ont une cause résultant de lois de la nature. L'opinion que la mortalité des femmes serait plus petite et que la durée de leur vie serait, en moyenne, plus longue que celle des hommes, mérite donc un nouvel examen approfondi. Cette assertion est établie par l'expérience faite sur des populations de pays entiers; mais il est reconnu combien il est difficile de trouver dans ces bases toute l'exactitude nécessaire, leurs éléments étant puisés aux registres des recensements et de décès. Mais quiconque s'est occupé de cette branche de la statistique aura observé qu'en cas de recensement, l'âge des personnes est déclaré très-souvent d'une manière inexacte, surtout par les femmes qui sont le moins consciencieuses sous ce rapport. Les mêmes incertitudes existent pour l'inscription dans les registres des décès, pour laquelle la déclaration des parents est généralement admise sans contrôle. Les irrégularités de cette nature sont impossibles dans les sociétés d'assurances, puisque l'époque de la naissance de chaque personne qui désire s'assurer doit être précisée au moyen de documents authentiques, et que les administrations sont très-minutieuses à cet égard, de crainte de fixer une prime trop basse pour l'assurance. Les résultats obtenus par les registres d'institutions semblables mérite donc une confiance beaucoup plus grande que ceux donnés par des recensements généraux ou des registres mortuaires. Et puisque l'expérience acquise par la société de Gotha, concernant la mortalité des femmes, donne des résultats qui diffèrent d'une manière si frappante de ceux admis jusqu'à présent, nous espérons qu'ils serviront de justification au vœu que nous avons exprimé, de voir les savants statisticiens s'occuper d'une manière soutenue de ce sujet. Gotha, avril 1860. |