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Avec la civilisation romaine, s'introduisirent dans les Gaules les établissements réguliers de bienfaisance. Les xenodochies, asiles destinés au soulagement des différents genres de souffrances, s'ouvrirent sur une foule de points. Puis, quand le christianisme fut venu intéresser les consciences à l'exercice de la bienfaisance, il s'établit une multitude de couvents, qui devinrent en même temps des hospices où les étrangers trouvaient, avec le gîte, les secours que les fatigues, de la route leur avaient rendus nécessaires. Les maisons des prêtres séculiers, contigues aux églises, offrirent longtemps aussi des asiles aux pauvres et aux malades; et ce fut ce voisinage de l'asile et du temple qui fit donner aux premiers hôpitaux, fondés par la charité chrétienne, le nom d'hôtels-Dieu.

Au sixième siècle, le concile de Mâcon recommande, aux évêques surtout, les œuvres de charité; mais un autre concile, tenu à Tours quelques années auparavant, les avait déclarées obligatoires pour tous les citoyens. « Que

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chaque cité, y est-il ordonné, nour« risse d'aliments convenables les pau« vres domiciliés, suivant l'étendue de << ses ressources; que les prêtres et les « autres citoyens y contribuent. »

Peut-être même, le mérite attaché à l'exercice de la charité fut-il une des causes qui empêchèrent si longtemps de penser à en supprimer l'occasion. Ceux, d'ailleurs, qui en profitaient, trouvaient trop de douceur dans l'état de mendiant, pour être fort pressés d'en sortir. On rapporte que, lors de la translation du corps de saint Martin, deux paralytiques, entendant parler des guérisons opérées par ces reliques, s'éloignèrent aussi vite que le leur permettaient leurs membres perclus, de la route qu'elles devaient suivre, de peur de perdre, avec leur infirmité, les aumônes qu'elle leur faisait obtenir. Quoi qu'il en soit, plusieurs rois donnèrent l'exemple de la bienfaisance. C'est ainsi que l'on voit Clovis II employer, au soulagement des misères publiques, les immenses richesses que son père avait amassées à Saint-Denis, et le roi Ro

bert se faire suivre constamment par plusieurs centaines de pauvres qu'il nourrissait de ses deniers.

Les pauvres avaient souvent une large part dans la succession des riches. On peut juger de l'importance ordinaire de ces legs par un mot d'un jeune clerc de la suite de Charlemagne. Ce jeune homme entendant raconter devant l'empereur qu'un évêque, dont on annonçait la mort, n'avait laissé aux pauvres que deux mille livres d'argent, fit observer que c'était un petit viatique pour un aussi grand vogage, et cette remarque, ajoutent les historiens, lui valut le siége vacant. Bon nombre de ces actes de bienfaisance n'étaient souvent qu'une tardive expiation d'une vie peu charitable. Un chancelier de Philippe de Bourgogne, qui n'avait pas fait bénir son administration, avait destiné, sur sa succession, une somme considérable à l'érection d'un hôpital.. Il est juste, » dit Louis XI,à qui on racontait cette libéralité, « qu'après avoir fait tant de pauvres pendant sa vie, « il leur donne un logement après sa

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« mort. »

Nombreux sur certains points, mais fort rares sur d'autres, les asiles fondés sous la féodalité n'étaient toujours que des créations irrégulières. et en général établies sur de petites proportions. Le premier hôpital doté par l'État dont l'histoire fasse mention, fut fondé à Lyon au sixième siècle; et nous voyons le concile d'Orléans payer à Childebert, à cette occasion, un tribut solennel de reconnaissance. Sous Charlemagne, on comptait cinq espèces d'asiles de bienfaisance, lesquels recevaient séparément les pauvres, les malades, les orphelins, les vieillards et les enfants. Les capitulaires confient au clergé, comme dignité, et lui imposent, comme obligation, l'administration de ces établissements. «L'Église, disent-ils, est « tenue de nourrir les pauvres. Les pré<< tres auront des tables auxquelles ils << seront admis..... Les évêques doivent « subvenir à leurs besoins..... Les mo« nastères leur doivent l'asile et l'entre« tien. » C'est en 800 que saint Landry fonda l'Hôtel-Dieu de Paris.

Le nombre des maladreries et des léproseries qui s'ouvrirent en France au onzième et au douzième siècle, s'éleva, selon Mathieu Paris, à deux mille. Dans le siècle suivant, Louis VIII legue vingt mille livres à deux cents hôtels-Dieu et dix mille aux leproseries. Son successeur, Louis IX, fonde, outre l'hospice des Quinze Vingts, l'hôpital de Pontoise, celui de Verneuil, et celui de Compiègne, et il inaugure cet établissement en pansant le premier blessé qui y est admis. Au douzième et au treizième siecle, on voit se former de nombreuses congrégations d'hommes et de femmes qui se dévouent au service des pauvres et des malades. Le concile tenu à Paris, en 1212, règle lear discipline. Les plus considérables de ces ordres hospitaliers sont la congrégation des frères de Jean de Dieu, plus connus sous le nom de frères de la Charité, et l'ordre laïque - du Saint-Esprit, fondé par Guido, de Montpellier. A partir de cette époque, les asiles de bienfaisance se multiplièrent rapidement sur tous les points. La seule ville de Toulouse en compta jusqu'à vingt-neuf. Parmi les causes qui en ont diminué depuis le nombre, il faut compter l'action plus immédiate exercée sur les établissements par l'autorité, qui a opéré en même temps des réunions favorables au service.

Ce n'est que du dix-septième siècle que date l'organisation des principaux établissements hospitaliers qui existent aujourd'hui à Paris, l'Hôtel-Dieu excepté. L'hospice de la Pitié s'organisa en 1623, celui des Incurables en 1637, celui des Enfants-Trouvés en 1670. L'hospice de Charenton s'ouvrit en 1645.

Si, parmi les infirmités qui affligent l'humanité, il en est qui eurent de tout temps le privilége d'exciter au plus haut degré la sympathie publique, d'autres, au contraire, ne firent longtemps naître à leur aspect qu'un profond sentiment de répulsion. Ainsi, tandis que l'opinion populaire désignait l'idiot comme un objet tout spécial de la protection du ciel, elle signalait l'aliéné comme une victime de son cour

roux et une proie du malin esprit. Au dix-septième siècle, cependant, on ouvrit à ces infortunés les portes de quelques établissements publics; mais ces asiles n'étaient autres que les maisons destinées à la répression de la mendicité, et les aliénés devaient plutôt à une mesure de police qu'à une pensée de bienfaisance la faveur d'y être admis. Jusqu'au commencement du dixneuvième siècle, l'Hôtel-Dieu fut le seul établissement de Paris qui reçût les aliénés en traitement. Bicêtre, la Salpêtrière, Charenton, ne recueillaient que ceux qui étaient réputés incurables. Huit maisons de traitement s'organiserent sur divers points de la France jusqu'en 1817, époque à laquelle vingt autres établissements, sans avoir spécialement cette destination, avaient des quartiers distincts pour les malades atteints de folie. Enfin, vingt ans plus tard, trente-sept départements possédaient pour cette grande infortune des asiles spéciaux, et vingt-quatre admettaient les aliénés dans des établisse

ments d'un caractère mixte. De toutes les branches de la bienfaisance publique, aucune ne demande dans ses agents d'aussi rares lumières. C'est ce qui explique l'époque tardive des fondations et la lenteur des perfectionnements. Notre siècle, enfin, a vu introduire dans les hospices d'aliénés, avec un traitement plus rationnel, des soins plus fructueux. On a réussi à occuper à des travaux utiles les mains de ces malheureux que chargeaient auparavant de lourdes chaînes: on a pu même fixer à des sujets d'étude ces esprits qu'irritaient ou qu'abrutissaient sans cesse davantage les imprudentes visites des curieux. Dans les départements, les hospices d'aliénés qui se recommandent aujourd'hui le plus par leur tenue, sont ceux de Rouen, de Bordeaux, du Mans, de Nantes, de Marville, dans la Meurthe; la maison de l'Antiquaille, à Lyon, et celle du Bon Pasteur, à Caen. (Voyez ALIENES.)

Tandis que le soulagement des affections mentales devenait l'objet de soins plus éclairés, les souffrances corporelles recevaient aussi une assistance

poser d'en séculariser l'administration, il demanda que, pour leur donner un caractère uniforme et national, on les mît dans une dépendance immédiate du pouvoir politique. Cette législature laissa, toutefois, à la suivante le soin de prendre à ce sujet une mesure dé

mieux entendue. François Ier avait,
par lettres patentes du 6 novembre
1544, institué un bureau général des
pauvres, qui subsista jusqu'en 1790.
Il se composait de treize bourgeois à
la nomination du prévôt des mar-
chands, et de quatre conseillers au par
lement. Ce conseil présidait à la réfinitive.
partition des secours qui se distri-
buaient à domicile, et if avait de plus
le droit de lever une taxe párticulière
pour former les fonds dont il avait be
soin. Des quêtes fréquentes avaient
lieu, en outre, dans les églises; mais
le produit en demeurait entièrement à
la disposition des cures; et, dans les
communes peu importantes, les ecclé
siastiques furent, jusqu'à la révolu
tion de 89, les seuls ininistres de la
bienfaisance publique. Cette grande
époque, qui fut le signal de tant de
réformes administratives, devait né
cessairement faire sentir son influence
dans une branche si intéressante du
service public. En reconnaissant en
principe que le soulagement des infor-
tunes était pour la nation un devoir
rigoureux, l'Assemblée constituante
donna à toutes les classes un grand
élan philanthropique. Les associations
de charité se multiplièrent, et les so-
ciétés savantes mirent à l'envi au con-
cours la question des meilleurs moyens
d'application. Dès 1777, l'Académie de
Chalons-sur-Marne avait préparé la
voie en proposant un prix pour le meil-
leur mémoire sur la matière, et en pu-
bliant un résumé méthodique de ceux
qui lui furent adressés à cette occa-
sion. Le nombre s'en élevait à plus de
cent. N'omettons pas de dire en pas-
sant, que deux hommes contribuerent
puissamment par leur exemple et leurs
nobles manifestations au développe
ment que prit, à la fin du siècle der-
nier, l'esprit de bienfaisance. Le lec-
teur a déjà nommé Montyon et La
rochefoucauld-Liancourt!

C'est au comité de mendicité de l'Assemblée constituante que l'on doit le premier essai fait en France d'une statistique générale des établissements publics de bienfaisance. Le comité ne se borna pas, dans ses rapports, à pro

La loi votée par la Convention, le 29 mars 1793, prescrivait la création, dans chaque département, d'une maison de secours pour les pauvres perelus, et d'une caisse nationale de prévoyance pour les épargnes du peuple. Elle ordonnait encore qu'il fût ouvert un Livre de la bienfaisance nationale, et fixait le maximum des inscriptions qu'il pouvait recevoir. Toutes ces dispositions demeurèrent à l'état de projet. Mais il n'en fut pas de même de celles de la loi du 25 messidor an 11, qui fondit le patrimoine des établissements de bienfaisance dans le domaine de l'Etat. En retour, il est vrai, le gouvernement se chargeait de subvenir a leurs besoins; mais la première de ces deux mesures fut beaucoup plus exactementexécutée que la seconde; et, tandis que cette centralisation universelle venait augmenter d'une manière prodigieuse la complication des ressorts de la machine administrative, le gouvernement ne pouvait parvenir à couvrir avec ses nouvelles recettes ses nouvelles dépenses. Les lois des 16 vendémiaire an v et 16 messidor an VII restituèrent les dotations aux établissements, qui reprirent leur caractère local par là création des commissions administratives. Toutefois, la restitution ou le remplacement de leurs propriétés ne put s'opérer qu'avec une lenteur qui prolongea l'état de malaise dans lequel ils se trouvaient. Ils ne retrouvèrent complétement leur stabilité qu'au commencement du dix-neuvième siècle. Pour ajouter à leurs ressources devenues insuffisantes, tant par suite de l'accroissement de la population que par d'autres causes, un droit leur fut accordé sur le produit de l'octroi, qui prit de là le nom d'octroi de bienfaisance, et ils partagerent, avec les bureaux de charité, les

produits d'un impôt sur les recettes des spectacles, des concerts et des bals publies, ainsi qu'une portion des amendes de police.

La création des bureaux de charité ou bureaux de bienfaisance ne remonte qu'a l'an v. Les premières dispositions légales qui s'y rapportent sont renfermées dans la loi du 7 frimaire. Elle leur confie les fonctions de bienfaisance exercées, sous le régime précédent, par les fabriques des paroisses et les associations de charité. Aujourd'hui, toutes les communes de quelque importance sont dotées d'un semblable bureau, qui se compose de cinq membres à la nomination du préfet, et délibère sous la présidence du maire. Quant aux bureaux de Paris, qu'un règlement de l'an 1x a placés dans les attributions du conseil général des hôpitaux, hospices et secours publics, ils ont reçu leur organisation définitive en 1816. Leur nombre, d'abord de quarante-huit, a été réduit à douze. Ils sont composés de douze administrateurs chacun. A ces magistrats est remise la répartition équitable des aumônes publiques; mais, comme donner à qui demande ne peut être le principe de la bienfaisance légale, des dames et des commissaires de charité visitent à domicile les indigents qui font des demandes de secours, et s'assurent de la réalité et de l'étendue des besoins les administrateurs statuent sur leurs rapports. Les revenus de tous les bureaux de bienfaisance de France s'élevent à plus de dix millions. Chaque année, au commencement de l'hiver, un appel est fait à la bienfaisance individuelle, et d'abondantes aumônes, tant en argent qu'en nature, viennent aider l'administration à faire face aux besoins de la classe indigente, à la fois plus grands et plus pressants dans cette saison. On peut citer, après Paris, les villes de Strasbourg, Bordeaux, Nantes et Lyon, comme celles où l'institution des bureaux a porté le plus de fruit.

L'œuvre de la bienfaisance publique a trouvé de puissants auxiliaires dans les sociétés qu'un zèle intelligent a fon

dées pour l'exercer dans ses différentes applications. On doit citer en première ligne la Société philanthropique, fondée en 1789, qui distribue des aliments et des médicaments aux pauvres malades hors des hôpitaux, et la Société maternelle, instituée vers la même époque, qui, pour encourager l'allaitement des enfants du peuple par leurs mères, joint un puissant effet moral à d'abondants secours matériels. Une subvention annuelle accordée par l'État à cette societé, et qui avait été portée à cinq cent mille francs par un décret de 1811, a depuis été réduite à cent mille francs. La Société pour l'amélioration du régime des prisons, fondée en 1819, et celle de la Morale chrétienne, qui ne dateque de 1821, ont également rendu d'éminents services. Les énergiques protestations de cette dernière n'ont pas peu contribué sans doute à hâter la suppression de la loterie.

Le principe de l'assistance réciproque, dont l'application a pris, dans ces dernières années, une bienfaisante extension, existait dans les anciennes corporations de métiers, car leurs statuts les y assujettissaient. Mais, parmi les sociétés de secours mutuels qui existent aujourd'hui, peu datent d'une époque fort éloignée de nous. Celle des tonneliers des ports prétend, sans de bien bonnes preuves, faire remonter sa fondation à l'année 1329. Celle de SainteAnne, dont les membres appartiennent à diverses professions, fait, avec plus de raison, dater la sienne de 1694. La plupart ont été établies depuis 1820. Toutes ces sociétés, moyennant une cotisation mensuelle d'un à deux francs, assurent aux malades un secours quotidien à peu près égal.

Depuis vingt ans, la nation a, dans plusieurs occasions, pris part en masse au soulagement de grandes infortunes, tant étrangeres que nationales. En 1821 et 1831, les luttes patriotiques de la Grèce et de la Pologne trouvèrent en France une sympathie qui ne resta point inactive. Des souscriptions s'organiserent, à la tête desquelles figuraient les noms les plus distingués du

pays; des secours considérables furent adressés aux descendants de Thémistocle et aux compatriotes de Poniatowski; et cependant, à la seconde de ces deux époques, la France elle-même avait des misères présentes à soulager, un avenir incertain à assurer. Après la malheureuse issue de la lutte du Nord, la nation offrit encore aux enfants exilés de la Pologne une patrie et des frères prêts à partager leur toit et leur pain.

Quand le terrible incendie de 1825 eut dévoré Salins aux yeux de ses habitants consternés, la sympathie de leurs compatriotes ne leur manqua pas, et les souscriptions qui s'ouvrirent simultanément sur tous les points de la France, dans les hameaux comme dans les villes, produisirent en peu de temps plus de deux millions.

Nous ne saurions mieux terminer cet article qu'en renvoyant ceux de nos lecteurs qui désireraient approfondir la question si intéressante de la bienfaisance publique, à l'excellent ouvrage de M. de Gérando sur cette matière. Nous y avons puisé de précieux docu

ments.

BIENS ECCLÉSIASTIQUES. — On appelait ainsi des biens perçus par l'Eglise dans le triple but de subvenir aux frais du culte, à l'entretien de ses ministres, et au soulagement des pauvres et des malades. Depuis la révolution de 1789, il n'y a plus, dans ce sens, de biens ecclésiastiques en France. L'État subvient aux frais du culte et à l'entretien de ses ministres par le payement annuel d'une pension spéciale. Les pauvres et les malades sont de même directement à la charge de l'État. Quant aux biens et aux revenus que l'Eglise peut encore posséder en France, leur destination est laissée au libre emploi des fabriques ou autres conseils administratifs des divers établissements ecclésiastiques.

Jésus-Christ, en recommandant aux apôtres la désappropriation, leur prescrit en même temps de venir au secours des pauvres et des malades. Ces deux ordres semblent contradictoires; car, pour donner, il faut avoir. Cepen

dant, il n'est point impossible de les concilier; pour cela, il ne s'agit que de constituer l'usage des biens de la terre, de telle sorte qu'ils n'appartiennent à personne en particulier, et qu'ils servent à la subsistance de tous.

L'Eglise n'ayant pu songer à fonder une pareille constitution des biens dans la société générale, chercha, du moins, à l'établir dans son propre sein de là les biens ecclésiastiques.

L'Eglise, autorisée par les lois de l'empire romain (*) à faire des acquisitions, s'était successivement composé un patrimoine spécial par six moyens differents: 1° par la cession des biens appartenant à ceux qui entraient dans les fonctions ecclésiastiques; 2o par les aumônes ou dons manuels; 3° par les legs et donations; 4° par les dîmes; 5° par l'emploi d'une certaine partie des aumônes et des dîmes à l'acquisition de biens-fonds; 6° par le défrichement et l'appropriation des terres incultes auxquelles travaillaient les ordres monastiques (**).

La constitution des biens ecclésiastiques était telle que nul des membres

(*) Code Théodosien, De Episcopis et Ecclesiis, liv. 2, 4, 9, 20.

(**) Nous ne comptons pas, et pour cause, au nombre des sources des biens ecclésias

tiques: 1o le prix des indulgences et des dispenses, car elles rentrent dans la classe des aumônes; on rachetait par une bonne action un devoir qu'on n'avait pas accompli

ou dont on se faisait affranchir; 2° les amendes ou frais de judicature, car elles remplaçaient les dépens de l'exercice de la juridiction canonique; 3° les portions d'héridité qu'à une certaine époque tout chrétien mourant devait laisser à l'Eglise ; car, elles tenaient encore lieu des dépens auxquels l'Église se livrait pour faire tester les peres de famille et veiller à l'exécution de leurs dernières volontés ; 4° les redevances en apparence arbitraires, qu'on payait à certains fieux saints, car elles representaient tantôt des legs, tantôt des restes d'anciennes concessious; 5° les gains des trois premières nuits des noces, car ces droits, réellement existants et dont nous expliquerons ailleurs la cause sainte et pure, n'étaient que le prix d'une certaine dispense.

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