Page images
PDF
EPUB

credi matin, ne semblaient pas annoncer son part. Il faut que depuis on l'ait alarmé pour sa reté. Je ne crois pas cependant que, s'il fût r et qu'il se fût bien conduit, il eût couru au danger.

Une chose remarquable, c'est que les écriv journalistes, alors seulement patriotes, et de forcenés et vendus à l'esprit de parti, prêcha encore l'ordre et la soumission à la loi. Un d'e fameux, l'auteur des Révolutions de Paris (2),

(1) C'est de cette époque (18 juillet 1789) que date la pren émigration. (Note des nouv. édi (2) Ce journal, qui était la propriété de M. Prudhomme, a plusieurs rédacteurs. Il s'agit peut-être ici de Loustalot, (Note des nouv. édit

d'entre eux.

M. le duc du Châtelet a donné avant - hi démission de colonel du régiment des gardes çaises (3). On a dit que la haine que le régi

(1) Régisseur de l'Arsenal, qui faillit de périr par une au siége de la Bastille. (Note des nouv. (2) L'abbé Tessier ou l'abbé Cordier (voyez plus haut, p avait été arrêté aux portes de la ville, et pris pour un agen de la cour, et l'un des principaux instrumens de l'affaire veillon. Il avait beau s'écrier qu'il n'était pas l'abbé Roy l'écoutait point; déjà il était menacé du supplice, lorsqu'il de dire qu'il avait des choses de la plus grande importan couvrir, et qu'il priait qu'on le menât à l'Hôtel-de-Vill avouerait tout. Cette ruse lui réussit, et le sauva.

(Note des nouv. (3) Le duc du Châtelet avait été nommé colonel des gard çaises au mois de novembre 1788, aussitôt après le décès réchal duc de Biron, son prédécesseur. (Note des nouv.

refusa; la multitude armée, qui suivait les sold voulut le forcer, et lui faire un mauvais parti. grenadier, qui était à coup sûr un homme at sage que brave, dit : « Mes amis, M. le duc ne >> fuse point de livrer les canons, et je suis cert » que vous le respecterez.-Grenadier, quel >> ton nom? lui dit du Châtelet.-Mon colon >> mes camarades se nomment comme moi (1

Le comité des subsistances, au milieu de la tresse que j'ai peinte plus haut, était encore s cesse alarmé sur le peu que nous possédions. Ce j nous apprêmes que plusieurs voitures de far étaient arrêtées par les habitans du Bourg-la-Rei

(1) Révolutions de Paris, no 2.

(Note des nouv. éd

qui ne voulaient pas les laisser passer. On députa vers eux des bandits pillaient les marchés sur la route de Rouen, et se sont emparés de vingt voitures de farine destinées pour Paris. Nous apprêmes que d'autres voitures, également destinées pour Paris, avaient repris à Bolbec le chemin du Havre pour éviter le même sort. Ces accidens, ces pertes nous exposaient à mourir de faim. Au Havre même on ne voulait pas laisser partir des farines pour Paris, parce qu'on se persuadait que c'était pour les troupes qui nous assiégeaient. Nous envoyâmes. deux électeurs, MM. Castillon et Fortin, pour instruire les habitans du Havre, et leur demander le libre passage de nos subsistances. D'autres électeurs allèrent à Pontoise s'informer de ce que ce canton pouvait nous en fournir.

Un homme vint nous dire qu'il y avait de grands amas de blé, cachés dans les souterrains de Pontoise. Le comité décida qu'il y serait conduit, récompensé si l'avis était vrai, ramené à Paris et emprisonné si l'avis était faux, jusqu'à ce qu'il eût payé les frais du voyage. Cette sévérité était nécessaire dans un temps où les donneurs d'avis avaient souvent le motif d'exciter le peuple et de diriger des soulèvemens, ou au moins de se faire payer et nourrir pendant un temps, à l'aide d'un mensonge, qu'il n'était pas permis de négliger, sous peine de soupçon, de trahison, et qui cependant coûtait de la peine et des frais à l'Hôtel-de-Ville.

En effet, celui-ci, arrivé à Pontoise, a avoué

» Vous l'étiez déjà sans doute, Monsieur, >> ceux qui, dans la société, avaient pu soule >> voile dont s'enveloppait votre modestie. » pour l'écarter il fallait un grand événem » l'Assemblée nationale s'est formée, et vous » été contraint de vous montrer tout entier. Il

[ocr errors]

digne de la capitale de récompenser ce que >> aviez fait pour la nation. Vous en avez paru >> pris, mais votre nomination n'a étonné que

(1) Auteur du poëme des Mois et traducteur de l'ouvra glais de Smith, sur la Richesse des nations. J.-A. Rouche Montpellier le 22 février 1745, périt sur l'échafaud le mên qu'André Chénier, le 7 thermidor an II, pendant le règn

terreur.

(Note des nouv. é

« PreviousContinue »