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pagnols, commandés par le comte de Fuensaldagne, occupaient le nord de ces lignes sur le chemin de Lens; le prince de Condé était à l'opposite avec les Français. L'archiduc, avec les Allemands et les Flamands, s'étendait à l'orient, depuis le chemin de Cambrai jusqu'à la Scarpe; don Fernand de Solis complétait l'investissement, depuis le couchant jusqu'au midi, avec des Italiens et des Lorrains. Le 24 août, la cour donna l'ordre d'attaquer. Le principal effort devait se faire contre le quartier de don Fernand de Solis et sur la partie la plus voisine de celui de Fuensaldagne. On avait regardé ces points comme les plus faibles ou les plus éloignés du prince de Condé, dont on craignait l'activité et les talents. Pour partager l'attention de l'ennemi, et diviser ses forces, on devait faire en même temps de fausses attaques, l'une au quartier du prince de Condé, l'autre vers la partie la plus reculée du camp de Fuensaldagne, et la troisième vers les lignes du prince de Lorraine. Au coucher du soleil, les armées traversèrent la Scarpe sur quatre ponts; chaque soldat était pourvu de claies et de fascines. La marche se fit avec ordre et dans le plus grand silence; sa précision fut telle, que l'on arriva à point nommé au lieu destiné pour la jonction avec le maréchal d'Hocquincourt. Sans l'attendre, les maréchaux de Turenne et de la Ferté marchèrent aux lignes, dont on était éloigné d'une demi-lieue; l'ennemi ne fut averti de cette attaque, favorisée par une nuit obscure, que par le feu des mèches des mousquetaires; mais on était déjà parvenu à deux cents pas des ouvrages. Aussitôt trois coups de canon donnent l'alarme, et l'on voit paraître un rang de falots allumés le long des lignes de circonvallation. Les Italiens se préparaient encore à combattre, que les fantassins de la première ligne de Turenne avaient déjà passé l'avant-fossé, couvraient les puits et arrachaient les palissades. Les Français parvinrent facilement au second fossé; quelques troupes même le franchirent avant qu'il fût entière

ment comblé. Fisica, capitaine du régiment de Turenne, planta sur le parapet le drapeau de sa compagnie. Au cri de vive Turenne! tous s'animent d'une égale ardeur. Cinq bataillons percent à la fois en plusieurs endroits, et frayent la route à la cavalerie. Le maréchal de la Ferté n'avait pas été aussi heureux dans l'attaque du quartier des Espagnols; ses soldats, repoussés, ne pénétrèrent dans les lignes qu'à la faveur de la large trouée faite par les troupes de Turenne. Pour le maréchal d'Hocquincourt, comme il arriva vers la fin de la nuit, au milieu de la consternation de l'ennemi, il se fraya facilement un passage. Forcés presque partout, les Italiens et les Lorrains abandonnèrent leurs postes, et, se portant dans les autres quartiers, jetèrent partout le désordre et l'épouvante.

Au point du jour, le prince de Condé, traversant le quartier de l'archiduc, l'invita à la retraite. Pour protéger ce mouvement, il marcha avec de la cavalerie à la rencontre des Français, et remporta d'abord un avantage peu difficile sur les pillards; puis il battit le maréchal de la Ferté, imprudemment descendu d'une hauteur; mais il n'osa le poursuivre. Le maréchal avait été remplacé sur cette colline par un corps de troupes considérable. À la vue de ces troupes, Condé se porte sur une élévation voisine pour attendre son infanterie. Son dessein était d'attaquer alors la colonne qui paraissait sur la hauteur. Le maréchal de Turenne s'y était fortifié; de l'artillerie, des troupes fraîches, étaient venues le joindre dans ce poste respectable. Aussi lorsque Condé conduisit ses troupes à l'attaque, il se vit arrêté par une canonnade soutenue, et obligé de reculer. Une sortie de la garnison d'Arras lui fit encore hâter son mouvement rétrograde. Il rallia ses troupes écartées, et se retira à Cambrai. Les pertes de Turenne furent peu considérables, mais il fut blessé; les Espagnols, au contraire, perdirent trois mille hommes, soixante-trois canons, deux mille chevaux, deux mille cha

riots, et tous les équipages de l'armée. ARRÊT DE RÈGLEMENT. Voyez PARLEMENT.

ARRIGHI (Hyacinthe, baron), fut d'abord avocat général du roi en Corse. A l'avénement de Louis XVI, il vint en France en qualité de commissaire de son pays; et après la mort de ce prince, il retourna dans la Corse, avec le titre de commissaire de la république pour l'administration centrale de l'île. Opposé aux projets de Paoli, il fut exilé avec sa famille, pendant l'occupation de sa patrie par les Anglais. Après l'établissement du gouvernement consulaire, il devint successivement membre du Corps législatif, préfet du département du Liamone, et enfin de toute la Corse. Destitué après les événements de 1814, il fit partie, en 1815, de la junte organisée après la nouvelle du débarquement de Napoléon en France; depuis cette époque, il s'est retiré de la scène politique.

ARRIGHI (Jean), cousin du précédent, fut nommé député suppléant de la Corse à la Convention nationale, où il entra le 18 vendémiaire an III. Peu après, il fit décréter que des secours seraient accordés à ses compatriotes réfugiés sur le continent; et, dans la même anuée, il fit partie de la commission chargée d'examiner la conduite de Joseph Lebon. En l'an iv, Jean Arrighi passa au Conseil des cinq-cents; et en l'an v, il s'opposa à l'annulation des élections de la Corse, opérées avant la promulgation de la constitution de l'an 111. Nommé ensuite membre du Corps législatif, il s'y fit remarquer comme membre de la commission créée pour exécuter le travail du rappel des émigrés. A l'expiration de ses fonctions législatives, il fut nommé préfet du département du Liamone, et renonça bientôt à cette place. Il ne reparut sur la scène politique qu'au moment du départ de Napoléon de l'île d'Elbe, le 26 février 1815; l'empereur le nomma alors l'un des membres de la junte qu'il chargea de l'administration de l'île de Corse.

ABRIGHI (Antoine), de la même famille que les précédents, sortit, en

1810, de l'école militaire de SaintCyr, pour entrer comme sous-lieutenant dans le 39° régiment de ligne. Il fit en Portugal ses premières armes, sous les ordres du maréchal Masséna, et y donna des preuves d'une grande valeur, ainsi qu'en Espagne, après l'évacuation du Portugal. Le 8 mai 1813, il se distingua par un brillant fait d'armes, en culbutant et dispersant les bandes de Campillo et d'Herriero, qu'il attaqua avec les voltigeurs d'avant-garde, dans des retranchements établis sur une rivière près du village de Mahon. La défaite de ces guérillas facilita les opérations du siége de Castro-Urdiales, que le général Foy réduisit quelques jours après. A la bataille de Toulouse, Antoine Arrighi montra l'ardeur d'un jeune soldat et le sang-froid d'un militaire consommé. Il fut blessé grièvement dans cette affaire, qui prouva à l'étranger combien la France, malgré ses revers et la trahison, était encore redoutable.

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ARRONDISSEMENTS. Voy. FRANCE (division administrative de la).

ARYCH (combat et siége d'EL-). Bonaparte, maître de l'Egypte, ne recevait aucune nouvelle de France depuis la malheureuse bataille d'Aboukir. Tous les rapports de l'Archipel et de l'Asie annonçaient que le divan avait cédé aux insinuations de l'Angleterre, et s'était allié avec la Russie contre la France. Cette alliance était un indice assez clair d'une attaque prochaine qui devait naturellement s'effectuer du côté de la mer, vers les bouches du Nil, et par terre vers la Syrie.Pour prévenir l'ennemi, il n'y avait pas un instant à perdre. L'Égypte ne pouvait être attaquée par mer avant le mois de juin, à cause des vents réguliers qui soufflent sur ces parages. Avant cette saison, Bonaparte avait le temps de marcher en Syrie, de châtier Diezzar, pacha de Saint-Jean d'Acre, de détruire les préparatifs d'une expedition contre l'Egypte, dans le cas où la Porte se serait entièrement déclarée contre la France, et de lui rendre au contraire la nomination du pacha de Syrie et son autorité primitive, si elle

était demeurée fidèle; puis de revenir en Égypte pour s'opposer à l'expédition maritime. Mais bientôt il apprit que Djezzar s'était déjà emparé du fort d'El-Arych, situé sur les frontières de l'Égypte. Certain alors d'être prochainement attaqué, il n'avait plus d'autre parti à prendre que de déconcerter, en les prévenant, les plans des ennemis. Aussitôt il réunit l'armée destinée à cette expédition, confie le commandement de l'infanterie aux généraux Kléber, Régnier, Bon, Lannes, et celui de la cavalerie au général Murat; le général Dommartin commande l'artillerie, le général Caffarelli le génie.L'avant-garde, arrivée à Massoudiac, aperçoit un parti de Mameluks, auquel ses tirailleurs donnent la chasse. Dès le soir, le général Lagrange se porte sur les hauteurs qui dominent El-Arych, y prend position et place son artillerie. Le général Régnier fait battre la charge, et l'avantgarde se précipite à droite et à gauche sur le village dont Régnier attaque le front. Malgré la position favorable des Turcs, malgré l'artillerie du fort et la résistance la plus opiniâtre, en moins d'un instant la position est enlevée à la baïonnette. Alors les Turcs se retirent dans le fort avec tant de précipitation, que trois cents des leurs sont abandonnés en dehors. Dès le soir, le blocus est complet. On avait aperçu dans la journée un corps d'infanterie et de cavalerie, destiné à convoyer des approvisionnements pour El-Arych; cette colonne se grossit jusqu'au 14. Alors les Musulmans, devenus plus audacieux, vinrent camper à une demi-lieue d'El-Arych, sur un plateau couvert d'un ravin. Mais bientôt la division du général Kléber arrive; Régnier dans la nuit tourne le ravin; ses troupes s'y précipitent, emportent le camp, et tous les Mameluks qui ne peuvent échapper par une prompte fuite sont tués ou faits prisonniers. Une multitude de chameaux, de chevaux, de provisions et de bagages, tombent au pouvoir des Français. Deux beys et quelques kiachefs sont tués. Bonaparte arrive en ce moment, et son

armée prend position entre les monticules et la mer. L'attaque du château commence aussitôt: on canonne une de ses tours. Dès que la brèche est commencée, la place est sommée de se rendre. La garnison, toute composée de Maugrabins et d'Arnautes, peuples barbares, sans chefs, ignorant les lois de la guerre, ne connaissait aucun des principes avoués par les nations civilisées. Il s'établit donc entre cette réunion d'hommes à demi sauvages et les Français une correspondance également curieuse et bizarre. Bonaparte, ayant intérêt de ménager son temps et ses munitions, se prête patiemment à la singularité de leurs procédés. Il diffère l'assaut; on continue de parlementer et de tirer successivement. Enfin, le 21 février, la garnison, forte de seize cents hommes, se rend, met bas les armes, et promet de se retirer à Bagdad par le désert. Une partie des Maugrabins prit du service dans l'armée française ; Bonaparte envoya au Caire les Mameluks prisonniers et les drapeaux enlevés aux ennemis.

ASFELD (Bidal, baron d'), s'est illustré par la défense de Bonne, en 1689. Cette place était bloquée depuis deux mois par l'électeur de Bavière, lorsque l'armée du duc de Lorraine vint se joindre aux assiégeants. Le blocus fut alors converti en un siége dans les formes; d'Asfeld fit sortir les femmes, les vieillards et les enfants, et se prépara à la plus vigoureuse résistance. Le siége dura encore deux mois; la tranchée fut ouverte pendant vingt jours; les bombes et les boulets foudroyaient la place avec tant de succès, que bientôt il n'y eut plus ni dehors, ni maisons, et que la muraille présenta une brèche où vingt hommes pouvaient passer de front. Réduit à cette extrémité, d'Asfeld demande à capituler. Le duc de Lorraine veut accorder une capitulation honorable, mais l'électeur de Bavière a des injures à venger; il veut qu'on se rende à discrétion, ce qui est absolument refusé. Le duc de Lorraine fait tous ses efforts pour engager l'électeur à changer

de sentiment. Celui-ci aime mieux donner l'assaut avec ses seules troupes que de sacrifier ses idées; il est repoussé, perd deux mille hommes, et revient trop tard à l'opinion d'un général expérimenté. D'Asfeld, mortellement blessé, ne jouit pas de sa gloire, mais sa garnison sortit avec les honneurs de la guerre.

ASPIRANTS DE MARINE. Voy. ÉLÈ

VES DE MARINE.

ATTIRET (Jean-Denis), jésuite et peintre, naquit à Dôle le 31 juillet 1702, et étudia l'art de la peinture à l'école de son père, artiste assez obscur. Les grandes dispositions de cet enfant engagèrent le marquis de Brossia à se déclarer son protecteur. Attiret alla à Rome, et se forma à la vue des chefsd'œuvre des maîtres du seizième siècle et de l'antiquité. De retour en France, il séjourna quelque temps à Lyon, et y peignit quelques portraits qui le firent connaître. A trente ans, il entra dans l'ordre des jésuites; en 1737, la mission de Pekin ayant demandé un peintre, il s'embarqua pour la Chine, où il prit le titre de peintre de l'empereur du céleste empire. On trouve de curieux détails dans une lettre qu'il écrivit en novembre 1743, à M. d'Assaut. « J'ai été reçu, dit-il, de l'empereur de la Chine aussi bien qu'un étranger puisse l'être d'un prince qui se croit le seul souverain du monde; qui est élevé à n'être sensible à rien; qui croit un homme, surtout un étranger, trop heureux de pouvoir être à son service et travailler pour lui. » Attiret devait cet accueil à un tableau de l'adoration des rois, que l'empereur Kien-long trouva admirable. Les jésuites en se servant de l'art, entre autres moyens, pour amener la Chine à la religion et à la civilisation de l'Europe, savaient aussi, dans ce cas, se plier aux usages et aux exigences de la nation. Voici encore un passage de la lettre d'Attiret. «Quant à la peinture, hors le portrait du frère de l'empereur, de sa femme, des princes et princesses du sang, et de quelques autres favoris et seigneurs, je n'ai rien peint dans le goût européen. Il m'a

fallu oublier, pour ainsi dire, tout ce que j'avais appris, et me faire une nouvelle manière pour me conformer au goût de la nation : de sorte que je n'ai été occupé les trois quarts du temps qu'à peindre, ou en huile sur des glaces, ou à l'eau sur la soie, des arbres, des fruits, des oiseaux, des poissons, des animaux de toute espèce; rarement de la figure. Tout ce que nous peignons (avec Castiglione, jésuite italien et peintre) est ordonné par l'empereur. Nous faisons d'abord les dessins; il les voit, les fait changer, réformer comme bon lui semble. Que la correction soit bien ou mal, il faut en passer par là sans oser rien dire. » L'empereur n'aimait pas la peinture à l'huile, à cause du reflet du vernis: le docile jésuite peignit à la détrempe. L'empereur prenait des ombres pour des taches; le peintre n'ombra plus, ou il le fit très-légèrement. Les Chinois exigent la reproduction numériquement exacte des poils, des cheveux, des feuilles des arbres; une rapidité capable de produire six portraits par jour; une minutie rigoureuse dans les détails; un fini à user la patience, même d'un Oriental. Attiret, formé à la manière large et vigoureuse des peintres italiens, se plia à tout; il devint même le chef des artistes chinois qui terminaient ses nombreux ouvrages, et écouta avec patience les conseils de tous les seigneurs, officiers, eunuques, et autres habitants du palais: conseils bizarres quelquefois, mais souvent d'une grande sagesse. Aussi, de 1753 à 1760, Attiret fut-il tout-puissant auprès de Kienlong, qui, en vrai François Ier, visitait chaque jour son atelier, devisait avec lui, et prenait plaisir à le voir peindre. Attiret fut créé mandarin (1754); et, par humilité ou par orgueil, il refusa cette éminente dignité. Il fit plus tard une suite de tableaux ou plafonds dans le palais de l'empereur; on en trouve la description dans son éloge par Amiot (*). Attiret fit aussi, pour la chapelle des néophytes

(*) Journal des savants, p. 413, juin 1771.

dans l'église de la mission française de Pékin, un beau tableau représentant l'ange gardien; mais, épuisé de travail et de fatigue, il succomba le 8 décembre 1768. L'empereur envoya son neveu savoir le jour de son enterrement, et commanda à son principal eunuque d'aller pleurer sur son cercueil. Il avait aussi envoyé deux cents taëls (quinze cents francs) pour les frais de ses funérailles.

AUGSBOURG (prise d'). Lorsque le général Moreau se rendit maître d'Augsbourg, en 1796, une prise aussi importante ne donna lieu à aucun fait de guerre remarquable, mais elle fut l'occasion d'un acte d'humanité touchante de la part d'un militaire français. Une femme émigrée s'y était retirée. A l'approche imprévue des Français, elle se sauve, emportant son enfant dans ses bras: c'était sa seule richesse. En quit tant la ville, elle se trompe de porte; au lieu de se rendre au camp des Autrichiens, elle tombe dans les avantpostes français. Reconnaissant son erreur, elle s'évanouit; les soins et l'humanité des soldats ne peuvent parvenir à la rassurer. Vivement ému, le général Lecourbe lui fait donner une sauvegarde pour la ville où elle voulait se rendre; on l'y conduit, mais son enfant fut oublié. Dans son trouble extrême, cette mère infortunée ne s'était point aperçue de son absence; un grenadier le recueillit, et s'informa du lieu où l'on avait conduit la mère. Ne pouvant lui reporter aussitôt ce précieux dépôt, il fit faire un sac de cuir dans lequel il le portait toujours devant lui; on l'en plaisanta; il se battit, et ne l'abandonna pas. Toutes les fois qu'il fallait combattre l'ennemi, il faisait un trou en terre, y déposait l'enfant, et venait le reprendre après l'action; enfin on conclut un armistice; le grenadier fit une collecte parmi ses camarades; elle rapporta vingt-cinq louis; il les mit dans la poche de l'enfant, et l'alla rendre à sa mère.

Quand Moreau rentra en France, Augsbourg fut évacué. Le même général s'en rendit maître une seconde fois en 1800. Enfin Augsbourg tomba une

troisième fois au pouvoir des Français, en 1805.

AUGUIS (Pierre-Jean-Baptiste), naquit à Melle, dans le département des Deux-Sèvres. Il embrassa la carrière militaire, et devint capitaine de dragons; lorsque la révolution éclata, il s'en montra le zélé partisan, abandonna sa profession, et se fit recevoir. homme de loi. Il fut alors nommé procureur général en Corse, place qu'il refusa pour ne pas s'éloigner de la ville de Melle, où il fut élu président du tribunal. Il fut ensuite envoyé par ses concitoyens à l'Assemblée législative, puis à la Convention nationale, où il siégea au centre. Dans le procès de Louis XVI, il vota l'appel au peuple, puis la détention jusqu'à la paix. Il fut envoyé à Marseille après le 9 thermidor, pour y sévir contre les partisans de Robespierre. De retour à Paris, il fut nommé membre du comité de sûreté générale, et, lors des journées de prairial, il combattit avec la force armée, et fut blessé. Dans le Conseil des cinq-cents, il se montra favorable au Directoire, et combattit la proposition du général Jourdan, qui, voyant le peu d'énergie du pouvoir, voulait appeler le peuple à son aide, en faisant déclarer la patrie en danger. Auguis favorisa la révolution du 18 brumaire, et continua à siéger dans les différents corps législatifs, jusqu'en 1810, époque où il rentra dans la vie privée.

AUGUIS (Pierre-René), fils du précédent, né à Melle, le 6 octobre 1786, se livra d'abord à l'instruction publique, puis quitta cette carrière pour entrer dans celle des armes, et servit d'une manière distinguée en France et en Hollande, après quoi il quitta le service pour se consacrer de nouveau tout entier à la littérature. Son début ne fut pas heureux; il fut accusé, en septembre 1814, d'avoir fourni aux libraires Froullé et Ferra des articles insérés précédemment dans le Moniteur, et injurieux à la personne de Louis XVIII. Le résultat de ce procès fut pour lui une condamnation à cinq années de détention. Il subissait son

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