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autre prix dont le fujet tend à perfectionner Les procédés d'un art néceffaire à nos befoins journaliers. Tout le monde fçait que les chapeaux font fabriqués avec des laines, ou différentes especes de poils d'animaux dont on forme une forte d'étoffe connue fous le nom de Feutre; mais pour parvenir à former un feutre, les moyens mécaniques connus jufqu'à présent he fuffifent pas; il faut une opération préliminaire que les fabricans défignent fous le nom de Secrétage, parce que longtems ils en ont fait un fecret. Cette opération qui eft fondée fur des principes chymiques, confifte à humecter légerement les poils avec une broffe trempée dans une diffolution de mercure par l'acide nitrique, ou eau-forte. Certe diffolution a bien l'avantage de faciliter le feutrage; mais, outre la dépense qu'elle entraîne, elle exige des foins dans fon apprêt; elle altere la qualité des chapeaux, &, ce qui eft plus important encore elle n'eft pas fans danger pour la fanté des ouvriers. L'académie n'a pas vu avec indifférence cet objer. Elle propofe donc pour fajet d'un prix, nonfeulement de déterminer quelle eft l'adion des diffolutions acides métalliques fur les poils employés dans la fabrication des chapeaux mais encore elle demande d'indiquer, d'après l'expérience, les moyens de remplir le même objes par des préparations plus fimples, plus économiques, & furtout moins nuifibles à la fanté

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des ouvriers ».

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Ce difcours a été terminé par une Adreffe aux agriculteurs pour les inviter à communi quer à l'académie leurs vues leurs obferva tions fur les différentes méthodes de cultiver, ainfi que fur tous les objets d'économie rurales (*)

(*) On trouvera plus bas cette Adresse

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M. Groffart a la un Mémoire fur les mo yens de faire des inftrumens de gomme élastique avec les bouteilles qui nous viennent du Bréfil. . Depuis longtems le caoutchouc, ou gom me élastique de Cayenne, a fixé l'attention des fçavans & des artiftes. L'élasticité fingu liere de cette fubftance, fa flexibilité, le peu d'altération qu'elle éprouve de la plupart des corps, ont fait penfer qu'elle pourroit être utile, dans plufieurs arts; mais elle nous par vient du Bréfil façonnée en bouteilles, oifeaux & autres figures bizarres qui en rendent l'ufage très-circonferit. On fçait bien que cette fubftance finguliere eft formée par le fuc d'un arbre de la famille des euphorbes, qui croît naturellement à Cayenne, & que depuis peu on la trouvé à l'Ile de France. Ce fuc, que l'on reure de l'arbre par incifionog devient concret comme les gommes, & fi on l'avoit dans fon état de fluidité, on s'en ferviroit aifément pour faire des vafes, des tuyaux, & on lui donneroit toutes les formes convemables pour les befoins de nos arts; mais ce Suc s'altere avec le tems, fe décompofe par la chaleur, & perd alors fes propriétés. Sans doute l'addition, de l'alcohol, de l'éther, ou de quelqu'autre fubftance pourroit en faciliter la confervation fans altérer fes propriétés ; mais ces effais n'ont point encore été tentés & tous les envois qui ont été faits de ce fuc. font toujours arrivés, dans un état de, décompofition. I feroit trop long, trop difficile d'envoyer dans les lieux où l'arbre crok les modeles des inftrumens dont nous avions befoin, pour y être, fabriqués avec le fuc rá, cent de l'arbre; mais comme nous avons grande quantité les bouteilles de gömme élaftique, plufieurs fçavans ont penfé qu'il fetoit poffible de s'en fervir pour faire les dif ༣ བ་

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férens ouvrages dont nous avons befoin. C'eft d'après ces vues qu'on a effayé différents ino yeas pour rendre à la gomme étallique fa fluidité premiere, & la diffoudre fans altérer fes propriétés. L'eau, l'alcohol, ne l'attaquent pas d'une maniere fenfible; le feu la liquétie la fond, mais altere: fes propriétés des huiJes graties rendues ficcatives, c'eft-à-dire oxigenées, en y fafant bouillir des oxides métalliques, procurent, à l'aide de la cha'eur, une diffolution complette de cette gomme & on obtient par ce moyen un vernis fouple, imperméable à l'air, à l'eau, & qui réfilte affez longtems aux acides. On fçait que MM. Charles & Robert ont employé cette fone de vernis pour enduire leurs ballons, & M. Berniard, artifte ingénieux,'emploie une

folution de ce genre pour revêtir des tiffus de foie ou de fil, & il fabrique ainfi des fondes flexibles & d'autres inftrumens trèsutiles en chirurgie.

Macquer avoit indiqué l'éther comme le diffolvant du caoutchouc, & comme un ma yen de faire des inftrumens flexibles & élaf tiques. Ses expériences avoient été révoquées en doute, parce que différens chymistes qui les avoient répétées n'avoient obtenu qu'un gonflement du caoutchouc, & non pas une diffolution complette; mais aujourd'hui M. Cavallo a démontré que lorsque l'éther avoit été lavé en grande eau, non-feulement il procuroit un gonflement du caoutchouc mais une diffolution complette.

Les huiles volatiles, telles que celles de térébenthine, de lavande, attaquent auffi le caoutchouc, même à froid; mais, outre que quelques-unes de ces diffolutions exigent des dépenfes, toutes ont l'inconvénient de ne former qu'une forte de vernis qu'il faut ap

pofer fur des tiffus de fil ou de foie, qui fe fechent difficilement, & qui fe détachent par écaille en s'en fervant, &c.

pour

D'après ces obfervations, il a paru à M. Groffart que c'étoit paffer le but & fe donner une peine inutile, que de chercher à diffoudre complettement la gomme élastique toute formée, pour la deffécher enfuite, & lui rendre fa ténacité. « J'ai pensé, dit-il qu'il feroit plus fimple de chercher, ainfi dire, à la fouder, & de n'agir fur elle qu'autant qu'il feroit néceffaire pour que fes parties ramollies puffent être réunies ». L'expérience lui avoit déjà fait connoître qu'une forte preffion exercée fur deux morceaux de caoutchouc, amenés à un état de molleffe & continuée jufqu'à ficcité, leur faifoit contracter une adhérence telle, que le morceau tiré iqu'à rupture fe caffoit fouvent à côté de la partie agglutinée...

L'éther, les huiles volatiles, telles que celles de rérébenthine, de lavande, gonflent & ramolliffent en peu de tems le caoutchouc; & pour faire avec les bouteilles de caoutchouc telles qu'on nous les envoie du Bréfil, des tubes & divers inftrumens il ne s'agit que de couper une de ces bouteilles en morceaux, de les plonger foit dans l'éther, foit dans une huile volatile, jufqu'à ce qu'ils foient fuffifamment gonflés & ramollis; ce qui arrive plus ou moins promptement fuivant la qualité du diffolvant : fouvent une demi-heure fuffic avec l'éther. On rapproche enfuite ces pieces fur un mandrin, on les preffe fortement, on les maintient dans le contact le plus intime en les recouvrant d'une treffe fortement ferrée, jufqu'à ce qu'ils foient fecs. Ainfi veuton faire un tube avec la gomme élastique ? Qa découpe une bouteille en une laniere de

;

quelques lignes de largeur, de maniere à ne former qu'une feule bande; on la plonge dans l'éther; & loriqu'elle eft ramollie & gonflée, on la retire; on en prend une extrêmité qu'on tourne d'abord fur elle-même autour du tube qui doit fervir de mandrin, en la preffant fortement. Puis on continue de la monter en fpirale le long du moule, ayant foin de ras battre & de comprimer avec la main chaque bord l'un contre l'autre, de forte qu'il n'y ait aucun intervalte, & que les bords joignent exactement. On ferre le tout avec une treffe ou ruban de fil d'un pouce de large, qu'on a foin de tourner dans le même lens que l'a été la bande de caoutchouc. Enfin on paffe deffus une ficelle dont chaque tour fe touche & faffe une preffion égale. On laiffe fécher, & le tube eft fait. Après quelques heures, on enleve avec attention la ficelle, le ruban de fil; & pour détacher facilement le tube de fon moule, on le fait tremper quelques minutes dans l'eau chaude, ce qui fuffit pour Je samollir & le, faire gliffer.

Quoique ces procédés foient peu difpendieux, M. Groffart en a cherché de plus fimples encore, & il a trouvé que, pour fouder enfemble des lanieres ou des pieces de gomme élaftique, il fuffifoit de les tenir plongées pendant un quart-d'heure dans l'eau bouillante, & qu'alors elles étoient affez ramollies fur leur bord pour comtracter une union intime & for mer ainfi divers inftrumens.

La démonstration accompagnoit la lecture de ce mémoire, & non-feulement M. Groffart a préfenté plufieurs efpeces de tubes de diffé rente groffeur, faits avec la gomme élastique, d'après fes procédés, mais encore, tandis qu'il lifoit fon mémoire, M. Chauffier arran geoit fur un cylindre de verre une laniere

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