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exerça sa profession dans sa ville natale, et tous les poëtes du temps célébrèrent son éloge en français, en latin ou en grec. Son fils rassembla ces différentes pièces sous ce titre : Le Tombeau de feu noble homme maitre Richard Legras; Paris, 1586, in-12. J. V.

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Abbé Goujet, Suppl. à Moréri, Grund Dict. Histor. LEGRAS (Jacques), poëte français, fils du précédent, mort à la fin du seizième siècle. Il était né à Rouen, et fut reçu avocat au parlement de cette ville. La Croix du Maine l'appelle «< homme fort docte és langues et poëte françois très-excellent ». Legras avait fait l'éloge de la Bibliothèque françoise de son ami dans deux sonnets qui sont imprimés à la suite de la préface. On a en outre de lui une traduction d'Hésiode en vers, sous le titre : Les Besongnes et les Jours, Paris, 1586, in-12, que l'abbé Goujet trouve préférable pour l'exactitude et le mérite du style aux trois autres traductions de ce poëte qui avaient paru jusque alors.

J. V.

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LEGRAS (Louise DE MARILLAC, Mme), fondatrice d'ordre religieux, née à Paris, le 12 août 1591, morte dans la même ville, en 1662. Elle était fille de Louis de Marillac, frère du célèbre garde des Sceaux et du maréchal de ce nom. En 1613, elle épousa Antoine Legras, secrétaire des commandements de la reine Marie de Médicis. Restée veuve de bonne heure, elle se consacra entièrement à la piété. Liée avec Vincent de Paul, elle eut une part importante à la création des nombreux établissements de charité qui signalèrent la vie de ce philanthrope. Ils fondèrent ensemble l'institution des sœurs de charité appelées Sœurs grises à cause de la couleur de leur modeste costume. Mise à la tête d'une communauté de cet ordre établie à Paris, madame Legras se dévoua, avec la plus grande abnégation, au soin des malades. L'œuvre de Vincent de Paul s'étendant, elle eut à répandre ses bienfaits sur les enfants trouvés, les aliénés, les pestiférés et même les galériens : son héroïque charité pourvut à tout; partout où il y avait des misères à secourir, on remarquait sa main bienfaisante, distribuant avec bonheur des revenus considérables. L'institution des sœurs grises est aujourd'hui répandue dans toutes les parties du monde. E. D.

Gobillon et Collet, Vie et Pensées de Mme Legras (Paris, 1769, in-12). Moréri, Le Grand Dictionnaire Historique.

LEGRAS (Antoine), humaniste français, né à Paris, vers 1680, mort le 11 mars 1751. Il était entré dans la congrégation de l'Oratoire, qu'il quitta pour vivre dans le monde. Presque tous ses ouvrages ont paru anonymes. On cite : Ouvrages des Saints Pères qui ont vécu du temps des apótres, contenant la Lettre de saint Barnabé, le Pasteur de saint Hermas, les Lettres de saint Clément, de saint

Ignace et de saint Polycarpe, avec des notes; Paris, 1717, in-12; Livres apocryphes de l'Ancien et du Nouveau Testament en latin et en français, avec des notes, pour servir de suite à la Bible de M. de Sacy; Paris, 1717, in-fol., et 1742, 2 vol. in-12: on y trouve le troisième et le quatrième livre d'Esdras, le troisième et le quatrième livre des Machabées, l'Épître aux Laodicéens de saint Paul; l'Epitre catholique de saint Barnabé, le Pasteur d'Hermas; les Épîtres de saint Clément, de saint Ignace, de saint Polycarpe, et l'Epître à Diognèle; Epitre à Diognète, dans laquelle l'auteur sur les ruines de l'idolatric et du judaïsme établit les plus solides fondements de la religion chrétienne, ouvrage du premier siècle, traduit du grec; Paris, 1725, in-12; Les Vies des grands Capitaines grecs et romains de Cornelius Nepos, avec les portraits des grands hommes et des caractères des siècles dans lesquels ils ont vécu, tirés de Velleius Paterculus; Paris, 1729, in-12; Apologie de M. Nicole, écrite par lui-même, sur le refus qu'il fit en 1679 de s'unir avec M. Arnauld, publiée par les soins de M. Legras, ci-devant confrère de l'Oratoire; Amsterdam (Paris), 1734, in-12. J. V.

Chaudon et Delandine, Dict. univ. Hist., Crit. et Bibliogr. Quérard, La France Littéraire.

LEGRAS DU VILLARD (Pierre), littérateur français, né vers 1700, mort en 1785. Il était chanoine de l'église Saint-André de Grenoble et supérieur de la maison de Parménie. On a de lui : Sanctoral, ou légendes des saints du diocèse de Grenoble; 1730, in-8°; 1740, in-12; - Eloges

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Les

de quinze illustres Chanoines de Saint-André de Grenoble; 1733; · Discours sur la vie et la mort de M. le cardinal Lecamus, évêque et prince de Grenoble; Lausanne (Grenoble), 1748, in-12; Lettre sur la Procession des Fous et autres extravagances en diverses églises; 1757; Dissertation sur l'Origine des Noms de famille; 1758, in-12; Agréments de la Solitude; 1758, in-12; - Cantiques spirituels; 1759, in-12; Le Voyage spirituel des Sœurs de Parménie; 1760, in-12; Inscriptions latines, en style lapidaire, avec des notes curieuses et intéressantes; in-4°; Lettres d'un Chanoine de Grenoble à un de ses amis, sur la Comète; in-8°; Abrégé historique de la Maison de Parménie; Grassiana, ou Œuvres mélées, in-4°. J. V. Quérard, La France Littéraire.

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LEGRAS (Philippe), jurisconsulte français, né à Dijon, en 1752, mort dans la même ville, le 14 avril 1824. Il était procureur au parlement de sa ville natale, et défendit par plusieurs écrits la cause des émigrés pendant la république. En 1803 il fut appelé à faire partie de la commission chargée de rédiger le projet de code de commerce qui depuis a été converti en loi. Le 8 juillet 1806, il fut admis comme avocat au con

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seil d'État, et reçut bientôt la croix de la Légion d'Honneur. Après la chute de l'empire, il s'éloigna des affaires. On a de lui: Pressante Réclamation pour les pères et mères des émigrés; Paris (anonyme) an 11 (1795), in-8°; Le Citoyen français, ou mémoires historiques, politiques, physiques, etc.; Londres, 1785, in-8°; Note sur la formule de procéder devant les tribunaux de commerce; in-8°. « Legras, dit M. Quérard, est en outre auteur d'un ouvrage Sur les Faillites, qui pouvait être intéressant, mais qui est entaché des vices dont sont empreintes la plupart des lois de cette époque, où l'on a sacrifié l'intérêt des particuliers à celui du fisc. L-Z-E.

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Arnault, Jay, Jouy et Norvins, Biographie nouvelle des Contemporains; 1822. — Quérard, La France Litteraire. - Mahul, Annuaire Necrologique, année 1824.

LE GRAVEREND (1) (Jean-Marie-Emmanuel), jurisconsulte français, l'un des plus sa. vants criminalistes de nos jours, naquit à Rennes, le 27 mai 1776, et mourut à Paris, le 23 décembre 1827. Il était bien jeune encore lorsqu'il fut nommé secrétaire en chef de l'administration départementale d'Ille-et-Vilaine. Trois années après, il était appelé au ministère de la justice, pour y remplir les fonctions de chef de bureau de la justice criminelle. En 1813 il devint chef de division, et sous la première restauration il reçut le titre de directeur des affaires criminelles et des grâces. Le chancelier Dambray, qui avait conçu pour lui beaucoup d'estime, y fit joindre la croix de la Légion d'Honneur. Le Graverend fut pourvu en 1819 du titre de maître des requêtes en service extraordinaire. En 1822, il résigna ses fonctions de directeur des affaires criminelles, et se fit inscrire au nombre des avocats à la cour royale de Paris. Quoique ayant quitté le ministère de la justice où il remplissait aussi les fonctions de directeur du Bulletin de la Cour de Cassation, il prétendit continuer à diriger la rédaction de ce bulletin; mais une ordonnance du roi repoussa cette prétention en établissant en principe que la direction de ce bulletin devait appartenir au titulaire de l'emploi qu'il venait de quitter, et dont M. Rives avait été pourvu. Depuis son entrée au ministère, Le

(1) Nous croyons utile de signaler ici des erreurs sur la personne de cet éminent jurisconsulte, que l'on remarque dans des ouvrages accrédités, et qui pourraient être répétées ailleurs. Les auteurs de la Biographie des Contemporains, MM. Arnault, Jay, Jouy, etc., et M. Quérard Ini-même, ont confondu M. Legraverend avec un de ses parents homonyme qui fut conseiller à la cour royale de Rennes et membre de la chambre des députés de 1817 à 1821. La table du Moniteur universel pour l'année 1817 commet la même méprise, en classant au nombre des députés du département d'Ille-et-Vilaine M. Legraverend, directeur des affaires criminelles et des grâces au ministère de la justice. La table pour l'année 1818 a ratifié cette erreur en portant M. Legraverend, conseiller à la cour royale de Rennes, au nombre des députés de ce département. La même observation s'applique à la qualité de membre de la chambre des représentants que les biographes mentionnés ci-dessus attribuent à M, Legraverend, (J. L. )

graverend avait amassé les matériaux et médité le plan d'un grand ouvrage sur la législation criminelle en France, et avait déjà préludé à la publication de cet important travail, en faisant paraître un Traité de la Procédure criminelle devant les tribunaux militaires et maritimes; Paris, 1808, 2 vol. in-8°, lequel a été refondu en partie dans le Traité de la Législation criminelle en France; Paris, 1816, 1823, 1830, 2 vol. in-4°. « Cet ouvrage, fruit de longues recherches, embrasse sous un plan méthodique et raisonné toutes les notions éparses dans une foule de lois et dans la jurisprudence des cours souveraines (1). » L'auteur suit, autant que son sujet le comporte, l'ordre des matières tel que le Code d'Instruction criminelle l'a établi; mais il y a fait entrer, en forme de dispositions préliminaires ou applicables aux chapitres les plus essentiels, des considérations générales sur l'esprit des lois criminelles, sur le système de l'accusation en France, sur la compétence des tribunaux, etc. Legraverend préparait une nouvelle édition de son ouvrage lorsque la mort le surprit. Un savant jurisconsulte, bien digne d'être son continuateur après avoir été son ami, M. J.-B. Duvergier, accepta la mission qui lui fut confiée de mettre en œuvre les matériaux laissés par l'auteur. L'éditeur révisa et corrigea le texte sur les notes manuscrites de celui-ci, et y ajouta toutes les observations que les changements opérés dans la législation criminelle, de 1823 à 1830, devaient lui suggérer.

Un

On doit encore à Legraverend des Observations sur le jury en France; Paris, 1818; 2e édition, 1827, in-8°; - Des Lacunes et des Besoins de la Législation française en matière politique et en matière criminelle, ou du défaut de sanction dans les lois d'ordre public; Paris, 1824, 2 vol. in-8°. Cet ouvrage, qui peut être considéré comme un corollaire du grand traité, est rempli d'observations judicieuses qui achèvent de prouver que le savant crimina liste avait mûrement approfondi son sujet; il respire l'amour de l'humanité, sans que l'auteur sacrifie à ce sentiment respectable les garanties qu'exige le maintien de l'ordre public; Mot sur le projet de loi relatif au Sacrilége; Paris, 1825, in-8°; Lettre écrite à M. le comte de Montlosier; Paris, 1826, in-s". On attribue à Legraverend un livre où, sous le voile de l'allégorie, on passe une revue critique des événements de la révolution depuis 1789 jusqu'en 1825; il est intitulé: Les Coups de Bec et les Coups de Patte, histoire abrégée, rapide et légère du peuple ornithien, traduit d'un manuscrit tombé de la Lune; Paris, 1825, 2 vol. in-12. Notre jurisconsulte n'était pas né plaisant, et donne ici un exemple de plus des hommes, de mérite d'ailleurs, qui se mé

(1) Epitre dédicatoire à monseigneur Dambray, chancelier de France.

prennent sur la nature de leur talent. Cette allégorie est froide, trop longue, et par conséquent ennuyeuse. Aussi n'obtint-elle aucun succès. En vain l'éditeur chercha, par un changement de titre, à lui assurer un autre sort: Le Manuscrit tombé du ciel, histoire abrégée, rapide et légère du peuple ornithien, 1829, 2 vol. in-12, ne fit pas meilleure fortune. M. Legraverend fournit aussi pour Le Moniteur un certain nombre d'articles où il rendit compte de quelques ouvrages de jurisprudence. Ces articles, qui furent toujours remarqués, portent le cachet d'un savoir à la fois profond et lumineux.

J. LAMOUREUX.

Moniteur universel de 1814 à 1827. - Quérard, La France Littéraire.

LEGRIS (Jacques), voy. CARROUGES (Jean DE).

LEGRIS-DUVAL ( René-Michel), philanthrope français, né à Landerneau (Bretagne), le 16 août 1765, mort à Paris, le 18 janvier 1819. Neveu du père Querbeuf, jésuite, il obtint une bourse au collège Louis-le-Grand, passa ensuite au séminaire Saint-Sulpice, et fut ordonné prêtre le 20 mars 1790. Il se retira alors à Versailles, ой il exerçait son ministère lorsqu'il apprit la condamnation de Louis XVI. Il vint aussitôt se présenter à la commune de Paris, et demanda à assister le roi à ses derniers moments. On lui apprit que Louis XVI avait choisi un confesseur; et comme Legris-Duval n'avait aucun papier, on allait l'arrêter, quand le député Matthieu le reconnut pour un de ses anciens condisciples et répondit de lui. En 1796 Legris-Duval fut chargé de diriger l'éducation de M. Sosthène de La Rochefoucauld, pour l'instruction duquel il composa un petit livre. Lorsqu'en 1810 les cardinaux qui avaient été appelés à Paris furent exilés pour avoir refusé de se trouver à la cérémonie du second mariage de Napoléon, l'abbé Legris-Duval sollicita en leur faveur des secours de personnes riches et pieuses. Après la restauration, il obtint le titre de prédicateur ordinaire du roi, et prêcha plusieurs fois devant la cour et dans des assemblées de charité. Il provoqua et encouragea tous les établissements pieux et utiles qui s'élevèrent à cette époque, comme l'association en faveur des pauvres savoyards, l'association pour la visite des malades dans les hôpitaux, l'association pour l'instruction des jeunes prisonniers, qui lui durent en partie leur succès. Il fonda aussi quelques établissements religieux, comme une institution de religieuses vouées à l'instruction des filles de la campagne. Legris-Duval refusa, en 1817, un évêché, ainsi que la place d'aumônier ordinaire de la chapelle de Monsieur et le titre de grand-vicaire de Paris. Peu de temps avant de mourir, il obtint du roi une pension de 1,500 fr. On a de lui: Le Mentor chrétien, ou catéchisme de Fénelon; Paris, 1797, in-12; Discours en faveur des départements ravagés par la guerre; Paris,

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et Norvins, Biogr. nouv. des Contemp.

LEGROING DE LA MAISONNEUVE (Françoise-Thérèse-Antoinette, comtesse), femme de lettres française, née à Bruyères (Lorraine), le 11 juin 1764, morte le 12 mars 1837. Issue d'une ancienne famille qui prétendait se ratta cher aux anciens souverains de Logrono en Espagne, elle fut élevée dans l'Auvergne, et à l'âge de seize ans elle fut admise au chapitre noble et séculier de La Veine. Deux ans après elle fut chargée de rédiger de nouvelles constitutions pour sa communauté, et s'en acquitta parfaitement. Dans sa retraite, elle se livrait à l'étude de l'antiquité. Elle avait retracé dans une composition romanesque les malheurs de Zénobie, reine de Palmyre. Un indiscret fit paraître cet ouvrage sans le consentement de l'auteur : Zénobie, que quelques. -uns comparèrent au Télémaque de Fénelon, eut un grand succès. Exilée par la révolution à Bâle, Mme Legroing dessinait, peignait des fleurs et brodait même pour vivre et pour soutenir sa mère, son frère et ses deux sœurs. Rentrée en France sous le consulat, elle trouva ses biens vendus; forcée de se créer une position, elle se voua à l'éducation, et publia un ouvrage sur l'éducation des femmes. Napoléon lui proposa le titre de surintendante des maisons qu'il se proposait de fonder pour les jeunes filles de la Légion d'Honneur; mais lorsqu'elle sut qu'un haut emploi serait confié à Mme Campan, qu'elle accusait d'avoir livré le secret du voyage de Varennes, elle refusa. Elle établit un pensionnat à Paris, et son établissement réussit. Mme Legroing fit imprimer pour ses élèves un recueil de contes moraux, et donna des articles de philosophie, de littérature, des pièces de vers, des odes, des épîtres dans différents journaux, comme Le Mercure, L'Étoile, Après la restauration, Louis XVIII lui accorda une pension sur la liste civile. Mme Legroing essaya de rétablir son chapitre, mais elle ne put réussir. L'indemnité aux émigrés ayant été votée, elle put vivre dès lors dans une modeste aisance, qui lui permit de se livrer à une grande composition historique dont la révolution de Juillet empêcha l'achèvement. On a de Mme Legroing: Zénobie; Paris, 1800, in-8°; - Essai sur le genre d'instruction le plus analogue à la destination des femmes; Paris, 1801, in-18; Tours, 1843, in- 18; - Clémence; Contes, in-18; première communion; Paris, 1804, in-12; Paris, 1802, 3 vol. in-12; Retraite pour la Histoire des Gaules et de la France, depuis les temps les plus reculés jusqu'à la fin du règne de Hugues Capet, les neuf premiers chapitres seulement; Paris, 1830, in-8°. J. V.

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etc.

Arnault, Jay, Jouy et Norvins, Biogr, nouv. des Contemp.

du roi et professa à l'Académie pendant trente années. Louvois ayant reconnu dans le jeune Le Gros des dispositions remarquables, l'envoya à ses frais compléter ses études à Rome, où en peu de temps il acquit une grande réputation. Les jésuites lui demandèrent pour l'autel de la chapelle Saint-Ignace à leur église du Giesù le Triomphe de la religion sur l'hérésie; ce groupe, malgré l'exagération des mouvements, valut à son auteur les plus vifs applaudissements, même de la part des Italiens, si avares de louanges pour les étrangers. Le Gros fit encore pour la même Compagnie une Gloire de saint Stanislas Kostka, placée dans l'église du Col. lége Romain, et dans le noviciat des jésuites, dans la chambre qu'il avait occupée, et qui a été convertie en chapelle, Le jeune Saint expi rant sur son lit, figure exécutée en marbre de couleur, dont l'effet saisissant ne peut ra cheter complétement le mauvais goût. Pour l'église Saint-Ignace, Le Gros fit le Tombeau de Grégoire V, orné des statues de La Religion et de L'Abondance, et un bas-relief de Saint Louis de Gonzague, dont la figure principale se recommande par une expression à la fois noble et modeste. Parmi les autres ouvrages de Le Gros qui existent à Rome, on remarque encore le Saint Dominique, figure colossale à SaintPierre; Saint Thomas et Saint Barthélemy, exécutés par ordre de Clément XI pour SaintJean-de-Latran; le Tobie de Santa-Trinità; le Saint Philippe Neri de Santo-Girolamo-dellaCarita; le Saint François-Xavier de SaintApollinaire; enfin, la Statue du cardinal Casanata, placée dans la bibliothèque du couvent de La Minerva.

LEGROS (Martial), historien français, né à Limoges, le 26 avril 1744, mort le 26 juillet 1811. Il étudia au collége des jésuites, entra dans les ordres, et consacra tous ses moments de loisir à des recherches historiques particulièrement sur le Limousin. A l'époque de la révolution, il fut déporté pour refus de serment à la constitution civile du clergé. En 1808 il devint chanoine de la cathédrale de Limoges et secrétaire de l'évêque. On a de l'abbé Legros: Recherches historiques sur l'église paroissiale de SaintMichel-des-Lions de la ville de Limoges; Limoges, 1811. Les archives de la Société d'Agriculture, des Sciences et des Arts de la Haute-Vienne, dont il était membre, conservent de lui, sans nom d'auteur, deux mémoires, dont l'un intitulé: Recherches sur l'antiquité et le gisement des mines du Limousin; l'autre : Dissertation sur l'origine, les progrès et la décadence de la langue limousine. L'Annuaire pour l'année 1837 ne donne qu'une liste incomplète des manuscrits de l'abbé Legros conservés dans la bibliothèque du grand séminaire de Limoges. Parmi ces manuscrits on remarque : Abrégé des Annales du Limousin, ou suite chronologique des faits qui intéressent cette province; 1776, in-4°. C'est un bon abrégé des trois volumes indigestes du père Bonaventure de Saint-Amable; Continuation des An. nales du Limousin depuis 1683 jusqu'au 3 novembre 1790; in-4°. L'auteur a consigné dans ce travail le résultat de ses recherches personnelles et les Mémoires de l'abbé Nadaud; il s'arrêta le 3 novembre, pour ne blesser aucun des partis qui divisaient le royaume; Martyrologe du diocèse de Limoges ; in-8°, 1790; — Essai historique sur Limoges et ses environs; in-4°; Le Limousin Ecclésiastique; in-fol.; Table chronologique Ecclésiastique, in-fol. Ce sont des listes de dignitaires ecclésiastiques;

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Table chronologique civile; in-folio. Ce volume, semblable au précédent, renferme deux listes importantes : l'une des sénéchaux et des gouverneurs du Limousin, l'autre des sénéchaux et des gouverneurs de la Marche; Mélanges, ou recueil de pièces justificatives pour servir à l'histoire du diocèse de Limoges, 3 volumes in-fol. Le deuxième renfermé un fragment précieux des Anciennes Chroniques de Limoges · Dictionnaire historique des Grands Hommes du Limousin; in-fol., 1774; Vies des Saints du Limousin; 6 vol., in-8°; Mémoires pour servir à l'histoire des évêques de Limoges; in-8°. R. P. (de Limoges).

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Bulletins de la Société d'Agriculture de la HauteVienne, année 1812. - Calendriers du Limousin, feuille hebdomadaire. Annuaire historique pour l'année 1837, publié par la Société de l'Histoire de France. Annuaire de la Haute-Vienne, 1854. Manuscrits de la bibliothèque du grand séminaire de Limoges.

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LE GROS (Pierre), sculpteur français, né à Paris, en 1666, mort à Rome, en 1719. Il fut élève de son père, artiste de talent, qui fut sculpteur

Obligé par sa santé de rentrer dans sa patrie, Le Gros y fit une Vestale pour le jardin des Tuileries et quelques autres travaux de moindre importance, et bientôt il retourna à Rome, qu'il ne devait plus quitter. C'est sans doute pendant cette dernière période de sa vie qu'il sculpta les statues de Sainte Thérèse et Sainte Christine qui furent placées dans la cathédrale de Turin.

Le Gros sacrifia malheureusement trop au goût dépravé de son siècle, et presque toujours il tomba dans le maniérisme et l'exagération en recherchant le mouvement, qualité incompatible avec la véritable sculpture, et dont les anciens ne se sont jamais préoccupés; pourtant on ne peut nier qu'il n'ait souvent fait preuve d'un véritable talent, qu'il n'ait fouillé les draperies avec un rare bonheur, qu'il n'ait donné à ses figures une expression vivante, et qu'il n'ait surtout taillé le marbre avec une habileté et une hardiesse dignes des plus grands maîtres du siècle précédent. E. B-N.

Cicognara, Storia della Scultura. - Fontenay, Dic tionnaire des Artistes. - Orlandi, Abbecedario. - Pistolesi, Descrizione di Roma. riques et littéraires en Italie. Torino e suoi dintorni.

Valery, Voyages histo G. Stefani et D. Mondo,

LEGROS (Nicolas), théologien français, në

doute à défendre les intérêts du maréchal, lors de la levée du séquestre mis sur ses biens, car l'album de Le Gros contenait ce témoignage de sa reconnaissance :

à Reims, en décembre 1675, mort à Rhynwick, | Pays-Bas, et se fixa à Bruxelles. Il contribua sans le 4 décembre 1751. Il refusa de signer l'acte d'acceptation de la bulle Unigenitus, fnt poursuivi, et se réfugia en Hollande. Après la mort de Louis XIV, il revint à Reims, dont il avait dirigé le séminaire. A la suite de quelques controverses, il reprit le chemin de la Hollande, où l'archevêque d'Utrecht lui confia la chaire de théologie d'Amersfort. Legros, s'étant élevé contre les usuriers et les convulsionnaires, fut en 1736 obligé d'abandonner ses fonctions. Depuis lors il habita Schoenau et Rhynwick, où il consacra le reste de sa vie à des travaux théologiques. On a de lui: Méditations sur l'Epitre aux Romains; 1735; Dogma Ecclesiæ circa Usuram; 1730, in-4°; · La Sainte Bible, traduite sur les textes originaux avec les différences de la Vulgate; 1739, in-8° : cette bible est trèsestimée pour sa fidélité; Lettres théologi

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ques contre le Traité des Prêts de commerce;
1740; Manuel du Chrétien; 1740, in-18:
souvent réimprimé'; - Méditations sur les six
premières Epitres canoniques de saint Jac-
ques, saint Pierre et saint Jean; 1754, 6 vol.
in-12; Lettres sur les Convulsionnaires;
1733, in-12.
A. L.

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Revue historique et litt, de la Champagne, no 11, p. 59. LEGROS (N...........), écrivain, coiffeur français, né en 1710, mort étouffé aux fêtes données à l'occasion du mariage du dauphin, depuis Louis XVI, le 30 mai 1770. D'abord cuisinier, Legros avait composé sur son art un livre resté manuscrit. Devenu coiffeur, il eut à se plaindre de l'envie de ses confrères. En 1763, il exposa une trentaine de poupées parfaitement coiffées à la foire de Saint-Germain. Deux ans après, il publia: Livre d'Estampes de l'art de la Coiffure des dames françoises, gravé sur les dessins originaux, avec un traité pour entretenir et conserver les cheveux naturels; Paris, 1765-1770, in-4°, avec fig. coloriées donnant les coiffures du temps. J. V.

Quérard, La France Littéraire.

LE GROS (Sauveur), littérateur et graveur français, né a Versailles, le 27 avril 1754, mort à Enghien (Belgique), le 15 mars 1834. Après avoir fait de bonnes études, il débuta, par suite de circonstances demeurées, inconnues, au théâtre de Bruxelles, où il obtint des succès qui ne l'empêchèrent pas de renoncer bientôt à la scène. Le maréchal prince de Ligne le prit pour secrétaire, l'emmena dans ses voyages en Italie, en Allemagne, en Suisse, en France, et l'introduisit dans la société des gens de lettres de Paris, où Le Gros se lia avec Chamfort, Morellet, l'abbé Raynal et Palissot. En 1787 il accompagna le prince dans sa mission en Russie, et fit partie du cortége impérial dans le mémorable voyage de Crimée. En 1793 il suivit le prince à Vienne, où Cléry lui confia la rédaction de son Journal de la Captivité de Louis XVI. Il passa plusieurs années dans cette ville, puis revint dans les NOUV. BIOGR. GÉNÉR. -T. XXX.

Le Gros, toi vraiment mon sauveur. Puisqu'à tes soins je dols le peu que j ai pour vivre, Ces mots par l'amitié sont gravés dans ton livre; Lis ton nom dans le mien: mon album c'est mon cœur. Le Gros en mourant laissa ses manuscrits au prince de Ligne, petit-fils du maréchal. Une copie préparée pour l'impression, composée de neuf cahiers, et contenant plusieurs livres de fables, des poésies fugitives, des pensées et des œuvres diverses, est conservée dans la bibliothèque de l'Académie royale de Belgique. M. Loumyer a publié les Poésies choisies de Sauveur Le Gros, Bruxelles, 1857, in-18, qu'il a fait précéder d'une notice sur l'auteur et du Catalogue de son œuvre comme graveur (comprenant cent trentedeux pièces), rédigé par M. F. Hillemacher. La collection des gravures qui le composent se trouve à la Bibliothèque impériale de Vienne. E. R.

Notice en tête des Poésies choisies de Sauveur Le Gros.- Bulletins de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, tome XIV, Ire partie, p. 327.

LEGROS (Charles-François), théologien et critique français, né à Paris, mort dans la même ville, le 21 janvier 1790. Une thèse qu'il soutint le 4 septembre 1737 fut supprimée par arrêt du parlement de Paris, parce qu'elle mettait l'autorité de l'Église au-dessus de la juridiction des magistrats. Professeur au collège de Navarre, principal de collége, chanoine de la Sainte-Chapelle, enfin abbé de Saint-Acheul, il fit partie de l'assemblée du clergé en 1760. Successivement grandvicaire de Reims, membre du bureau d'administration du collége Louis-le-Grand, et théologien de la commission formée pour les ordres réguliers, l'abbé Legros permuta en 1776 son canonicat de la Sainte-Chapelle contre la prévôté de SaintLouis du Louvre. En 1789, il fut élu député du clergé de Paris aux états généraux. L'abbé Legros a publié, sous le nom d'un solitaire: Analyse des ouvrages de J.-J. Rousseau et de Court de Gébelin; Paris, 1785, in-8°; Examen des sys

tèmes de J.-J. Rousseau et de Court de Gé-
belin, pour servir de suite à l'Analyse; Paris,
1786,in-8°;-Analyse et Examen de l'Antiquité
dévoilée, du Despotisme oriental et du Chris-
tianisme dévoilé, ouvrages attribués à Boulan-
ger; Paris, 1788, in-8°;-Analyse et Examen du
Système des Philosophes économistes; Paris,
1787, in-8°;
- Examen du système politique
de M. Necker, mémoire joint à la lettre écrite
au roi par de Calonne, le 9 février 1789; avril
1789, in-8°.
J. V.

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Desessarts, Les Siècles Littéraires de la France. LE GROUX (Jacques), historien français, né en 1675, à Mons-en-Puelle, village près de Lille, mort le 31 juillet 1754. Curé de Rumes, dans le diocèse de Tournay, puis de Marcq-en-Barault, 15

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