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mémoires injurieux, fortent chaque jour des preffes de la capitale, & vont répandre le het & la divifion dans nos provinces les plus reculées. L'auteur de ce petit ouvrage, qui n'a employé fes talens, s'il en a, qu'a rendre justice & hommage aux écrivains qui en ont réellement, cet auteur, dis-je, a cru devoir faire diverfion à l'ufage du mo ment, & peut-être qu'une voix encoura geante & naïve, qui s'éleve au milieu de ces concerts de la haine, de l'envie & de la fureur, ne fera pas entendue fans quel que fatisfaction ». Non affurémene,& il feroit bien tems qu'une fage réforme bannîs jamais ces abus honteux.

Le recueil dont il s'agit ici renferme, 1o. la Confeffion de l'auteur fur quelques. poetes vivans ou les Jugemens alphabétiques, en quatrains, fuivis chacun d'une note où l'on fait connoîtres plus en détail le poète qui en eft l'objets 29 LES JOUR NAUX D'A PRÉSENT, auffi avec des notes; 30. L'ASSEMBLÉE DE SORBONNE, ou LES ETATS GÉNÉRAUX DE L'ÉGLISE,, avec des notes 4°. LES AVEUX DU COMTE GRIFOLIN AU MARQUIS ZINZOLIN, & des notes 50% LA COUR DE L'AIGLE, ON LA DUCHESSE MARGOT, 6o une Epitre à l'inquifitor MOR;17° LA CRÉATION, d'après le TIMÉE, de Pla-torre Ce volume peut être joint à l'éditio a dysouvres de M. C. qui a paru chez Cous

ret de Villeneuve en 1786, & en faire le quatrieme tome d

L'homme de lettres qui a compofé des quatrains en honneur de fes confreres, en méritoit bien un lui-même, & voici celu que fon imprimeur lui adreffe.

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Toi qui fis ces quatrains, trop modefte Cubieres,
Que je vois fu Parnafle au deffus de Callieres
Accueille celui-ci, quoique de ma façon
Pour faire ton éloge, il fuffit de ton nom.

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M. D'ARNAUD, auteur du drame de COMMINGE.

eur-du

De quels traits imprévus fön COMMINGE ME Lamby a frappe, OM

Lorfque fur un tombeau je vois fon front courbé Je fuis prêt d'aller à la Trappe

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Me confeffer au pere abbé..

Mademoiselle AURORE, auteur de plufieurs poéfies

194

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Qu'ils font rians & féducteurs

Les tableaux que fa main colore!:
Ses vers ont tout l'éclat des fleurs
Que fa patrone fait éclore.

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Par festalens ingénieux

1

e: Elle a conquis tous nos fuffrages yo Et ce n'eft qu'en voyant fes yeux Qu'on peut oublier feslovrages:

M. BERQUÍN, auteur de L'AMI DES ENFANS, -rot

Sa plume agréable & féconde

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Inftruifit aux, vertus les citoyens naiflaps. I fe did L'AMICDES ENFANG dainerede sou le mand sin

M. BRET, auteur de fables, de comédies, & commentateur de MOLIERE.

Du voile transparent d'Efope Avec grace il orna l'auftere vérité, Et pour imiter mieux l'auteur du MISANTHROPE, Il femble l'avoir commenté.

Les autres quatrains ne nous ont paru ni moins mérites, ni moins agréables.

Nous invitons à lire en entier le dialogue entre un Ariftocrate & un Patriote fur les Journaux. L'auteur feint que le premier a converti fon adverfaire, qui termine la piece pary ces vers ironiques a

Que vous devez, Monfieur, aimer la vérité!
Elorfque de Paris on a lu la Gazette,
Qu'on doit avoir de tout une opinion_nette!
Que ce Monfieur Royou, ci-devant profeffeur
Eft du meilleur des rois un digne défen eur!
Eleve de Freron, & fon prévor de falle,
Comme il doit pour la Cour s'efcrimer fans
fcandale!

Le lire uniquement eft le meilleur parti,
Ei
, grace à vous, enfin me voilà converti.
Monfieur l'abbé Rovou fera feul ma lecture.
Que je vais admirer fa candeur, fa droiture,
Et fon intégrité! J'irai même, je croi
Jufqu'à penfer du ben de Monfieur du Rofoy,
Et pour quelques raisons qui ne font pas les

vo.res

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J'aurai toujours fur moi les Ades des apôtres.

Dans les notes fur cette piece, M. Cur bieres rend juftice aux talens des Journaliftes Patriotes, fpécialement à M. Carra & Mercier, « qui font, ( dit-i) en grande partie, les Annales patriotiques & littérai

res. M. Carra figne tous les articles, & ce font des lettres-de change à vue qu'il tire fur tous les François Patriotes, & que ceuxci lui paient en reconnoiffance & en amitié ».

J

Dans L'ASSEMBLÉE DE SORBONNE un Carme, po Auguftin, un Jacobin, font leur rapport fur les ouvrages de Buffon, de J.-J. Rouffeau & de Voltaire, & finiffent leur harangue par fe déclarer leurs difciples, & par jetter leur froc au milieu de la falle. Après le difcours du Carme, M. le fyndic, ce chef de l'ergotifme, s'écrie: Un prêtre qui pardonne! Un prêtre tolérant, & qui veut en Sorbonne Introduire à la fois la paix & la raison, Et glitter dans nos cœurs fon doucereux poison! Cependant, à la fin, il fe range du parti des orateurs, & termine la difpute en di

fant :

Soyons juftes, Meffieurs : la Sorbonne autrefois
Auroit dû mieux traiter le plus a mé des rois,
Henti, le grand Henri, de les fujets de pere,
N'a jamais pu fléchir notre fainte colere:
Nous avons méconnu la juste autorité;
Du trône avec rigueur nous l'avons écarté,
E fur fon front royal branlé la couronne.
Nous avons fait griller la pucelle amazone
Qui, du joug des Anglois, délivra fon pays.
Nous avons a Titus fermé le Paradis,

Lorfqu'à Jacques Clément nous en ouvrions la porte.

Le zele du Seigneur un peu loin nous emporte
E la philofophe agit bien autrement.
Elle n'a point ofé louer Jacques Clément

J

Bocesaffaflint anojne fou que fanatique,
Nous avons fair jadis un beau panegyrique.
Ces apetres d'ailleurs de la faine saifon
Rouffeau, Mably, Raynat, & Voltaire, & Buffon,
Par d'utiles écrits ont éclairé le monde
On admire, on bénit leur fcience profondes
The font hair le vice adorer les vertus
Et tous les préjugés font par eux combattus
Sur la prémotion qu'on appelle phyfique,
Sur Pincarnation non moinslénigmatiqueyel
Et fur la grace enfin nous donnons des traités
Qui font des bons efprits fort rarement goûtés..
Nos, dogmes font obscurs, & leur morale eft

Nous nouvent its feavent toujours
92 phires: 1919 vi of
Imitons, croyez-moi, le Pere Jacobin.
Nous avons longiems trompé le gente hu
main! F

Tachons de le fervir par la philofophie,
Et faifons nos adieux à la théologie.
b 994161 911

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Les Aveux du COMTE GRIFOLIN AVEUX DU AU MARQUIS ZINZOLIN font une fatyre. contre le petit almanach des grands hommes, contre fes auteurs. M. Cubières convient que lui & deux autres écrivains quisono publié la critique de ce plat ou vrage, auroient mieux fait de ne pas y répondre.

LA COUR DE L'AIGLE, ouvrage compolé plufieurs anpeas avant la Révolution, prefente le tableau des déprédations de la Cour de Versailles, de la corruption des miniftres & des courtifans: auffi fut-il défendu alors, à l'auteur de publier ce peti poëme dans las volumes précédens de fess

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