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Gardes Nationaux qui vous ont fouftrait à fa fureur? Eh bien! c'eft mon frere & moi à qui vous avez cette obligation ». M. de Mira beau faute au cou du prifonnier, & lui fait promettre de dîner le lendemain chez lui; puis il lui fait voir fon armée, & lui fait faire quelques manœuvres. Parmi les foldats, les Garde National reconnoît beaucoup d'aventu riers qu'il avoit vus dans les tripots de Paris. «Que prétendez-vous faire avec de pareils. coquins, dit-il au général? A la bonne heure, fi vous aviez choifi tous braves chevaliers comme Vous vous pourriez peut-être vous promettre quelque fuccès ». « Je fens bien la force de vos obfervations, répond le général; mais on fait ce qu'on peut; au furplus, c'eft tant pis. pour le Clergé; c'eft lui qui paie ». M. de Mirabeau a comblé d'honnêtetés le Garde National,, dont on tient cette anecdote..

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ROME (lè dobre ). Le fouverain pontife commençoit à reprendre fes exercices ac coutumés de dévotion & de promenade, on. le croyoit parfaitement rétabli, lorfque toutà-coup il a éprouvé une rechûte accompagnée. d'une forte fievre & d'accidens qui laiffent fub.. fifter des craintes fur fa fanté.

On ignore encore ce que le St. Siege fera: en faveur des eccléfiaftiques françois réfugiés. dans cette capitale, mais l'avant-derniere con-grégation. a témoigné la meilleure volonté poffible, en les admettant en qualité de citoyens

cives romani ), au paiement des impolitions, qui néanmoins, feront modérées à la moitié de Jeur portion contributoire..

Un courrier venant de Paris eft arrivé ici le 7de ce mois au foir, avec des dépêches pour les: princelles, tantes de S. M. T. Chrét...., & pour cardinal de Bernis, contenant l'acceptation que le rojia fuire de la nouvelle Constitution. Le

le

même courrier a pris enfuite la route de Naples.

Quelques gazettes italiennes annoncent que la Cour de Rome a reçu de prefque tous les cabinets de l'Europe des affurances réitérées qu'on la maintiendra dans la poffeffion d'Avignon & du Comtat Venaiffin, qui ont été envahis, ajoutent elles, par un décret de l'Affemblée Nationale de France.

Dans les fondemens du palais que le duc de Brafchi fait élever, on a trouvé un fragment de colonne antique, très gros & très-long. Les connoiffeurs lui donnent un grand prix.

LISBONNE le 25 Septembre). Parmi les perfonnes arrêtées ici pour avoir parlé trop librement des affaires de France, fe trouvoit un perfonnage françois d'un rang diftingué. L'ambaffadeur de fa nation s'adreifa ces jours derniers à la reine pour obtenir la liberté de ce prifonnier. S. M. fit faire auprès des tribunaux les recherches les plus exactes; mais on affura qu'elles avoient été inutiles, & qu'on: n'avoit aucune connoiffance de la perfonne réclamée. L'ambaffadeur comprit bien ce que fi gnifioit cette réponse, dont il fut obligé de fe contenter, & il la regarda comme un avertiffement d'avoir lui-même la plus grande circonfpection. Notre Gouvernement porte la défiance & la févérité jufqu'à défendre, fous: peine des plus grandes punitions, de laiffer aborder aucun navire fans qu'il ait été préalablement vifité par le commiffaire du quartier chargé d'examiner les paffagers, de leur faire fubir un interrogatoire dont le modele eft preferit. Les mêmes précautions font prifes. aux fronteres avec tant de rigueur, que 18 Capucins François venant, ces jours derniers,, de Cadix ont été obligés de demander &

d'attendre la permiffion du roi d'Espagne pour fe rendre dans cette capitale.

PARIS (le 2 Novembre). L'Affemblée Nationale Légiflative, dans fa féance du 21 Octobre, a fupprimé la qualification de Diffidens, donnée aux prêtres réfractaires dans le procès-verbal. Ce mot de Diffidens fuppofoit en effet qu'il y a une religion dominante en Fran

ce,

& la maxime aujourd'hui eft que la vérité feule doit dominer, & qu'elle doit dominer par fes propres forces: elles font fuffifantes chez un peuple qui a des lumieres.

Séance du 22 au foir. Décret ftatuant que les penfionnaires qui, par le vœu de leurs concitoyens, obtiendroient des places dans les bataillons de Gardes Nationaux Volontaires def tinés à la défenfe des frontieres, jouiront & de leurs penfions, & des traitemens attachés à leur grade dans ce fervice patriotique. = Décret qui ordonne que le directoire du département du Cantal fiégera alternativement, pendant deux années confécutives, dans les villes de Saint-Flour & d'Aurillac. C'est dans cette derniére ville que le directoire va être transporté, afin que les adminiftrés, après avoir effayé de ces deux villes, décident avec connoiffance de caufe, & puiffent, dans deux ans, émettre un vœu d'après lequel l'Affemblée Nationale prononcera.

Du 30. Décret dont voici la reneur.

«L'Affemblée Nationale, confidérant que l'hé ritier préfomptif de la Couronne eft mineur & que Louis-Jofeph-Staniflas-Xavier, prince françois, premier appellé à la régence, eft

abfent du royaume »;

« En exécution de l'article II de la feftion III de la Conftitution Francoife , requiere Louis Jofeph Staniflas Xavier de rentrer dans le royaume dans le délai de deux mois, à

compter du jour de la notification qui lui fera faite de la préfente réquifition, & déclare que, dans le cas où Louis Jofeph - StaniflasXavier ne feroit pas rentré à l'expiration du délai fixé, il fera cenfé avoir abdiqué fon droit à la régence, conformément à l'article cideffus cité ».

« L'Affemblée Nationale charge le pouvoir exécutif de notifier à Louis - Jofeph - StaniflasXavier, prince françois, la préfente réquifition; & le miniftre des affaires étrangeres rendra compte, fous huit jours, à l'Allemblée Nationale, des mesures qu'il aura prifes à cet égard ».

« Décrete que la présente réquifition fera portée dans le jour au roi ».

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Du 31. M. Montmorin a rendu un compte détaillé de la maniere dont les diverfes Puiffan ces ont reçu la notification de l'acceptation du roi. Aucune de ces Puiffances les plus confidérables n'annonce des intentions hoftiles. Un intérêt vif pour le roi & de l'indifférence pour la Nation fe montrent dans prefque toutes les réponses il faut néanmoins en excepter l'électeur de Saxe & le duc de Brunfwick. Naples, Turin, Pétersbourg, n'ont pas encore répondu. L'Espagne s'obtine à croire que le roi n'eft pas libre. La Suede a répon du ne pouvoir reconnoître de miffion de la France. « Le roi m'a donné ordre, a ajouté le miniftre, d'écrire à fon ambaffadeur pour qu'il infifte, avec ordre, en cas de refus, de quitter Stockholm fans prendre congé ». Vifs applau diffemens...

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Lorfque, le 14 Odobre, l'évêque de Paris, & plufieurs évêques conftitutionnels députés à l'Affemblée Nationale Conftituante ont été admis chez le to, l'évêque de Facia a dic à S. M

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« Après l'acceptation faite par V. M. de Facte conftitutionnel de France, il ne manque au bonheur des François que la paix que donne la tranquillité d'efprit & de confcience en matiere de religion, fur lefquelles malheureufement, à l'occafion de l'organifation civile du Clergé, il exifte encore des divifions entre les miniftres des autels & les citoyens qui leur donnent leur confiance ».

« D'une part, on affure que cette organi fation altere la doctrine de l'Eglife; de l'au tre l'on n'y voit qu'un changement dans la difcipline extérieu e. Il importe, pour le bien. même de l'Etat, que cette difficulté foit éclair. cie. C'eft dans cette vue que les évêques des départemens du royaume, membres de l'Affenblée Nationale Conftituante, ont cru devoir donner au public un ouvrage intitulé : Accord des vrais principes de l'Eglife, de la morale & de la raifon fur la Conftitution civile du Clergé de France ».

« Nous avons l'honneur d'en préfenter un exemplaire à V. M., & nous ofons la prier de permettre que fon miniftre des affaires étrangeres fe charge de celui que nous enverrons à Rome, avec une lettre que nous écrirons au chef de l'Eglife ».

La liberté abfolue & illimitée de tous les cultes religieux eft un des principaux points & un des plus grands bienfaits de la Confir tution. Il étoit donc impoffible que l'adminiftration ne prit pas des mesures de rigueur pour réprimer les violences exercées dernierement contre des perfonnes aflemblées dana Téglife des Irlandois, pour y entendre la mesfe d'un prêtre non affermenté. Le directoire du département a pris, le 12 Octobre, un r rête par lequel il mande à la municipalité

de veiller à ce qu'il ne foir plus à l'aveni

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