Page images
PDF
EPUB

ERBATA.

En parcourant rapidement l'ouvrage pour la confection des Tables analytiques, je viens de découvrir un certain nombre de fautes typographiques, dont quelques-unes sont assez graves pour avoir besoin d'être corrigées.

Tome I, page 432, ligne 9, au lieu du nombre 5,100,000, lisez le nombre 1,500,000. Tome II, page 14, ligne 15, trois mots sont omis; au lieu de ce qui serait les frais, lisez ce qui serait improductif ce seraient les frais.

Même volume, page 458, ligne 24, au lieu des mots et le troisième cinquante hectares, lisez et le troisième cinq cents hectares.

Tome III, page 358, ligne 12, remplacez, par le mot aspect, le mot esprit, qui fait un sens absurde.

Il y a d'autres fautes pour lesquelles je m'en remets à l'intelligence du lecteur. Je souhaite avoir aperçu toutes celles qui avaient indispensablement besoin de correction.

PRÉFACE.

Cet ouvrage, dont des fractions plus ou moins considérables, encore imparfaites à beaucoup d'égards, ont déjà été imprimées sous différents titres, n'a jamais eu, sous ces titres divers, qu'un objet unique et très simple :

Rechercher expérimentalement dans quelles conditions, suivant quelles lois, sous l'influence de quelles causes les hommes parviennent à se servir avec le plus de liberté, c'est-à-dire avec le plus de puissance, de ces forces, de ces facultés naturelles dont la mise en action constitue le travail humain, tel est purement cet objet.

[ocr errors]

Il m'a paru résulter des données de l'observation et de l'expérience que cette liberté, cette puissance d'action, dont je cherche les causes, dépendait essentiellement : de la race d'abord, c'està-dire de l'organisation même des hommes et de la constitution plus ou moins heureuse de toutes leurs facultés; en second lieu, de la place qu'ils ont prise au soleil, des lieux où ils se sont établis, et des avantages de toute espèce que peut présenter la position qu'ils occupent sur la sphère terrestre ; finalement, du plus ou moins de parti qu'ils sont déjà parvenus à tirer de leurs forces et de leur position, c'est-à-dire de leur degré de culture.

L'ouvrage tout entier est consacré au développement de ces aperçus fondamentaux. J'espère que l'économie en paraîtra simple et facile à saisir. Elle est clairement exposée dans l'Introduction qui suit cette Préface. La simple Table des livres et des chapitres, placée au commencement des volumes, en donne une première idée. On la retrouve, avec beaucoup plus de détails, dans la Table analytique

qui les termine. Enfin, le dessein de l'auteur se découvrira entièrement et sans trop d'efforts, je l'espère, à qui voudra prendre la peine de le chercher dans la lecture même de l'ouvrage.

Un seul livre, non subdivisé en chapitres, est consacré à exposer l'influence de la race sur la liberté.

Celle des situations a donné lieu à des développements plus considérables. Exposée d'une manière générale, comme celle de la race, dans un livre à part, elle a été rappelée d'ailleurs dans la suite de l'ouvrage, et présentée constamment, dans le cours des deux derniers volumes, comme un des moyens généraux sur lesquels se fonde la puissance du travail.

Mais l'influence que je me suis appliqué surtout à développer, c'est celle de la culture. Après avoir d'abord cherché d'une manière générale à rendre cette influence sensible par l'exposé comparatif des formes économiques que la société, dans son développement, a successivement revêtues, et en montrant que les hommes ont disposé toujours plus pleinement de leurs forces à mesure que les tendances, les aptitudes et les mœurs propres au travail ont acquis plus d'ascendant, à mesure que la société est devenue plus industrielle, j'ai considéré cet état social qu'on désigne aujourd'hui par le nom d'état industriel, dans tous les ordres de travaux et de fonctions qu'il embrasse, et montré comment, dans tous ces ordres de travaux et de fonctions, les hommes disposaient d'autant plus librement de leurs forces, que tous les moyens d'action propres au travail, tous les éléments intellectuels, moraux et matériels de sa puissance avaient été graduellement plus perfectionnés.

L'étude de la société industrielle est donc l'objet essentiel de cet ouvrage. Je cherche dans quelles conditions elle est née, au milieu de quelles circonstances elle a grandi, comment elle est devenue ou achève de devenir la société tout entière. Un second ordre d'investigations a pour objet de déterminer, avec plus de soin qu'on ne l'avait fait, les divers ordres de travaux et de fonctions qu'elle embrasse. Un troisième contient l'analyse encore plus attentive de l'ensemble des moyens auxquels la puissance de tout travail se lie. Le reste de l'ouvrage enfin n'est qu'une suite d'applications de ces moyens de li

berté et de puissance aux divers ordres de travaux et de fonctions précédemment analysés.

Que l'ouvrage donne, de la société industrielle, de son origine, de ses développements successifs, de son économie, de l'ensemble des travaux qu'elle embrasse, du caractère propre à chacun de ces travaux, du rôle qu'il joue dans la société et de l'influence qu'il y exerce, enfin des conditions auxquelles sa puissance est liée, une idée plus exacte et plus complète qu'aucun travail précédemment publié, c'est ce qu'il faudrait qu'on pût dire et ce que je me suis efforcé de mériter qu'on dît.

Si ce livre a un mérite, c'est certainement d'avoir donné de l'économie de la société une idée plus étendue et plus juste; d'avoir fait des travaux qu'elle embrasse une nomenclature plus exacte et plus développée; d'avoir mieux fait comprendre comment y figurent, à côté des arts qui agissent sur les choses, ceux qui agissent sur les hommes, sur leur nature physique, sur leur imagination et leurs passions, sur leur intelligence, sur leurs mœurs, et comment les moyens développés par ceux-ci sont aussi nécessaires à l'action libre et puissante de ceux-là, que peuvent l'être les services matériels des premiers au libre exercice de ceux qui s'occupent directement de l'homme.

Mais quoi, dira-t-on, allez-vous donc parler de tout, à propos d'une seule chose, et, dans un livre d'économie politique, nous donner des traités d'hygiène, d'esthétique, de pédagogie, de morale, de théologie, de politique? Assurément, non. Il ne s'agit pas plus de faire ici des traités de politique ou de morale, que des traités d'agronomie ou de technologie. Il s'agit de traiter, non d'un art en particulier, mais des conditions de puissance qui sont communes à tous les arts; il s'agit d'exposer plus exactement et plus complètement qu'on ne l'a fait encore quel est l'ensemble des travaux qui entrent dans l'économie de la société, et l'ensemble des moyens sur lesquels la puissance de tout travail repose. Or, non-seulement un tel exposé n'est pas un traité de omni re scibili, un pêle-mêle de toutes les sciences, mais c'est un travail très circonscrit, très déterminé, très spécial, et qui ne manque, on le reconnaîtra j'espère, ni de simplicité, ni d'unité.

Et quel rapport a cet objet, poursuivra-t-on, avec l'objet encore plus

spécial que se propose l'économie politique, avec la production et la distribution des richesses? Le rapport, répondrai-je, le plus direct et le plus évident, même en supposant que la production et la distribution des richesses soient l'unique objet qu'on doive assigner à la science qui s'occupe de l'économie de la société. Non-seulement les arts qui agissent sur les choses ne peuvent se passer (il n'est pas un économiste qui ne l'ait vu et reconnu) du concours de ceux qui agissent sur les hommes, mais ceux-ci versent directement dans la société des richesses, des valeurs tout aussi réelles, tout aussi échangeables, tout aussi susceptibles de se louer et de se vendre que les plus précieuses de celles que peuvent y répandre ceux-là. Et qui ne voit, en effet, que cette classe d'arts développe dans les hommes des forces, des facultés dont ils cherchent universellement l'emploi ? qu'elle les rend aptes à des services dont ils poursuivent tous le placement avec ardeur? Chacun fait offre de son activité, de son intelligence, de ses talents, de son courage, de tous les moyens de se rendre utile qu'ont développé en lui les arts dont il est question; et, en vérité, il ne faut qu'ouvrir les yeux pour reconnaître qu'il se fait un commerce aussi général et aussi actif de services personnels de toute espèce que de choses matérielles propres à servir. Il est donc impossible de ne pas reconnaître que les arts qui agissent sur les hommes et qui, chacun à leur façon, les rendent aptes à ces services à la fois si demandés et si offerts, objet d'un commerce si universel et si animé, contribuent immédiatement à la production d'une richesse, et qu'ils devraient être un objet direct des considérations de l'économie politique, alors même que la production et la distribution des richesses en devrait être l'unique objet.

Mais est-il donc vrai que la richesse soit l'unique ou même le véritable objet qu'on doive assigner à l'économie politique? Nul doute assurément qu'on ne puisse faire de la richesse un objet d'étude particulier; que cet objet ne se distingue très nettement de tout autre ; qu'il ne soit d'ailleurs fort digne d'intérêt; qu'à propos de la richesse, enfin, on ne puisse et ne doive s'occuper également de tous les arts qui entrent dans l'économie de la société. Mais, d'abord, vat-on désigner cet ordre particulier d'investigations par le nom d'éco

« PreviousContinue »