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Vous m'appelez foldat, & je le fuis, fans doute. Ce n'eft plus qu'en foldat que Guelclin vous

écoute.

Cédez ou prononcez votre dernier refus.

D. PDR F.

Je vous refufe tout excepté mon eftime, &c.

Il donne à Guefclin fon épée. Tout fe difpofe pour le combat. Tranftamare, au cinquième acte, revient vainqueur, ou plutôt Guefclin a vaincu pour lui; & Tranftamare a fouillé la victoire, en affaflinant fon frère défarmé, prifonnier, & bleffé. Léonore fe tue. Le généreux, Guefclin reproche à Trantamare fa lâcheté & fa barbarie, & le laiffe dans les remords.

On fent qu'il ne nous conviendrait point de prononcer un jugement fur un Ouvrage de M. de Voltaire. Il est trop au-deffus de nos éloges & de nos critiques, & perfonne ne reprochera au difciple,' de ne point juger fon maître.

Mémoires littéraires, critiques, philofophi ques, biographiques & bibliographiques, pour fervir à l'hiftoire ancienne &

& moderne de la médecine; dédiés à Monfeigneur le Garde des Sceaux: Louis XVI régnant, année 1775. A Paris, chez Pire, Libraire, rue St Jacques; & chez Baftien, Libraire, rue du Petit Lion, Fauxbourg St Germain. Avec approbation & privilége du Roi.

Ces Mémoires font in-4. Il en paroît exactement deux feuilles, tous les quinze jours. Le prix de la foufcription eft de 12 liv. franc de port pour Paris, & de 15 liv. pour la Province.

Il paroît déjà 16 feuilles de cet Ouvrage, qui avoit commencé en 1769, fous le titre de Lettres à un Médecin de Province, lefquelles étoient déjà goûtées, lorfqu'elles furent interrompues. L'Auteur, M. Goulin, en reprenant fon travail, fous un autre titre, l'a annoncé fimplement, comme devant fervir de fuite à l'hiftoire de l'art de guérir. Ce projet nous femble mériter l'attention des Médecins, des Chirurgiens, des Pharmaciens. Tous fe regardant comme membres d'une famille ancienne, favante & confacrée, pour ainfi dire, au fervice de l'humanité fouffrante, ils prendront intérêt à une hiftoire qui eft véritablement & proprement la leur. Les noms

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de ceux qui les ont précédés leur font chers; ils éprouveront donc un plaifir fenfible, en lifant le récit des actes de leurs vies, de leurs fuccès, des honneurs qu'ils ont reçus, des découvertes qu'ils ont pu faire, desOuvrages qu'ils ont compofés. Tels font les détails dans lefquels Auteur s'engage d'entrer fucceffivement, tant à l'égard des anciens, que des modernes. Occupé, depuis 1 années, de ce projet également important & curieux, M. Goulin fe montre préparé pour le remplir; il n'écrit pas avant d'avoir lu, avant que de s'être inftruit ; il a parcouru le vafte champ de la Médecine, dont il veut donner, pour ainfi dire, la To pographie. Il débute par une differtation, dans laquelle il prouve que l'origine de l'art de guérir remonte prefque celle du monde ; que, dans toutes les Langues, celui qui l'exerce a été défigné par le terme de Guériffeur; que la Diététique & la Chirurgie font également nobles; & que le Chirurgien, qui auroit confervé dix citoyens par les reffources qu'il a puifées dans fon art, ne mérite pas moins la couronne civique, que le Médecin favant & expérimenté, qui en auroit rendu à la vie un pareil nombre

dévoués

dévoué à une mort inévitable; que, durant une longue fuite de fiècles, la totalité de l'art fut exercée par un seul individu. L'impartialité avec laquelle M. Goulin parle des trois espèces d'hommes qui fe font partagé l'exercice de la Médecine, annonce un écrivain raifonnable, qui ne fe laiffe aveugler ni par les préjugés, ni par l'efprit de Corps.

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Cette differtation eft fuivie d'une notice fur la Vie & les Ouvrages de Pierre d'Abano, un des plus célèbres, & des plus favans Médecins des treizième & quatorzième fiècles. L'Auteur des Mémoires l'a traduite de l'Italien de M. Mazzuchelli; elle eft curieufe & a demandé beaucoup de recherches, auxquelles le Traducteur en a joint de nouvelles, accompagnées d'obfervations intéreffantes & inftructives. Un trait, peu adroitement lancé contre Pierre d'Abano que M. Goulin repouffe, lui donne occafion d'expliquer avec fagacité un endroit d'Hippocrate, dont le texte eft visiblement altéré; & les corrections qu'il propofe, en les foumettant au jugement des Savans, prouvent que la Langue Grecque lui eft très-connue. Il de

D

vtoit bien s'impofer le pénible, mais utile travail de traduire tout Hippocrate en François; Ouvrage qui manque à notre littérature, & dont nous favons qu'il a déjà traduit différens traités.

Dans une autre differtation, l'on examine fi, peu après le déluge, il y avoit déjà des Anatomiftes; fi les Druides & les Juifs du premier âge doivent être regardés comme tels, ainfi que l'avoit annoncé un Ecrivain très-moderne. On démontre, par des preuves non équivoques, qu'on ne s'occupa guères de l'Anatomie (des brutes), avant le fiècle de Thalès; & que l'étude de la Philo Sophie chez les Grecs, en infpirant du goût pour les fciences & pour les arts, fit naître le defir de rechercher les caufes de divers phénomènes de la nature. Ceux qui les frappèrent dans l'homme & dans les animaux ne pouvoient s'expliquer fans connoître leur ftructure. Ils commencèrent à s'en inftruire fur ces derniers, par la diffection, qui condui. fit infenfiblement à l'anatomie humaine, la feule qui foit véritablement néceffaire aux Médecins & aux Chirurgiens.

Les gens de Lettres qui aiment la critique, l'érudition, la philologie, la

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