Suite du Catalogue des Livres qui se trouvent In-octavo. Pratique (la) du Jardinage, par Mr. l'Abbé Roger Praxis ritè adminiftrandi Sacramenta Pœnitentia 1751. Principes d'éducation pour la Nobleffe, concer Principes (les vrais ) de la lecture, de l'orthogra- Principes & régles de la vie chrétienne, par Mr. le Tourneux. Procès entre l'Angleterre & l'Espagne. Procès entre la Grande-Bretagne & l'Espagne, par Progrés (les) des Allemands dans les Sciences & THE NEW YORK PUBLIC LIBRARY 2095671 STOR, LENOX AND EN FOUNDATIONS 1007 1 JOURNAL HISTORIQUE E T LITTERAIRE. OCTOBRE 1775. PREMIERE PARTIE. 471 NOUVELLES LITTERAIRES. L'utilité temporelle de la Religion chrétienne , par le R. P. Hubert Hayer, Récollet, ancien Lecteur en théologie. A Paris chez G. Defprez. 1774, & fe trouve à Luxembourg chez l'Imprimeur de ce Journal. LE E P. Hayer eft très-avantageufement connu par un excellent traité fur l'immortalité de l'ame & fes cahiers de la Religion vengée, ouvrage périodique dont on ne peut que regretter l'interruption', & au quel on n'a pû trouver d'autres défauts, que des explications quelques fois trop fyftémaHh 2 tiques SHIP tiques dans des matieres dont la vérité eft indépendante de tout fyftême (a). Le traité que nous annonçons ici un peu tard parce qu'il ne nous eft pas parvenu plûtôt, mérite d'être placé à côté des autres, tant par la fageffe des raifonnemens, que par une certaine théologie de fentiment qui captive le cœur en même tems qu'elle éclaire l'efprit. "Chofe admirable difoit le Préfident Efp. des " Montefquicu: la Religion chrétienne, qui Loix liv. ch. 3. 99 24. . femble n'avoir d'autre objet que la félicité de l'autre vie, fait encore notre félicité dans celle-ci C'eft ce mot du Magiftrat philofophe que le P. Hayer entreprend de vérifier dans cet ouvrage. On peut dire qu'il ne laiffe rien à defirer du côté des preuves ni pour la force ni pour l'étendue. L'auteur débute par les notions générales du vice & de la vertu; il fait voir combien elles font certaines, immuables, effentielles à la félicité de l'homme. Il examine cette maxime de Bayle, l'homme ne regle pas fa vie fur fes opinions. Le fceptique prétendoit conclure de-là que les perfuafions touchant le vice & la vertu étoient inutiles, puifqu'on voit dans un fi grand nombre (a) Tels font certains raifonnemens du P. H. fur le myftere de la Trinité. Il combat Bayle par des principes propres à l'école de Scot, & qui peut-être n'ont pas la folidité qu'il leur fuppofe. d'hommes une difproportion énorme entre ce qu'ils croïent & entre ce qu'ils font. Mais ce fophifme fe réfute de lui-même. Si des maximes faines & juftes ne fixent pas toûjours l'homme dans la pratique de fes devoirs, elles l'y attachent du moins quelques fois & pour quelque tems, elles font du moins très- propres à l'y attacher conftamment, & les maximes contraires ne peu vent que l'encourager à s'en écarter. Auffi Bayle convient-il de bonne foi, qu'un hom→ me qui vit bien moralement fans croire ni paradis ni enfer, eft une étrange chofe. Le P. Hayer démontre enfuite combien la croïance d'un Dieu jufte, rémunérateur de la vertu & vengeur du crime est étroitement liée avec les notions du vice & de la vertu. Il établit l'alliance de la Religion naturelle avec la Religion révélée, en montre les liaisons & les rapports, & fait un tableau abrégé de la morale évangélique relativement au bonheur temporel de l'hom¬ me. "Qu'est-ce que l'homme peut defirer fur la terre, finon d'y être heureux autant que peut le comporter l'état où il fe trouve? Que chacun s'interroge donc foi-même, pour favoir s'il ne doit point être content en ce monde, lorfque vivant en Chrétien, il lui eft permis d'acquérir toutes les richeffes, de jouir de toutes les grandeurs, de toutes les dignités qu'on peut y pofféder, & de participer à tous les plaifirs qu'il eft poffible d'y goûter, fans s'écarter des loix inviolables de la vertu; tour homme, digne Cuv. de B. t. 3. P. 113. de ce nom, en conviendra facilement avec moi. Il faut des paffions à l'homme, fans doute; mais il eft indifpenfablement obligé de ne s'y prêter qu'autant que la raison peut le lui permettre dès qu'il franchit les bornes qu'elles lui a prefcrites, il devient néceffairement malheureux; chaque defir déréglé fait le tourment du cœur qui le forme. J'avoue que dans l'ivreffe de fa paffion il ne fent pas fon malheur; mais l'heure n'eft-elle pas proche où il en fera accablé ? 99 Les vices profcrits par la Religion chrétienne font les fléaux du bonheur public & du bonheur, de chaque homme en particulier. L'auteur le prouve en détail par la nature & les effets de l'orgueil, de l'ambition, de l'envie, de l'avarice, des plaifirs illicites & exceffifs, de l'oifiveté &c. A la profcription des ennemis de la félicité, la Religion chrétienne joint des moïens directs & sûrs pour y arriver. Les refsources & les confolations qu'elle préfente, ne se trouvent point hors de fon fein, c'eft elle feule qui les diftribue & qui les conferve chez ceux qu'elle en a une fois enrichis. "L'homme fur la terre n'eft jamais fans befoins de la naiffance, à la mort les malheurs l'accompagnent; le paffé, le préfent, l'avenir, font pour lui des fources inépuifables d'inquié tudes : & quel moien plus propre à les calmer, que l'idée d'un Dieu qui les permet pour fon bien, c'eft-à-dire, pour un bien incomparablement plus grand que ne |