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Nous ne donnerons ici qu'un aperçu rapide de ces possessions, en renvoyant pour les détails aux mots Alger, Sénégal, ile Saint-Louis, Gorée, ile Bourbon, etc. Les établissements dans la Sénégambie forment deux arrondissements: celui de Saint-Louis, dans lequel sont compris tous les comptoirs ou escales formés dans les îles du Sénégal et sur les bords de ce fleuve, ainsi que la côte qui s'étend du cap. Blanc à la baie d'Iof; celui de Gorée, auquel appartient l'ile de Gorée et toute la côte comprise entre la baie d'Iof et la Gambie. De ces deux arrondissements, le plus important est celui de Saint-Louis où se fait le grand commerce de la gomme, et qui peut devenir un jour un des plus grands marchés de l'Afrique. Quant à celui de Gorée, il renferme un territoire étendu (depuis le cap Blanc jusqu'à la Gambie), dont la France n'a que la suzeraineté nominale, aucun comptoir n'y ayant été établi.' « C'est surtout depuis la décadence de la colonie anglaise de Sierra-Léone et le nouvel étáblissement que les Anglais ont formé à Fernando-Po, que l'on peut prévoir l'importance qu'aura pour la France la possession de Saint-Louis et de Gorée, surtout si les stations du haut Sénégal peuvent se maintenir. De là au bassin du Djoliba on peut communiquer en peu de jours; de faibles obstacles séparent les deux cours d'eau, et une fois arrivé à Ségo on pourra aisément descendre à Djenny et à Tombouctou, ou remonter à Bouré, le pays de l'or, ainsi que l'a démontré l'importante exploration de M. Caillié (*). » Qu'on se rappelle que le Djoliba est le même fleuve que le Niger, un des plus grands fleuves de l'Afrique, et que Tombouctou, le principal entrepôt du commerce que font les peuples de l'Afrique centrale, fut longtemps une ville vassale de l'empereur de Maroc, notre voisin de l'autre côté de l'Afrique sur les bords de la Méditerranée, et l'on comprendra l'im

Balbi, Abrégé de géographie, troi

sième édition, p. 914.

portance que peuvent prendre un jour nos établissements déjà si anciens du Sénégal.

Établissements dans l'océan Indien. Depuis la perte de l'île de France, cédée en 1814 à l'Angleterre, la France ne conserve plus dans ces régions que l'ile Bourbon, dont la population s'élevait en 1826 à quatre-vingt-cinq mille cent quatre-vingt-dix-huit âmes, et la petite île Sainte-Marie, que l'on a le projet d'évacuer, parce qu'elle a perdu son importance depuis que tous les comptoirs établis sur les côtes de Madagascar ont été évacués.

Etablissements dans la régence d'Alger. Depuis plusieurs siècles, la France avait sur cette côte des établissements pour la pêche du corail, connus sous le nom de concessions. Le territoire désigné par ce mot s'étendait le long de la côte depuis Bougie jusqu'à la frontière de l'Etat de Tunis. Il se composait de deux parties distinctes : « la partie orientale, depuis la frontière de Tunis jusqu'à la rivière de Seybas ou Seibouse (Rubricatus), qui appartenait entièrement à la France, et sur laquelle s'élevaient les forteresses de Bastion de France, de la Calle et le Poste du Moulin; la partie occidentale, depuis le Seybas jusqu'à Bougie, sur laquelle la régence d'Alger coucédait à la France, moyennant une redevance déterminée, la pêche exclusive du corail. Cette redevance, qui, par le traité du Bastion de France, en 1694, avait été fixée à 17,000 livres, fut portée à 60.000 en 1790, et à 200,000 francs par le traité de 1817. Ces établissements, qui, dans le dix-septième siècle, étaient encore assez considérables, se composaient, outre les trois forts déjà mentionnés, de ceux du cap Roux, du cap Rose et du cap Nègre. Deja, antérieurement à 1798, ils avaient été tellement négligés, qu'avant la dernière guerre il n'y avait plus que le Poste du Moulin et la Calle qui eussent une faible garnison régulière de deux à trois cents hommes. Malgré leur peu d'importance sous le rapport militaire, ces établissements étaient bien autrement importants sous

celui du commerce. En 1825, la pêche du corail y employa cent quatre-vingttrois bâtiments du port de mille sept cent trente et un tonneaux et montés par mille neuf cent quatre-vingt-six hommes d'équipage; le produit en fut de 25,985 kilogrammes, évalués sur les lieux à 1,812,450 francs, et qui, travaillés, devaient représenter ensuite une valeur très-considérable. La presque totalité de ces bâtiments étaient italiens, mais tous payaient une redevance à la France. En 1827, le Poste du Moulin et la Calle furent entièrerement démolis par les troupes du dey (*). »

Trois ans plus tard, Alger tombait au pouvoir des Français (voyez Alger), et nos troupes occupèrent successivement Oran, Arzew, Mostagan, l'île de Raschgoun, Tremecen, Mascara, Bone, Bougie, la Calle, Stora, Constantine, Ghelma, Gigelli, Blidah, Médéah, etc.; et bien que le sud-ouest de l'ancienne régence ait été laissé à Abdel-Kader, notre suzeraineté ne s'en étend pas moins sur tout l'ancien territoire de la régence, et n'a d'autres limites que la Méditerranée au nord, l'empire de Maroc à l'ouest, la régence de Tunis à l'est, et au sud l'immensité du Sahara.

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AGADES, ou territoire d'Agde. avait, depuis le commencement du dixième siècle, le titre de vicomté. Cette vicomté passa, en 993, aux comtes de Carcassonne, en 1067 aux vicomtes d'Albi et de Nîmes, en 1187 à l'évêque d'Agde. La suzeraineté de ce fief fut réunie à la couronne en 1271, en même temps que les autres États de la maison de Toulouse.

AGAVE. Plante de la famille des broméloïdes, originaire de l'Amérique méridionale, et naturalisée déjà en Espagne et à Alger; elle pourrait l'être dans la France méridionale et rendrait de grands services dans cette contrée, parce qu'elle pourrait tenir lieu du lin et du chanvre dont elle manque. On extrait en effet de l'agave une filasse qui fournit des

(*) Balbi, ibid., p. 882 et suiv.

fils très-forts et d'une grande souplesse, qu'on emploie en Amérique et en Espagne aux mêmes usages que le lin et le chanvre dans le nord de la France. La culture en est d'ailleurs fort simple, et la plante est assez robuste pour croître également bien partout, indépendamment de la qualité du sol. Une espèce particulière d'agave, celle qu'on appelle l'agave du Mexique, fournit en outre, quand la plante est jeune, une liqueur douce et sucrée, qui devient ensuite par la fermentation vineuse et enivrante, et que l'on cultive en grand au Mexique pour ce seul résultat. La culture en grand de cette plante dans nos provinces méridionales, et surtout dans l'Algérie, n'aurait pas seulement pour résultat de doter ces contrées d'un produit dont elles manquent, mais fournirait encore de ces haies impénétrables que l'agriculture réclame partout, et qui à Alger plus que partout ailleurs, dans ce pays de maraude et de rapines, sont indispensables à la sécurité des propriétaires. Les feuilles de l'agave, que les Européens appellent improprement aloès, sont longues de cinq à six pouces, larges de six à huit et épaisses de trois à quatre. Leur extrémité est armée d'épines ou piquants redoutables. L'importance dont peut être cette culture pour l'agriculture française fera sans doute excuser cette excursion dans le domaine des sciences naturelles.

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AGDE. Ville du département de l'Hérault, arrondissement de Béziers, à dix lieues et demie de Montpellier, paraît être une ancienne colonie massaliote; elle se trouve aujourd'hui à une demi-lieue de l'embouchure de l'Hérault, dans le golfe qu'on appelle le Grau d'Agde. Cette rivière y forme un port construit en 1633 par Louis XIII, qui y établit un siége d'amirauté. Agde est dans une position très-avantageuse derrière elle s'étend une plaine fertile, et à ses pieds coule l'Hérault, ainsi qu'une des branches du grand canal du Midi.Son port, qui peut contenir jusqu'à quatre cent cinquante navires de soixante à deux cents tonneaux, et

qui en renferme ordinairement trente à quarante, est précédé d'un chenal, dont la largeur moyenne est de deux cents mètres et la profondeur de cinq. Des quais construits en lave le conduisent jusqu'à la mer. Agde fait un commerce actif de cabotage, et approvisionne de poisson frais tout le département de l'Hérault et une partie de celui du Gard. Cent vingt bâtiments de cent à trois cents tonneaux appartiennent à ce port. Ses tours, ses murailles et la plupart de ses maisons sont construites en pierres de lave fournies par le volcan éteint de SaintLoup, voisin de la ville, et dont le cratère est élevé de deux cent quatrevingt-douze mètres au-dessus de la mer. A une lieue d'Agde, en face de l'embouchure de l'Hérault, est un îlot que Richelieu voulut joindre au continent par une jetée formée d'énormes rochers. Sur cet îlot, qu'on croit être un ancien volcan, a été construit le fort de Brescou, qui serait imprenable s'il était bien fourni de vivres. Les magasins, les casemates, les batteries même sont taillés dans le roc; on n'y peut faire aucun débarquement, et il est impossible à aucun vaisseau, galiote à bombes et barque canonnière d'en approcher.

AGE.

Ce mot désigne les diverses époques de la vie des individus. Ce n'est pas seulement un terme de physiologie; la considération de l'âge de l'individu est aussi une des matières de la législation, qui déclare l'individu capable de tels ou tels actes seulement à tel ou tel âge. Ainsi le mariage est défendu avant quinze ans pour la femme et dix-huit ans pour l'homme; vingt et un ans est l'époque de la majorité légale; vingt-cinq ans sont nécessaires pour être juré, électeur, maire, et trente pour être député ou pair avec voix délibérative. Dans la législation criminelle, l'âge où la culpabilité n'a plus d'excuse, est seize ans. Avant cette époque, l'accusé peut être renvoyé absous, par la raison qu'il a agi sans discernement. Dans les anciennes coutumes, quatorze ans était le terme où finissait la minorité des

non-nobles; on ne consultait pour les déclarer majeurs que les forces acquises, et on jugeait ordinairement qu'à cet âge elles étaient assez grandes pour qu'ils pussent se livrer à l'agriculture, au commerce ou à l'industrie. Quant aux nobles, leur majorité était fixée à vingt et un ans à cette époque seulement on les jugeait capables de porter les armes avec honneur et de défendre leur écusson; alors aussi ils étaient forcés d'accepter le duel et pouvaient être admis dans la chevalerie.

AGE (moyen ). - On désigne sous ce nom, dans l'histoire de France et dans l'histoire générale de l'Europe, la période qui s'étend depuis le commencement de l'invasion des barbares et la chute de l'empire romain jusqu'aux temps modernes, dont le commencement est fixé au milieu du quinzième siècle. On se plaint généralement de la confusion que présente l'histoire du moyen âge, de ces dix siècles durant lesquels l'antique société achève de se dissoudre pour préparer, non sans de pénibles efforts, l'ordre politique qui s'est enfin constitué dans les temps modernes. Cependant cette confusion n'est qu'apparente. Que trouve-t-on en effet dans cette periode mémorable de la vie de l'humanité, où la France a commencé à prendre le rôle et le caractère qu'elle a depuis toujours conservés ? C'est d'abord une triple invasion, celle des Germains, celle des Slaves et celle des Arabes, qui inonde successivement les provinces romaines, les recouvre, pour ainsi dire, de populations étrangè res qui font prévaloir d'autres langues et d'autres mœurs. Cinq siècles s'écoulent au milieu de ces grands mouvements de peuples, que la main de Charlemagne a un instant arrêtés. Au sixième, c'est-à-dire vers l'an 1000, le repos et le silence sont partout, les tenebres s'étendent, les sociétés se morcellent. Institutions, lois, coutumes, langues, tout devient local. Cependant quelque chose de général, d'universel, qui porte en tous lieux sa langue, sa législation, sa hiérarchie, subsiste : c'est l'Eglise, qui n'est étrangère nulle part, dont les membres s'entendent et se répon

dent d'une extrémité à l'autre de l'Europe, qui prêchent les mêmes doctrines, animent d'un même esprit ces innombrables sociétés au milieu desquelles ils sont répandus, et réunis sent enfin tous ces peuples dans une commune et sainte entreprise. Ce fut durant les croisades, autour du tombeau du Christ, que les représentants de toutes les nations européennes, amenés jusqu'à Jérusalem par les prédications de l'Eglise, se reconnurent pour frères et pour membres d'une même communion.

Après les croisades, les grandes sociétés commencent à se reconstituer alors se présentent la lutte de la France et de l'Angleterre, les progrès des monarchies espagnoles, la ruine de l'autorité impériale en Allemagne, l'éclat et la chute des républiques italiennes, les révolutions des États slaves et des États scandinaves; puis le tableau se termine dans le lieu même qui a été le point de départ, à Constantinople, qui a survécu à toutes les invasions, comme un dernier souvenir du grand empire, et qui tombe au moment où le moyen âge se termine.

Dans ces dix siècles, la France, avons-nous dit, prit déjà le rôle qu'elle a depuis conservé, celui d'une nation éminemment libérale dans le sens le plus élevé du mot, généreuse, active, accessible à toutes les grandes pensées, mais turbulente, moins apte au commerce et à l'industrie qu'à la guerre; moins capable de prudence et de patience que d'efforts violents et temporaires; moins habile enfin à fonder un gouvernement régulier et des libertés générales qu'à faire des émeutes de rues, qui donnaient parfois des priviléges à une ville, sans pouvoir jamais accomplir une révolution du

rable.

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pitale des Nitiobriges. Il y a peu de villes qui aient passé par autant de vicissitudes. En effet, elle fut souvent prise, reprise et démantelée : d'abord, durant les guerres civiles de l'Empire, puis par tous les barbares qui pénétrèrent dans la Gaule; au neuvième siècle, par les Normands; au quatorzième, par les Français et les Anglais qui s'en disputèrent fréquemment la possession; au seizième enfin, durant les guerres de religion. Le mariage d'Eléonore d'Aquitaine avec Henri II avait, en effet, donné la Guienne (voy. ce mot) aux rois d'Angleterre. Quand le traité de 1258 mit fin à la première période de cette guerre de trois siècles, Agen resta, ainsi que Bordeaux, à Henrill. En 1322, les Français la reprirent, mais ils la rendirent en 1330. Toutefois, Agen ne voulut pas reconnaître la domination anglaise jusqu'au traité de Bretigny, qui la céda de nouveau à l'Angleterre (1360). Fidèle à la France, elle se soumit à Charles V, et attira sur elle, en 1418, toutes les forces du comte d'Armagnac qui la saccagea. Les protestants et les catholiques s'en emparèrent à plusieurs reprises, de 1562 à 1592, époque où elle ouvrit ses portes à Henri IV. Au-dessus de la ville s'élève un rocher où plusieurs cellules creusées dans la pierre ont autrefois servi de retraite à des ermites; de là, on découvre une vue magnifique, la Garonne, les vastes et belles plaines qu'elle traverse, et la chaîne lointaine des Pyrénées. Agen renferme une manufacture royale de toiles à voiles, et fait une grande exportation de blés, de vins, d'eau-de-vie, de chanvre, dé fruits, surtout de prunes qui paraissent avoir une propriété antiscorbutique. La position d'Agen sur la Garonne, entre Bordeaux et Toulouse, en fait l'entrepôt du commerce de ces deux places; d'autre part, elle sert de débouché aux farines des départements agricoles qui l'entourent, et qu'elle expédie a Bordeaux, d'où elles sont portées aux colonies. Sulpice Sévère, Jules Scaliger, Lacepède et le général Lacuée sont nés à Agen.

Agen était au dernier siècle le siége

d'une sénéchaussée, et sous le rapport financier le chef-lieu d'une élection. La taille y était réelle, et il n'était personne possédant des biens roturiers qui en fût exempt. Quant au diocèse, il était entouré par ceux de Sarlat, de Périgueux, de Lectoure, de Condom, de Cahors, de Montauban et de Bazas; anciennement le Condomois en faisait aussi partie. Agen est encore aujourd'hui le siége d'un évêché qui embrasse tout le département de Lot-et-Garonne, et d'une cour royale dont le ressort s'étend sur les départements du Gers, du Lot et du Lot-etGaronne.

AGENDICUM, ville de l'ancienne Gaule, capitale des Senons, et qu'on a prise longtemps pour Sens, mais qui doit avoir occupé l'emplacement de

Provins.

AGENOIS (Pagus Aginnensis), petit pays de l'ancienne France, avec le titre de comté, puis celui de duché, long de vingt-quatre lieues et large de douze, formant aujourd'hui le département de Lot-et-Garonne. Les plaines de cette province voisines du Lot et de la Garonne produisent une immense quantité de chanvre. Au dernier siècle les arsenaux de la marine en ont tiré en une seule année jusqu'à 900 milliers, Louis XIII engagea l'Agénois à Richelieu, dont les héritiers en jouissaient encore en 1789.

AGENT. On appelle ainsi celui qui agit pour autrui, et les instruments dont l'homme se sert pour les productions industrielles ainsi la monnaie est un agent de circulation, le fer un agent de production.

AGENTS DE CHANGE. -- L'État s'étant rendu, par des emprunts ou de toute autre manière, en recevant des inscriptions sur le grand - livre. par exemple, etc., le débiteur d'une foule de créanciers, ceux-ci, quand ils ont besoin de rentrer dans leurs fonds, négocient, à la Bourse, le titre de leur créance. Ces titres, représentant la valeur de l'inscription, sont considérés comme une denrée véritable, dont le prix varie d'après les circonstances, qui, favorables ou contraires

au gouvernement, font monter ou baisser le taux de l'intérêt, selon le degré, de confiance que les créanciers de l'État accordent à leur débiteur. Ainsi, cinq francs de rentes, émises au pair, valent cent francs; mais si, par suite de l'abondance des capitaux, le taux de l'intérêt dans les transactions privées baisse au-dessous de cinq pour cent, les rentes sur l'État devenant plus avantageuses que les créances particulières, chacun cherche à s'en procurer. La concurrence faisant à son tour monter la valeur des rentes, et ceux qui les possèdent ne voulant consentirà les vendre qu'avec gain, il se trouve bientôt qu'une rente cinq pour cent ne représente plus un capital de cent francs, mais de cent cinq, de cent dix francs. Dans des circonstances contraires, si les capitaux deviennent rares, si la confiance dans les ressources et la bonne foi du gouvernement s'affaiblit, les placements se détournent de cette voie, et les rentes sur l'Etat tombent dans un discrédit qui fait baisser de beaucoup leur valeur. Ainsi, l'on a vu des rentes sur le gouvernement espagnol ne plus valoir, au lieu de cent francs, que trente, vingt, et même dix-sept francs. On conçoit donc quelle immense différence peut présenter, selon les circonstances, la valeur des effets publics. Or, il y a une classe d'hom mes, les agents de change, qui sont chargés de la négociation de toutes ces valeurs; ce sont eux qui les ven dent ou les achètent pour le compte des particuliers, et qui fixent, chaque jour, leur cours à la clôture de la Bourse. On sait, en effet, à la fin de chaque bourse, quand toutes les opérations ont été terminées, à quel prix ont été achetées ou vendues par les agents de change les dernières rentes,' et, par conséquent, quelle était leur valeur, si elles ont monté ou baissé de quelques centimes sur le cours du jour précédent.

Il en est des actions industrielles et de toutes les valeurs commerciales comme des inscriptions sur le grand- livre; et ce sont encore les agents de change qui sont chargés

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