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mains. Ils se succèdent aujourd'hui sans interruption pendant les trois premiers mois de l'année. C'est sur la saison dansante que les mères fondent l'espoir de l'établissement de leurs filles. Malheureusement, les cavaliers désertent souvent la salle de danse pour la bouillotte, et compromettent ainsi l'antique réputation de galanterie que nous ont transmise nos pères. Quant aux bals publics, ils se recrutent principalement dans la population flottante, toujours immense à l'époque de l'hiver. L'orchestre des concerts abandonne alors la symphonie pour le quadrille, et Musard règne dans ces nuits de folie par la verve entraînante de ses compositions. Quand vient l'été, les bals champêtres, parmi lesquels se distinguent ceux de SaintCloud et de Sceaux, rapprochent un moment l'opulente aristocratie et la folâtre population du village. Ne terminons pas cet article sans dire que, de nos jours, le bal est devenu l'auxiliaire de la charité, et que, malgré ce que peut avoir d'étrange une pareille association d'idées, bien des misères sont soulagées, plus d'une noble cause est soutenue au prix d'une contredanse, d'une valse ou d'un galop.

BALADINS. Ce mot vient de ballare, danser; et, en effet, autrefois on appelait baladin tout ce qui figurait dans les bals et les ballets. Plus tard, ce nom fut donné aux personnages facétieux de la comédie, comme Polichinelle dans l'intermède du Malade imaginaire, personnage remplacé depuis par le niais du mélodrame. Aujourd'hui le mot baladin se prend en mauvaise part, et est appliqué aux farceurs de places publiques et aux plastrons de société; de fait, baladins et bateleurs sont aujourd'hui synonymes. Aussi chacun s'efforce-t-il de rejeter ce nom; tel baladin s'intitule artiste dramatique, prestidigitateur; d'autres s'appellent physiciens, c'està-dire, comme l'a dit un homme d'esprit : « collègue de MM. Haüy et Biot, exerçant la même profession que feu M. Newton. »

BALAFRÉ. (Voyez GUISE [Henride]).

BALANCRE, sergent de grenadiers au 6 bataillon du Doubs, se signala dans un combat sur les hauteurs d'Aversdorff (9 décembre 1793). Atteint de trois coups de sabre à la tête, il se défendit contre trois dragons autrichiens, tua l'un, blessa les deux autres, et se retira en criant: Vive la liberté!

BALANDRAN ou BALANDRAS.-Cet ancien mot du style familier désignait un manteau de campagne double depuis les épaules jusque sur le devant. On passait ses bras entre les deux étoffes par une ouverture faite exprès. L'usage de ce manteau remonte au treizieme siècle. On trouve, en 1226, dans la règle de Saint-Benoit, qu'il est défendu aux religieux de porter des habits de laïques, comme des balandrans, etc. La Fontaine, dans la fable de Borée et du soleil, a dit :

«Sous son balandras fais qu'il зue. »

Saint-Amand a dit aussi :

«O nuit, couvre tes feux de ton noir balandran. »

BALARUC, bourg du Languedoc, département de l'Hérault, à seize kilomètres sud-ouest de Montpellier. Ses eaux minérales sont fort renommées.

BALAY, terre de Franche-Comté, près d'Orgelet, erigée en marquisat en 1712. On réunit, pour composer ce marquisat, les terres de Marigna, la Boissière et la Comée.

BALBATRE (Claude-L.), organiste, né à Dijon, le 8 décembre 1729, mort a Paris, le 9 avril 1799, fut l'élève et l'ami de Rameau; après avoir étudié la science musicale et y avoir fait de très-grands progrès, Balbâtre se fit connaître au concert spirituel de 1755, et obtint, en 1777, l'orgue de St-Roch, puis celui de Notre-Dame, les deux meilleurs de Paris, par la protection de Monsieur (Louis XVIII), qui avait apprécié, à Dijon, les talents de cet habile artiste. Les noëls qu'il exécutait attiraient un si grand concours aux églises, que l'archevêque de Paris fut obligé de lui défendre de toucher de l'orgue aux grandes fêtes. Pendant la révolution,

Balbâtre exécuta souvent ses variations sur la bataille de Fleurus et la Marseillaise, et excita toujours l'enthou siasme de ses concitoyens. Il substitua le forté-piano au clavecin, et opéra ainsi une révolution dans cette partie de l'art musical. Il composa, pour le piano, plusieurs œuvres fort estimées.

BALBIGNY, Balbiniacum, village du Forest, dép. de la Loire, à huit kilomètres nord-nord-ouest de Feurs. On y trouve un monument en pierre qu'on regarde comme le tombeau de Balbinus, l'un des lieutenants de César.

BALDERIC OU BAUDRY, évêque de Dol, naquit vers le milieu du onzième siècle, à Meun-sur-Loir. Après avoir fait de brillantes études à Angers, dont l'école était alors célèbre, il embrassa la vie monastique à l'abbaye de Bourgueil, en Anjou, dont il devint abbé en 1079. Vingt-huit ans après, en 1107, il fut nommé à l'évêché de Dol, et reçut de Pascal II le pallium. Il mourut le 7 janvier 1130, dans une terre dépendant de son évêché, et où il s'était retiré depuis quelques années. Il avait fait en Angleterre un voyage dont il a laissé une relation; était allé plusieurs fois à Rome, et avait assisté à tous les conciles qui eurent lieu de son temps. Baudry occupe un rang distingué parmi les écrivains du onzième et du douzième siècle. Il nous reste de lui un assez grand nombre d'ouvrages; nous allons citer les principaux :

I. Historia Hierosolymitanæ libri quatuor. C'est une histoire de la première croisade, depuis 1095 jusqu'à 1099. Le fond en est pris de Theudebode, dont l'ouvrage fait partie des historiens de France publiés par Duchesne. Baudry retoucha cette chronique, y ajouta les faits qu'il avait appris des témoins oculaires, et la fit revoir par Pierre, abbé de Maillesais, son ami, qui avait été de l'expédition. C'est le plus considérable et le plus estimé de ses ouvrages. On le trouve dans le recueil de Bongars. II. Vita Roberti de Arbrissello. Baudry avait été l'ami de Robert d'Arbrissel; sa biographie, qui porte le ca

chet de la véracité, est un précieux monument pour l'histoire du onzième siècle. Elle a été publiée à la Flèche en 1641, et se trouve à la date du 25 février, dans le recueil de Bollandus. III. Baudry s'était aussi exercé à la poésie; entre autres poemes qu'il avait composés, il nous en reste un, intitulé de Conquæstu Angliæ, qui se trouve à la Bibliothèque royale, parmi les papiers de Duchesne, v. XIX, p. 537; et un autre sur les événements du règne de Philippe Ier, qui a été publié parmi les historiens de France du même savant.

On attribue encore à l'abbé de Bourgueil deux ouvrages ayant pour titres : Acta S. Valeriani, et Vita S. Hugonis Rotomagensis. Le premier a été inséré par F. du Bosquet dans son histoire ecclésiastique de France, et le second fait partie de la Neustria pia d'Arthur de Monstier. Enfin, D. Bouquet a publié, dans ses historiens de France, une lettre curieuse, adressée par Baudry aux moines de Fécamp, sur les moeurs des bas Bretons, et sur l'état des monastères d'Angleterre et de Normandie.

BALDERIC, surnommé le Rouge, fils d'Albert, seigneur de Sachonville, en Artois, fut évêque de Noyon et de Tournay, et mourut en 1112. On ignore

la date de sa naissance. Il nous reste de lui une Chronique de Cambray et d'Arras, qui commence à Clovis et va jusqu'en 1112. C'est un ouvrage curieux et plein de recherches savantes. Il a été publié en 1615, par les soins de George Colvener, professeur de théologie à Douay. Colvener, dans sa préface, cite, sous le titre de Chronique de Morinie, un autre ouvrage de Balderic, qui n'est pas parvenu jusqu'à nous.

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BALE (traités de). - La Prusse et l'Autriche avaient trop présumé de leurs forces, lorsqu'en 1792 elles entreprirent de refouler le torrent révolutionnaire; les batailles de Valmy et de Jemmapes, l'invasion de la Belgique, et la prise de Mayence, leur en fournirent la preuve évidente. Il fallut que le reste de l'Europe vint à leur

secours, et 1793 vit se former la fameuse coalition dont W. Pitt fut l'âme, et dans laquelle figurèrent l'Angleterre, l'Autriche, la Prusse, les Etats de l'Empire, la Hollande, l'Espagne, la Sardaigne, qui avait déjà perdu Nice et la Savoie, le Portugal, Naples, la Toscane, le pape, la Russie, toute l'Europe monarchique enfin.

Des avantages marqués, tels que la victoire de Nervinde, la reprise des Pays-Bas, la bataille de Famars, la prise de Valenciennes, la reprise de Mayence, et l'invasion de l'Alsace, ayant mis la république à deux doigts de sa perte, le comité de salut public-se chargea d'organiser plus vigoureusement la résistance. Alors les victoires de Hondtschoote, de Tournai, et surtout de Fleurus, la retraite des alliés en Allemagne, la conquête de la Hollande, le passage des Pyrénées, assurèrent le triomphe de la révolution contre l'ancien régime. La Prusse et l'Espagne se séparèrent de la coalition, et les conditions de la paix furent arrêtées à Bâle, en Suisse, le 5 avril 1795, avec la Prusse, et le 22 juillet de la même année avec l'Espagne.

Conditions entre la France et la Prusse 1o La république française entre en possession des provinces prussiennes de la rive gauche du Rhin, jusqu'à la conclusion d'un arrangement à prendre à la paix avec l'Empire; 2° la France accepte la médiation de la Prusse pour l'accession des autres États de l'Empire; 3° aucun passage ne sera donné aux ennemis sur le territoire prussien.

Conditions entre la France et l'Espagne 1o Restitution de toutes les conquêtes opérées par l'armée républicaine en Espagne; 2° en retour, cession par l'Espagne de sa portion de l'ile Saint-Domingue.

Avec la Prusse, le nord de l'Allemagne se détacha de la coalition. La Saxe et le Hanovre donnèrent leur adhésion au traité de Bâle, et HesseCassel entra en arrangement le 28 août 1795. Déjà le 3 février la Convention avait accordé la paix au grand-duc de Toscane.

Ainsi fut brisée par le patriotisme français la première grande coalition; mais l'Angleterre n'en continua pas moins la guerre et ses intrigues contre nous.

Les négociateurs aux traités de Bâle furent pour la Prusse, le baron de Hardenberg; pour l'Espagne, le duc d'Alcudia, depuis prince de la Paix; et pour la France, le citoyen Barthélemy, qui eut ainsi la gloire de faire reconnaître la république.

BALEARES (îles). [Baleares insulæ, ou Balearides], archipel de la Méditerranée, entre la France et l'Algérie, situé à l'est de l'Espagne, et appartenant à cette puissance. Cet archipel se compose des îles Maiorque, Minorque, Ivica, Formentara, Cabrera et l'îlot du Roi, où nous avons aujourd'hui un établissement. Le chef-lieu de cet archipel est Palma, dans l'île de Maiorque; cependant le port le plus important, sous le rapport militaire, par la bonté de son mouillage, par sa position entre la côte d'Afrique et les côtes de France, est Port-Mahion. Cet archipel a été possédé par la France au temps de Charlemagne, qui l'enleva aux Sarrasins, avec les Marches d'Espagne. Les Maures et les Pisans se disputèrent ces îles, mais les premiers les conservèrent jusqu'en 1230. Jacques d'Aragon les en châssa à cette époque; peu après les Baléares formèrent un royaume particulier qui, en 1344, fut réuni par Alphonse à l'Aragon. Depuis cette époque, elles ont appartenu à l'Espagne.

L'importance de leur position dans la Méditerranée a décidé souvent la France ou l'Angleterre à en faire la conquête. En effet, en 1702, les Anglais s'emparèrent de Port-Mahon, et, pendant plusieurs années, ils y élevèrent des fortifications redoutables; mais Louis XIV leur fit enlelever en 1714, par le maréchal d'Asfeld, cette place, qui fut rendue à l'Espagne, à la fin de la guerre de la succession. La puissance maritime de la France était, à cette époque, bien plus grande sur la Manche et la mer du Nord, où se rencontraient les flottes

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anglaises et hollandaises, que sur la Méditerranée, où nulle puissance de l'Europe n'entretenait alors de forces maritimes bien considérables. Sous le règne de Louis XV, les choses changèrent l'acquisition de la Corse, le pacte de famille (1761), qui unissait étroitement les trois maisons de Bourbon de France, d'Espagne et de Naples, nos désastres dans les Indes et en Amérique, semblaient indiquer à la France une politique nouvelle; c'était de concentrer sa puissance maritime sur la Méditerranée, de fonder des établissements militaires en Algérie et aux îles Baléares. Déjà sous Louis XIV, la politique française semblait s'être dirigée sur ce point: s'emparer de l'Algérie, des Baléares, régner dans la Méditerranée, être maître de l'Égypte, et par suite du commerce de l'Inde. Louis XIV demanda à Leibnitz son avis sur les moyens de faire la conquête de l'Égypte, et Leibnitz composa un mémoire (*) en réponse aux demandes du grand roi (voyez ÉGYPTE). Louis XIV donna un plus grand développement aux établissements du bastion de France et de la Calle sur la côte d'Alger. Il semble que Jes Anglais devinèrent les conséquences de ces projets, car nous avons déjà vu qu'en 1702 ils avaient occupé Port-Mahon, et postérieurement ils s'emparèrent aussi de Gibraltar. Louis XIV leur enleva, il est vrai, la capitale de Minorque, mais ils conservèrent Gibraltar à la paix d'Utrecht. Dès lors la clef de la Méditerranée leur appartenant, le rôle de la France dans la Méditerranée devint de plus en plus humble, jusqu'à la prise de Port-Mahon, en 1756, par le duc de Richelieu. L'incapacité, la faiblesse ou la trahison des ministres de Louis XV firent abandonner huit ans après cette importante conquête. Néanmoins, car il semble que la Providence nous trace notre conduite, et nous pousse fatalement dans cette route, la Corse nous fut cédée par les Génois. En 1782, le duc de Crillon s'empara de

(*) Ce mémoire a été publié récemment.

toute l'ile de Minorque et de PortMahon; mais l'Europe entière exigea la restitution de cette conquête; en effet, la France, une fois maîtresse de la Corse et des Baléares, appuyée sur l'Espagne et sur l'Italie, ses alliées, quelle puissance eût été capable de lui disputer l'empire de la Méditerranée, alors qu'elle venait d'écraser la marine anglaise dans la guerre d'Amérique? Pendant la révolution, cette politique ne fut comprise que par Bonaparte: la conquête de Malte, de l'Égypte et de la Syrie, indiqua nettement les projets de la France sur la Méditerranée. Mais tout changea de face après la défaite d'Aboukir et le siége de Saint-Jean d'Acre. La perte de l'Égypte, la destruction de notre marine, la prise de Malte par les Anglais, changèrent la face des choses. Les traités de 1814 et de 1815 laissèrent la Méditerranée à l'Angleterre. Gibraltar, Malte, les îles Ioniennes lui furent cédées notre rôle, à nous Français, était entièrement nul, lorsque la prise d'Alger en 1830, et la conquête de l'Algérie tout entière depuis cette époque, vinrent modifier l'état des choses et replacer la France dans des conditions meilleures. La France, par sa position géographique sur la Méditerranée, par la possession de l'Algérie, et par ses alliances naturelles avec l'Espagne, l'Italie, la Grèce, la Turquie et l'Égypte, c'est-à-dire avec toutes les puissances maritimes de la Méditerrannée, a le droit de dire que la Méditerranée est, suivant la prédiction de Napoléon à Sainte-Hélène, devenue un lac français, et c'est pour elle un devoir d'obtenir les conséquences de cette position, dans un réseau de points stratégiques. Il nous semble que lorsque l'Angleterre et la Russie accomplissent depuis vingt-cinq ans une suite de conquêtes en Asie, en Afrique, en Amérique, et dans l'Océan, lorsqu'elles enveloppent le monde entier, la France a bien le droit de poser les bases véritables de sa puissance sur la Méditerranée. Elle doit donc conserver l'Algérie, briser le honteux traité de la Tafna, vouer à l'infamie

les traîtres, les lâches ou les sots qui veulent l'abandon de nos possessions africaines; défendre la révolution espagnole, et s'établir aux Baléares; défendre l'Italie contre l'Autriche, et s'établir en Sardaigne; défendre Constantinople contre la Russie, et l'Égypte contre l'Angleterre, et obtenir soit par des négociations, soit par la force des armes, Malte et les îles Ioniennes. Dans cette guerre européenne qui se prépare pour décider à qui restera l'empire de la Méditerranée, qu'elle se rassure, elle aura pour elle son passé, son droit, et tous les peuples intéressés à son triomphe, au triomphe de la liberté et de la civilisation.

Nous terminerons cet article par l'histoire de notre établissement à l'îlot du Roi, situé près de l'entrée du Port-Mahon, dans l'ile de Minorque. En 1827, Ferdinand VII avait cédé cet îlot aux États-Unis pour y établir un hôpital destiné aux marins de l'Union. Le prix du loyer était de 15 piastres par an. En 1830, le gouvernement des États-Unis n'ayant plus besoin de ces bâtiments, céda le privilége à la France aux mêmes conditions. Cet arrangement ayant été tacitement approuvé par le roi d'Espagne, le bâtiment continua de servir d'hôpital pour les marins français. En 1837, il fut loué au gouvernement français par l'Espagne. La durée du bail devait être de deux ans, avec cette clause qu'on pourrait le renouveler ou non, suivant les intérêts de l'Espagne. En 1839 le bail a été en effet renouvelé, moyennant un loyer annuel de 300 réaux (75 francs). Dès l'année 1837, la France avait obtenu de l'Espagne l'autorisation d'y établir un dépôt de charbon de terre pour le service des bateaux à vapeur entre Toulon et Alger.

Cet établissement temporaire, formé par la France dans un flot enclavé au milieu du port Mahon, et dominé de toutes parts de manière à ne pouvoir jamais avoir d'importance militaire, a cependant excité la jalousie de l'Angleterre, qui voit déjà dans un hôpital

français, sur un rocher nu et sans défense, un commencement d'établissement destiné à neutraliser un jour Malte et Corfou et à renverser ses projets ambitieux sur l'isthme de Suez et sur l'Égypte. Bien qu'elle dût être rassurée sur les intentions pacifiques du gouvernement français, dont les vues n'ont rien de commun avec les idées que nous avons émises plus haut, elle a vivement réclamé contre cette prétendue usurpation. Les dispositions favorables dans lesquelles M. Thiers paraît être pour les intérêts de la GrandeBretagne nous feront sans doute abandonner cette position, devenue si nécessaire pour assurer nos relations avec l'Algérie, dont l'Angleterre désire également obtenir l'abandon, mais la juste colère de la France empêchera tout ministère de lui céder sur ce point.

BALECHOU (Jean-Jacques), graveur, naquit à Arles en 1715, et se forma à l'école de Bernard Lépicié. S'étant promptement distingué dans son art, il fut chargé de graver le portrait_en pied d'Auguste, roi de Pologne, destiné à être mis à la tête de la collection de la galerie de Dresde. Ce portrait est son chef-d'œuvre. Accusé d'avoir vendu à son profit quelques-unes des premières épreuves, et n'ayant pu se justifier, il fut chassé de l'Académie de peinture. Il se retira alors à Avignon, où il continua de se livrer à son art. Il y grava, d'après Vernet, les Baigneuses, le Calme et la Tempête, qui obtinrent un grand succès. Il mourut à Avignon, le 18 août 1765. Bien que ce graveur ait eu réellement du talent, surtout comme buriniste, peut lui reprocher d'avoir trop sacrifié à l'effet.

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BALEINE (pêche de la).- La pêche de la baleine, connue des anciens, est en Europe antérieure au neuvième siècle de notre ère. Elle est, de toutes celles qui se font dans l'Océan et la Méditerranée, la plus difficile et la plus périlleuse ; mais elle est aussi une des plus productives, en ce qu'on extrait de cet animal des produits fort recherchés dans le commerce. La chair

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