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de Montrevel. Né en 1636, il embrassa de bonne heure l'état militaire, et conquit chacun de ses grades par une action d'éclat. Il se distingua au siége de Lille, fut l'un des premiers qui traversèrent le Rhin en 1672; enfin sa belle conduite à Senef, à Namur, à Luxembourg, à Cassel, à Fleurus, lui mérita le bâton de maréchal, que Louis XIV lui donna en 1703. Il fut alors nommé gouverneur du Languedoc, et chargé de faire la guerre aux Camisards, qu'il combattit sans pouvoir les vaincre. Cet officier, qui avait montré tant de bravoure sur les champs de bataille, mourut de frayeur le 11 octobre 1716. Dînant chez le duc de Biron, il renversa une salière, et s'écria qu'il était mort. La fièvre en effet le prit, et,quatre jours après, il avait réellement cessé de vivre. Le duc de Saint-Simon, son ennemi, a écrit sur lui des choses très-piquantes, mais sans doute exagérées il était d'une ignorance incroyable, suivant le caustique écrivain, et hors d'état de distinguer sa main droite de sa main gauche. La dernière branche de cette famille est celle des marquis de Saint-Martin.

La maison de la Baume a fini dans la personne de François-Antoine Melchior de la Baume, maréchal de camp, député de la noblesse de Mâcon aux états généraux de 1789, et l'un des premiers membres de la noblesse qui se réunirent au tiers état. Il fut décapité le 7 juillet 1794.

BAUME SAINT-AMOUR (Philippe de la). Voyez YENNES (marquis d').

BAUMES, médecin, né à Nîmes, mourut à Montpellier en 1818, âgé d'environ soixante-trois ans. Après avoir exercé la médecine à Nîmes, avec un certain éclat, il fut nommé professeur à l'école de médecine de Montpellier, et jouit dans cette ville, pendant les vingt dernières années de sa vie, d'une grande réputation. Vif et spirituel, mais d'un caractère irascible, il se fit des ennemis de tous ses collègues, et se brouilla même avec Chaptal, qui, après avoir été, comme lui, professeur à la faculté de Montpellier, fut, pendant son ministère, le

protecteur de cette école célèbre. Baumes a publié un grand nombre d'ouvrages, dont quelques-uns sont justement estimés, et ont contribué à sa réputation.

BAUSSET (Louis-François de), naquit à Pondichéry, en 1748. Sacré évêque d'Alais, en 1784, il fut envoyé par les états du Languedoc aux deux assemblées des notables de 1787 et de 1788; mais il ne fit point partie des états généraux. Il adhéra, en 1791, à la protestation des évêques français contre la constitution civile du clergé. Peu de temps après, il émigra, puis revint à Paris, en 1792; mais il ne tarda pas à y être incarcéré. Rendu à la liberté, après le 9 thermidor, il se retira à la campagne, et y consacra tous ses moments à la culture des lettres. En 1806, il obtint un des canonicats du chapitre de Saint-Denis. Ce fut pendant les loisirs que lui laissaient ces fonctions, qu'ayant entre ses mains tous les manuscrits de Fénelon, il entreprit d'écrire l'histoire de ce vertueux prélat. Cet ouvrage, qui parut en 1808 et 1809, 3 vol. in-8°, obtint un éclatant succès, et fut désigné, en 1810, comme méritant le deuxième prix décennal. Encouragé par ce succès, Bausset composa, sur le même plan, l'Histoire de Bossuet, 4 vol. in-8°, 1814, qui ne reçut pas un accueil aussi favorable que l'histoire de l'archevêque de Cambrai. Néanmoins ces deux productions ont assuré à leur auteur un rang distingué parmi les écrivains de notre temps. Il avait été nommé membre du conseil de l'Université, lors de l'organisation de ce corps, en 1808. Le roi l'éleva, en 1815, à la présidence de ce conseil, mais il perdit ce titre pendant les cent jours. Après la seconde restauration, il entra à la chambre des pairs, et en 1816 il fut admis par ordonnance à l'Académie française. En 1817, il obtint le chapeau de cardinal, et devint ensuite successivement duc, commandeur de l'ordre du Saint-Esprit, et ministre d'État. Il est mort en 1824, à l'âge de 76 ans. Outre les histoires de Fénelon et de Bossuet le cardinal

Bausset a encore publié quelques brochures politiques, et un assez grand nombre de notices biographiques sur des prélats français.

BAUTANGE, seigneurie de Bourgogne, à dix kilomètres nord-est de Tournus, fut érigée en marquisat en

1670.

BAUTRU (Guillaume), comte de Serrant, bel esprit du dix-septième siècle, et l'un des premiers membres de l'Académie française, naquit à Paris, en 1588. Sous le ministère Mazarin, il eut l'inspection de la Gazette, et fut chargé de rédiger, dans celle de Paris, tous les éloges qu'elle adressait au cardinal. Il fut ensuite successivement introducteur des ambassadeurs, ministre plénipotentiaire en Flandre, en Espagne, en Angleterre et en Savoie. I jouit constamment de la faveur de Mazarin et d'Anne d'Autriche, et le dut moins à un mérite réel qu'à l'adresse de sa conduite, aux agréments de son esprit, et surtout à ses complaisances et à son dévouement pour le premier ministre. Il mourut à Paris, le 7 mai 1665.

BAUTZEN (bataille de), gagnée par les Français sur les Russes et les Prussiens, les 20 et 21 mai 1813. Après la bataille de Lutzen (voyez ce mot), l'empereur continua de prendre l'offensive; il suivit les armées russes et prussiennes qui se retiraient sur Dresde. Elles y entrèrent en effet; mais l'approche de l'armée française les en fit sortir, et elles allèrent prendre position à Bautzen et à Wurschen. Napoléon ne tarda pas à les y atteindre. Le 19 mai, l'armée française était en présence de l'ennemi. Toute cette journée fut employée à reconnaître les positions des alliés. Ceux-ci s'étant retranchés dans la plaine de Bautzen, appuyaient leur gauche à des montagnes couvertes de bois, et perpendiculaires au cours de la Sprée, à peu près à une lieue de Bautzen. Bautzen soutenait leur centre. Cette ville avait été crénelée, retranchée et couverte par des redoutes. La droite de l'ennemi s'appuyait sur des mamelons fortifiés qui défendaient les débouchés

de la Sprée, du côté du village de Nie menschütz: tout son front était couvert par cette rivière. Cependant ce n'était pour lui qu'une première posi tion; il s'en était ménagé une seconde, à une demi-lieue en arrière. La gauche de cette seconde position était appuyée aux mêmes montagnes, la droite et le centre à des mamelons retranchés. Les forces de l'ennemi étaient de cent soixante mille hommes, et les nôtres de cent cinquante mille; mais nous n'avions presque pas de cavalerie. Le gé néral Lauriston, qui avait été détaché de l'armée et dirigé par Hoyerswerda pour tourner les positions de l'ennemi, rencontra, à Weissig, le corps du général prussien York, l'attaqua, le battit, et le força de repasser la Sprée. Le 20, tous les corps de l'armée recurent l'ordre de forcer le passage de cette rivière. A huit heures, l'armée se met en mouvement; la droite, sous les ordres d'Oudinot, marche sur les hauteurs de Doberschou, où s'appuie la gauche de l'ennemi, pour passer la Sprée à Grabschutz; Macdonald est chargé de l'attaque de Bautzen; Marmont doit jeter un pont de chevalets près de Seydau, au-dessous de la ville. En seconde ligne s'avance Mortier avec les réserves et la garde; Bertrand doit passer la Sprée à Niemenschütz enlever cette position et attaquer l'aile droite des alliés. Ney, avec les généraux Lauriston et Régnier, a reçu l'ordre de forcer le passage de la rivière à Klix, de se porter sur Wurtchen, et de là sur Hochkirch. A midi, les Français ont passé la Sprée. Bautzen est enlevée à l'escalade par Macdonald; Mortier a gagné les hauteurs; Bertrand a emporté la position de Niemenschütz; Marmont a attaquécelle de Nieder-Kaïna. Mais le général Kleist qui la défend, et auquel Blücher, qui est passé sur les collines de Kreckwitz, a envoyé de puissants renforts, s'y maintient pendant plusieurs heures; cependant, attaqué en flanc par la division Bonnet, il est obligé de battre en retraite. A sept heures du soir, l'ennemi est rejeté sur sa seconde ligne, et les Français, maîtres des hau

teurs qu'avaient occupées les alliés, ont rendu inutile une partie des travaux élevés par l'ennemi. Blücher seul s'était maintenu à Kreckwitz, et Ney n'avait pas encore forcé le passage de la Sprée à Klix. Ces deux points étaient les seuls qui restassent à conquérir pour la journée du lendemain.

La bataille du 21 (que quelques historiens appellent bataille de Wurschen, parce qu'elle fut livrée non loin de ce village, mais à laquelle d'autres conservent le nom de bataille de Bautzen, parce qu'elle ne fut que la continuation de cette dernière, et parce qu'en outre la plaine où les deux armées en vinrent aux mains appartient autant à Bautzen qu'à Wurschen) commença dès cinq heures du matin. Napoléon avait résolu de frapper le coup décisif sur la droite de l'ennemi; Ney était chargé de cette opération. Mais, pour donner le change aux alliés, et masquer la véritable attaque, Macdonald et Oudinot reçoivent l'ordre d'attaquer la gauche de l'ennemi, et d'entretenir l'action le plus longtemps possible. Soult, qui dirige ces différentes opérations sous les yeux mêmes de l'empereur, doit, pendant ce temps, tenir en échec le centre des alliés, où commande Blücher. Oudinot, suivant ses instructions, attaque, dès la pointe du jour, la gauche de l'ennemi, où commandait le Russe Miloradowitch: il est d'abord repoussé; mais bientôt, renforcé par la division Gérard et par une brigade de cavalerie que lui envoie Macdonald, il reprend l'offensive et occupe assez les Russes pour les empêcher d'aller au secours de la droite, que Ney venait d'attaquer, et qu'il chassait des positions de Malswitz, de Glein et de Prellitz. Ney devait ensuite tourner l'ennemi et se porter sur Hochkirch pour couper la retraite aux alliés; mais il oublia la direction de ce village, et ne put exécuter cette grande manoeuvre. Il était une heure. Napoléon, s'apercevant de la faute de Ney, ordonna à Soult de marcher avec le 4o corps le maréchal attaqua alors les Prussiens, leur enleva Doberschütz

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et Plisskowitz, et foudroya Kreckwitz, où Blücher se croyait inexpugnable. De son côté, Napoléon se mit à la tête de la garde, et bientôt le mamelon de Kreckwitz fut emporté. Blücher se retira sur Burschwitz. Dans le même moment, Marmont s'emparait de Baschut. Cependant le, général en chef Wittgenstein, pour parer à l'attaque que Napoléon dirigeait en personne, avait dégarni sa droite. Ney, profitant de ce mouvement, déborde les alliés et marche sur Wurschen. Wittgenstein dès lors ne pouvant plus tenir, ordonne la retraite. Il était sept heures. Pendant toute la journée, et sur tous les points où l'on en était venu aux mains, on s'était battu de part et d'autre avec un acharnement sans égal. Les alliés laissèrent vingt mille hommes sur le champ de bataille, et les Français douze mille. Si Ney n'avait pas perdu la direction de Hochkirch, toute l'armée prussienne, avec son matériel, et une partie de l'armée russe, tombaient au pouvoir du vainqueur; si, de même qu'à Lutzen, nous n'avions pas manqué de cavalerie, l'ennemi eût été anéanti dans sa retraite. Le lendemain, on se battit encore à Reichembach. Ce fut là que Duroc fut tué. (Voyez DUROC.)

BAUX (les), Baucium, petite ville de Provence, à douze kilometres nordest d'Arles, était autrefois le cheflieu d'une baronnie qui comprenait soixante-dix-neuf villes ou villages appelés terres Baussenques. La baronnie de Baux avait le titre de souveraineté; elle fut confisquée par Louis III d'Anjou, comte de Provence, en 1426, et, réunie alors à cette province, fut érigée en marquisat en 1641, et donnée par Louis XIII, avec la ville de Saint-Remi, à Honoré Grimaldi, prince de Monaco.

BAUX (maison de). - Le plus ancien baron de Baux que l'on connaisse est Guillaume, dit Hugues, qui vivait en 1040 et 1050. Son fils Raymond épousa, en 1110, Stéphanelle, fille de Gilbert, comte de Provence, et en eut quatre fils, dont trois moururent sans postérité.

Le quatrième, Bertrand 1o, devint prince d'Orange, par son mariage avec Tiburge II, héritière de cette principauté, et fut assassiné, en 1181, par ordre de Raymond V, comte de Toulouse.

Guillaume II, son fils, lui succéda en 1182, et obtint en 1214, de l'empereur Frédéric II, le titre de roi d'Arles et de Vienne. Il prit part à la croisade contre les Albigeois, et y périt d'une mort affreuse. Les Avignonais l'ayant surpris dans une embuscade, l'écorchèrent vif, et coupèrent son corps en morceaux, vers l'année 1218. Il s'était placé, par son talent pour la poésie, au rang des troubadours les plus célèbres du treizième siècle. Il ne reste de ses ouvrages que quelques vers insignifiants.

Guillaume III, qui mourut en 1239, laissa quatre fils: Guillaume IV, mort sans postérité; Bertrand Ier, qui passa en Italie, et fut la souche des ducs d'Andrie, de Tarente et d'Ursin; Hugues, grand sénéchal de Sicile; et Raymond II, qui succéda à son frère Guillaume, et mourut vers

1282.

Bertrand II, son fils, vivait en 1314. Il eut pour successeur Raymond III, qui réunit tous les domaines de la mai son de Baux, et se rendit fort puissant. Il eut pour successeur Raymond IV, qui ne laissa, de Jeanne de Genève, son épouse, que deux filles : Marie, qui porta la principauté d'Orange dans la maison de Châlons, et Alix, baronne de Baux, qui, se voyant sans postérité, fit en 1426 un testament par lequel elle désigna pour être ses héritiers ceux de sa maison qui habitaient le royaume de Naples. C'est alors que Louis III, comte de Provence, fit saisir la baronnie de Baux, en vertu du droit d'aubaine, cette baronnie ayant été laissée à des étrangers convaincus de félonie pour avoir combattu contre leur prince.

BAUX (Pierre), l'un des médecins français les plus distingués du dix-huitième siècle, naquit à Nîmes, le 12 août 1679. Il étudia successivement à Montpellier, à Orange, où il fut reçu

docteur, et enfin à Paris, et alla ensuite s'établir à Nîmes, où il se fit bientôt une grande réputation. Il mourut subitement à Saint-Dionisy, le 3 septembre 1732. On a de lui plusieurs ouvrages estimés. Nous citerons entre autres son Traité de la peste, Toulouse, 1722, in-12, et ses deux Factums publiés à l'occasion du procès des médecins contre les chirurgiens.

BAUYN (Bonaventure), docteur de Sorbonne et chancelier de l'Université de Paris, évêque d'Uzès, né à Dijon en 1699, mort á Uzès en 1779. On a de lui un poëme latin sur la Paix, 1714, qui respire le goût le plus pur. BAUZIL. C'est le nom d'une famille de braves. Elle se compose de huit frères, tous officiers en même temps, et tous rivaux de gloire et de bravoure. L'aîné, chef d'escadron au 3 cuirassiers, se distingua particulièment à Dresde, à Leipzig et au MontSaint-Jean.

BAVAY, Bagacum Nerviorum, Baganum, Bacacum Nerviorum, Bacaco Nerviorum, Bavacum, ville du Hainaut, à trente-quatre kilomètres sud-est de Douai (département du Nord). Sous les Romains, Bavay, cheflieu des Nerviens, était d'une haute importance, ainsi que l'attestent les nombreux débris d'antiquités qu'on y voit encore, et les voies romaines qui en partaient pour se rendre à Cologne, à Reims, à Soissons, à Amiens, etc. Ces routes, connues dans le pays sous le nom de chaussées Brunehaut, se réunissent au nombre de sept sur la place de Bavay, où une colonne septangulaire indique leurs différentes directions. Cette colonne n'est point ancienne; elle a été construite dans le dix-septième siècle, sur l'emplacement de la colonne romaine, qui, dit-on, existait encore à cette époque.

Détruite par les barbares dans la grande invasion du cinquième siècle, Bavay ne fut plus dès lors qu'une ville secondaire. Elle fut plusieurs fois prise et brûlée dans le cours du seizième siècle. Enfin, en 1678, elle fut cédée à la France par la paix de Nimègue. En 1709, elle servit de retraite à l'armée

I. II. 15 Liv. (DICT. ENCYCL., ETC.)

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française, après la bataille de Malplaquet. Louis XIV en fit détruire les fortifications.

Deux mille cinq cents Autrichiens parurent, le 17 mai 1792, devant cette ville, défendue par quatre-vingts Français, qui avaient ordre de se replier devant des forces supérieures. L'ennemi leur coupa la retraite, et bientôt quatre pièces de canon furent mises en batterie. La partie était trop inégale. Après une honorable résistance, les Français succombèrent, et les Autrichiens entrèrent dans la ville. Averti de l'occupation de cette place, le maréchal de Luckner s'y rendit aussitôt avec des forces supérieures. Alors les Autrichiens, sans risquer le combat, firent retraite à leur tour, emmenant avec eux deux chariots de blessés. Cette affaire, où un petit nombre de braves résistèrent quelque temps à une masse d'Allemands, qui se replièrent euxmêmes à la vue de forces supérieures, n'avait certes rien que d'honorable; cependant elle inquiéta quelque temps Paris, dans un moment où l'on doutait du patriotisme des généraux, de l'instruction, de la discipline et du courage des soldats.

BAVETTE (colonels à la). — On appelait ainsi, dans l'ancien régime, ces fils de ducs ou de favoris, ces parents de favorites, qui, des le berceau, obtenaient un régiment. Cet abus, plus ridicule que dangereux en fait, mais si insoutenable, comme violation de l'égalité, et comme obstacle à l'avancement des hommes de mérite, fut aboli pendant le ministère du maréchal de Belle-Isle (vers 1757). La restauration avait rétabli cet abus, auquel la révolution de 1830 s'est contentée de donner un caractère légal, au moyen de la loi sur l'avancement.

BAVIÈRE (relations de la France avec la).- La Bavière est aujourd'hui, après l'Autriche, l'État le plus important de l'Allemagne méridionale. Son voisinage de l'Autriche a imprimé à ses relations avec la France un caractère particulier. En effet, depuis leur apparition dans l'histoire, les Bavarois ont presque toujours été ou nos alliés

ou nos sujets. Longtemps avant l'ère chrétienne, les rives du Danube reçurent une colonie gauloise qui y fut conduite par Sigovèse (voyez Tite-Live, V, 34). Plus tard la Bavière dont la partie méridionale avait été, comme la Gaule, soumises par les Romains, fut aussi, comme elle, réunie à l'empire des Francs; sous les fils de Clovis, elle faisait partie de leurs possessions. Depuis lors (554), les rois francs créèrent ou confirmèrent les ducs de Bavière, pris toujours dans la race des Agilolfings. Ces dues étaient leurs tributaires et obéissaient à leurs lois. Les Carlovingiens resserèrent le joug de la Bavière, qui s'était allégé sous les derniers Mérovingiens. Aussi, en 787, Tassillon essaya-t-il de rendre à la Bavière son indépendance; mais, accablé par Charlemagne, il fut relégué dans un cloître, et la Bavière devint une simple province de l'empire carlovingien.

Ce n'est pas ici le lieu d'indiquer quand la Bavière devint un fief de l'empire germanique: lors de la séparation de la France et de l'Allemagne, la Bavière dut naturellement suivre les destinées de ce dernier pays.

A partir de cette époque, c'est en 1107 qu'il est question pour la première fois des relations de la France avec la Bavière. Le duc Welphe II fut alors mis par l'empereur Henri V à la tête de la grande ambassade envoyée par ce prince au pape Pascal II, alors en France, pour traiter avec lui de l'affaire des investitures. Suger, dans la vie de Louis le Gros, fait de Welphe un portrait peu flatteur. Son ambassade n'eut aucun succès, mais elle semble avoir commencé les relations des deux pays. En 1385, Charles VI, roi de France, épousa à Amiens Isabeau de Bavière, fille du duc Étienne l'Agrafe. On sait la funeste influence que cette princesse exerça sur les destinées de notre pays.

C'est seulement au dix-septième siècle que les relations de la France et de la Bavière deviennent importantes. Pendant la guerre de trente ans, Gustave-Adolphe, allié de la France contre

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