«Si Dieu ne construit avec vous l'édifice de vos institutions, vous travaillerez en vain à l'élever et à l'affermir. » (Psalm., 126.) «La souveraineté du peuple existera, le peuple sera en effet le vrai souverain, le souverain légitime, quand la science humaine aura donné à cette souveraineté le souffle de l'existence jusque là ce n'est qu'un projet. » (ROUSSEAU, Contrat Social, analyse des chap. 6 et 7 du livre II.) « Omnia in mensura, et numero, et pondere, disposuit Deus, » (Sap. XI, 21.) Paris Imprimerie de L MARTINET, rue Jacob, 30 PROJET D'UNE CONSTITUTION DÉMOCRATIQUE ET SOCIALE, FONDÉE SUR LA LOI MÊME DE LA VIE, et donnant, PAR UNE ORGANISATION VÉRITABLE DE L'ÉTAT, La possibilité de détruire à jamais la Monarchie, l'Aristocratie, l'Anarchie, ET LE MOYEN INFAILLIBLE D'ORGANISER LE TRAVAIL NATIONAL sans blesser la liberté, PRÉSENTÉ A L'ASSEMBLÉE NATIONALE Par un de ses Membres, Le Citoyen PIERRE LEROUX. PARIS, LIBRAIRIE DE GUSTAVE SANDRÉ, RUE PERCÉE SAINT-ANDRÉ-DES-ARTS, 11. 1848. A MES COLLÈGUES DE L'ASSEMBLÉE NATIONALE. CITOYENS, Dans une de nos dernières séances, à propos de la discussion générale du Projet de Constitution, j'accusai ce projet : De n'être fondé sur aucun principe, et de ne procéder d'aucune vérité capable de désarmer les partis; D'offrir la combinaison confuse et antinomique de la théorie de Montesquieu et de celle de Rousseau ; De conserver la monarchie sous le nom de présidence, et par là d'ouvrir carrière à toutes les ambitions; De conserver l'aristocratie. puisqu'il ne renferme aucun principe d'organisation sociale, Et de conserver en même temps le despotisme, en conservant la centralisation, A peine étais-je descendu de la tribune, que M. de la Rochejaquelein y monta, et me demanda ce qu'il appelait ma machine, c'est-à-dire une organisation de l'État fondée sur un principe. |