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RÉVOLUTION FRANCAISE

DEPUIS LA RÉUNION DES ÉTATS-GÉNÉRAUX JUSQU'AU CONSULAT

(Mai 1789 - Novembre 1799)

AVEC DES NOTES EXPLICATIVES.

SONS LIBRARY University of MICHIGAN

ÉDITION ORNÉE DE VIGNETTES, REPRODUCTION DES GRAVURES DU TEMPS.

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N° 182.

GAZETTE NATIONALE OU LE MONITEUR UNIVERSEL.

POLITIQUE. POLOGNE.

Jeudi 1 JUILLET 1790.

De Varsovio, le 9 juin. - M. le général Kalkreuth est arrivé avant-hier en cette ville, et il a été présenté le même jour au roi de Pologne. On ne sait pas encore combien de temps cet officier géneral se propose de séjourner dans cette capitale. Mais on a lieu de présumer que si la guerre se déclare, l'armée polonaise pourrait bien se réunir à celle de Prusse, sous les ordres du général Kalkreuth.

M. le comte de Stackelberg, dont le départ a eté annoncé dans notre feuille du 30 mai et dans les gazettes étrangères, n'a remis que depuis quelques jours ses lettres de créance à M. le grand-maréchal de la couronne. Il a pris ce matin son audience de congé. Son départ parait fixé aux premiers jours de la semaine prochaine.-M. Oginski, porte-épée de Lithuanie, a eu ses audiences de congé. Il se rend, à son poste de ministre plénipotentiaire auprès des Provinces-Unies. M. le comte Oginski, grand-général de Lithuanie, accompagnera le roi de Prusse en Silésie, où vraisemblablement, si la guerre se déclare, il sera employé à la suite de ce monarque. - On apprend, par la voie de Koenigsberg, que les troupes rassemblées dans la Prusse occidentale, sous les ordres de M. le comte Henkel de Donnersmarck, se sont mises en marche le 11, pour s'approcher des frontières de la Samogitie, où elles prendront leur cantonnement.

Suivant les dernières lettres de Jassy, du 26 mai, M. le général de Kreczetnikow en était parti le même jour pour aller en Ukraine prendre le commandement des troupes russes. M. le général Ribas, disaiton, avait dû se rendre à Cherson, pour y prendre celui de la grande flottille légère russe, qui doit £gir pendant cette campagne dans la mer Noire; et M. le vice-amiral Ouschakow devait commander l'escadre de vaisseaux de guerre russes dans la même mer.

Le 2 juin, la ville de Lissa, dans la Grande-Pologne, a été presque entièrement détruite par un incendie, dans lequel cinquante à soixante personnes ont péri malheureusement.

ALLEMAGNE.

De Vienne, le 16 juin. — Il n'y a plus de doute sur le mariage des deux princesses de Naples avec les deux archiducs aînés, François et Ferdinand. Il y en a même un troisième arrêté entre le prince de Naples et la troisième archiduchesse, présentement âgée de treize ans. M. le prince Ruspoli, seigneur romain, nommé ministre de cette cour à Naples, prendra le caractère d'ambassadeur pour faire la demande de ces princesses.

La sécheresse, qui dure depuis plus de quatre mois, fait éprouver à ce pays-ci une véritable calamité: on commence à perdre toute espérance pour la récolte de cette année.

SUITE DU JOURNAL DE LA DIÈTE DE hongrie.

De Bude, le 12 juin. — Le 10 de ce mois s'est faite l'ouverture solennelle de la diète actuelle. A citq heures du matin les prélats et les magnats s'assemble rent dans la petite salle de notre hôtel des Etats; les députés de la noblesse des villes libres royales et des chapitres dans la plus grande salle. -S. Ex. M. le judex curiæ, comte Charles de Zichy, ouvrit la séance dans la salle des magnats et des prélats, par un discours en langue hongroise. S. Ex. M. le per1. Série. Tome V.

Constituante. 224o lw.

sonalis Joseph d'Uermény en prononça un dans la salle de la noblesse. Après qu'on eut parlé sur la présidence et sur d'autres objets, les représentants de la nation se rendirent en pompe à notre église pajusqu'à l'église, le chemin était couvert de planches, roissiale, après onze heures. Depuis l'hôtel des Etats et des deux côtés les compagnies bourgeoises en uniforme faisaient la haie. Les compagnies nobles défilèrent depuis l'hôtel des Etats à droite et à gauche cheval les suivaient. Arrivés à l'église, on entonna le des représentants, et les compagnies bourgeoises à Veni, Sancte Spiritus.

heures, et dura jusqu'après trois heures. Aujourd'hui Hier la séance des deux chambres commença à neuf la séance de la diète a recommencé à neuf heures.

la veille; 1o que l'ancienne différence mise dans les On peut provisoirement annoncer des décrets de discours entre les deux chambres des représentants, ne doit plus avoir lieu; 2o qu'il a été nommé un comité qui fera, en langue hongroise, un journal sur la séance prochaine, et le fera imprimer ensuite à les opérations de la diète, le lira publiquement dans l'imprimerie de notre Université. Il sera fait aussi une traduction latine de ce journal, qui sera également lue et autorisée.

De Ratisbonne, le 17 juin. M. le comte de Goertz part après-demain pour Francfort, où M. le baron d'Ompteda ne tardera pas à le suivre. Ces deux ministres sont les seuls de la diète qui aillent figurer à celle d'élection avec le caractère de seconds ambassadeurs; le premier, de l'électeur de Brandebourg, et l'autre de l'électeur de Hanovre. On attend ici, le 24, M. le baron de Bartensteim qui doit s'y rendre en qualité de troisième ambassadeur du roi de Hongrie et de Bohême.

FRANCE.

DE PARIS.

Proclamation du roi, concernant l'échange des billets de la caisse d'escompte en assignats, du 27 juin 1790.

Le roi s'étant fait rendre compte des progrès des différentes opérations relatives à la confection des assignats, S. M. a reconnu que quoique cette confection fût très prochaine, les assignats cependant ne pourraient point être délivrés qu'après le 1er juillet; et S. M. voulant prévenir toute incertitude et toute erreur sur le sort des billets de la caisse d'escompte à ladite époque du 1er juillet, elle a cru devoir rappeler les dispositions des décrets qui les concernent.

Il a été décrété, par l'article XII des décrets des 16 et 17 avril dernier, sanctionnés par S. M. le 22, que les porteurs des billets de la caisse d'escompte feraient échanger ces billets contre des assignats de même somme à la caisse de l'extraordinaire, avant le 15 juin lors prochain; mais par le décret du 23 mai dernier, aussi sanctionné par le roi, l'Assemblée nationale, sur le compte qui lui a été rendu par ses commissaires, des retards inévitables qu'a éprouvés la fabrication des assignats, tant par les précautions à prendre pour la sûreté publique, que par les signatures nécessaires à y apposer, a prorogé, jusqu'au 15 d'août de cette année le terme de rigueur qui avait été fixé au 15 juin pour cet échange. Enfin l'Assemblée nationale, par l'article XI desdits décrets des 16 et 17 avril dernier, a ordonné que les quatre cents millions d'assignats, créés par les décrets des 19 et

21 décembre 1789, seraient employés à l'échange des billets de la caisse d'escompte, jusqu'à concurrence des sommes qui lui sont dues. Les billets de ladite caisse d'escompte ayant dès lors rempli la fonction d'assignats, conformément à l'article XVI desdits décrets des 16 et 17 avril dernier, elle ne peut plus être tenue d'effectuer ses paiements à bureau ouvert à l'époque du 1er juillet, ainsi qu'il avait été prescrit par l'article fer du décret du 19 decembre, et cette disposition se trouve complétement remplacee par l'échange qui doit se faire desdits billets contre des assignats à la caisse de l'extraordinaire, dans le délai fixé par le décret du 24 mai dernier. Se réserve au surplus, S. M., de faire connaître incessamment l'époque précise à laquelle cet échange pourra com mencer à la caisse de l'extraordinaire.

COMMERCE.

AVIS MARITIMES.

Navires entrés dans le port de Marseille.

Du 3 juin. Tartane la Conception, capitaine Molino, parti de Montalto le 21 mai, chargé de marchandises pour M. Roussier.

Du 4. Corvette l'Antonio, capitaine M. Ricard, parti de Smyrne le 11 avril, chargé de marchandises pour divers. Bombarde la Volonté de Dieu, eapitaine M. Naud, parti de Termini le 20 mai, chargé de marchandises pour la compagnie royale d'Afrique.

Du 5. Vaisseau les Quatre Sœurs, capitaine M. Boeuf, parti de la Basse-Terre, ile Guadeloupe, le II avril, chargé de denrées des colonies pour M. He, Arnavon, et pour divers. - Brigantin le Michel, capitaine M. Flary, parti de Siacca le 20 mai, charge de marchandises pour la compagnie royale d'Afrique. Vaisseau la Gratitude, capitaine M. Pugnatelli, Venitien, parti de Palma le 14 mai, chargé de marchandises pour M. Samatan.

Du 6. Tartane la Vierge de Gráce, capitaine M. Aymes, parti de Mogador le 10 mai, chargé de marchandises pour MM. Bouilloni, Agius et compagnie. Senaut le Casimir, capitaine M. Jaubert, parti de Smyrne le 11 avril, chargé de marchandises pour divers. Brigantin le Turbot, capitaine M. Guitton, parti de Livourne le 28 mai, chargé de marchandises pour divers. - Brigantin le Manuel, capitaine M. Suque, parti de Salonique le 25 mars, chargé de marchandises pour divers. Brigantin l'Aimable Catine, capitaine M. Bigaud, parti de Smyrne le 25 avril, chargé de marchandises pour divers. — Corvette l'Elise, capitaine M. Vaillen, parti d'Alexaudrette le 9 avril, chargé de marchandises pour divers. Corvette le Pacifique, capitaine M. Mouton, parti de Salonique le 13 avril, chargé de marhandises pour divers. Polacre le Dominique, capitaine M. Augier, parti de Termini le 30 avril, chargé de marchandises pour M. V. Benet.

Du 7. Brigantin la Marie-Joseph, capitaine M. Denis, parti d'Almeric le 23 mai, chargé de marchandises pour MM. Paraire et compagnie.

Du 8. Brigantin la Bonne Sœur, capitaine M. Desjardins, parti de Dunkerque le 24 avril, chargé de marchandises pour divers, adressé à MM. Paraire et compagnie.

Du 9. Brigantin le Citoyen, capitaine M. Le Fournier, parti de Fécamp le 3 maí, chargé de marchandises pour MM. Paraire et compagnie.

ADMINISTRATION.

MUNICIPALITÉ DE PARIS.

Le conseil municipal a reçu dimanche 27 juin, à sept heures du soir, les lettres patentes données le même jour, sur les décrets de l'Assemblée nationale, concernant l'organisation de la municipalité. Il en a au même instant ordonné et fait faire la transcription sur ses registres.

Ensuite, et par une proclamation affichée et promulguée avant-hier à son de trompe, le conseil à convoqué tous les citoyens actifs dans leurs nouvelles sections, pour commencer, aujourd'hui 1er juillet, à sept heures du matin, les opérations préliminaires, avec invitation à déterminer toutes ces opérations pour le dimanche 4, en sorte que les élections puissent commencer lundi 5 à la même heure. DE JOLY.

DÉPARTEMENT DES SUBSISTANCES.

ÉTAT DU PRIX DES GRAINS, FARINES ET DENRÉES DE LA HALLE, LE 20 JUIN 1790.

Prix des grains, le setier.

Blé-froment, de 18 à 27 liv. 5 s. Blé-méteil, de 18 à 27 liv. 5 s. Seigle, de 14 à 16 liv. Orge, de 13 liv. 5 s. à 15 liv. Avoine, de 17 à 21 liv. 10 s.

Prix des farines, le sac de 325 livres pesant. Farine blutée, de 48 à 53 1. De remoulage, de 25 à 47 1. Prix des beurres, le cent.

Chartres, de 70 à 75 liv. En livres, de 65 à 70 liv. Gournai, de 110' liv. Isigny, de 110 liv.

Prix des œufs, le millier.

OEufs, de 34 à 35 liv.

Prix du porc frais, la livre,

Le porc frais, de II s.

LIVRES NOUVEAUX.

Consultation sur une question importante relative à l'article 1er du comité ecclésiastique. A Paris, chez MM. Froulle et Leclerc, libraires.

Cette consultation ou l'on prouve que l'Assemblée nationale a le droit d'ériger et de supprimer des évéchés, a été publiée trois jours avant que M. Treilhard établit d'une manière si eloquente son opinion sur la Lécessité de réduire le nombre des évêchés en France.

Si l'on doit à ce député des éloges sur son discours, il serait injuste d'en refuser aux jurisconsultes qui, par la dissertation la plus lumineuse et la plus savante, ont prépare le public à recevoir des vérités que l'intérêt sacerdotal cherchait à effacer de tous les souvenirs.

On trouve dans cette consultation, redigée par M. Faure, et signée par huit autres avocats, des recherches très curieuses que M. Treilhard n'a point négligées dans son discours: la ligne de demarcation qui separe le pouvoir civil du pouvoir spirituel, y est tracée avec une précision qui ne laisse rien à désirer. Les autorites sur lesquelles les jurisconsultes appuient leur opinion, sont tirées de l'Ecriture Sainte, des Péres de l'Eglise, du réquisitoire d'un avocat-général au Parlement de Provence, et d'un arrêté du Parlement de Paris. Assurément le clergé de France ne recusera pas des témoignages aussi respectables,

Au reste, cet ouvrage est l'antidote d'une autre consultation provoquée par plusieurs prélats, et dans laquelle des jurisconsultes, estimables d'ailleurs, conseillent pieusement aux évêques de France de protester contre tout décret de l'Assemblée nationale qui établirait une nouvelle division d'évêchés.

Mémoire sur la marine, ou Idées générales d'une constitution pour toutes les branches de ce département, par laquelle il prospérerait, le commerce maritime prendrait un accroissement considérable, et d'où il résulterait beaucoup d'économie aux finances de l'Etat; présenté à l'Assemblée nationale. A Paris, chez M. Firmin Didot, libraire, rue Dauphine, no 116.

Dissertation sur les animaux à mamelles, ou quadrupèdes, et sur leurs sept grandes divisions: in-folio de quatre pages. Autre sur les usages que la médecine tire de l'homme, même la guérison de ses semblables. A Paris, chez pour M. Buc'hoz, auteur de ces dissertations, rue Saint-Andrédes-Arcs, no 44; in-folio de trois pages.

LYCÉE.

Dans les deux dernières séances, M. de la Croix a développé l'origine, et fait connaitre les bases de la constitution d'Angleterre; il a exposé les priviléges des deux chambres du parlement, les attributs de la puissance royale, et ce qui constitue la liberté individuelle. Il a prétendu que l'hérédité de la pairie, loin d'être un vice de la constitution anglaise, était une de ses perfections; et voici les idées sur lesquelles il appuie ce principe : « Si, dit-il, la cour des pairs, devant laquelle se portent toutes les accusations de la chambre des communes contre les agents de l'autorité, était composée de membres amovibles, ou à la nomination du roi, le pouvoir populaire et l'autorité royale n'auraient plus de contrepoids; la constitution n'offrirait plus que deux puissances rivales, la démocratie dans la chambre des communes, et la

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