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études au collége Charlemagne, et devint ensuite sous-directeur de l'école normale, emploi dont il était digne et par ses lumières et par son expérience. Sous la restauration, il se montra l'un des plus zélés propagateurs de la méthode d'enseignement mutuel, et fut l'un des fondateurs et des membres les plus distingués de la Société pour l'amélioration de l'instruction éléinentaire. I mourut à Paris à la fin de 1828. On lui doit un grand nombre d'ouvrages pédagogiques; nous citerons seulement celui qui a pour titre Coup d'œil général sur l'éducation et sur l'instruction publique en France, avant, pendant et depuis la révolu tion, Paris, 1816, in-8°.

BASSET DE MONTAIGU, Voyez MON

TAIGU.

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BASSEVILLE (M.-J. Husson) se livra d'abord à l'instruction publique, et travailla, pendant la révolution, à la rédaction du Mercure national. Nommé, en 1792, secrétaire de légation à Naples, il fut assassiné par la populace de Rome, le 13 janvier 1793. Nous empruntons à l'Histoire du pape Pie VII, par M. le chevalier Artaud (t. I, p. 17), les circonstances de cette horrible violation du droit des gens. M. de Basseville avait été nommé, sous le ministère de Dumouriez, secrétaire d'ambassade à Naples; il y résidait lorsqu'il reçut l'ordre d'aller à Rome pour protéger les intérêts de nos négociants. Il y tenait personnelle ment une conduite réservée; mais on lui envoya un nommé Flotte, qui était porteur des ordres les plus violents, et l'injonction de faire prendre aux Français la cocarde nationale, et d'arborer, sur la porte du consul, l'emblème de la liberté. Le cardinal Zélada, secrétaire d'État, déclara qu'il y aurait une émeute à Rome, si l'on exécutait ces ordres. Malgré cette défense, Flotte força Basseville à faire prendre la cocarde au cocher et au domestique qui devaient les conduire à l'académie de France, le 13 janvier 1793. C'était l'heure de la promenade du Corso; il y eut alors une effroyable émeute près de la place Sciarra. Le cocher ramena

vivement la voiture au logis de Basseville. Des flots de peuple le poursuivirent; et au moment où, rentré dans son cabinet, il écrivait à la secrétairerie d'État, un barbier le frappa d'un rasoir, avant que la troupe appelée au secours pût entrer dans le cabinet. Basseville, transporté dans un corps de garde voisin, expira peu d'heures après, dans les plus vives douleurs, en recevant les secours de la religion, et en disant: « Je meurs victime d'un insensé. » Flotte se cacha et fut en vain cherché par le peuple pendant trois jours. La maison de l'agent du commerce, Moutte, où logeait Basseville, fut pillée..

La Convention vit dans ce crime, auquel les intrigues des agents du gouvernement pontifical n'étaient peutêtre pas étrangères, un outrage manifeste contre le droit des gens; une vengeance éclatante fut ordonnée; et, en effet, par l'article 11 de l'armistice signé à Bologne le 23 juin 1796, « le « pape fut obligé d'envoyer le plus tôt « possible son plénipotentiaire à Paris, « pour obtenir du directoire exécutif << la paix définitive, en offrant les ré

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parations nécessaires pour les outraages et les pertes que les Français << avaient essuyées dans ses États, et << notamment le meurtre de Basseville, « et les dédommagements dus à sa famille. » Et par l'article xvIII du traité du 19 février 1797, le pape s'obligea à faire désavouer par un mi<< nistre à Paris l'assassinat commis << sur la personne du secrétaire de légation Basseville, et à mettre à la disposition du gouvernement fran«çais une somme de trois cent mille livres, pour être répartie entre ceux qui avaient souffert de cet attentat.» L'adoption du fils du malheureux Basseville fut décrétée par la Convention. Plusieurs écrivains italiens et nationaux ont traité cet événement en prose et en vers. Basseville était membre de plusieurs académies; il a publié : Mémoires historiques, critiques et politiques sur la révolution de France, etc., 2 vol. in-8"; Eléments de mythologie, in-8°, 1784; Précis historique

«

sur la vie du Genevois Lefort, premier ministre de Pierre le Grand, in-8°, 1785; Mémoire secret sur la cour de Berlin, in-8°; on lui doit aussi un recueil de Poésies fugitives.

BASSIGNANO (combat de). L'armée d'Italie n'éprouvait plus que des revers depuis la déroute de Scherer. Au mois de mai 1799, elle se trouvait entre le Pô et le Tanaro; sa droite était ap puyée sur Alexandrie, sa gauche sur Valence, et elle occupait par de forts détachements Casal et Verruo. Suwarow menaçait la droite de l'armée, entre le Tanaro et les Apennins; mais le général Moreau comprit que cette manœuvre avait uniquement pour but de surprendre la gauche des Français dans une action décisive. Ce projet du général russe était secondé par les attaques des insurgés piémontais qui menaçaient tellement les derrières de l'armée française, que si elle eût reçu et perdu une bataille, sa retraite au delà des Apennins devenait impossible. Le 11 mai, l'avant-garde du corps russe du général Rosemberg ayant passé le Pô, fut repoussée, avec une perte considérable, par une partie de la division Grenier. Tous ceux qui passèrent sur la rive droite furent tués ou faits prisonniers. Un seul bataillon de la cent sixième fit mettre bas les armes à cinq cents Autrichiens. Le lendemain, sept mille Russes, commandés par le général Schubart, passèrent le Pô à Bassignano, et dirigèrent leur principale attaque sur Peccetto. Moreau avait prévu ce mouvement, et disposé, d'après ces vues, la division du général Grenier, qui reçut les Russes avec une grande valeur. Cette division cependant se soutenait avec peine contre un ennemi trop supérieur, lorsque des troupes fraîches, commandées par le chef de brigade Gardanne, vinrent à son secours. Au même moment la division Victor parut sur les hauteurs de Peccetto, et les Russes se virent ainsi attaqués en même temps sur leur flanc gauche et sur leur front. Le combat fut long et opiniâtre. Une cassine qui se trouvait placée au centre de l'attaque fut prise et reprise plusieurs fois. En

fin le village fut emporté; les ennemis plièrent de toutes parts et furent culbutés dans le fleuve, où plus de deux mille se noyèrent. Le général Schubart, leur commandant, fut tué. On leur prit sept à huit cents prisonniers, cinq canons et un drapeau. Suwarow battu se décida à porter la plus grande partie de ses forces sur la rive droite du Pô, vers Turin.

BASSIGNY (le), Pagus Bassiniacensis, pays de la Champagne, borné au nord par le Vallage; à l'est, par le duché de Bar et la Franche-Comté; au sud, par cette province et la Bourgogne; et à l'ouest, par cette dernière province. Le Bassigny était autrefois habité par les Lingones. Après la conquête romaine, il fit partie de la première Lyonnaise. Enlevé aux Romains par les Bourguignons, il fut ensuite conquis par les Francs. Langres, capitale de ce pays, forma depuis un comté séparé, qui fut érigé en duchépairie, donné par Philippe-Auguste aux évêques de cette ville. Après bien des luttes entre les ducs de Bourgogne, ceux de Lorraine et les comtes de Champagne, le Bassigny resta à ces derniers. Il suivit depuis le sort de la Champagne. Il forme aujourd'hui les arrondissements de Chaumont et de Langres (Haute-Marne); celui de Barsur-Aube (Aube), et le canton de Gondrecourt (Meuse).

BASSINS GÉOGRAPHIQUES.-Il y a bientôt deux mille ans que Strabon écrivait : « Il semble qu'une Providence tutélaire éleva ces chaînes de mongnes, rapprocha ces mers, traça et dirigea le cours de tant de fleuves, pour faire un jour de la Gaule le lieu le plus florissant du monde. » Puis il fait ainsi la description des fleuves qui arrosent notre belle patrie: « Toute la Gaule est arrosée par des fleuves qui descendent des Alpes, des Pyrénées et des Cévennes, et qui vont se jeter les uns dans l'Océan, les autres dans la Méditerranée. Les lieux qu'ils traversent sont, pour la plupart, des plaines et des collines qui donnent naissance à des ruisseaux assez forts pour porter bateau. Les lits de tous

ces fleuves sont, les uns à l'égard des autres, si heureusement disposés par la nature, qu'on peut aisément transporter les marchandises de l'Océan à la Méditerranée, et réciproquement; car la plus grande partie des transports se fait par eau, en descendant ou en remontant les fleuves; et le peu de che min qui reste à faire est d'autant plus commode qu'on n'a que des plaines à traverser. Le Rhône, surtout, a un avantage marqué sur les autres fleuves pour le transport des marchandises, non seulement parce que ses eaux communiquent avec celles de plusieurs autres fleuves, mais encore parce qu'il se jette dans la Méditerranée qui l'emporte sur l'Océan, comme nous l'avons déjà dit, et parce qu'il traverse d'ailleurs les plus riches contrées de la Gaule.

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« Je l'ai déjà dit, et je le répète encore, ce qui mérite surtout d'être remarqué dans cette contrée, c'est la parfaite correspondance qui règne entre ses divers cantons par les fleuves qui les arrosent et par les deux mers dans lesquelles ces derniers se déchargent; correspondance qui, si l'on y fait attention, constitue en grande partie l'excellence de ce pays, par la grande facilité qu'elle donne aux habitants de communiquer les uns avec les autres, et de se procurer réciproquement tous les secours et toutes les choses nécessaires à la vie. Cet avantage devient surtout sensible en ce moment où, jouissant du loisir de la paix, ils s'appliquent à cultiver la terre avec plus de soin et se civilisent de plus en plus. Une si heureuse disposition de lieux, par cela même qu'elle semble être l'ouvrage d'un être intelligent plutôt que l'effet du hasard, suffirait pour prouver la Providence; car on peut remonter le Rhône bien haut avec de grosses cargaisons qu'on transporte en divers endroits du pays, par le moyen d'autres fleuves navigables qu'il reçoit, et qui peuvent également porter des bateaux pesamment chargés. Ces bateaux passent du Rhône sur la Saône, et ensuite dans le Doubs, qui se décharge dans ce dernier fleuve. De là

les marchandises sont transportées par terre jusqu'à la Seine, qui les porte à l'Océan.

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Cependant, comme le Rhône est difficile à remonter à cause de sa rapidité, il y a des marchandises que l'on préfère porter par terre au moyen de chariots; par exemple, celles qui sont destinées pour les Arvernes, et celles qui doivent être embarquées sur la Loire, quoique ces cantons avoisinent en partie le Rhône. Un autre motit de cette préférence est que la route est unie et n'a que huit cents stades environ. On charge ensuite ces marchandises sur la Loire, qui offre une navigation commode. Ce fleuve sort des Cévennes, et va se jeter dans l'Océan. De Narbonne on remonte l'Aude, à une petite distance; mais le chemin qu'on a ensuite à faire par terre pour gagner la Garonne est plus long; on l'évalue à sept ou huit cents stades. Ce dernier fleuve se décharge également dans l'Océan (*). »

Après cette appréciation si remarquable de l'importance des fleuves de la France, comme moyens de communication, nous pouvons avec plus de détails parler des différents bassins qui constituent le territoire français. On trouvera d'ailleurs, à l'article CANAUX, des renseignements qui compléteront la description des bassins géographiques de la France, et feront connaître les moyens dont on s'est servi pour établir entre eux des communications.

Le territoire français, non pas tel que l'ont fait les honteux traités de 1814 et de 1815, mais tel que la nature l'a déterminé, se compose des pays situés entre la mer du Nord, le Pas-de-Calais et la Manche au nord; l'océan Atlantique à l'ouest, la crête des Pyrénées et la Méditerranée au sud ; à l'est, sa limite naturelle est tracée par le Var, les

(*) A l'époque où Strabon écrivait son ouvrage, le Rhin ne pouvait pas être envisagé comme une ligue commerciale; servant de limite à l'empire contre les Germains, il était spécialement une ligne militaire, une barrière naturelle et facile à défendre.

Alpes et le Rhin. C'est dire que la Belgique, le Luxembourg, le duché du Bas-Rhin, la Bavière rhénane, la Suisse française, la Savoie, bien que ne faisant point actuellement partie de la France, n'en sont pas moins géographiquement situés sur le sol français. D'ailleurs ces limites étaient celles de la Gaule, et ont été celles de la république et de l'empire.

En commençant par le nord, nous trouverons, parmi les fleuves qui arrosent la France, la Meuse, l'Escaut, la Seine, la Loire, la Garonne, le Rhône, et enfin le Rhin à l'est. Nous indiquerons les fleuves secondaires de la Somme, de l'Orne, de la Vilaine, de la Charente, de l'Adour et de l'Aude, qui constituent autant de petits bassins, se rattachant aux bassins principaux soit par des canaux, soit par la nature même des lieux.

Le bassin de l'Escaut arrose la Belgique occidentale et les départements qui ont remplacé les provinces de Flandre et d'Artois. Les affluents principaux de l'Escaut sont: la Lys, la Scarpe, la Dheule (la Senne, la Ñèthe, la Dyle). Anvers est le port le plus important de ce bassin.

Le bassin de la Meuse arrose une bande étroite de la Lorraine, c'est-àdire, l'ouest des départements des Vosges et de la Meurthe, le département des Ardennes, la Belgique orientale, et va se jeter dans la mer du Nord, en traversant la partie sud de la Hollande. Rotterdam est la ville la plus commerçante du bassin de la Meuse. Les rivières de la Sambre et de l'Ourthe sont les deux affluents principaux de ce fleuve.

Le bassin de la Seine comprend le centre de la France; les départements de la Côte-d'Or, de l'Aube, de Seineet-Marne, de la Seine, de Seine-etOise, de l'Eure et de la Seine - Inférieure, sont traversés par ce fleuve; d'autres départements sont rattachés par les affluents, savoir : par l'Aube, le département du même nom; par la Marne, les départements de la HauteMarne et de la Marne; par l'Ornain, une partie du département de la Meuse;

par l'Aisne, une partie des Ardennes et le département de l'Aisne; par l'Oise, le département de l'Oise; par l'Yonne, le département de l'Yonne; et par l'Eure, les départements d'Eureet-Loir et de l'Eure. Le Havre est le port naturel de cet important bassin, qui possède de plus Paris, et qui doit à la possession de la capitale du royaume d'être lié étroitement avec les autres parties du territoire.

Le bassin de la Loire occupe une partie du centre et l'ouest de la France: le fleuve arrose les départements de la Haute-Loire, de la Loire, de Saôneet-Loire, de l'Allier, de la Nièvre, du Cher, du Loiret, de Loir-et-Cher, d'Indre-et-Loire, de Maine-et-Loire et de la Loire-Inférieure. Les affluents y rattachent un grand nombre de départements: l'Allier arrose la HauteLoire, le Puy-de-Dôme et l'Allier; le Cher arrose le département auquel il donne son nom, et celui de Loir-etCher; l'Indre arrose l'Indre et l'Indreet-Loire; la Creuse arrose la Creuse et l'Indre; la Vienne arrose les départements de la Haute-Vienne et de la Vienne; la Sèvre nantaise, le département des Deux-Sèvres et la LoireInférieure sur la rive droite, la Nièvre arrose le département de ce nom; le Loir parcourt l'Eure-et-Loir, le Loiret-Cher et la Sarthe; la Sarthe arrose l'Orne, la Sarthe et le Maine-et-Loire ; la Mayenne parcourt l'Orne, la Mayenne et le Maine-et-Loire. C'est dans ce dernier département que ces trois rivières, en se réunissant, constituent le Maine, qui se jette dans la Loire, à Bouchemaine, au-dessous d'Angers. Nantes et Paimbœuf sont les entrepôts du commerce de la Loire.

Le bassin de la Garonne comprend les départements de la Haute-Garonne, du Tarn-et-Garonne, du Lot-et-Garonne, de la Gironde, arrosés par la Garonne; de l'Ariége et du Gers, arrosés par les rivières de ce nom; de l'Aveyron et du Tarn, traversés par le Tarn; de la Lozère, du Lot et du Lotet-Garonne parcourus par le Lot; du Cantal, de la Corrèze et de la Dordogne, arrosés par la Dordogne. C'est

Bordeaux qui est le centre commercial de ce bassin.

Le bassin du Rhône comprend une partie de la Suisse, de la Savoie, et le sud-est de la France. Le Valais, les cantons de Vaud et de Genève, et les départements de l'Ain, de l'Isère, du Rhône, de la Drôme, de l'Ardèche, de Vaucluse, du Gard et des Bouchesdu-Rhône, sont traversés par le fleuve lui-même. Le reste du bassin se compose de la Savoie arrosée par l'Isère, et des Hautes et Basses-Alpes, arrosées par la Durance. Marseille est le port commercial du bassin du Rhône.

Le bassin du Rhin est presque tout entier hors de France. En ne nous occupant que de la rive gauche, qui seule est française, ce bassin comprend la Suisse, l'Alsace, la Bavière rhénane, le duché du Bas-Rhin, et par son affluent, la Moselle, toute la Lorraine. Ce bassin, dit M. Michel Chevalier (*), « a peu d'importance par la superficie de la portion du territoire français qu'il arrose; il en a une immense par l'étendue de son cours au dehors de nos frontières, par la facilité que donnent ses affluents de droite de lier des rapports entre la France et de vastes contrées, et par la proximité du Danube. >>

BASSOMPIERRE, terre du duché de Bar, près de Saint-Mihel, département de la Meuse.

BASSOMPIERRE (François de), maréchal de France, naquit en Lorraine, le 12 avril 1579; il descendait d'une branche de la maison de Clèves, qui tirait son origine d'Ulric III, comte de Ravenstein. C'est sous le règne de Henri IV qu'il parut à la cour, où sa galanterie et le luxe qu'il déploya dans les fêtes le rendirent bientôt un personnage à la mode. Il fit, en 1602, ses premières armes en Savoie; en 1603, il alla servir dans l'armée impériale, contre les Turcs. De retour en France, et recherché pour son esprit, sa bonne tournure, son origine et son mérite, il devait épouser la fille du conuétable

(*) Des intérêts matériels de la France, P. 44.

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de Montmorency, dont Henri IV était éperdument amoureux, lorsque celuici lui dit un jour: « Bassompierre, je « veux te parler en ami; je suis de« venu non-seulement amoureux, mais « fol et outré de mademoiselle de « Montmorency. Si tu l'épouses, et qu'elle t'aime, je te haïrois; si elle m'aimoit, tu me haïrois; il vaut mieux que ce ne soit pas la cause de « notre mésintelligence. >> Bassompierre céda en ami, et oublia une femme charmante qu'il aimait. Il paraît, du reste, d'après Tallemant des Réaux (*), que Bassompierre a singulièrement embelli cette aventure dans ses Mémoires. Tallemant dit simplement: M. de Bassompierre, au bout de quelques années, voulut aussi la prendre sans bien; mais, quoiqu'il fût bien fait et fort bien avec le connétable, et que l'affaire fût fort avancée, madame d'Angoulême la rompit. Bassompierre, depuis, fit tout ce qu'il put, mais en vain, pour faire croire qu'il étoit bien avec elle.» Bassompierre devint colonel général des Suisses, et conserva son crédit sous la régence de Marie de Médicis. Il était grand maître de l'artillerie, en 1617, au siége de Château-Porcien; il fut blessé à celui de Rethel, et prit part au combat du Pont-de-Cé, ainsi qu'aux siéges de Saint-Jean d'Angely et de Montpellier; en 1622, Louis XIII lui donna le bâton de maréchal de France, puis, Albert de Luynes, jaloux de son crédit, lui fit confier successivement plusieurs ambassades importantes. Il fut d'abord envoyé en Espagne, pour traiter de la question de la Valteline, puis en Suisse, en 1625, et enfin en Angleterre. Il assista au siége de la Rochelle, au passage du Pas-de-Suze et au siége de Montauban. Incapable de plier, il osa résister au cardinal de Richelieu, trempa dans quelques complots tramés contre lui, et fut mis à la Bastille (1631); il y resta jusqu'à là mort du ministre, c'est-à-dire, douze ans. Louis XIII lui ayant alors demandé son âge, il n'accusa que cin

(*) Histoire de madame la Princesse.

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