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de l'état de phlogiftication dans lequel fe trouve cette chaux. Etant expofée à la flamme du chalumeau, elle perd fa couleur purpurine & prend une teinte grife. Elle fait une légere effervefcence avec le fel microfcomique, & paroît en être diffoute en partie; mais ce dernier flux ne produit aucune action fur le grain métallique en l'expofant ou à l'intérieur ou à l'extérieur de la flamme devant le chalu meau. La chaux refte fufpendue en forme de flocons dans le fel microfcomique. La chaux brune pourpre communique une teinte bruce au borax.

5. 21. Quoique j'aie effayé en vain de réduire notre chaux à l'aide des fubftances inflam mables, telles que le flux noir & le verre de borax, je crois qu'on ne doit pas regarder la chofe comme abfolument impoffible. Dix grains des douze que j'avois obtenus en traitant ce fable avec l'alkali (§. 3. C. ) furent placés dans un creufet doublé, & tenu dans un feu très-violent pendant l'efpace d'une heure; après cette opération, je trouvai dans le creufet une fcorie légere, rougeâtre, du poids de 8 grains. Cette fcorie étoit creufe; en la caffant, fes parois intérieures préfentoient un éclat métallique; elle n'étoit point du tour attirable à l'aimant. Si l'on excepte la furface extérieure, tout le reste préfentoit le même éclat métallique. Un très-petit morceau de cette fcorie, que j'ajoutai à un globule de borax fondu, fut auffi-tôt réduit en grain métallique, qui nageoit fur la furface de la maffe en répandant beaucoup d'éclat, & dont la couleur s'ob curciffoit après le refroidiffement. Le flux qui avoit fervi pour l'expérience prit une couleur verte obfcure. L'acide vitriolique, diftillé avec cette fcorie jufqu'à ficcité, en avoit diffous une partie. L'alkali phlogistiqué en précipita

une poudre d'un vert fale; la teinture de noix de galle, une orange, & l'alkali minéral une poudre blanche. La diffolution faite avec l'acide vitriolique dépofa, en la faifant bouillir, une chaux gélatineule. Je cherchai vainement à réunir cette chaux avec d'autres métaux. Je mêlai, par exemple, dix grains de cette fubftance avec un mélange compofé de parties égales de cuivre, de plomb & d'étain; mais quoique j'euffe tenu ce mêlange expofé à un très-grand feu pendant une heure entiere, je le trouvai, fans la moindre altéra tion, & la chaux en forme de maffe brun pourpre féparée de lui. C'est au fer que cette chaux paroît s'unir plus facilement.

&

Les expériences que j'ai l'honneur de vous envoyer font uniquement des faits ifolés, bien loin d'avoir épuifé l'analyfe. Je vous offre encore moins ma théorie pour expliquer d'après elle les phénomenes expofés : c'est à des philofophes plus habiles que j'abandonne cette partie de mon travail. M. Haukens mon ami, a vu ce fable chez moi; i m'aavoué qu'il ne connoiffoit aucune fubftance qui Jui fût analogue : l'affertion de cet habile minéralogifte qui, à tous égards, mérite quelque attention, & les propriétés fingulieres de ce fable m'ont déterminé à le confidérer comme une fubftance abfolument reuve. Pour micux la diflinguer, j'ai hazardé de lui donner le nom de J'endroit où on la trouve : c'est la paroiffe de Menakan. Le métal qui en réfulte pourroit 'fort bien être nommé Menakanite. Peut-être que les expériences que d'autres chymiftes entreprendront fur cette fubftance, pourront la rayer du catalogue des minéraux neufs ou inconnus, lorsqu'ils parviendront à expliquer plus particulierement fes propriétés. Mes occupations m'ont empêché de fuivre ce que mes expériences m'avoient déjà dévoilé en partie :

j'abandonne pour cela les faits ifolés que j'ai recueillis à d'autres chymiftes, afin de leur épargner une fuite d'expériences inutiles.

SOCIÉTÉ

ACADÉMIQUE.

E 26 Août dernier, la fociété académique

L& patriotique de Valence, département de la Drôme, a tenu fa féance publique, dont M. Rozieres, vice-fecrétaire, a fait l'ouverture en' difant :

« L'académie avoit propofé en 1788 l'E loge du célebre VAUCANSON; elle a annoncé, l'année derniere, dans fa féance publique, avoir reçu un ouvrage pour le concours, en ajou-tant que, malgré fon mérite, dont il a été rendu compte alors, elle n'avoit pas jugé convenable de décerner le prix à fon auteur. Eile déclare aujourd'hui que, depuis cette époque, il ne lui eft parvenu qu'un feul ouvrage, très-volumineux, mais inférieur au premier ».

« Cet ouvrage, qui a pour épigraphe : Le génie, les talens, les vertus, ne brillent trop fouvent que d'un éclat pafager; & le grand homme, perfécuté pendant fa vie par l'envie & la jaloufie, emporte, en mourant, l'espoir confolateur que fa mémoire obtiendra l'éloge im mortel de la postérité, a cependant mérité, au jugement de l'académie, une mention honorable, d'après l'avis des commiffaires chargés d'en faire l'examen & de lui en rendre compte :

<< Voici la teneur de leur rapport: L'auteur paroît avoir fait beaucoup de recherches car it préfente dans fon ouvrage plufieurs faits trèsCurieux, & un grand nombre de chofes intéres fantes, dignes de fixer l'attention des fçavans

mécaniciens, & furtout celle des artiftes. Nous croyons que ceux-ci particulierement liront avec fatisfadion des détails qui accompagnent les def criptions bien faites qu'il donne des différen tes machines inventées ou perfedionnées par Vaucanfon; mais nous ne devons pas diffimuler que l'auteur a raison, quand il dit qu'il n'a point traité fon ouvrage fuivant les regles de Part oratoire, puifque c'eft plutôt l'hiftoire de Vaucanfon qu'il a donnée que fon éloge, que l'académie avoit exigé. Les raifons qu'il donne pour fe juftifier relativement à la compofition de fon ouvrage, afin d'obtenir l'indulgence de cette compagnie, ne nous ont pas paru pouvoir étre admifes, parce que ceux qui veulent con.. courir avec efpérance de fuccès, doivent remplir effentiellement les vues énoncées dans les programmes que les académies font publier, & s'en abftenir, fi des obftacles s'y oppofent; devant fentir que fi ces compagnies fe permettoient de prendre en confidération des raisons 'de ce genre ou autres que les auteurs pour roient chercher à faire valoir, cela deviendroit très-abufif, & leur objet en propofant des prix feroit rarement rempli. Les commiffaires terminent leur rapport en difant que l'auteur qui annonce être à peine au printems de fon âge, paroît avoir d'heureufes difpofitions pourte genre de travail dont il veut donner un effai. Is penfent qu'en réduifant & donnanc une autre forme à fon mémoire en foignant davantage fon ftyle, & en inférant dans des. notes les chofes de détail qui font déplacées dans le corps de l'ouvrage quoiqu'il foiz traité hiftoriquement), il pourra, avec les mêmes matériaux qu'il a raffemblés compofer un éloge de Vaucanfon très-digne d'être préfenté au concours ».

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«L'académie a décidé, après avoir entendu ce

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rapport, ayant égard auffi aux circonftances peu favorables qui ont eu lieu depuis la pubication des programmes pour l'Eloge du célebre VAUCANSON qu'elle renvoyoit le même fujet à trois années, à dater de celle-ci, avec les conditions de regle & celies particulieres qui avoient été indiquées pour la préfente

année ».

« Cette compagnie propofe à réfoudre, pour l'année prochaine, la queftion fuivante: Indiquer la meilleure maniere & la moins difpen dieufe de découvrir, recueillir & employer les eaux pour l'amélioration des terres, particulierement dans le département de la Drôme. Le prix fera de 300 livres. Les conditions font celles d'ufage dans les académies. Les mémoires ne feront reçus que jufqu'au premier Juin 1792 exclufivement. Le prix fera décerné, s'il y a lieu, dans la féance publique du 26 Août de la fufdite année ».

«A l'égard de celui pour l'éloge de Vaucanfon

il ne pourra l'être que dans celle du moie d'Août de l'année 1794 ».

M. Rozieres a rendu compte des « ouvrages qui ont été lus (a-t-il dit) ou préfentés a l'académie de Valence par fes membres or dinaises & ceux affociés, depuis la derniere féance publique du 26 Août 17yo, feavou» =

«M. Reynaud Lagardette, de l'académie delphinale, membre affocié, a préfenté un mémoire manulerit, ayant pour titre : Efur fur la queftion QUELLES SONT LES ENTRAVES QUE

ENCHAINENT LES BRAS DES CULTIVATEURS DU CI DEVANT DAUPHINE, ET QUELS SEROLENT LES MOYENS D'Y REMÉDIER » ?

M. Riboud, procureur général-fyndic dis département de l'Ain, membre de diverfes aca démies nationales & étrangeres, lecrétaire perpétuel honoraire de celle de Bourg, membre

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