3- Archevêques, de Cantorberi, 111. de Strigonie, zos. Ducs, de Gèvres & de Mirepoix, 316. Imperatrice Veuve de Charles VII. 12. 2 Reines, Donariere de Pruffe, 230. de Pologne, 395- Perfonnages Fameux, M. de Fontenelle, 32. M. de Reau- NAISSANCES. |