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complotera des projets de décrets dignes du D van, & qui feront provoqués & payés par le Miniftere ».

<< Evidemment vous ferez partagés en côté gauche & côté droit, en Wighs & en Torys. Si ceux-ci parviennent à vous maîtrifer, la France eft perdue. N'oubliez pas que la foi punique eft la foi de prefque toutes les Cours; que jamais les chefs héréditaires des gouvernemens ne fe croiront de fimples commis établis par les peuples; jam is ils ne croiront que ceux-ci ont droit de circonfcrire ou d'anéantir leur exiftence politique. Donnez-moi un Alfred, un Char lemagne, & le Peuple aura des amis. Ces deux aftres ont brillé dans la nuit des fiecles; ils furent les plus grands des rois; plufieurs les ont fuivis à quelque diftance mais leurs places font encore vacantes ».'

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« Soyez fûrs que les agens du pouvoir exécutif auront toujours la foif d'agrandir, leur domination, & les moyens d'y par venir. Toujours ils auront des livres rouges qui ne feront que changer de forme. Frémitfez à la vue de ce gouffre nommé la Lifte Civile, où s'engloutiffent les fueurs de tant de familles fans vêtemens & fans pain, & qui fe privent du néceffaire pour donner à d'autres le fuperflu. Elle fubfifte, cette lifte, contre laquelle la France: entiere réclame ».

Avec de l'or, on achetera des décrets ;

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avec de l'or, on accaparera les fubfiftan ces, & le Peuple, femblable à Tantale au milieu des eaux, manquera de pain au fein de Babondances alors on dirigera hábilement faz hainé contre les légiflateurs, & les fangfues publiques fe montrant comme des libérateurs à ce. Peuple affamé & trompé hui donneront des comeftibles & lui impoferont des fers. Ainfi l'impunité lui ame nera des Calonne pour le voler, des Lambefc pour l'égorger, des Bouillé pour le trahir. Ofera-t-on nous répéter encore qu'il fuffit aux hommes publics d'avoir des talens politiques, & que peu importent leurs moeurs ? Avec des légiflateurs immoraux, le roi feroit tout & le fouverain feroit nul ».

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L'auteur exhorte ceux des membres de la feconde Légiflature que la voix publi que proclame comme des modeles d'une probité incorruptible, à bien remplir la haute miffion dont le Peuple les inveftit, à révéler toutes les vérités, à fronder tousi les abus, à poursuivre tous les traîtres, à faire pâlir tous les tyrans. « Vainement leur dit-il) la calomnie frémira autour de vous retranchés dans votre confcience, vous ferez dans une fortereffe inattaquable: il vient d'ailleurs un tems où la vérité furnage, & devant vous eft la poftérité. Ques toujours cuiraffes de vertus & jamais froiffés par les événemens, rien ne flechille des caracteres indomptables. qui

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s'irritent par les obftacles. Soyez femblables à ces rochers immobiles aux pieds defquels viennent mugir & fe brifer les flots de la mer. L'Affemblée Conftituante a com→ mencé, exifté & fini conime Salomon: je franchis cette derniere époque pour vous reporter aux jours de fa gloire. Lorfque les fatellites du defpotifme fe preffoient autour de nous à Verfailles, lorfque des bouches d'airain menaçoient de vomir fur nous le carnage & la mort, comme l'Affembiće étoit grande & majeftueufe! Voilà votre modele. Rappellez-vous que celui qui craint de perdre la vie pour la caufe du Peuple n'eft pas digne de le défendre. Plantez partout les palmes de la liberté, & s'il faut vous enfevelir avec elle, vos enfans, fe précipitant fur vos tombeaux, y jureront encore de la reffufciter ou de la venger ».

« La Conftitution eft terminée; nous avons pofé la clef de la voûte ralliez-vous dans l'enceinte de cet édifice, &, malgré les vices de fa conftruction, gardez-vous bien de tenter actuellement le remede: une révolution nouvelle feroit fuccomber le Peuple encore haletant de la premiere, & qui demande du repos ».

Refferrez nos liaisons avec ces refpectables infulaires qui ont illuftré les deux monqui ont des droits à notre cftime &

des

même à notre reconnoiffance Bous ont appris à les funpaffer

puisqu'ils

que l'ac

cent de l'amitié retentiffe des bords de la Seine à ceux de la Tamife, & confonde dans de douces étreintes les. Anglois & les François ».

On a répandu le bruit que cent mille efclaves doivent defcendre du Nord pour fonner en France le tocfin de la mort & du pillage. M. G. ne diffimule pas qu'ils imprimeroient peut-être à la machine politique un mouvement irrégulier ou rétrograde, fi le courage national ne veilloit à fa ftabilité. C'est ici (obferve-t-il ) la guerre des rois contre les nations, des oppreffeurs contre les opprimés. Les defpotes fçavent qu'un peuple occupé au dehors ne peut faire de révolutions au dedans & que fi la nôtre n'eft pas étouffée, elle va rapidement parcourir la terre. Sans doute ils dirigeront contre nous tous leurs efforts; mais les tyrans ont plus à craindre de la Déclaration des droits que nous de leurs boulets. Dites à l'univers qu'ayant renoncé au brigandage des conquêtes, vous ferez caufe commune avec tous les peuples réfolus à fecouer le joug pour ne dépendre que d'eux-mêmes. Puifque la juftice eft pour nous, fans doute il nous fecondera, celui qui balance les deftins des Empires, & qui tient en fa main le fait des nations. L'impulfion eft donnée à l'Europe attentive g fon horolcove annonce qu'elle s'ébranle pour nous fuivre, il femble que les tems foar

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accomplis, que le volcan de la liberté va faire explosion, réveiller les peuples, & opérer la réfurrection politique du globe ».

« Vous travaillez donc pour la famille du genre humain. A mesure que vous déblayerez ce fatras de loix antiques dont la barbarie eft inalliable avec nos moeurs ; à mefure que l'art focial perfectionnera nos inftitutions politiques, elles deviendront la propriété du monde entier. Puiffe le génie de la liberté embraffer bientôt l'univerfalité des régions, y faire affeoir la paix à côté des vertus, y fixer le regne du bonheur, & par les liens d'une fainte fraternité, uniffant tous les hommes, hâter le moment où il n'y aura plus de peuples étrangers » !

Cette Adreffe, fi honorable & pour Yauteur, & pour la fociété dont elle a obtenu les fuffrages, nous paroît mériter au plus hauts degré l'attention de tous ceux ài qui elle a dû être envoyée ou diftribuée.

Opufcules poétiques. Par Michel Métrophile (M. Cubieres ). Petit in-12. A Paris, chez Cailleau & fils. 1791.

JAM

AMAIS il n'a paru tant de libelles Cobferve judicieusement M. C. dans fa preface y que depuis deux ou trois ans. Des fatyres littéraires & politiques,

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des

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