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Aujourd'hui le nom de bateleurs s'applique à la classe nombreuse des bouffons, des charlatans, des faiseurs de tours de passe-passe, aux histrions, aux escamoteurs, aux paillasses, gens assez méprisables, et ordinairement très - malheureux.

BATELLIER (N.), directeur de la manufacture d'armes de Meudon, et député à la Convention, où il vota la mort du roi sans appel et sans sursis. Il fut nommé, en l'an III, commissaire du directoire du département de la Marne. Il y mourut peu de temps avant la premiere restauration, dans l'exercice des fonctions de procureur impérial.

BATHILDE.

L'esclavage antique n'avait point disparu à la chute de l'empire romain. Il se perpétua encore pendant plusieurs siècles. Ceux qui étaient esclaves au moment de l'invasion des barbares, restèrent esclaves; et, comme par le passé, ils furent forcés de cultiver les terres, ou de remplir, dans la maison du maître, les fonctions les plus viles et les plus pénibles. Malgré l'esprit du christianisme, qui tendait chaque jour à adoucir le sort des classes opprimées, l'esclavage, dans les premiers temps de la conquête des Francs, subsistait dans toute sa rigueur. Le commerce des hommes se faisait légalement dans toute l'étendue des Gaules, et chaque jour un hideux trafic venait remplir les rangs des esclaves, que les mauvais traitements et la mort avaient éclaircis. Dans la première moitié du septième siècle, les marchands étrangers amenèrent sur les terres conquises par les Francs une jeune esclave d'une grande beauté. Cette femme, qui s'appelait Bathilde, et qui était d'origine saxonne, tomba d'abord aux mains d'Erchinoald, maire du palais. Erchinoald la donna pour femme au roi Clovis II. Bathilde fut mère de trois enfants, qui sont appeles dans l'histoire Clotaire III, Childéric II et Thierry III. Le roi Clovis II mourut à l'âge de vingt-trois ans. Ce fut alors que Bathilde gouverna pour ses jeunes fils. Les Francs se soumirent pendant dix ans à l'administra

tion de cette femme étrangère, qui montra dans tous ses actes une prudence consommée et une grande inodération. Les récits contemporains nous apprennent qu'elle n'usa de sa puissance et de ses richesses que pour accomplir des bonnes œuvres. Elle achetait de son argent d'innombrables esclaves, qu'elle rendait à la liberté, et elle faisait voir ainsi qu'elle n'avait point oublié les misères de son ancienne condition. Les Francs forcèrent enfin Bathilde à remettre le pouvoir dans les mains de ses fils. Ce fut alors, en 665, qu'elle se retira dans le monastère de Chelles, où elle mourut en 680. Après sa mort, l'Église lui tint compte de ses bonnes œuvres, et pour en transmettre le souvenir, elle la canonisa.

BATIE (la), village de la principauté de Dombes, avec titre de comté, à quatorze kilomètres nord-est de Tré

voux.

BATIE-D'ARVILLARDS(la), seigneurie du Dauphiné, à vingt-huit kilomètres nord-est de Grenoble, érigée en marquisat en 1739.

BATON. De toute antiquité, le bâton a été considéré comme le symbole de l'autorité ou de la domination, soit religieuse, soit politique. La crosse de l'évêque, le sceptre des rois, le bâton des maréchaux, et autrefois celui des maîtres d'hôtel, des capitaines des gardes, des exempts, les bâtons de cérémonie des chantres, les verges des huissiers et des bedeaux, les masses des appariteurs, la canne du tambour-major, etc., sont à divers titres les emblèmes d'un pouvoir quelconque, les signes d'une autorité plus ou moins considérable.

La main de justice des rois de France était d'abord un simple bâton. La main de justice n'y fut ajoutée qu'au quatorzième siècle, époque où le roi devint réellement le chef de toute justice en France, et comme tel le maître du royaume.

L'origine du bâton de maréchal remonte à l'époque même de l'institution du maréchalat. Philippe-Auguste remit son bâton au maréchal, comme symbole du commandement

qu'il lui donnait, et de l'obéissance que lui devaient les troupes. Le bâton de maréchal est un cylindre de bois d'environ deux pieds, recouvert de velours bleu, parsemé de fleurs de lis d'or sous les Bourbons, d'abeilles sous l'empire, et d'étoiles depuis 1830. I porte en légende sur l'une des calottes en vermeil qui terminent ses extrémités, cette inscription: Terror belli, decus pacis. Les épaulettes du maréchal de France sont en or; on y voit deux bâtons croisés, en broderie d'or, sur l'écusson, qui est en outre orné de sept étoiles d'argent. Lorsqu'on avait encore des armoiries, le maréchal portait deux bâtons croisés en sautoir passés sous l'écusson. Nous ne savons pas que ce bâton, purement symbolique, ait jamais servi réellement, si ce n'est à la bataille de Fribourg (1644), où Condé jeta le sien dans les retranchements ennemis, et alla le reprendre à la tête du régiment de Conti.

BATONNIER. On appelle ainsi le chef de l'ordre des avocats. En 1341, les avocats et les procureurs avaient formé une confrérie, sous l'invocation de saint Nicolas et de sainte Catherine. Or, la bannière ou bâton de saint Nicolas se portait par déférence chez le doyen des avocats. C'est par suite de cet usage que le titre de bâtonnier a remplacé plus tard celui de doyen, pour désigner l'avocat chargé de faire le tableau de l'ordre, de présenter les jeunes avocats au serment, et d'agir solennellement pour l'ordre entier. La première occasion où il soit parlé du bâtonnier, comme chef des avocats, est l'affaire de 1602, au sujet des honoraires (voyez BARREAU). Le premier bâtonnier dont on connaisse le nom, est Denis Doujat, en 1617. Le bâtonnier était élu chaque année, le 9 mai, par tous les avocats et tous les procureurs réunis. D'après le décret du 14 décembre 1810, il devait être choisi par le procureur général, parmi les membres du conseil de discipline. Suivant l'ordonnance du 20 novembre 1822. les membres du conseil de discipline devaient le choisir entre eux,

à la pluralité des suffrages. L'ordonnance du 27 août 1830 a restitué à tous les avocats inscrits sur le tableau le droit de concourir à l'élection du bâtonnier.

BATTEUX (Charles), né en 1713 au village d'Allaud'hui, près de Vouziers, fit ses études à Reims, où, après être entré dans les ordres, il professa luimême la rhétorique. Une ode latine en l'honneur de la ville où il avait ét initié aux éléments des lettres, fut la première production qui le fit connaître. Elle fut imprimée en 1739. Vers la même époque, Batteux vint à Paris. Il occupa d'abord la chaire d'humanités au collége de Lisieux, puis celle de rhétorique au collége de Navarre, et enfin celle de philosophie grecque et latine au collège de France. Il débuta, en 1746, dans la carrière de la critique littéraire, par un Parallèle de la Henriade et du Lutrin, qui flatta médiocrement l'amour-propre du chantre de Henri IV. La même année, il donna son Traité des beaux-arts réduits à un même principe, écrit plein du goût que l'auteur demande chez l'artiste, en lui proposant pour modèle la nature, pour but l'imitation du beau. L'année suivante parut le Cours de belles-lettres, qui, supérieur pour le fond au Traité des études de Rollin, eut un grand succès non-seulement en France, mais encore à l'étranger. Les règles des différents genres, tant en poésie qu'en prose, y sont exposées avec méthode, et rendues sensibles par des exemples, d'un choix presque toujours heureux, tirés des littératures grecque, latine et française. Batteux publia en 1750 une Traduction d'Horace, qui n'a que le mérite de l'exactitude; c'était du reste le seul auquel il déclarait lui-même avoir visé. De 1754, époque à laquelle il fut admis à l'Académie des inscriptions et belles-lettres, jusqu'à son entrée à l'Académie française, qui eut lieu en 1761, il ne paraît pas avoir donné d'autre publication nouvelle que celle de La morale d'Epicure, tirée de ses propres écrits. Ce petit volume servit à fixer l'opinion sur les principes du philosophe grec. Le traité de la

construction oratoire parut en 1763, et fut plus tard suivi de l'Examen du préjugé de l'inversion, opuscule en réponse aux attaques dirigées par Beauzée contre la doctrine émise dans le premier ouvrage. Accordant aux langues inversives, pour la peinture des sentiments, l'avantage sur celles où la construction est fixe, Batteux explique la marche des premières par un besoin de l'esprit, satisfait, selon lui, chez celles-là seulement, c'est-àdire par la faculté que, grâce aux désinences de la déclinaison, elles possèdent de faire sentir les rapports des mots dans le discours, tout en y conservant l'ordre de filiation des idées. En 1769, il donna son Histoire des causes premières, exposé sommaire des pensées des philosophes sur le principe des êtres, et y ajouta, comme pièces à l'appui, la traduction de trois fragments d'Aristote, Ocellus Lucanus et Timée de Locres. Cette publication, où l'auteur s'élève contre l'abus que l'on fait du principe de l'autorité en matière de philosophie, et rappelle à l'observation directe de la nature, ne contribua pas peu, dit Lemierre, son successeur au fauteuil académique, à faire supprimer après lui la chaire qu'il occupait au collége de France. Il publia, en 1771, avec des traductions et des remarques, Les quatre poétiques d'Aristote, d'Horace, de Vida et de Boileau, et réunit, en 1774, sous le titre de Principes de la littérature, ses traités des beaux-arts, des belles-lettres, et de la construction oratoire. Son Cours d'études à l'usage des élèves de l'école militaire fut composé par ordre du gouvernement, et avec une rapidité qui nuisit autant à la santé de l'auteur qu'au succès de l'ouvrage. L'année de sa mort, c'està-dire en 1780, il fit encore paraître un recueil de Chefs-d'œuvre d'éloquence poétique à l'usage des jeunes orateurs. Une Collection de mémoires sur l'histoire et les mœurs des Chinois, qu'il avait commencée en 1776, fut achevée après lui par de Guignes. Delille a loué dans Charles Batteux le littérateur estimable, l'écrivain élé

gant, l'érudit ingénieux, le grammairien habile, et l'admirateur éclairé de l'antiquité. Ajoutons à cet éloge, qu'il joignait aux qualités de l'homme de lettres celles de l'homme privé et du citoyen.

BATZ (Jean, baron de), né à Goulz, près Tartas, en 1760, était grand sénéchal du duché d'Albret, lorsqu'il fut nommé, par la noblesse de la sénéchaussée de Nérac, député aux états généraux. Il chercha constamment à entraver les opérations du comité des finances, et protesta, en 1791, contre tous les actes de l'Assemblée nationale. Ses liaisons avec Fabre d'Églantine, Chabot, Basire, etc., accusés de spéculations illicites sur les fonds publics, le rendirent suspect, à la fin de 1793, et il fut accusé d'avoir pris part, avec ces députés, à une conspiration dont le but était de dissoudre la Convention nationale; il fut assez heureux pour échapper seul à toutes les poursuites. Mis une seconde fois, en l'an iv, en état d'arrestation, il parvint encore à s'évader du Plessis, où il avait été renfermé. Il se retira alors à l'étranger, et cessa de prendre part aux affaires publiques. A l'époque de la restauration, on lui tint compte de toutes les intrigues auxquelles il s'était mêlé pendant la révolution il obtint, sans avoir jamais été militaire, le grade de maréchal de camp, commanda quelque temps en cette qualité le département du Cantal, et fut mis à la retraite en 1818. Il est mort en 1822, à Chudieu, près Clermont.

BAUCHETON (François), avocat, fut envoyé par la sénéchaussée du Berri aux états généraux, puis député par le département du Cher à la Convention nationale, où, dans le procès de Louis XVI, il vota pour la détention, le bannissement à la paix, l'appel au peuple et le sursis. Entré au conseil des Cinq-Cents, après la session conventionnelle, il cessa ses fonctions législatives au mois de floréal an v, et ne les reprit qu'en 1815, époque où il fut appelé à la chambre des représentants. Durant ce long espace de temps, il

14° Livraison. (Dict. Encycl., ETC.)

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remplit les fonctions de procureur impérial près le tribunal criminel de Bourges, et de premier avocat général à la cour d'appel de cette ville. Dans ces différents emplois, il fit constamment preuve d'une grande modération.

BAUDEAU (Nicolas), né à Amboise, le 25 avril 1730, fut d'abord professeur de théologie dans l'abbaye de Chancelade. Appelé à Paris par l'archevêque, Christophe de Beaumont, il se lia avec les principaux économistes du temps, et surtout avec l'auteur de l'Ami des hommes, père du célèbre Mirabeau. Son ouvrage, le plus important est le journal des Éphémérides du citoyen, dont il a paru soixante-trois volumes in-12, 1765 et années suivantes. Il fut attaqué sur la fin de ses jours d'aliénation mentale, et mourut en 1792, dans un état complet de démence, en Pologne, où il avait suivi M. de Masalski, évêque de Wilna. Ses principaux ouvrages sont : Dictionnaire du commerce de l'encyclopédie méthodique, 3 vol. in-4°, 1783; Mémoires sur l'utilité des histoires particulières des provinces, et sur la manière de les écrire, in-8°, 1758; Principes économiques de Louis XII et du cardinal d'Amboise, de Henri IV et de Sully, sur l'administration des finances, op posés au système des administrateurs modernes, 2 vol. in-8°, 1795.

BAUDELOCQUE (Jean-Louis) naquit en 1746, à Heilly, en Picardie. Après avoir fait sous les yeux de son père, ses premières études, il vint à Paris, et y étudia, sous le célèbre Solayrés, la chirurgie, l'anatomie, et l'art des accouchements. Il fut reçu, en 1776, maître en chirurgie au collège de Paris, devint ensuite chirurgien de l'hôpital de la Charité, et, après y avoir exercé pendant plusieurs années, se voua tout entier à l'art des accouchements. Joignant alors une pratique habituelle à la théorie la plus savante, il fit d'immenses progrès dans cette science, et y acquit une réputation qui ne fit que s'accroître jusqu'à sa mort. Modeste autant que savant, il sut profiter des découvertes que l'art qu'il professait avait faites de son

temps, et les appliqua au soulagement de l'humanité. Le forceps venait d'être inventé, il en fit l'usage le plus heureux bien différent de quelquesuns de ses confrères, qui repoussaient alors tout ce qui attaquait leurs méthodes routinières. Lorsque l'école de santé fut instituée, Baudelocque fut chargé par le gouvernement d'y enseigner l'art des accouchements, et obtint bientôt après les places de chirurgien en chef et d'accoucheur de l'hospice de la Maternité; enfin il fut nommé premier accoucheur de l'impératrice Marie-Louise, fonctions que sa mort prématurée, arrivee en 1810, l'empêcha de remplir. Baudelocque avait une réputation européenne, comme professeur et comme praticien. Presque tous ses ouvrages sont devenus classiques. Il a publié : Principes des accouchements, in-8°, 1775, ouvrage réimprimé aux frais du gouvernement; l'Art des accouchements, 2 vol. in-8°, 1775, avec fig., publié à Paris en 1787, quatrième édition; et un grand nɔmbre de Mémoires, Dissertations, Rapports, sur les maladies des femmes et des enfants.

BAUDELOT DE DAIRVAL (CharlesCésar), né à Paris, le 29 novembre 1648, se fit recevoir avocat au parlement, et y plaida pendant quelque temps avec distinction. Appelé à Dijon par un procès où sa famille était intéressée, il y consacra ses loisirs à parcourir les bibliothèques et à visiter les savants. Ayant trouvé l'occasion d'acheter un petit cabinet de livres, de figures et de médailles, il le fit transporter à Paris, et cette acquisition décida du reste de sa vie, qu'il employa dès lors tout entière à l'étude de l'antiquité. Son voyage à Dijon fut l'occasion du livre qu'il publia en 1686, sous ce titre de l'Utilité des voyages, et de l'avantage que la recherche des antiques procure aux savants. Cet ouvrage eut un grand succès, et fut souvent réimprimé. Il valut à Baudelot la charge de garde du cabinet des médailles d'or et des pierres gravées de Madame, et, en 1705, il le fit admettre à l'Académie des ins

criptions. Baudelot mourut le 27 juin 1722, laissant à ce corps savant sa bibliothèque et ses antiquités. Parmi ces dernières se trouvaient les marbres de Nointel, qui forment aujourd'hui l'un des objets les plus précieux du musée du Louvre, et que Baudelot avait acquis et préservés de la destruction après la mort de Thévenot, entre les mains duquel ils étaient passés au décès du célèbre voyageur qui les avait apportés en France.

BAUDEMONT, ancienne baronnie de Normandie, à douze kilomètres de Gisors. On y voyait autrefois un château, aujourd'hui ruiné, que les ducs de Normandie y avaient fait construire pour défendre le passage de l'Epte.

BAUDEQUIN, petite monnaie de cuivre, qui avait cours en France au treizième siècle, et valait six deniers. La cour des comptes en demanda, en 1308, la suppression. Le nom de cette monnaie venait de ce que l'effigie du roi y était surmontée d'un dais ou baldaquin.

BAUDIER (Michel), Languedocien, historiographe de France sous Louis XIII, l'un des écrivains les plus féconds du dix-septième siècle. Ses ouvrages sont écrits sans ordre et sans gout, mais on y trouve des particularités qu'on chercherait vainement ailleurs. Nous citerons seulement ici son Histoire du cardinal d'Amboise, Paris, 1651, in-8°, et celle du maréchal de Thoiras, 1644, in-fol., 1666, 2 vol. in-12. Baudier mourut vers l'année 1645.

BAUDIN (Nicolas), capitaine de vaisseau et botaniste, né dans l'île de Ré, vers 1750, fut chargé par le Directoire de reconduire le jeune Chinois A-Sam dans sa patrie, et de reconnaître les côtes de la Nouvelle-Hollande. Il avait parcouru la baie des Chiens-Marins, et s'était avancé jusqu'à la région appelée par Cook Nouvelle-Galles méridionale, lorsqu'il fut attaqué d'une maladie qui l'obligea de relâcher à l'Ile-de-France, où il mourut le 16 septembre 1803. La relation de ce voyage a été publiée par M. Péron, en trois volumes in-4°.

BAUDIN (Philippe), grenadier à la 3 demi-brigade d'infanterie de ligne, né dans le département de l'Indre, se trouvait le 11 avril 1800 sur les hauteurs de Savonne, lorsqu'il tomba, avec trois de ses camarades, sur une colonne ennemie, forte de six cents hommes, et la força de mettre bas les armes. Le 21 avril 1800, Baudin reçut, en récompense de cette action, un fusil d'honneur.

BAUDIN (Pierre-Charles-Louis), des Ardennes, né à Sedan, en 1748, venait d'être reçu avocat lorsque les parlements furent exilés, en 1771. Lié avec un grand nombre de conseillers, il resta fidèle à leur cause, et se retira à Sedan, où il obtint, en 1784, l'emploi de directeur des postes. Nommé maire, en 1790, il fut, l'année suivante, député à l'Assemblée législative, et fit partie du comité d'instruction publique. Après la session de cette assemblée, il entra à la Convention, siégea constamment dans la Plaine, et vota la détention de Louis XVI et son bannissement à la paix. Nommé le rapporteur de la commission des Onze, chargée de préparer un projet de constitution, ce fut lui aussi qui présenta le projet de réélection des deux tiers des conventionnels. La veille du 13 vendémiaire, il monta à la tribune pour engager les patriotes de 89 à venir défendre la Convention; le 24 octobre 1795, il fit adopter un projet d'amnistie pour tous les délits révolutionnaires. A la formation du Corps législatif, il fut nommé commissaire aux archives, et ensuite secrétaire du Conseil des Anciens. Le 2 janvier 1796, il demanda que les citoyens détenus dans les prisons de Paris fussent mis en jugement, et fit nommer une commission à cet effet; il combat tit la mesure d'exclusion proposée contre Job Aymé, défendit le Directoire, et repoussa la motion de Pichegru, qui tendait à empêcher les troupes d'entrer dans le rayon constitutionnel. En l'an vi, il refusa une indemnité aux coaccusés de Babeuf, acquittés à Vendôme; il vota la loi du 22 floréal, qui donnait au Directoire le moyen

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