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font contraires à cette Méthode, femblent n'agir que par un préjuge inveteré, & par une Théorie incomplette, n'ayant peut-être jamais exercé là Méthode de Celfe fur les Corps vivans. Au moins ne connoit-on perfonne qui s'attribuë de l'avoir pratiquée, & il n'y a aucun fait, ni aucun Ecrit public qui dépofe à cet égard.

ARTICLE VIII.

THEOLOGIE DES INSECTES, ou Démonftration des Perfections de Dieu dans tout ce qui concerne les Infectes. Traduit de l'Allemand de M. LESSER, avec des Remarques de M. P. LYON NET. A la Haye, 1742. 2 vol. in Octavo fig. Tom, I. pp. 350. Tom. II. pp. 317.

CET Ouvrage entre dans le plan de notre Journal, en vertu de la Langue dans laquelle il a été compofé. Mais nous n'en parlerons pourtant que fort fuccintement, parce que la Traduction que nous annonçons, en a déja répandu la connoiffance d'une maniére fuffifante.

La Theologie des Infectes a eu un grand fuccés en Allemagne, & les Journaux de Leipzig en parlérent avec beaucoup d'éloge, lors qu'elle parut. Un Libraire de Hollande a done cru trouver fon compte

plus à la mode, qu'elle ne convient qu'à des Charlatans, & non à des Chirurgiens qui entendent leur mêtier, & mille autres chofes femblables; jufques-là que quelques-uns même ne daigneut pas en parler, ou la mettre feulement en comparaifon avec les autres, quoi qu'elle foit effectivement la meilleure, ou du moins auffi bonne qu'aucune autre. C'est ce qui résulte évidemment du paralléle que Mr. "Heifer en fait dans cette Differtation.

C'eft auffi parler contre la vérité que de dire, que l'ufage en a été entierement aboli depuis l'invention du grand appareil, comme l'ont dit quelques Adverfaires de cette Méthode, ou d'avancér avec Mr. Sharpe, Chirurgien Anglois, qu'on ne s'en eft point fervi dans le fiécle paffé & qu'on ne s'en fert pas à préfent. Mr. Heifer foutient & prouve le contraire par plufieurs témoignages authentiques & par fa propre expérience.

Pour peu qu'on faffe attention à tout cet expofé, il y a lieu d'efperer que bien des Médecins & des Chirurgiens fe rangeront du parti de Mr. Heifer, en donnant auffi la préference à cette Méthode, ou du moins en faifant plus de cas d'elle à l'avenir qu'ils n'en ont fait ci-devant; ; & cela d'autant plus que Mr. Heißler, & ceux qui font du même avis, comme Mrs Simon, Marini, Morand &c. parlent par leur propre expérience, foûtenue des plus fortes raifons; au lieu que ceux qui

font

font contraires à cette Méthode, femblent n'agir que par un préjuge inveteré, & par une Théorie incomplette, n'ayant peut-être jamais exercé la Méthode de Celfe fur les Corps vivans. Au moins ne connoit-on perfonne qui s'attribuë de l'avoir pratiquée, & il n'y a aucun fait, ni aucun Ecrit public qui dépofe à cet égard.

ARTICLE VIII.

THEOLOGIE DES INSECTES, ou Demonftration des Perfections de Dieu dans tout ce qui concerne les Infectes. Traduit de l'Allemand de M. LESSER, avec des Remarques de M. P. LYON NET. A la Haye, 1742. 2 vol. in Octavo fig. Tom. I. pp. 350. Tom. II, pp. 317.

CET Ouvrage entre dans le plan de notre Journal, en vertu de la Langue dans laquelle il a été compofé. Mais nous n'en parlerons pourtant que fort fuccintement, parce que la Traduction que nous annonçons, en a déja répandu la connoiffance d'une maniére fuffifante.

La Theologie des Infectes a eu un grand fuccés en Allemagne, & les Journaux de Leipzig en parlérent avec beaucoup d'éloge, lors qu'elle parut. Un Libraire de Hollande a donê cru trouver fon compte

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à en procurer la Traduction, qu'il a foumife enfuite à la révision de M. Lyonnet. Celui-ci, en la parcourant, s'eft apperçu que l'Ouvrage inême avoit befoin d'être éclairci & rectifié dans quelques endroits. C'est ce qu'il a fait par diverfes notes, que les Lettres P. L. diftinguent de celles de M. Leffer. Le tout fait un Ouvrage fort curieux, & instructif. Malgré la revifion que M. Lyonnet a faite du Ityle, il y refte encore diverfes inéxactitudes. Mais cela eft plus fupportable dans des Livres de la nature de celui-ci, où l'on cherche les chofes, fans faire attention au tour, que dans des Piéces de goût & d'amufement.

M. Leffer débute par une Introduction, dans laquelle il juftifie l'étude des Infectes par le raifonnement & par diverfes autorités. Cette Apologie eft fuperflüe à préfent; perfonne ne difconvient que ces Créatures autrefois fi méprisées ne renferment une foule de merveilles, dignes d'occuper un Obfervateur habile & judicieux. L'Auteur éxamine enfuite les difficultés de cette étude, & les fecours qui peuvent faire furmonter une partie de ces difficultés. Il fait une énumeration détaillée de ceux qui l'ont précedé dans la même carriere. Le nombre en eft fort grand, mais on n'y trouve qu'un Réaumur. Perfonne n'a égalé ni n'égalera peut-être jamais ce Grand Homme, auquel la Nature, l'Art & la Fortune n'ont rien refu

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fé de ce qui pouvoit le faire exceller dans le genre auquel il s'eft vrayement dévoué. Mr. Leffer n'a point cru la matiére épuifée, & il a eu raifon. Il refte, & il restera, après des recherches de plufieurs fiécles, un vafte champ, où la Postérité la plus reculée trouvera plutôt à moiffonner qu'à glaner. Il a donc donné avec confiance ce nouvel Ouvrage, composé de fes propres Obfervations & de celles d'autrui. Elles fe fuppléent les unes aux autres. Lorsque fes recherches n'ont pas fuffi, il a fait des emprunts, mais avec fidelité, s'attachant aux Auteurs les plus éxacts & les plus fincéres.

Quant à la Méthode il déclare, qu'il n'a fuivi celle de perfonne. Les uns, après avoir diftingué les Infectes en plufieurs Claffes, ont divifé leur Ouvrage en autant de parties qu'ils avoient marqué d'efpéces différentes D'autres fe font contentés de donner leurs Obfervations pêle-mêle, fans autre arrangement que celui du hazard. Pour Mr. Leffer, il commence par faire une divifion éxacte & générale des Infectes; après quoi, il traitte en détail de leurs parties & de leurs qualités. Son but digne d'un Philofophe Chrétien, c'est de rapporter à Dieu toutes les merveilles qu'il fait remarquer.

Je me bornerai à un feul échantillon, où les Obfervations de Mrs. Leffer & Lyonnet paroîtront de concert. Je le tire du Chapitre IV. du Livre I. qui traitte du 7em. IV. Part. 1. G

nom

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