,, au futur Congrès. Les plenipotentiares arrivoient cependant de tous cotez à Paris, ils firent même louer des Hotels à Cam,, bray, mais tout d'un coup on changea encore le lieu du Congrès par la confideration que S. E. le Cardinal de Fleury ne ,, pouvoit s'éloigner long tems de la Cour; ,, ainfi Soiffons, Ville affez grande fur la riviere d'Aîne, où il y a un chateau, autrefois féjour des Rois de cette Ville, fut pro,, pofée par la Cour de France, & auffi-tôt ,, acceptée par les autres. Comme elle n'est ,, qu'a 16. lieues de Verfailles & à 6. de Compiégne, où fa Maj. Très-Chret: ,, pouvoit paffer quelques mois de la belle Saifon, il parut que le Congrès y feroit à portée de recevoir plus facilement les influences utiles de Mr. le Cardinal. Auffi-tôt que ce choix fut comuniqué à toutes les cours de l'Europe, les plenipotentiaires nommez fe rendirent dans cette ,, Ville, & voici la listes de ceux qui y paru E la part de l'Empereur: PhilippeLouis, Comte de Sinzendorff, Treforier-Héréditaire du St. Empire Romain, Chevalier de l'Ordre de la Toifon d'Or Grand Chancelier de la Cour Imperiale, Chambellan & Confeiller de l'Empereur, &c. arrivé à Soiffons le 12. Juin. Jean-Christophe Pentenrieder, * Baron d'A Celui-ci étant mort le ro. Aout fuiva nt, l'Empereur nomma en fa place le Baron d'Effonfeca, qui étoit fon miniftre à Paris. d'Adelshoufen, Confeiller de l'Empereur, &c. arrivé le 10. Juin. Leopold Comte de Windischgratz †, Con feiller de l'Empereur; Grand Ecuyer Héréditaire du Duché de Styrie. De la part de la France: Le Cardinal de Fleury, &c. arrivé à Soiffons le 13. Juin. Le Marquis de Fenelon, Ambaffadeur du Roi T. C. en Hollande, &c. arrivé le 10. Le Comte de Brancas-Chereft, ci devant Ambaffadeur de S. M. T. C. à la Cour de Suede, &c. arrivé le 10. Le Secretaire Jaunelle. De la part de l'Espagne: Don Michel JoSeph de Bournonville, Duc & Marquis de Bournonville, premier Baron de Caprés, Grand d'Espagne de la premiere Claffe Chevalier de la Toifon d'Or, &c. arrivé à Soiffons le 11. Don Alvaro de Navia Oforio, Marquis de Ste. Croix de Marfenado Vicomte de Puerto, &c. arrivé le 10. Juin. Don Joachim de Barnachea, Chevalier de l'Ordre de Calatrava, Majordôme de la Reine d'Espagne, &c. arrivé le 10. Juin. De la part de la Grande-Bretagne, Mr. Guillaume Stanhope, Ecuyer, Vice Chambellan de la Maison du Roi, Membre du Confeil Privé de S. M. arrivé à Soiffons le 12, Juin. Mr.Horace Walpole, Ecuyer, Ambaffadeur Extraordinaire & Plénipotentiaire du Roi à la Cour de France, &c. arrivé le même jour. Etien + Il n'a point paru au Congrès pour des raisons que nous aporterons dans les Memoires de notre tems. Mr. Etienne Pointz,Ecuyer, Tréforier de S. M. pour les Revenus de l'Accife, arrivé le même jour.. De la part des Etats Généraux, Mr. Corneille Hop, Confeiller de la Ville d'Amfterdam, Directeur de la Compagnie des Indes Occidentales, Député aux Etats Généraux &c. arrivé le 16. Juin. Mr. Sicco de Goflinga, Grietman de Franequer, Député aux Etats Généraux, arrivé le 11. Juin. Mr. Etienne Hurregronje, Bourguemaître de Fleffingue, Directeur de la Compagnie des Indes Orientales, Député aux Etats Géné raux. De la part de Suede, Le Baron de Sparre. Mr. Ghedda. De la part de Ruffie, Le Comte de Goloffkin. De la part de Dannemark, Mr. Schefedt. De la part de la Pologne, Le Comte Hoyms. De la part de l'Electeur de Baviere, Le Comte de Konnigsfeldt. De Lorraine, Le Baron de Steinville. Ce fut le 14. de Juin 1728. c'est à dire un an après la fignature des Preliminaires, que fe fit l'ouverture du Congrès de ,, Soiffons. Vers les 11. heures, les Plenipo " ten tentiaires des cinq principales Puiflances contractantes fe rendirent au chateau. Les deux plenipotentiaires de l'Empereur étant venus les derniers, furent re,, çus au bas de l'Efcalier par Mr. l'Intendant & en haut par les Plenipotentiaires de France. Tous les Plenipotentiaires fe ,, placerent indifferenment à une Table ronde dans des fauteuils: le Comte de Zinfendorff entama la feance par le difcours fuivant. MESSIEURS, Ntre les preuves que l'Empereur mon Maitre a données de fon defir fincere pour la continuation de la tranquillité com mune de l'Europe, une des principales eft la facilité avec laquelle S. M. Imp. a confenti à la tenue de ce Congrès. S. M. I. a été très-fatisfaite des foins que M. le Cardinal de Fleury s'eft donnez pour avancer une œuvre auffi falutaire que celle d'une Pacification générale; & elle efpere que S. M. T. C. concourra de fon cûté à ce grand but: fur quoi nous attendons un plus grand éclairciffement de Mr. le Cardinal. Nous ne faurions mieux faire que de nous conformer aux avis d'un Médiateur dont l'integrite eft fi généralement reconnue. Il y avoit eu quelques confiderations qui auroient pu faire balancer l'Empereur à donner les mains à la tenuë d'un Congrès; mais fon defir pour une Pacification générale l'a emporté fur toute autre vûë, & S. M. I. ayant remarqué de fi favorables difpofitions dans toutes les les autres Parties intereffées, elle a voulu y répondre de fon côté, pour faire voir qu'il ne tiendroit jamais à elle que l'Europe ne jouït d'une profonde Paix. Son Exellence ayant fini ce Difcours, le Cardinal de Fleury prit la parole & dit en fubftance ce qui fuit. JE MESSIEURS, E commence par témoigner à Vos Excellences combien je fuis fenfible à la condefcendance qui les a portées à fe rendre à Soiffons pour y tenir le Congrès. Le but qu'on s'y propose, eft d'aplanir tous les interêts qui font en conteftation, & d'écarter tout ce qui pourroit tendre à une rupture. Il ne s'agit pas maintenant de réduire dans de juftes bornes les Dominations trop étendues de quelques Puiffances, mais feulement d'apaifer les troubles caufez par la jaloufie & les foupçons qui fe font emparez prefque en même tems de toutes les Cours de l'Europe. Il ne fera pas difficile d'y parvenir, pourvu qu'on y travaille de concert avec des fentimens d'équité & de droiture, fans s'attacher au faux Point d'honneur de ne vouloir rien ceder, & fans préferer ce faux Point d'honneur à une utilité réelle. Je dois rendre ce témoignage à tous les Ambaffadeurs Plenipotentiaires avec qui j'ai conferé, qu'ils ont fait paroitre tant de moderation & des difpofitions fi favorables pour l'œuvre falutaire qui nous affemble, qu'on a tout lieu d'efperer une heureuse iffuë du Congrès. Ils ont déja donné d'avance des preu |