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ALENÇON (Alenconium, Alenceium). Ville de Normandie, cheflieu du département de l'Orne, à quarante-trois lieues sud-ouest de Paris. Cette ville n'était, dans l'origine, qu'un château de la maison de Bellesme; cependant il paraît qu'Alençon ou la forteresse d'Alain était déjà, au commencement du huitième siècle, le chef-lieu d'une centaine, ou petit pays comprenant cent lieux. Cette ville devint, vers le douzième siècle, assez considérable. Elle fut, dans le quatorzième siècle, ravagée à plusieurs reprises par les grandes compagnies; prise et reprise plusieurs fois par les Français et les Anglais pendant la guerre de cent ans. Pendant les guerres de religion, les calvinistes y commirent de nombreuses violences; cependant, à l'époque de la Saint-Barthélemi, Matignon, devenu plus tard maréchal de France, désobéit aux ordres de Catherine de Médicis, et par vint à empêcher le massacre des protestants. Les ligueurs s'emparèrent d'Alençon en 1589; mais Henri IV reprit cette ville l'année suivante. Colbert y établit une manufacture de dentelles, dont les produits sont connus sous le nom de point d'Alençon. Cette création permit à la France de s'affranchir des tributs qu'elle payait à Venise, à Gênes, à la Flandre et à l'Angleterre pour leurs dentelles.

Alençon est la patrie du conventionnel Valazé, du journaliste Hébert, du chirurgien Desgenettes, du naturaliste Loutou-Labillardière, etc. Au dernier siècle, Alençon avait franchise de tailles, et était le chef-lieu d'un des sept grands bailliages de Normandie.

ALENÇON (Comté et duché d'). Voy. les ANNALES, p. 104.

ALENÇON (Charles IV, duc d'), le dernier des ducs d'Alençon de la maison royale. Voyez ANNALES, p. 105. ALENÇON (François, duc d'). Voyez duc d'ANJOU.

ALENÇON (René d'). Voyez ANNALES, p. 105.

ALETH. - Anciennement forteresse et ville romaine en Bretagne, sous le nom d'Aletum, à une lieue de SaintMalo. En 1149, l'évêque d'Aleth ayant fixé sa résidence à Saint-Malo, sa ville épiscopale se dépeupla peu à peu, et il n'en reste plus aujourd'hui que des ruines.

ALETH (Electa ou Alecta). — Ville du Languedoc (département de l'Aude), à six lieues sud-ouest de Carcassonne; ce n'était autrefois qu'une abbaye de l'ordre de Saint-Benoît. Mais une ville se forma autour de cette abbaye, et, en 1319, le pape Jean XXII y établit un évêché.

ALEXANDRIE. Ce fut le 1er juillet, 1798 que l'armée expéditionnaire d'Égypte arriva en vue d'Alexandrie:

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Bonaparte envoya chercher aussitôt le consul français. Il apprit que les Anglais avaient paru l'avant-veille, et les jugeant dans les parages voisins, il voulut tenter le débarquement à l'instant même. On ne pouvait pas entrer dans le port d'Alexandrie, car la place paraissait disposée à se défendre; il fallait descendre à quelque distance, sur la plage voisine, à une anse dite du Marabout. Le vent soufflait violemment, et la mer se brisait avec furie sur les récifs de la côte. C'était vers la fin du jour. Bonaparte donna le signal et voulut aborder sur-le-champ. Il descendit le premier dans une chaloupe; les soldats demandaient à grands cris à le suivre à la côte. On commença à mettre

les embarcations à la mer, mais l'agitation des flots les exposait à chaque instant à se briser les unes contre les autres. Enfin, après de grands dangers, on toucha le rivage. A l'instant une voile parut à l'horizon; on crut que c'était une voile anglaise Fortune, s'écria Bonaparte, tu m'abandonnes! quoi! pas seulement cinq jours! La fortune ne l'abandonnait pas, car c'était une frégate française qui rejoignait. On eut beaucoup de peine à débarquer quatre ou cinq mille hommes, dans la soirée et dans la nuit. Bonaparte résolut de marcher sur-le-champ vers Alexandrie, afin de surprendre la place, et de ne pas donner aux Turcs le temps de faire des préparatifs de défense. On se mit tout de suite en marche. Il n'y avait pas un cheval de débarqué; l'étatmajor, Bonaparte et Caffarelli lui-même malgré sa jambe de bois, firent quatre à cinq lieues à pied dans les sables, et arrivérent à la pointe du jour en vue d'Alexandrie.

« Cette antique cité, fille d'Alexandre, n'avait plus ses magnifiques édifices, ses innombrables demeures, sa grande population; elle était ruinée aux trois quarts. Les Turcs, les Égyptiens opulents, les négociants européens habitaient dans la ville moderne, qui était la seule partie conservée. Quelques Arabes vivaient dans les décombres de la cité antique; une vieille muraille flanquée de quelques tours enfermait la nouvelle et l'ancienne ville, et tout autour régnaient les sables qui, en Égypte, s'avancent partout où la civilisation recule.

« Les quatre mille Français conduits par Bonaparte y arrivèrent à la pointe du jour; ils ne rencontrèrent sur cette plage de sable qu'un petit nombre d'Arabes qui, après quelques coups de fusil, s'enfoncérent dans le désert. Bonaparte partagea ses soldats en trois colonnes: Bon, avec la première, marcha à droite, vers la porte de Rosette; Kléber, avec la seconde, marcha au centre vers la porte de la Colonne; Menou, avec la troisième, s'avança à gauche vers la porte des Catacombes. Les Arabes et les Turcs, excellents

soldats derrière un mur, firent un feu bien nourri; mais les Français montèrent avec des échelles, et franchirent la vieillé muraille. Kléber tomba le premier, frappé d'une balle au front. On chassa les Arabes de ruine en ruine, jusqu'à la ville nouvelle. Le combat allait se prolonger de rue en rue et devenir meurtrier; mais un capitaine ture servit d'intermédiaire pour négocier un accord. Bonaparte déclara qu'il ne venait pas pour ravager le pays ni l'enlever au Grand Seigneur, mais seulement pour le soustraire à la domination des mameluks, et venger les outrages que ceux-ci avaient faits à la France. Il promit que les autorités du pays seraient maintenues, que les cérémonies du culte continueraient à avoir lieu comme par le passé, que les propriétés seraient respectées, etc. (*).» Moyennant ces conditions, la résistance cessa; les Français furent maîtres d'Alexandrie le jour même. « Le général en chef passa plusieurs jours à arrêter les principes des fortifications de la ville. Tout ce qu'il prescrivit fut exécuté avec la plus grande intelligence par le colonel Crétin, l'officier du génie le plus habile de France. Le général ordonna de rétablir toute l'enceinte des Arabes; le travail n'était pas considérable. On appuya cette enceinte en occupant le fort triangulaire qui en formait la droite et qui existait encore. Le centre et le côté d'Aboukir furent soutenus chacun par un fort. Ils furent établis sur des monticules de décombres qui avaient un commandement d'une vingtaine de toises sur toute la campagne et en arrière de l'enceinte des Arabes. Celle de la ville actuelle fut mise en état comme réduit; mais elle était dominée en avant par un gros monticule de décombres. Il fut occupé par un fort qu'on nomma Caffarelli. Ce fort et l'enceinte de la ville actuelle formaient un système complet, susceptible d'une longue défense, lorsque tout le reste aurait été pris. Il fallait de l'artillerie pour occu

(*) Thiers, Histoire de la révolution frauçaise, t. X, p. 91 et suiv., 4o édit.

per promptement et solidement ces trois hauteurs. La conception et la direction de ces travaux furent confiées à Crétin (*). »

Alexandrie, la première place occupée par les Français en Egypte, fut aussi la dernière qu'ils conservèrent; entrés dans cette ville le 2 juillet 1798, ils en sortirent en septembre 1801, par la capitulation que le général Menou signa le 30 août avec le général anglais Hutchinson. (Voyez Expédition D'ÉGYPTE.)

ALEXIS, grenadier qui, au blocus de Gênes, fit un faux pas en escaladant un rocher, et roula dans un ravin où i se trouva au milieu de soixante Croates. « Rendez-vous, crie-t-il à l'officier autrichien, vous êtes cernés; » l'officier effrayé fait aussitôt mettre bas les armes à sa troupe, et Alexis ramène les soixante Croates au camp. ALFORT, village situé à deux lieues et quart de Paris, vis-à-vis de Charenton, dont il est séparé par la Marne. En 1764, le ministre des finances Bertin v établit une école vétérinaire, d'après le plan de Bourgelat (voyez ce mot). On y professe l'anatomie, la botanique, la pharmacie; on y fait aussi des cours sur les maladies des animaux et sur les soins qu'exige leur éducation. Cette école renferme de belles collections anatomiques et pathologiques, des hôpitaux où l'on soigne de nombreux animaux malades. Des cours sur l'agriculture et l'économie rurale sont aussi professés dans cette école. On y a fait venir un troupeau de mérinos et de chèvres du Cachemire pour l'amélioration des races françaises. Le premier directeur de cet établissement fut Chabert; et, parmi les professeurs qui l'ont justement rendu célèbre, nous citerons Vicqd'Azyr, Daubenton, Fourcroy, Flandrin, Girard, Dupuis, etc. En 1814, les élèves d'Alfort défendirent courageusement l'école contre les alliés.

ALGER. Cette ville, que les Arabes appellent Al-Djezayr, est située sur

(*) Mémoires de Napoléon écrits par le général Gourgaud, t. II, p. 199.

la mer Méditerranée, et est la capitale de l'Algérie. Alger, que Danville regarde comme l'ancienne Jol de Juba et la Cæsarea des Romains, est bâtie sur une rade demi-circulaire, et les maisons s'élèvent en amphithéâtre sur le penchant d'une colline. Le port est formé par le rivage et l'île dù Fanal réunie par un môle au continent, et est défendu par de formidables batteries. Du côté de la terre, la ville est protégée par une citadelle appelée la Casauba, qui servait de palais au dernier dey.

Depuis 1517, cette ville était devenue le chef-lieu des pirates barbaresques. A cette époque, Barberousse s'y était établi et avait organisé une milice qui ne devait se perpétuer, comme celle des mameluks, que par des enrôlements. Tous les aventuriers de l'Asie et de l'Afrique et les renégats de l'Europe y étaient admis; et le chef (le dey) était nommé par elle. Moyennant un tribut payé chaque année à la Porte, le dey jouissait de la souveraineté entière de l'Algérie.

Depuis leur établissement à Alger, les pirates ne cessèrent de ravager les côtes de l'Europe, et le commerce maritime souffrait beaucoup de leurs attaques. Un nombre considérable de prisonniers allait grossir, chaque année, la foule des captifs, qui ne pouvaient se racheter qu'au prix d'une rançon très-élevée. Dès lors l'Europe conçut le projet de détruire ce repaire de pirates. En 1536, le pape Paul III décida l'empereur Charles-Quint à tenter une expédition contre Alger. Au mois d'octobre 1541, une flotte de deux cent soixante et dix vaisseaux, portant vingt-sept mille hommes de débarquement, sortit de Carthagène sous le commandement du célèbre André Doria. Battue par la tempête, la flotte espagnole débarqua, non sans peine, dans la baie de Matifou, à quatre lieues environ d'Alger. L'armée était en marche sur la ville ennemie, lorsqu'une tempête épouvantable inonda le camp des Impériaux, détruisit la flotte, et permit aux barbaresques de faire une sortie pendant laquelle ils tuèrent un grand nom

13o Livraison (Dictionnaire eNCYCLOPÉDIQUe, etc.)

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bre d'assiégeants. L'habileté de Doria parvint à réunir quelques vaisseaux; et l'armée, après une retraite de quatre jours, épuisée par la faim et les maladies, regagna le cap Temend-Fous, où elle s'embarqua. Ce désastre aug menta l'insolence des barbaresques; et, pendant plus d'un siècle, leurs ravages restèrent impunis. Ce fut seulement en 1663 que Louis XIV résolut d'y mettre un terme. Après plusieurs tentatives ou malheureuses ou inutiles, il envoya, en 1679, une escadre, commandée par Duquesne, bombarder la ville d'Alger. A deux reprises, cette année et la suivante, Duquesne cribla Alger de bombes et de boulets. Enfin, en 1684, le dey obtint la paix, qui fut conclue pour cent ans. En 1688, un nouveau bombardement apprit aux pirates à respecter les traités; et, en 1689, un traité de paix fut signé. C'est alors que la France, l'Angleterre et la Hollande convinrent de payer au dey de véritables tributs, déguisés sous le titre de présents: moyennant ces sommes, le dey s'engageait à faire respecter, par ses sujets, les bâtiments des nations contractantes. En 1770, les Danois, vexés par les pirates, envoyè rent une flotte contre Alger; mais cette expédition n'eut aucun résultat. Cinq ans après, l'Espagne reprit son projet de détruire Alger. Vingt-deux mille hommes, commandés par le général Oreilly, débarquèrent à l'embouchure de l'Haratch; mais, par suite des mauvaises dispositions du général, l'armée, battue par les Algériens, fut obligée de se rembarquer. En 1815, une escadre américaine, commandée par le commodore Decatur, cingla vers Alger pour obtenir une réparation des insultes faites au pavillon américain. Le dey se hâta, pour obtenir la paix, d'abandonner le tribut que lui payaient les États-Unis. L'année suivante, Alger fut attaquée de nouveau par les Anglais. Le consul de cette nation avait été insulté à Alger. Plusieurs pêcheurs de corail, anglais, français et espagnols, avaient été égorgés à Bone. Une flotte anglaise, qui avait été ralliée par une escadre hollandaise,

commandée par lord Exmouth, parut devant Alger le 27 août. La flotte algérienne fut incendiée, les batteries détruites et la ville brûlée. Le dey Omer-Pacha fut obligé de signer la paix. Il consentit à l'abolition perpétuelle de l'esclavage des chrétiens, à la remise de tous les esclaves, à restituer plusieurs sommes et à faire des excuses publiques.

Ce fut en 1827 que commencèrent les querelles de la France avec le dey Hussein. En 1793 et 1794, des marchands algériens avaient vendu à la France du blé, qui, par suite des événements, ne fut pas payé. En 1819, on avait liquidé cette dette à huit millions de francs, qui furent payés, en 1820, à un certain juif algérien, nommé Nathan Backri, fondé de pouvoirs des créanciers algériens. Il paraît que ce mandataire porta ses frais de liquidation à une somme considérable, et qu'il n'offrit à ses commettants que des payements fort au-dessous de la valeur des fournitures faites. Ceux-ci refusèrent de recevoir les sommes qu'on leur offrait; et Backri père étant mort avant d'avoir payé les créanciers algériens, son fils, naturalisé Français, se trouva responsable, aux yeux des réclamants, des sommes que Backri père avait touchées. De nouvelles difficultés s'élevèrent; des Français, créanciers de Backri, avaient, formé opposition au payement. Le dey réclama au nom de ses sujets auprès du consul de France, M. Deval, et exigea l'extradition de Backri; le gouvernement francais refusa de livrer un Français. L'affaire en était là lorsque deux navires de commerce français furent pillés par des Algériens; le dey se plaignit de ce que la France faisait fortifier le port de la Calle, et réclama du pape un tribut. Des conférences eurent lieu à ce sujet. Dans une entrevue qui eut lieu le 23 avril 1828, entre le dey et M. Deval, une querelle s'engagea, et le dey jeta son éventail à la tête du consul français, en lui ordonnant de sortir de la Casauba. La France demanda des réparations pour cette insulte, et équipa une escadre pour appuyer ses justes ré

clamations. Le dey n'ayant pas fait les excuses exigées dans le temps prescrit, le capitaine Collet déclara le blocus des ports de l'Algérie. Le 4 octobre, onze vaisseaux algériens sortirent du port. Aussitôt le capitaine Collet attaqua l'ennemi, et, après un combat acharné, le força à rentrer dans la rade. Cependant la France, à laquelle le blocus coûtait sept millions par an, sans amener de bien grands résultats, se décida à faire une nouvelle tentative pour obtenir la satisfaction demandée. Au mois d'août 1829, M. de la Bretonnière, monté sur le vaisseau la Provence, alla les soumettré au dey, qui répondit par un refus positif. Le 3, au moment où la Provence sortait de la rade, toutes les batteries de la Casauba et du port tirèrent sur elle tant qu'elle fut à portée.

Le gouvernement disposa tout dès lors pour terminer cette affaire. Le 2 mars 1880, dans le discours d'ouverture des chambres, Charles X déclara que son intention était de ne pas laisser plus longtemps impunie l'insulte faite au pavillon français, et d'obtenir du dey d'Alger une réparation éclatante, qui, en satisfaisant à l'honneur de la France, tournerait, avec l'aide du Tout-Puissant, au profit de la chrétienté. Une flotte de onze vaisseaux, dix-neuf frégates, et deux cent soixante et quatorze bâtiments de transport, portant trente-sept mille hommes, commandés par le général en chef Bourmont, quitta le port de Toulon du 25 au 27 mai, et, le 30, la flotte arriva en vue de la côte d'Alger, à six lieues du cap Caxine. On se préparait déjà au débarquement, lorsqu'un coup de vent dispersa la flotte qui fut obligée d'aller se rallier à Palma. Elle y resta du 2 au 8 juin. Alors, les vents étant redevenus favorables, le viceamiral Duperrey, commandant la flotte, donna le signal du départ ; et le 13 juin la flotte française formait sa ligne de bataille, et, defilant en vue d'Alger, se dirigeait sur le cap de Sidi-Ferruch. Le 14, la division Berthezène débarqua sur la plage, s'empara de la tour de TorréChica, et chassa douze à quinze mille

Arabes des redoutes qu'ils défendaient, pendant que le reste de l'armée effectuait son débarquement. Heureusement les Algériens n'avaient pas pensé que les Français prendraient terre de ce côté, car un coup de vent et un orage, qui eurent lieu le 17, eussent pu leur être favorables. Le 19, quarante mille Arabes, commandés par Ibrahim - Aga, gendre du dey, s'avancèrent contre l'armée française. L'action s'engagea à Staouéli. L'artillerie et d'habiles manoeuvres purent seules forcer l'ennemi à se retirer. Le 24, il fut encore vaincu, et l'armée s'avança sur Alger. Le 29, le général en chef établissait son quartier général sur les hauteurs du Boujareah, qui dominent Alger, et le 4 juillet, la division Loverdo commença le feu contre le fort de l'Empereur. Après cinq heures de combat, les Turcs, qui avaient défendu cette forteresse avec intrépidité, voyant le fort presque détruit, toutes leurs pièces démontées, firent sauter le fort. Aussitôt les Français s'y établirent. Le dey, épouvanté de la prise de cette citadelle qu'il regardait comme inexpugnable, demanda la cessation des hostilités, et offrit de grands avantages si les Français évacuaient le pays. M. de Bourmont refusa ces propositions: il rejeta la médiation du consul de la Grande-Bretagne, et exigea que le fort de la Casauba, tous les autres forts qui dépendent d'Alger et le port de cette ville, fussent remis aux Français, ainsi que toutes les propriétés du gouvernement, y compris le trésor. On assurait au dey sa liberté, la conservation de ses biens et la faculté de se retirer dans le lieu qu'il choisirait. On promettait d'ailleurs aux habitants de respecter leur liberté, leur religion et l'honneur de leurs femmes. Le dey accepta, et, le 5 juillet, l'armée française occupa Alger.

Le premier soin de M. de Bourmont fut de faire inventorier le trésor algérien. On y trouva en espèces d'or, d'argent, ou en bijoux, une valeur de 48,684,527 fr. 94 cent., qui couvrait à peu près les frais de l'expédition. Quinze cents bouches à feu, dont sept

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