Jeudi 16 juillet. Je me rendis à la salle dix heures du matin. A l'ouverture de la séance M. l'archevêque de Paris a rendu un premi compte de notre députation de la veille. J'ai ensuite la parole, et j'ai fait part de ma nomin tion à la place de maire de Paris. J'ai dit à l'As semblée que je n'avais accepté que provisoiremen et en supposant et la compatibilité et son agre ment; qu'il me semblait que les fonctions de d puté et de maire pouvaient n'être pas regardé comme incompatibles, puisque toujours jusqu'ic ou du moins le plus souvent, le prévôt des ma chands de Paris avait été député-né aux états-g néraux. Ma nomination fut fort applaudie et p l'Assemblée et par le nombreux concours de spe tateurs qu'attirait la curiosité du récit des évén

cours, et l'Assemblée ordonna que ce discou ainsi que le récit de M. Mounier, seraient anne au procès-verbal. Un de Messieurs de la noble a dit que plusieurs membres de son ordre, ét absens et réunis dans ce moment, demandai qu'on suspendît toutes délibérations importan jusqu'à ce qu'ils fussent rentrés. Cependant Mi beau, toujours à la poursuite des ministres, com il avait poursuivi les troupes, proposa de faire u

(1) Suivant le journal le Point du Jour, M. Mounier termin discours en proposant d'élever une statue au roi sur les ru de la Bastille. Il faut observer qu'une motion pareille fut fa l'assemblée des électeurs de Paris, par M. de Corny, le jour roi se rendit dans la capitale, appelé par les vœux de tou citoyens.

(Note des nouv. édi

>> ne marche point d'accord avec nous; vous ou » que nous ne prétendons point à placer ni de >>cer les ministres, en vertu de nos décrets; >> seulement à manifester l'opinion de nos com >> tans sur tel ou tel ministre. Vous avez le dro >> les poursuivre; vous créerez un tribunal pou » punir, et jusque-là vous vous réduirez au sile >> Se taire ou punir, obéir ou frapper, voilà v >> système; et moi, j'avertis, avant de dénon je récuse avant de flétrir; j'offre une retra >> l'inconsidération ou à l'incapacité avant de

(1) Mirabeau lut même un projet d'adresse fort étendu, fut vivement applaudi par une grande partie de l'Assemblée (Note des nouv. é

>> traiter de crimes. Qui de nous a plus de mesure >> et d'équité?

J'ai rapporté ces idées, parce qu'elles sont parfaitement justes, et que Mirabeau, par ce peu de paroles, éleva tout-à-coup l'Assemblée à la hauteur et des vrais principes et de ses importantes fonctions. M. de Clermont-Tonnerre a proposé, en demandant le renvoi des ministres, de faire part au roi de la nomination de M. de La Fayette et de la mienne, afin que la sanction du roi joignît une nouvelle couronne au choix du peuple. La discussion a été interrompue par la nouvelle que M. de Broglie et M. le garde-des-sceaux avaient donné leur démission. Il a lu ensuite, au nom des membres de la noblesse qui s'étaient momentanément absentés de l'Assemblée, la déclaration suivante : « Messieurs, la fidélité que plusieurs membres de >> la noblesse devaient à leurs commettans, ne leur » a pas permis jusqu'à présent de prendre part à >> vos délibérations. Mais les circonstances actuelles » sont si intéressantes pour le bien public, sont >> trop impérieuses pour ne pas les entraîner; per>> suadés qu'ils ne font que prévenir le vœu de >> leurs commettans auxquels ils vont en rendre >> compte, ils ont l'honneur de vous annoncer » qu'ils donneront leurs voix sur les objets qui >> vont occuper l'Assemblée nationale. >>

par

Les députés de la noblesse de Paris, liés leur mandat au vou de la majorité de la noblesse sur le vote, ont fait la même déclaration. M. le

d'hui pour se rendre dans leurs garnisons respectiv

Ensuite on a repris la discussion sur les min tres, et enfin il a été arrêté que l'adresse po demander leur renvoi et le rappel de M. Neck serait portée au roi.

L'après-midi je vis plusieurs personnes venu de Paris, qui me dirent que l'on y désapprouv rait infiniment que je demandasse la confirmati du roi; que le peuple devait être libre de nomm ses magistrats, et que le pouvoir exécutif ne dev pas y intervenir. Je pensai en conséquence qu était sage de m'abstenir de toute démarche à égard. Comme la place était nouvelle, et qu'e n'était par conséquent assujettie à aucune for réglée, je n'étais pas obligé d'agir, et je pouv