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1. Michel d'Aboville, baron de la Haye et Champeaux, était capitaine d'une compagnie d'ordonnance sous le roi Jean, et fut tué à la bataille de Poitiers en 1356. Trois autres membres de la même famille furent tués, l'un à la bataille de Luzara, en 1702, un autre à celle de Ramillies, en 1706, le troisième au siége de Fribourg, en 1744.

2. Julien d'Aboville, chevalier de Saint-Louis, lieutenant général des armées du roi, assista, durant ses cinquante-trois années de service, au siége de trente-quatre villes et à plusieurs batailles, notamment à celles de Fontenoy et de Lawfelt. Durant la campagne de 1741, il eut, dans l'armée du maréchal de Saxe, le commandement en chef de l'artillerie; il fut, dans la suite, nommé premier inspecteur général d'artillerie, et mourut dans cette charge en 1773.

3. Bernardin d'Aboville, fils du précédent, mourut chevalier de SaintLouis, et commissaire provincial d'artillerie à Brest.

4. François-Marie, comte d'Aboville, fils du précédent, naquit à Brest le 23 janvier 1730. Suivant les traditions et l'exemple de ses ancêtres, il entra, dès l'âge de quinze ans, dans l'artillerie, et assista, comme aide de camp de son oncle Julien, aux batailles du maréchal de Saxe. Durant la guerre de sept ans, il se distingua au siége de Munster, en 1759, et commanda comme colonel l'artillerie de l'armée que le comte de Rochambeau conduisit au secours des Américains. Le lord Cornwallis ayant été enfermé dans York-Town, d'Aboville fut chargé de la conduite du siége, et força bientôt la place à se rendre. De retour en France, il fut promu au grade de maréchal de camp, et nommé membre du comité militaire. C'est là qu'il proposa et fit adopter le système de l'artillerie à cheval, introduit par Frédéric le Grand dans l'armée prussienne trente ans auparavant. Lorsque Louis XVI essaya d'échapper à la surveillance de l'assemblée nationale, et eut été arrêté à Varennes, d'Aboville envoya à

l'assemblée l'assurance de son dévouement à la cause de la révolution. Il fut bientôt récompensé de cette démarche par sa nomination au grade de lieutenant général, et le commandement de l'artillerie de l'armée du Nord sous son ancien général Rochambeau. C'est à ce titre qu'il assista à la bataille de Valmy, où l'artillerie décida de la victoire. Quand Dumouriez passa aux Autrichiens, d'Aboville flétrit énergiquement sa trahison. Cependant il n'en fut pas moins emprisonné à Soissons comme noble; le 9 thermidor le rendit à la liberté et à ses anciens travaux. Bonaparte, appréciant ses talents, le nomma, après le 18 brumaire, premier inspecteur général de l'artillerie : il devint successivement sénateur grand officier de la Légion d'honneur, titulaire de la sénatorerie de Besançon, commandant des gardes nationales du Doubs, du Jura et de la Haute-Saône, gouverneur de Brest, etc. Malgré tant de faveurs qu'il devait à Napoléon, le comte d'Aboville se déclara, dès le 3 avril 1814, pour les Bourbons, et reçut d'eux le titre de pair, avec le grade de commandeur de Saint-Louis. Durant les cent jours il adhéra à la restauration du pouvoir impérial, mais prétexta ses infirmités pour ne point se rendre à la chambre des pairs où Napoléon l'avait rappelé. Louis XVIII l'en expulsa à sa seconde rentrée ; cependant on lui en rouvrit les portes quelque temps après; mais il y parut à peine, son grand âge et ses infirmités lui commandant un repos absolu. Il mourut le 1er novembre 1817. L'artillerie lui doit l'invention des roues à moyeux de métal, dites roues à voussoir.

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rection dans l'île de Walcheren et la place de Flessingue en 1803, firent honneur à ses talents et lui valurent, l'année suivante, le grade de colonel avec la croix d'officier de la Légion d'honneur. Il se distingua principalelement dans les campagnes d'Espagne, et contribua beaucoup au gain de la bataille de Talavera, où il commandait l'artillerie. Son empressement à aller au-devant de Louis XVIII jusqu'à Calais lui valut la place de commissaire du roi près l'administration des poudres et salpêtres. En 1817, il succéda à la pairie de son père.

6. Gabriel-Marie d'Aboville, frère du précédent, eut un bras emporté à la bataille de Wagram, et fut promu au grade de général de brigade et au commandement de l'école militaire de la Fère. Fidèle aux exemples de sa famille, d'Aboville montra beaucoup de zèle pour la restauration, et fit échouer, le 10 mars, la tentative faite par les frères Lallemant pour s'emparer du parc d'artillerie caserné à la Fère. Aussi, en 1816, fut-il nommé membre du conseil de guerre par-devant lequel furent traduits, comme coupables de haute trahison, le contre - amiral Linois et le colonel Boyer. Il succéda, en 1820, au titre de comte et de pair de France que son père et son frère aîné avaient porté.

ABRACADABRA.- Un des mots magiques les plus en réputation au moyen åge, et qui guérissait infailliblement de la fièvre double-tierce; mals pour qu'il produisit tous ses effets, il fallait qu'il fût écrit en triangle de la manière suivante :

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mystérieux triangle on trouve toujours le mot abracadabra, pourvu qu'on commence toujours par la lettre A et qu'on lise ensuite la dernière lettre de chacune des lignes qui précèdent.Cemot sacramentel devait toutes ses vertus à ce qu'il renfermait, dit-on, les initiales des mots hébreux qui désignent le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et les initiales des mots grecs qui forment une phrase signifiant le salut vient du bois de la croix. Lorsque le triangle était composé, il fallait l'écrire sur un étroit morceau de papier carré, qu'on pliait de manière à cacher le triangle, et sur lequel on traçait le signe de la croix avec du fil blanc, puis on se l'attachait au cou avec un ruban de lin qui laissait descendre l'amulette jusque sur la poitrine. Quand on l'avait ainsi porté durant neuf jours, on se rendait de grand matin sur le bord d'une rivière qui coulait à l'orient, et, sans regarder, on le jetait derrière soi; puis on s'en retournait guéri.

Selon les Juifs, le mot Abracalen, que Selden prend pour le nom d'une déesse syrienne, avait la même vertu que le mot Abracadabra.

ABRIAL. André- Joseph, comte d'Abrial, né à Annonay en 1750, fut d'abord avocat, puis directeur d'un de nos comptoirs du Sénégal. Une maladie grave l'ayant forcé de rentrer en France, il reprit ses anciennes fonctions; et, après la réorganisation de l'administration judiciaire en 1791, il fut nommé commissaire du roi au tribunal du sixième arrondissement de Paris; et, peu de temps après, il hérita de la même place près la cour de cassation, laissée vacante par Hérault de Séchelles. A force de prudence, il sut échapper à tous les orages de la révolution, et conserver sa place jusqu'en 1799. L'année suivante il fut chargé par Bonaparte d'aller organiser la république parthénopéenne, et laissa à Naples les souvenirs d'une bonne administration. A son retour, Bonaparte lui donna le ministère de la justice, en accompagnant, dit-on, l'offre du portefeuille de ces paroles: « Je ne vous connais pas, mais on m'a dit que vous

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êtes le plus honnête homme de la magistrature; ainsi vous devez en avoir la première place. » Plus tard, lorsqu'il le nomma sénateur, il dit, dans son message au sénat du 28 fructidor an x (15 septembre 1802): « Le citoyen « Abrial, longtemps chargé du minis«<tère public au tribunal de cassation, y « a déployé des talents et une probité qui « le portèrent au ministère de la justice. « Il a, dans cette place importante, ren<< du des services que le premier consul «< croit devoir récompenser en le faisant <«<asseoir parmi vous.» Abrial, en effet, avait eu de grands efforts à faire pour faire sortir l'administration de la justice de l'effroyable confusion dans laquelle l'avait jetée le pêle-mêle des anciens édits royaux et des décrets révolutionnaires promulgués depuis 1789. Il prit aussi une part active à la discussion du Code Napoléon qui devait mettre fin à ce chaos; mais nous ignorons s'il montra alors contre le divorce le zèle qu'il déploya plus tard, quand, nommé rapporteur à la chambre des pairs sur cette question, il se prononça si vivement pour la radiation d'une loi qui lui semblait alors impie, mais que l'on avait considérée longtemps, et que beaucoup de gens regardent encore comme une des conquêtes de la révolution de 1789. Investi de la sénatorerie de Grenoble, revêtu du grade de grand officier de la Légion d'honneur, et de celui de grand-croix de l'ordre de la Réunion; décoré du titre de comte, nommé président du collége électoral du Cantal, chargé d'introduire le Code Napoleon en Italie, et d'y réorganiser les tribunaux, etc., etc., Abrial, qui devait tant de titres et d'honneurs à Napoléon, et qui avait constamment fait partie de la majorité muette du sénat, s'empressa de voter la déchéance de son bienfaiteur. Éloigné de la chambre durant les cent jours, il y fut rappelé par Louis XVIII, et prit part à ses travaux jusqu'en 1828, époque où il

mourut.

ABSENT DÉCLARÉ. Celui qui a disparu du lieu de son domicile, qui n'a point donné de ses nouvelles et qui

a été déclaré absent par un tribunal. On ne peut être déclaré absent qu'après cinq années révolues, si l'on n'a pas laissé de procuration, et qu'après onze, si on en a laissé une.

ABSOLUTION. - Terme de droit ecclésiastique et de droit civil. Dans le premier cas, il désigne l'action par laquelle le prêtre remet au pénitent ses péchés; dans le second cas, il est l'expression dont le juge se sert pour déclarer qu'un accusé est renvoyé hors de cause, soit faute de preuves suffisantes, soit parce qu'il n'existe aucune charge contre lui. Parmi les rois de France, Pepin, en 751, fut absous par le pape du crime de trahison envers le dernier des princes mérovingiens; Philippe Ier fut relevé, en 1103, de l'excommunication qu'il avait_encourue pour ses relations avec Bertrade; Philippe IV, en 1304, fut absous par Benoît XI des censures de Boniface VIII. Mais la plus importante des absolutions obtenues par nos rois fut celle de Henri IV, que le cardinal du Perron et l'ambassadeur d'Ossat recurent à Rome le 17 septembre 1595 au nom du roi de France. Cet acte était alors de la plus haute gravité, car il réconciliait la France catholique avec son roi, et ne laissait plus de prétexte à la haine des ligueurs ni à l'ambition des Espagnols. Aussi Henri IV fut-il si heureux de cette concession de Clément VIII, que, pour lui en marquer sa reconnaissance, il donna dès lors indifféremment à tous les cardinaux le titre de cousin, tandis qu'ils n'avaient eu auparavant que celui de cher ami. Telle était déjà la gravité de l'étiquette, et le prix attaché à ses puériles faveurs. Au reste, le pape, qui, depuis Charles-Quint, se trouvait placé sous l'influence de l'Espagne, ne s'était décidé à cet acte qu'après de longues et douloureuses tribulations. Un admirateur du pontife raconte même avec complaisance comment la politique timide du saint-siége fit sonder la cour de Madrid par des confidences indirectes, avant d'oser faire ce pas dangereux qui pouvait lui faire perdre l'Espagne sans lui gagner la France.

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ABSOLUTISME. Ce mot, que Montesquieu ne connaissait pas, devint en vogue sous la restauration. Il désigna, alors le pouvoir illimité et sans contrôle dont la cour, disait-on, voulait s'emparer. Sans doute que si Charles X eût réussi à se débarrasser des prétentions qu'avait la classe moyenne à se mêler du gouvernement, il eût conquis l'autorité absolue; mais il lui aurait fallu certainement partager avec le clergé et la noblesse, car, ce que la congrégation, la chambre des introuvables et M. de Villele voulaient reconstituer, ce n'était pas précisément l'autorité absolue de la royauté. Quoi qu'il en soit, le mot fit fortune, et, de part et d'autre, il fut comme un drapeau autour et en face duquel tous les partis se rangèrent; ce fut contre l'absolutisme que fut prêchée la croisade populaire; c'est avec ce mot qu'on réveilla toutes les préventions de l'ancien tiers état et toutes les passions du peuple.

présentatif. Dans les uns, le monarque est la source de toute autorité et de tout droit; chez les autres, le roi partage avec deux chambres le pouvoir législatif. Si la crainte de l'esprit révolutionnaire fit former en 1815, par les cabinets absolutistes, la sainte alliance (voyez ce mot), les gouvernements représentatifs, qui tous d'une manière plus ou moins claire, plus ou moins explicite, ont fait passer la souveraineté du roi à la nation, ont répondu à cette menace, après la révolution de juillet, par le traité de la quadruple alliance entre l'Angleterre, la France, l'Espagne et le Portugal. Mais ce traité n'a été qu'une déception; et comme aujourd'hui les craintes d'une guerre de principes commencée par les cabinets absolutistes s'éloigne, et que la préoccupation des intérêts matériels devient le soin le plus important des gouvernements, les unions formées dans le but de faire triompher les mêmes principes politiques se détruisent, et sont remplacées par des alliances que nouent des intérêts plus positifs. Ainsi l'Angleterre abandonne la France pour s'unir à l'Autriche, et la France, ou du moins son ministère, semble faire des avances à la Russie. L'anarchie diplomatique, qu'on appelait le système d'équilibre, va donc recommencer, au lieu de cette opposition harmonieuse et féconde pour la liberté, des gouvernements constitutionnels d'une part, et des gouvernements absolutistes de l'autre, opposition que la révolution de juillet devait établir. C'est un pas fait en arrière, c'est descendre d'une politique haute et généreuse à une politique égoiste et machiavélique. L'Europe constitutionnelle avec les principes de nos deux révolutions pour guide, l'Europe absolutiste avec sa charte de droit divin, qu'on appela la sainte alliance, pour règle, formaient un antagonisme normal et régulier, et, si une guerre eût dû éclater entre elles, c'eût été du moins au nom de la liberté d'une part, au nom du droit divin de l'autre, qu'on aurait pris les armes, et non pour des questions de douanes, pour ouvrir des dé

Les légistes distinguent aujourd'hui le gouvernement absolu, qui est contenu au moins dans son action par les mœurs, les traditions et certaines lois fondamentales, du gouvernement despotique, violent et brutal dans ses actes, ne respectant ni loi, ni convenance. Mais c'est un pur jeu de mots; le despotisme, tel qu'il est ici défini, ne peut exister en Europe ni dans aucun pays civilisé; chez les barbares mêmes la religion lui imposerait un frein. Le despotisme n'est pas une forme de gouvernement, mais l'action arbitraire et momentanée d'un homme que les circonstances ont placé audessus de toute loi divine et humaine. L'absolutisme, au contraire, se retrouve en beaucoup de lieux; c'est le gouvernement de la plupart des monarchies asiatiques et celui d'une partie de l'Europe; la Russie, la Prusse, l'Autriche, le Danemark, toute l'Italie, et plusieurs États de la confédération germanique, sont soumis à ce régime; toute l'Europe occidentale, la Belgique, la France, l'Espagne, le Portugal, l'Angleterre, la Suede, et plusieurs royaumes ou principautés allemandes, ont le gouvernement re4o Livraison (DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE, ETC.)

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bouchés à ses manufactures encombrées, pour écouler ses sucres, ses cotons et ses fers. S'il y avait eu lutte, au moins aurait-elle été morale comme celle de notre grande révolution; on eût vu aux prises non des intérêts, mais des principes.

ABSOUTE.Terme de liturgie catholique. Absolution publique et solennelle qui se donne, en général, au peuple, et dont la cérémonie se fait le jeudi saint au matin, ou le mercredi au soir, dans les cathédrales.

ABUS (appel commed'). - On nomme ainsi l'appel formé contre un ecclésiastique qui a commis quelque usurpation de pouvoir ou excédé les bornes de son autorité, ou contrevenu dans l'exercice de ses fonctions aux lois du royaume, etc. «Il y a abus, dit la loi du 18 germinal an x, dans toute entreprise ou tout procédé qui, dans l'exercice du culte, peut compromettre l'honneur des citoyens, troubler arbitrairement leur conscience, dégénérer contre eux en oppression, en injure ou en scandale public. » La même loi attribue au conseil d'État la connaissance des appels comme d'abus; mais si la loi est bonne et juste dans ses dispositions, elle devient très-difficile dans son exécution, et l'application qu'on en a fait dernièrement, à l'occasion des funérailles du comte de Montlosier, en est la preuve. L'autorité temporelle, c'està-dire le conseil d'Etat, est venue se placer entre le moribond et le ministre du culte, juger un cas de conscience, et commander au prêtre de donner ses prières et sa bénédiction, comme il ordonnerait à un agent du pouvoir d'exercer tel ou tel acte d'administration. C'est mal comprendre la liberté que de la vouloir tantôt ici et tantôt là, tantôt pour l'un et tantôt pour l'autre; elle doit être égale pour tous.

ACADÉMIE DE CHARLEMAGNE. Voyez ÉCOLE PALATINE.

ACADEMIE FRANÇAISE. - La plus ancienne institution de ce genre fut l'Académie des jeux floraux fondée à Toulouse au quatorzième siècle, par Clémence Isaure, pour ranimer la littérature provençale, qui n'avait pu

survivre à la croisade des Albigeois; mais une académie ne pouvait rendre la vie à une civilisation mourante, et le collége du gai savoir ou de la gaie science ne continua qu'une littérature frivole et puérile. Au seizième siècle, une tentative plus sérieuse eut lieu. « Jean Antoine de Baif, condisciple de Ronsard, dit M. de Sainte-Beuve dans son Tableau de la poésie française au seizième siècle (*), 'comprenant quelle relation intime unit la poésie mesurée et la musique vocale, avait établi dans sa maison de plaisance, au faubourg Saint-Marceau, une académie de beaux esprits et de musiciens, dont l'objet principal était de mesurer les sons élémentaires de la langue. A ce travail se rapportaient naturellement les plus interessantes questions de grammaire et de poesie. En 1570, Charles IX octroya à l'Académie des lettres patentes dans lesquelles il déclare que, « pour << que ladite Académie soit suivie et « honorée des plus grands, il accepte << le surnom de protecteur et premier auditeur d'icelle. » Ces lettres, envoyées au parlement pour y être vérifiées et enregistrées, y rencontrèrent les difficultés d'usage. L'université par esprit de monopole, l'évêque de Paris par scrupules religieux, intervinrent dans la querelle; pour en finir, il fallut presque un lit de justice. A la mort de Charles IX, la compagnie naissante se mit sous la protection de Henri III, qui lui prodigua les marques de faveur; mais bientôt les troubles civils et la mort du fondateur Baïf la disperserent. C'était un véritable essai d'académie française, comme on le voit à l'importance qu'y attache Lacroix du Maine: « Lorsqu'il plaira au roi, écri

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vait-il en 1584, de favoriser cette <«< sienne et louable entreprise, les « étrangers n'auront point occasion de « se vanter d'avoir en leur pays choses <«< rares qui surpassent les nôtres. » Par ces choses rares, le bon écrivain ne peut entendre que les académies d'Italie (**). Ce nouveau fait semble ap

(*) Tome I, p. 103 et suiv.

(**) Dans un manuscrit des Vies des poètes

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