Page images
PDF
EPUB

Sa Maj. & pour celui du commerce, huit millions 843 mille 541 piaftres fortes en or ou en argent monnoïé, travaillé, ou en barres; 3665 quintaux de cuivre; 34,825 arrobes de cochenille; 9358 de tabac; 1904 de fucre; 100 furrons de cacao foconusco, & 12 mille vanilles. L'on eftime que toute la cargaison de ces vaiffeaux monte à douze millions 358, 103 piaftres en valeur.

Le Confeil fuprême de Caftille a fait publier ici trois cédules roïales, datées du 21 Juillet dernier. L'une exempte les maîtres teinturiers & les fileurs de foie & de laine de toutes les manufactures d'Espagne de tirer au fort pour le fervice militaire. Par l'autre, la même exemption eft accordée à un clerc ou écrivain pour chacun des agens du numéro de la chambre roïale de Valladolid. La troifieme accorde jufqu'à nouvel ordre une exemption pareille à tous les ouvriers & apprentifs qui travaillent à fabriquer des bouracans dans la ville de Cuença. Il eft arrivé à Cadix un ordre de la Cour pour former une compagnie fixe de cent hommes, compofée de gens fans aveu qui avoient été arrêtés. Cette compagnie eft commandée par un Capitaine

[ocr errors]

un Lieutenant, un fous-Lieutenant, un Enfeigne avec un Sergent. On en tirera déformais, comme d'un dépôt, des recrues pour les régimens, & on aura foin d'entretenir ce dépôt toûjours complet.

SUEDE.

STOCKHOLM (le 1er. Septembre:) Le Roi a quitté le palais d'Eckholmfund, pour fe rendre à celui de Gripsholm, parce que dans le premier de ces endroits il s'est manifefté une espece de fiévre contagieufe putride, dont plufieurs perfonnes de la Cour ont été attaquées. On l'attribue à la fituation baffe d'Eckholmfund & aux grandes chaleurs de l'été. Le voïage du Roi à Carlscrona n'aura lieu que vers la fin de ce préfent mois de Septembre. Sa Maj. vient de donner un nouvel exemple d'indulgence, en pardonnant au Chevalier Stalhammer, qui avoit été accufé à la Cour de Juftice & mis en prifon, comme auteur d'un écrit repréhenfible contre le Gouvernement. Elle l'a exempté de toute punition, & l'a deja fait mettre en liberté.

Le 10 de ce mois, à quatre heures aprèsmidi, le même jour que nous eûmes ici un incendie, il y en eut un plus terrible à Abo, où deux cents maifons & environ 50 magafins ont été la proïe des flammes; deux autres petites villes & deux villages de la Finlande ont fubi le même fort. Ces accidens affreux qui ont réduit à la mendicité un grand nombre de perfonnes & coûté la vie à plufieurs autres, ont fait ici la plus; vive fenfation & ont caufé quelques craintes; d'autant plus que l'on afsûre, qu'on a trouvé en cette ville des matieres combusti

bles

[ocr errors]

bles dans la place où fe tiennent les galeres, & qu'à ce fujet les gardes ont été doublées.

DANNEMARCK.

COPPENHAGUE (le 11 Septembre.) Nous venons d'avoir une nouvelle preuve des inconvéniens & des dangers qu'entraîne la traite des Négres. La frégate le Chriftiansbourg, de la Compagnie des Indes, étoit partie des côtes d'Afrique le 25 Février dernier, avec 352 esclaves, pour le compte de la Compagnie, & 41 pour celui des emploiés. Les Négres tenterent le lendemain de fe remettre en liberté; 30 à 40 attaquerent l'équipage fur le pont, avec des couteaux & tous les inftrumens dont ils purent s'armer; ils furent bientôt foûtenus par d'autres qui parvinrent à brifer leurs fers, & qui afant enfoncé tous les réduits jufqu'à la fainte Barbe, trouverent le dépôt des haches dont ils s'armerent. Le Capitaine Ferenz qui commandoit la frégate, réfifta courageufement; il fit manoeuvrer vers le fort de Friedensbourg où il arriva le 28, fort heureusement pour lui, car depuis ce tems fon bord avoit toûjours été un champ de bataille il trouva des fecours pour mettre les efclaves rebelles à la raifon; il avoit eu beaucoup de bleffés; les Négres qui étoient enchaînés à fond de cale, & que leurs compagnons avoient négligé de délivrer, & qui ne purent parvenir eux-mêmes à fe dégager de leurs liens, profiterent d'une hache qui 1. Part. £ 1

leur avoit été jettée pour fe couper mutuellement la gorge. Vingt-quatre hommes dix-neuf femmes, un jeune garçon & une jeune fille furent les victimes de cet héroifme cruel; la frégate arrivée à Sainte-Croix, le 12 Juin, n'y a débarqué que 218 efclaves, tout le refte aïant péri dans la révolte, ou des fuites des bleffures reçues dans le combat.

ALLEMAGNE.

VIENNE le 7 Septembre.) On vient d'expédier aux Cours de Ruffie & de Dannemarck, l'acte par le quel l'Empereur confirme l'échange que le Roi de Dannemarck & le Grand-Duc de Ruffie ont fait de quelques-unes de leurs poffeffions réciproques en Allemagne. Le premier a obtenu la partie ducale du Holftein qui avoit été fi long-tems l'objet de fes vœux & de fes négociations; le Grand-Duc de Ruffie a reçu en échange les deux Comtés d'Oldenbourg & de Delmenhorft, qu'il a cédés à la branche cadette de la Maifon, dont le chef eft Prince-Evêque de Lubeck. Comme cet arrangement intereffe le Roi de Suéde, & qu'il a été fait à fon préjudice, puifque le Pere de S. M. Suédoife étoit l'aîné du PrinceEvêque, l'Empereur a donné au Roi de Suéde à cette occafion une efpece de refervatum en faveur de fes droits, comme chef de la feconde branche de Holftein. Des deux Comtés d'Oldenbourg & de Delmenhorst, on a fait un Duché qui portera le nom d'Oldenbourg,

& dont l'Empereur a accordé l'inveftiture au Prince-Evêque de Lubeck.

neux,

Il y a long-tems qu'on annonçoit un nouveau plan fur les douanes des Etats héréditaires; on vient enfin de le rendre public. On fait que Mr. le Comte de Cobentzl en avoit dressé un; c'eft celui-là qu'on éta→ blit avec quelques légers changemens; il commencera à être exécuté le 1er du mois de Novembre prochain. La multitude des dé→ tails que doit contenir un plan de cette na→ ture, la clarté qu'il exige dans fon expofition, a dû nécessairement le rendre volumiauffi contient-il 160 articles ou paragraphes, outre un tarif qui fixe ce qui doit être taxé tant pour l'importation que pour l'exportation & le tranfit de toutes fortes: de denrées & de marchandifes qu'on foumet à la douane. Dans le nouveau fyftê-me on a eu pour but de favorifer le commerce autant qu'il eft poffible, en favorifant l'importation de prefque tous les ob-, jets qui étoient défendus auparavant, on les foumet à des taxes assez modiques & qui ne peuvent être onéreufes, mais qui cependant augmenteront de beaucoup à ce qu'on efpere le tréfor. On a fur-tout fimplifié la méthode de percevoir les taxes, & on fait que par-tout la perception eft prefque toûjours plus onéreufe que la taxe même; le nombre des emploïés qu'on foudoïoit étoit, exceffif, on le diminuera, & c'est une chofe aifée; un feul peut faire la befogne de plufieurs, & en augmentant. fes appointemens il y a encore à gagner. Les étrangers qui

« PreviousContinue »