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L'auteur et les éditeurs déclarent réserver leurs droits de traduction et de reproduction à l'étranger.

Ce volume a été déposé au ministère de l'intérieur (section de la librairie) en août 1874.

PARIS. TYPOGRAPHIE DE E. PLON ET cie, 8, RUE GARANCIÈRE.

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Appelé, en 1871, à m'occuper des indemnités dues aux victimes de la guerre, préoccupé comme tout Français de la situation dans laquelle nous plaçaient nos désastres, j'acquis immédiatement la conviction que notre solidarité nationale ne pouvait se raffermir, que notre richesse ne pouvait se reconstituer, qu'à l'aide d'une transformation complète de notre régime fiscal.

Depuis cette époque, je n'ai cessé d'étudier, de creuser cette question; et plus je l'ai approfondie, plus j'ai acquis la certitude que j'étais dans la vérité, en posant le principe de l'impôt sur le capital.

C'est pour cela qu'aujourd'hui, je viens avec confiance soumettre à l'opinion publique le résultat de mes recherches et de mes travaux.

Je sais bien que la réforme fiscale que je propose, constituant un « système », doit être accueillie avec une certaine méfiance, précisément pour ce motif, que beaucoup de gens qui se prétendent sérieux, ont pris

l'habitude d'affecter un souverain mépris pour tout projet d'ensemble qui s'écarte de la routine.

Certes, c'est bien plus commode de n'avoir pas de « système » on ne voit les choses que par leur petit côté; on ne les voit que sous un seul aspect; on n'examine point leurs rapports complexes; on s'arrête à toutes les taupinières et on déclare que ce sont des montagnes excellente raison, à coup sûr, pour ne pas aller plus loin et ne pas essayer de regarder au delà.

On ne se compromet pas on prend un peu de ceci, un peu de cela; on est d'accord avec tout le monde : on ne froisse aucune habitude, aucun préjugé, aucun << droit acquis >>; on louvoie à travers tous les courants et au milieu de tous les vents et si on n'arrive à rien, on a du moins la douceur d'avoir vogué bien tranquillement, sans crainte de rencontrer aucun écueil.

C'est charmant de dédaigner les systèmes : car pour arriver non-seulement à concevoir, mais même à comprendre un système, il faut faire un effort intellectuel, prendre de l'élan, monter sur les hautes cimes. Tout cela cause une certaine fatigue.

Il est bien plus simple de ne point se donner tant de mal. C'était ce que pensaient plusieurs de nos généraux lors de la dernière guerre. Ils s'en remettaient au hasard, à la Providence, au Destin des

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