Et que dans mes vergers, Priape, on te contemple Vous, jadis les gardiens d'un plus riche héritage, Exaucez-nous au bruit des chants de la jeunesse! Pourfuivez les troupeaux qui vont courant la plaine, Loups cruels; épargnez mes agneaux peu nombreux. Je ne regrette point un plus vaste domaine, Sous un ruftique toit, dans mon unique couche, Le calme eft dans mon cœur, & l'Aufter en furie Je lais vivre de peu: le temps m'a rendu sage. Je pafferai mes jours fur le bord des ruifleaux, Périffent les trésors que le Pactole donne, Que m'importe l'encens du ftupide vulgaire ? Sur le fimple gazon mon fommeil eft paifible; Délie eft avec moi! par un charme invincible Quel eft le cœur de fer qui, délaiflant les Grâces; Délie, ô mes amours! quand la Mort effrayante Tes bailers & tes pleurs réveilleront ma cendre; Tu pleureras. Le Ciel, qui voulut te former, N'a point couvert d'acier ton cœur fidele & tendre; Délie eft faite pour aimer. Quand de jeunes Amans une foule éplorée Mais, le Ciel le permet, embraflons-nous encore ; Livrons-nous à Vénus, profitons du bel âge; Par M. Marteau. LE SOCLE ET LA STATUL.. OSIS-TU Fable. SIS-TU t'égaler à moi, Difoit au Socle une fiere Statue? Je porte mon front dans la nue, Et je pole le pied fur'toi; Encore, trop heureux qu'un jour je ne t'écrafe, Si je ceffois de te porter Je te verrois bientôt fous l'herbe. Par M. Feutry. QUATRA IN Pour être mis au bas d'un Portrait de M. l'Archevêque Duc de C***, Prince du Saint-Empire. D 'UN aimable Pasteur la douce piété, *Plufieurs fervices rendus à la Province & aux Eglifes de la T**. Par M. B. de R.: EPITRE à une jeune femme qui exigeoit qu'on n'eut pour elle que de l'amitié. De me défendre de t'aimer. Sans que la plus ardente flamme Tu voudrois qu'on n'ouvrit fon âme Protecteur des Amans fideles, |