Fui permettoit pas de fe priver de fes trou pes, d'ailleurs trop néceffaires dans ce royau me, mais qu'au cas que l'Espagne en eût befoin, notre Cour s'obligeroit à lui fournir un fubfide pécuniaire pour l'entretien de 12 mil le hommes. En attendant, on obferve que notre Cour fait rentrer plufieurs créances, & augmente le tréfor public pour être prête à tout événement. PARIS le 12 Odobre ). Tout ce que la premiere féance de l'Affemblée Nationale Ĺégiflative, renue le rer. de ce mois, a offert de remarquable, c'est la décence & la tranquilli ré qui y ont regné. Elles annonçoient des homi mes bien pénétrés de la dignité de leur carac tere & de l'importance de leurs fonctions. Séance du 2. Après un appel nominal qui a Conftaté que les pouvoirs de 394 membres étoient vérifiés les nouveaux députés se font conftitués en Affemblée Nationale Législative. > Du 4. Décret dont voici la teneur. « L'AL femblée Nationale, reconnoiffant qu'une Con ftitution libre eft le plus grand bienfait qu'un peuple puiffe recevoir de fes repréfentans, vote & décrete des remercimens à reux des membres du Corps Conftituant qui ont fait un digne ufage des pouvoirs qui leur ont été confiés ». Une députation de 60 membres a été nommée pour aller annoncer au roi que Affemblée Nationale Légiflative étoit conftituée. Du 7. Une lettre du roi a inftruit l'Affemblée qu'il s'y rendroit à une heure. M. le préfident a nommé 24 membres pour recevoir Sa Majefté. A l'arrivée du roi, l'Affemblée s'eft levée: SM. eft entrée fuivie de fes miniftres. On a gardé d'abord un profond filence; mais le Foi étant parvenu près du faureuil, l'among qu'inspire fa perfonne & que réveille sa préfence, a été plus fort que la contrainte, & les tribunes ont témoigné leur fatisfaction par des applaudiffemens réitérés. Le roi étant debout, ainfi que l'Affemblée, S. M. s'eft exprimée en ces termes : ལ་ཡན་རྩྭ MESSIEURS Réunis en vertu de la Conftitution pour exercer les pouvoirs qu'elle vous délegue, vous mettrez fans doute au rang de vos premiers devoirs de faciliter la marche du Gouverne. ment, d'affermir le crédit public, d'ajouter, s'il eft poffible, à la fûreté des engagemens de la Nation, d'affurer à la fois la liberté & la paix, enfin d'attacher le Peuple à fes nouvelles loix par le fentiment de fon bonheur. Témoins dans vos départemens des premiers effets du nouvel ordre qui vient de s'établir, vous avez été à portée de juger ce qui peut être néceffaire pour le perfectionner, & il vous fera facile de reconnoître les moyens les plus propres à donner à l'adminiftration la force & Pactivité dont elle a befoin ». « Pour moi, appellé par la Conftitution } examiner, comme représentant du Peuple, & pour fon intérêt, les loix préfentées à ma Sanction, chargé de les faire exécuter, je dois encore vous propofer les objets que je crois devoir être pris en confidération pendant le Cours de votre feffion «. Vous penferez, Meffieurs, qu'il convient fabord de fixer votre attention fur la fituation des finances, pour en faifir l'ensemble & en & les Vous fentirez l'importance d'affurer un équilibre confant entre les recettes & les dépenfes, d'ac célérer la répartition & le recouvrement des Contributions d'établir un ordre. invariable dans toutes les parties de cette vafte admi connoître les détails apports. niftration, & de préparer ainfi la libération de l'Etat & le foulagement du Peuple ». « Les loix civiles paroiffent auffi devoir vous occuper eflentiellément: vous aurez à les met tre d'accord avec les principes de la Conftitution; vous aurez à fimplifier la procédure, & à rendre ainfi plus facies & plus prompts les moyens d'obtenir juftice. Vous reconnoitrez la néceffité de donner, par une éducation nationale, des bafes folides à l'efprit public; Vous encouragerez le commerce & l'induftrie, dont les progrès ont tant d'influence fur l'agriculture & fur la richeffe du royaume ; vous; vous occuperez de faire des difpofitions permanentes pour affurer du travail & des fecours à l'indigence ». « Je manifefterai à l'armée ma volonté ferme que l'ordre & la difcipline s'y rétabliffent; je ne négligerai aucun moyen de faire renaître la confiance entre tous ceux qui la compofent, & de la mettre en état d'afflurer la défente du royaume. Si les loix à cet égard font infuffifantes, je ferai connoître les me fures qui me paroîtront conven bles, & fur lefquelles vous aurez à ftatuer ».. 2 « Je donnerai également mes foins à la marine cette partie importante de la force: publique, deflinée à protéger notre commerce: & nos colonies D.. 2. « J'espere que nous ne ferons troublés par aucune agreffion du dehors; j'ai pris depuiss que j'ai accepté la Conftitution, & je conti nue de prendre les mesures qui m'ont parus les plus propres à fixer l'opinion des Puiffances. étrangeres à notre égard, & à entretenir avec elles l'intelligence & la bonne harmonie qui daivent nous affurer la paix. J'en attends les meilleurs effets; mais cette efpérance. ne me difpenfa pas de fuivre avec activité les mes fures de précaution que la prudence a dû pref crire ». « Meffieurs , pour que vos importans tra vaux, pour que votre zele produifent tout le bien qu'on doit en attendre, il faut qu'entre le Corps Légiflatif & le roi il regne une con*ftante harmonie & une confiance inaltérable. Les ennemis de notre repos ne chercheronc que trop à nous défunir; mais que l'amour de la patrie nous rallie, & que l'intérêt public nous rende inféparables ». Ainfi la puiffance publique fe déploiera fans obftacle; l'adminiftration ne fera pas tourmentée par de vaines terreurs, les propriétés &la croyance de chacun feront également protégées, & il ne restera plus à perfonne de prétexte pour vivre éloigné d'un pays où les loix feront en vigueur, & où tous les droits feront refpectés ». « C'eft à ce grand intérêt de l'ordre que tiennent la ftabilité de la Conftitution, le fuccès de vos travaux, la fûreté de l'Empire, le retour de tous les genres de profpérité ». « C'est à ce but, Meffieurs, que doivent en ce moment fe rapporter toutes nos pensées; c'eft l'objet que je recommande le plus fortement à votre zele & à votre amour pour la patrie ». Réponse de M. le préfident. STRE, « Votre présence au milieu de nous eff un engagement nouveau que vous prenez envers la patrie. Les droits du Peuple étoient oubliés & tous les pouvoirs confondus; une Conftitution eft née, & avec elle la liberté françoife. Vous devez la chérir, comme citoyen; comme roi, vous devez la maintenir & la défendre. Loin d'ébranler votre puiffance, elle l'a af fermie; elle vous a donné des amis dans tous ceux qu'on n'appelloit autrefois que des fujets. Vous avez befoin d'être aimé des François, difiez-vous, Sire, il y a quelques jours, dans ce temple de la patrie; & nous auffr nous. avons befoin de vous aimer ». > «La Conftitution vous a fait le premier mo marque du monde; votre amour pour elle placera V. M. au rang des rois les plus che ris, & le bonheur de la Nation vous rendra plus heureux. Forts de notre réunion mutuelle nous en fentirons bientôt Vinfluence falutaire.. Epurer la légiflation, ranimer le crédit pu"blic, achever de comprimer l'anarchie cel eft notre devoir; tels font nos vœux ; tels font les vôtres, Sire; telles font nos efpérances :: les bénédictions des François en feront le prix ». Le roi a nommé miniftre de la marine M. Bertrand (de Molleville, ci-devant intendant de. Bretagne, qui, te 4 de ce mois, a eu l'honneus de faire fes remercimens à S. M. Le 8, M. La Fayette s'eft rendu, à dix heures du foir, au Confeil Général de la Commune pour y donner fa démiffion de la place de commandant général de la Garde Nation le Parifienne, en conformité au décret fur fon organifation. Les applaudiffemens. qu'il a reçus ont témoigné les regrets de la Com nune, & la reconnoiffance qu'elle confervera éternellement pour les fervices que M. La Fayette a rendus depuis le commencement de la Révolution jufqu'à l'achevement: de la Conftitution, à la ville de Paris, &; on peut le dire, à la généralité de l'Empire. François. Le Conseil Général, vu l'heure avan cée, & le peu de membres qui étoient préfens, a ajourné la queftion de déterminer la maniere dont la Commune manifesteroit fen fentimens pour le héros de la liberté.. |