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On en trouve la preuve dans le roman
de la Rose et dans l'ouvrage de Ra-
belais, où l'on rencontre de si fréquen-
tes allusions aux usages anciens. Ce-monnaie dont ils étaient l'image.
pendant l'on est forcé d'avouer qu'il y
a eu des besants réels, et d'une cer-
taine valeur, puisque, dans un texte
que Leblanc rapporte lui-même, on
trouve des sommes stipulées à la fois
en besants et en oboles d'or.

leurs armes, comme un souvenir de
leurs lointains voyages, ces simula-
cres qui conservèrent le nom de la

Nous devons, avant de terminer cet article, rappeler l'usage où étaient les rois de France de présenter treize besants à l'offrande le jour de leur sacre. Cet usage se trouve consigné dans le livre qui contient l'indication des cérémonies, intitulé: Coronatio et consecratio regum Franciæ. Rex, y est-il dit, debet offerre panem unum, vinum in urceo argenteo, tredecim bysantios aureos, et regina similiter. Sous le règne de Henri II, on fit, pour se conformer à l'ancien usage, frapper treize pièces qui reçurent le nom de bysantines. Cet usage s'est continué jusqu'à nos jours.

BESANT, terme de blason, par lequel on désignait une figure circulaire, toujours en argent ou en or, qui se plaçait dans les diverses parties de l'écu. Les besants étaient nécessairement en métal; en effet, ils prenaient le nom de tourteaux, lorsqu'ils étaient simplement coloriés. Ces figures s'appelaient besants-tourteaux lorsqu'elles étaient mi-parties coloriées et miparties metalliques. Les besants des armoiries rappellent évidemment les pièces de monnaie d'origine orientale nommées besants. En effet, un grand nombre de ces monnaies trouvées en France sont percées, dans leur partie supérieure, d'un trou destiné à recevoir un cordon. Il paraît que les croisés se faisaient une gloire de les porter pour rappeler leur voyage d'outremer. On attribuait même certaines vertus à ces espèces de reliques qui avaient vu les lieux saints. Un peu plus tard, une autre superstition du même genre fit porter, de la même manière, les gros tournois de saint Louis. Il n'est pas étonnant, d'après cela, que les nobles aient placé sur

BESARD (Jean-Baptiste), médecin, né à Besançon, vers 1576, a publié plusieurs ouvrages, dont le plus connu a pour titre: Antrum philosophicum, in quo pleraque physica quæ ad vulgariores humani corporis affectus attinent, sine multo verborum apparatu, etc....Augsbourg, Francker, 1617, in-4°. C'est un livre rare et curieux. On attribue encore à Besard quelques volumes du Mercurius GalloBelgicus; notamment le cinquième, qui a été publié à Cologne, en 1604, in-8°, et qui porte son nom.

BESIERS (Michel), chanoine du Saint-Sépulcre à Caen, naquit à SaintMalo et mourut à Caen en 1782. On lui doit plusieurs ouvrages historiques fort intéressants, entre autres, une Chronologie historique des baillis et des gouverneurs de Caen, 1769, in-12, et une Histoire sommaire de la ville de Bayeux, 1773, in-12.

BESLY (Jean), avocat du roi à Fontenay-le-Comte, né en 1572, et mort en 1644, se distingua aux états généraux de 1644 par son opposition à la réception du concile de Trente. Il avait beaucoup étudié les antiquités de notre histoire; et les ouvrages publiés après sa mort par son fils et par Pierre Dupuis, son ami, lui ont mérité la réputation d'historien exact et judicieux. Son Histoire des comtes de Poitou et ducs de Guienne (Paris, 1647, in-fol.), fruit de quarante ans de travail, offre un ensemble de recherches qui doit lui faire pardonner quelques erreurs.

BESNARD (François-Joseph), nédecin, naquit à Buschweiler, en Alsace, le 20 mai 1748. Après avoir fait ses premières études à Haguenau, chez les jésuites, il fut envoyé à Strasbourg, où il étudia la médecine. Aussitôt qu'il eut éte recu docteur, il fut employé, en qualité de premier médecin, auprès de Maximilien, comte palatin. C'est alors qu'il conçut la pensée de renoncer au traitement mercuriel des maladies vė nériennes; en 1783, il vint à Paris, et

soumit à l'Académie des sciences ses idées sur ce sujet. Des malades lui furent confiés sous l'inspection d'un comité choisi parmi les membres de la Société de médecine; mais la révolution vint interrompre ces expériences. Il retourna, en 1790, dans le Palatinat; et, après avoir exercé d'abord à Manheim, il fut ensuite mis à la tête des hôpitaux de Munich. C'est à son zèle et à son influence que la Bavière est redevable des bienfaits de la vaccine. La mort est venue le frapper le 16 juin 1814. On a de lui: 1° Theses ex universa medicina. Strasbourg, 1788, in-4°; 2° Mémoire à consulter, sur la maladie de M. Stainville, maréchal de France, Paris, 1788, in-4°; 3° Organisation sanitaire des hôpitaux militaires du Palatinat (en allemand), Munich, 1801, in-fol.; 4° Avis sérieux et fondé sur l'expérience aux amis de l'humanité, contre l'emploi du mercure dans diverses maladies (en allemand), Munich, 1808, in-8° : une seconde édition a paru en 1811; 5° Exposé analytique de l'organe, de la nature et des effets du virus vénérien (en allemand), Munich, 1811, in-8°.

BESNIER (Pierre), jésuite, né à Tours en 1648, se livra aux études philologiques avec un succès que favorisèrent encore ses longs voyages dans les pays étrangers. Il publia, en 1674, la Réunion des langues, ou l'art de les apprendre toutes par une seule, programme raisonné d'un ouvrage plus considérable qui ne vit point le jour, et dans lequel, prenant le latin pour point commun de comparaison, Besnier se proposait de rechercher la composition étymologique et l'esprit des vingt-quatre principaux idiomes du globe. On lui doit encore un Discours sur la science des étymologies, qui se trouve en tête de l'édition de 1694, du dictionnaire de Ménage. Besnier commence cette sorte de préface par une histoire succincte des études étymologiques chez les différents peu ples, et la termine par un examen analytique du dictionnaire, où les sentiments de l'ami paraissent avoir eu trop d'influence sur les jugements du cri

tique. Ce savant jésuite travailla, conjointement avec les PP. Bouhours et Letellier, à la traduction du Nouveau Testament en français. Il mourut à Constantinople en 1705.

BESME OU BÊME (Dianowitz, surnommé), parce qu'il était Bohémien d'origine, fut élevé dans la maison du duc de Guise. C'est lui qui fut chargé, le jour de la Saint-Barthélemy, de tuer l'amiral de Coligny, et c'est à ce meurtre qu'il doit toute sa célébrité (voyez BARTHÉLEMY, massacres de la Saint-). En 1575, il tomba entre les mains des protestants de la Saintonge, et fut acheté par les habitants de la Rochelle, qui voulaient le faire écarteler sur la place publique de leur ville. Mais ils changèrent d'avis, et proposèrent son échange contre Montbrun, chef des protestants du Dauphiné, qui était aussi tombé au pouvoir des catholiques. Cette proposition ne fut point acceptée, et Montbrun fut mis à mort. Sur ces entrefaites, Besme parvint à corrompre le soldat qui le gardait, et s'enfuit avec lui. Mais le gouverneur de la place se mit à sa poursuite, l'atteignit, et lui passa son épée au travers du corps.

BESOIGNE (Jérôme), docteur de Sorbonne, professeur de philosophie et coadjuteur du principal au college du Plessis, était né à Paris en 1686. Son inscription sur la liste des appelants contre la bulle Unigenitus lui attira de nombreuses persecutions. On a de lui un assez grand nombre d'ouvrages où il a fait preuve de talent et d'érudition; nous citerons seulement son Histoire de l'abbaye de Port-Royal, avec un supplément sur la vie des quatre évéques engagés dans la cause de PortRoyal, 1756, 8 vol. in-12. Besoigne est mort à Paris le 25 janvier 1763.

BESPLAS (Joseph-Marie-Anne Gros de), grand vicaire de Besançon, naquit à Castelnaudary le 13 octobre 1734. Membre de la congrégation de Saint-Sulpice, il se dévoua à assister les criminels dans leurs derniers moments. Vivement touché de l'horreur des cachots où ces malheureux étaient détenus, il ne put retenir les élans de

sa sensibilité dans un sermon qu'il prêcha devant Louis XV. Le roi fut ému, fit combler ces cachots, leur en fit substituer de moins malsains, et c'est de cette époque que date l'établissement de la maison de Force. Besplas mourut à Paris en 1783. Il avait publié plusieurs ouvrages, où l'on remarque du talent et de la méthode.

BESSE (Guillaume), avocat, naquit à Carcassonne au commencement du dix-septième siècle, et y mourut en 1680. Il est auteur d'une histoire de sa ville natale, intitulée: Histoire des comtes de Carcassonne, autrement appelés princes des Goths, ducs de Septimanie et marquis de Gothie, Béziers, 1645, in-4°. Ce livre contient une foule de fables ridicules, qui témoignent du peu de critique de l'auteur; mais on y trouve aussi des faits curieux, des recherches savantes, qui en font un ouvrage véritablement utile.

BESSÉ OU BESSET (Henri de), sieur de la Chapelle-Milon, inspecteur des beaux-arts sous le marquis de Villacerf, a publié les Relations des campagnes de Rocroy et de Fribourg, en 1643 et 1644, Paris, 1673, in-12. Cet ouvrage, qui est justement estimé, a eu plusieurs éditions.

BESSE (Jean de), premier médecin de la reine douairière d'Espagne, né à Peyrusse, dans le Rouergue, est connu par ses Recherches sur la structure des parties, Toulouse, 1702, 2 vol. in-8°, et par ses démêlés avec le médecin Helvétius, père de l'auteur du livre de l'Esprit.

BESSE (Pierre de), docteur de Sorbonne, prédicateur de Louis XIII, naquit à Rosiers en Limousin, au milieu du seizième siècle, et mourut à Paris en 1639. Outre des sermons, qui ont eu beaucoup de succès, et quelques ouvrages ascétiques, on a de lui: Concordantiæ Bibliorum, Paris, 1611, in-fo. BESSIERES (Jean-Baptiste), duc d'Istrie, maréchal d'empire, etc., naquit à Preissac (Lot), en 1768, et entra au service en 1791. Pendant la première campagne d'Italie, où il était capitaine au 22 régiment de chasseurs à cheval, il se distingua dans

plusieurs occasions, mais particulièment au combat de Rovérédò, où, avec six de ses chasseurs, il enleva deux canons à l'ennemi. Cette action d'éclat attira sur lui l'attention du général en chef Bonaparte, qui lui confia le commandement de ses guides. Ce corps, qui fut le premier noyau de la garde impériale, se signala en Egypte devant Saint-Jean d'Acre, puis à la bataille d'Aboukir; et en Italie, pour la seconde fois, à la bataille de Marengo, où Bessières, selon les termes du rapport du chef d'état-major de l'armée, jaloux de donner à la troupe d'élite qu'il commandait l'honneur de la dernière charge, s'élança sur l'ennemi, le fit plier, et détermina sa retraite générale, en portant le trouble et l'effroi dans ses rangs. Bessières fut nommé maréchal d'empire. en 1804, et resta constamment attaché à la garde impériale; c'est dire qu'il assista à toutes nos grandes journées. Les champs de bataille d'Ïéna, d'Eylau, de Friedland, furent témoins, en 1805 et 1806, de ses talents et de son intrépidité. En 1808, le maréchal Bessières reçut le commandement du deuxième corps de l'armée d'Espagne; avec treize mille hommes il battit, à Medina-de-Rio-Secco, Cuesta qui en avait quarante mille, lui prit son artillerie et ses munitions, lui fit six mille prisonniers et lui tua beaucoup de monde. A la bataille de Burgos et au combat de Somma-Sierra, il exécuta les plus brillantes charges de cavalerie. Ce fut à cette époque que Napoléon l'éleva à la dignité de duc d'Istrie. Pendant la campagne d'Allemagne, en 1809, à la tête de la cavalerie de la garde et d'une réserve des troupes de la même arme, le duc d'Istrie contribua aux avantages obtenus devant Landshut, poursuivit les cinquième et sixième corps autrichiens sur l'Inn, seconda puissamment Masséna dans l'affaire d'Ebersberg. A la bataille d'Essling, il repoussa, par une charge aussi perilleuse que brillante, une attaque de l'archiduc, qui, si elle eût réussi, nous aurait enlevé la victoire. A Wagram, il contribua au gain de la bataille, en

1o Réflexions sur le nouveau système du R. P. Lami, 1697, in-12; 2o Concilia Rothomagensis provinciæ, 1717, in-fol. :

chargeant avec toute la cavalerie de l'armée sur le flanc des colonnes ennemies. Au milieu de cette charge, il fut renversé de cheval par un boulet les soldats le croyant mort, poussèrent un cri, et ne purent retenir leurs larmes et leurs gémissements. A ce spectacle, Napoléon, courant au-devant du maréchal, lui dit : Bessières, voilà un beau boulet; il a fait pleurer ma garde. En 1811, le duc d'Istrie fut envoyé en Espagne, où il seconda, autant qu'il fut en lui, les efforts de Masséna. Pendant la première partie de la campagne de Russie, la garde ne donna presque pas; de sorte que Bessières, qui la commandait, eut peu d'occasions de se distinguer; mais dans la retraite, il donna des preuves multipliées de son habileté, de sa bravoure, de son activité, et se distingua surtout par son humanité et sa bienfaisance héroïques. En 1813, le 1er mai, la veille de la bataille de Lutzen, l'armée et l'empereur perdirent cet illustre guerrier. Il pressait l'attaque du défilé de Rippach, et, selon sa coutume, se portait au plus fort du danger, lorsqu'il fut frappé à la poitrine d'un boulet qui le laissa sans mouvement et sans vie. Bessières était colonel général de la cavalerie de la garde impériale, grandaigle de la Légion d'honneur, grandcroix des ordres du Christ du Portugal, de Saint-Henri de Saxe, de l'Aigle d'or de Wurtemberg, de Saint-Léopold d'Autriche, commandeur de la Couronne de fer, etc.

BESSIN, Bagasinus, ou Bajocensis pagus, pays de la basse Normandie, divisé en trois parties, le Bessin proprement dit, le Bocage et la Campagne de Caen. Le Bessin proprement dit a pour chef-lieu Bayeux. Il était habité, du temps de César, par les Biducasses ou Baiocasses; sous Honorius, il faisait partie de la seconde Lyonnaise. Le Bessin forme aujourd'hui l'arrondissement de Bayeux, dans le Calvados. (Voyez BAYEUX.)

BESSIN (dom Guillaume), savant bénédictin, né à Glos-la-Ferté, diocèse d'Évreux, le 27 mars 1654, mort à Rouen, le 18 octobre 1726, a publié :

BESSON (Alexandre) exerçait la profession de notaire à Lons-le-Saulnier à l'époque de la révolution; il fut nommé, en 1790, administrateur du département du Doubs et député à l'Assemblée législative, où il ne fit rien de remarquable. Nommé ensuite membre de la Convention, il y siégea avec les montagnards, et vota la mort de Louis XVI. En 1793, il contribua à faire rendre un décret tendant à accélérer la vente des biens des émigrés, et l'année suivante il en fit porter un autre sur la vente de leur mobilier. Après le 9 thermidor, il fut envoyé en mission dans les départements de la Gironde, de la Dordogne et de Lot-etGaronne, et parvint à y comprimer, par des mesures énergiques, les efforts des ennemis de la révolution. Il passa ensuite au Conseil des Cinq-Cents, appuya l'affermage des salines, et combattit l'aliénation des forêts nationales. Depuis 1796, il ne fut plus revêtu d'aucune fonction publique; mais, en 1815, il reparut à la fédération du Champ de Mars, en qualité d'électeur du département du Doubs. A la restauration, il fut atteint par la loi rendue contre les votants, et forcé de chercher un asile à l'étranger.

BESSON (Jacques) était professeur de mathématiques à Orléans, en 1569. Il a publié sur les sciences quelques ouvrages qui ont eu du succès à l'époque où ils parurent; son Theatrum instrumentorum et machinarum Lyon, 1578, in-fol., a été plusieurs fois réimprimé, et l'on en a fait des traductions en français, en allemand et en italien. Besson était né à Grenoble; on ignore la date de sa naissance et celle de sa mort.

BESSON (Joseph), missionnaire jésuite, naquit à Carpentras, en 1607, et mourut à Alep, en Syrie, le 17 mars 1691. Le plus curieux de ses écrits est intitulé La Syrie sainte, ou des Missions des pères de la compagnie de Jésus en Syrie, Paris, 1660, in-8°.

BETENCOURT (Pierre-Louis-Joseph de) naquit le 16 juillet 1743, en Artois, d'une famille honorable. Il embrassa l'état ecclésiastique, et il s'y distingua par son mérite, sa piété et sa bienfaisance. Il fut nommé, le 2 août 1816, membre honoraire de l'Académie des inscriptions et belleslettres, et mourut à Paris, en 1829. On a de lui un ouvrage intitulé: Noms féodaux, ou noms de ceux qui ont tenu des fiefs en France, depuis le douzième siècle jusque vers le milieu du dix-huitième, extrait des archives du royaume, Paris, 1826, 2 vol. in-8°.

BÉTHENCOURT ou BETANCOURT, village et seigneurie de Normandie, à six kilomètres nord-est de la ville d'Eu, patrie du fameux Jean de Béthencourt, qui, sous le règne de Charles VI, découvrit les Canaries, dont le roi d'Espagne lui donna ensuite la seigneurie. (Voy. l'article suivant et CANARIES.)

BÉTHENCOURT (Jean, seigneur de), premier conquérant des îles Canaries, naquit en Normandie, vers le milieu du quatorzième siècle. Ayant obtenu de Robert de Braquemont, dont il était le plus proche parent, la cession des droits qui avaient été concédés à ce seigneur, sur les îles Canaries, par Henri III, roi de Castille, il s'attacha quelques aventuriers, entre autres un chevalier nommé Gadifer, s'embarqua à la Rochelle, alla toucher à Cadix, et de là aborda à Lancerota, où il bâtit un fort. Puis il alla visiter Forteventura; mais le manque de vivres l'obligea de revenir sur ses pas. Voyant alors qu'il n'avait pas les moyens nécessaires pour entreprendre quelque chose de considérable, il retourna en Espagne, où Henri III lui procura les secours dont il avait besoin, et lui donna, en outre, avec la seigneurie des Canaries, le droit d'y battre monnaie et d'y percevoir des impôts. Pendant son absence, une révolte avait eu lieu parmi les troupes qu'il avait laissées à Lancerota; mais Gadifer l'avait comprimée par son énergie, et, de plus, avait fait une guerre si heureuse contre

les insulaires, que peu de temps après le retour de Béthencourt, en 1404, le roi de l'île se soumit et fut baptisé avec une grande partie de ses sujets. Dans les deux années qui suivirent, Béthencourt, bien que privé du vaillant Gadifer qui s'était séparé de lui, soumit successivement les îles de Forteventura, de Palma et de Fer; mais il échoua dans sa tentative contre la grande Canarie. Il institua, en 1406, son neveu, Maciot de Béthencourt, gouverneur de ses conquêtes, et revint en France, où il mourut en 1425. La relation des exploits de Béthencourt a été écrite par deux de ses serviteurs, et insérée dans le Recueil de Bergeron. La capitale de Forteventura s'appelle encore aujourd'hui Santa-Maria de Betencuria.

BÉTHISAC (Jean), conseiller et favori de Jean, duc de Berry. Chargé par son maître de lever les impôts dans le Languedoc, il ruina cette malheureuse province; mais en revanche il fit une fortune scandaleuse. Il vivait à Toulouse du fruit de ses rapines, lorsque Charles VI monta sur le trône. Le roi, cédant aux justes réclamations de ses sujets, enleva le gouvernement du Languedoc à son frère, et fit arrêter Bethisac. On lui fit son procès : l'influence du duc de Berry allait le sauver; mais on lui tendit un piége qui le perdit. Sous prétexte de le soustraire à la justice séculière, on l'engagea à s'avouer coupable de quelque crime qui le rendit justiciable de l'Eglise. Béthisac se déclara, en conséquence, hérétique et sodomite, et nia l'immortalité de l'âme. Il fut alors traduit devant l'évêque de Béziers qui le fit condamner par l'inquisition à être brûlé vif. La sentence fut exécutée, en novembre 1389, malgré les retractations et les protestations de Béthisac.

BETHISY, bourg du Valois, à neuf kilomètres sud-ouest de Compiègne, département de l'Oise. Le roi Robert y fit bâtir un château où fut célébrée, en 1137, la cérémonie du mariage de Louis VII avec Eléonore de Guyenne, et d'où Philippe-Auguste data plu

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