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on m'y regrettait. Je fus obligé de souffrir qu cet arbre fût attaché sur le devant du carrosse tous les cochers m'accompagnèrent, en tirant de pétards, quoique ce fût en plein jour, et cel jusqu'au bout de l'avenue; il n'y eut pas moyer de s'en défendre. Enfin je les quittai au bout d l'avenue, fort sensible à leur fête amicale, et for satisfait de pouvoir suivre librement ma marche qui en avait été un peu retardée. J'ai été beaucou loué dans les journaux de cette simplicité du che de la capitale, qui arrive à Paris dans une de ce voitures appelées vulgairement pots-de-chambre Depuis, les libellistes ont censuré mon faste. Quan à moi, j'ai pensé que le premier officier de la plu grande ville du monde, devait être simple dan

a été demandé aussi si les échevins parleraient genoux; il leur a été répondu « qu'ils étaie encore bien les maîtres de perpétuer cet aviliss ment; mais qu'alors les électeurs demanderaient leur tour d'être séparés des échevins. » Au reste dois dire que la première demande m'a été adress comme au chef de la municipalité, et que je n eu nulle connaissance de la seconde. Ils n'étaie point les maîtres de perpétuer cet usage. C'était moi à porter la parole, et nulle puissance ne m's rait fait parler autrement que debout. J'avais gag ce procès à Versailles et pour toute la nation; ne serais pas certainement venu le perdre à Pa et pour mes concitoyens.

Nous sommes partis pour aller au-devant

l'idée des premières lignes de mon discours, qu j'y ajoutai à la hâte et au crayon.

Ordinairement l'ancienne ville recevait le roi la place de Louis XV, parce que les bornes e étaient là, à la porte nommée de la Conférence et depuis long-temps abattue. Nous poussâm plus loin, et nous allâmes jusqu'à Chaillot et vis à-vis la pompe à feu. Nous rencontrâmes en viron trois cents députés qui se rendaient à Par pour composer le cortége du roi. J'ai dit que Par ne se souciait pas que je demandasse la confirm tion du roi. M. de Clermont-Tonnerre avait pr posé la veille à l'Assemblée de la faire demand par sa députation au roi. Il n'y avait eu rien d décidé sur cette proposition. Moi, ma march

(1) On a voulu trouver dans ces paroles une insulte au m que. La suite entière du discours dément assez cette interpre que l'esprit de parti a seul pu faire adopter. Voyez d'ailleu réflexions de Bailly lui-même. Elles eussent suffi, sans d pour nous dispenser de cette observation; mais un nouvel rien de l'Assemblée constituante, déjà cité dans ces notes, renouvelé à ce sujet les accusations adressées au discou Bailly, nous avons cru devoir insister à cet égard. Cet hist prétend : «< que Bailly ne respecta point assez la situation de fortuné monarque, qu'il fut séduit par l'éclat d'une antithès que son cœur ne sentit pas qu'elle renfermait un outrage po malheur, la vertu et le trône. » Le lecteur qui, dans le cou ces Mémoires, a pu juger le cœur du maire de Paris, sa pr politique et sa sensibilité pour les vertus royales, est en ét décider si Bailly était capable d'outrager volontairement le et s'il ne possédait pas le sentiment de ce qui était dû à l'infor et à la vertu de Louis XVI.

(Note des nouv. édi

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1སཔ

>> drissement et d'amour. Sire, ni votre peupl >> ni Votre Majesté n'oublieront jamais ce gran >> jour; c'est le plus beau de la monarchie; c'e » l'époque d'une alliance éternelle entre le m »> narque et le peuple. Ce trait est unique da » l'histoire; il immortalise Votre Majesté. J'ai » ce beau jour; et, comme si tous les bonheu >> étaient faits pour moi, la première fonction de >> place où m'a conduit le vœu de mes concitoyen >> est de vous porter l'expression de leur respe » et de leur amour. »

Je parlais de l'abondance du cœur ; j'ai toujou aimé personnellement le roi, mais avec la mesu de dévouement convenable aux circonstances et la raison, c'est-à-dire après ma patrie, et apr

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