Page images
PDF
EPUB

justices de Ville-Branche, Chadeseine, Laprurié, Lavaud, Porchede-Puy-de-Milieu, Puy-de-Haut, La Chacave et l'Etang-de-Bandy, de La Rebeyrolle, de La Fargeas-Maziras, Gabillon et de Beau-Soleil, de la justice ordinaire de Ségur, tant pour ce qui relève de la séneschaussée de Limoges que pour la portion dépendante de la séneschaussée d'Uzerche, des justices de Chalard, Ladhenac, La Rochel'Abeille, Fressinet, Châteaux, Génies et Jullat, situées dans la province de Limousin; et de celles d'Angosse, Rouffias, SarazacFrugie, Firbes, Mialet, Nantiat, St-Priest-les-Fougères, La Valouze, St-Paul-la-Roche et Jumilhac, situées en Périgord; toutes lesquelles justices demeureront, à compter dudit jour de l'enregistrement de notre présent édit, distraites à perpétuité de leur ancien ressort et sous celuy de ladite séneschaussée de St-Yrieyx, pour être tous appels de sentences ou jugements qui y auront été rendus, circonstances et dépendances, portées et jugées immédiatement en ycelle en la manière prescrite par les ordonnances, et sauf l'appel au parlement de Bordeaux, à l'exception seulement de l'appel des sentences qui se trouveront dans le cas de l'édit des présidiaux, qui sera porté aux siéges présidiaux qui en doivent connoître.

ART. V.

Voulons néanmoins que, jusqu'à ce qu'il se trouve en ladite séneschaussée de St-Yrieyx trois au moins des juges créés par l'article III ci-dessus, les appels des sentences rendues dans les justices dont nous lui avons attribué le ressort immédiat par l'article précédent continuent d'être portés aux séneschaussées dont nous avons distrait lesdites justices.

ART. VI.

Les pourveus ou propriétaires des offices dudit siége des Appeaux de Ségur et de ceux qui nous appartiennent en ladite justice de St-Yrieyx seront tenus dans six mois, pour tout délai, à compter du jour de l'enregistrement du présent édit, de remettre entre les mains du sieur contrôleur général de nos finances les pièces qu'ils aviseront bon être, pour être procédé, en notre conseil, à liquidation et au remboursement du prix desdits offices, à peine d'être déchus dudit remboursement, faute d'avoir satisfait à ladite représentation dans le délai ci-dessus marqué.

[blocks in formation]

Donné à Versailles, au mois de janvier l'an de grâce mil sept cent cinquante, et de notre règne le trente-cinquième.

Et plus bas :

Signé LOUIS.

Par le roi :

PHELIPEAUX, visa d'Aguesseau, et scellé du grand sceau de
France, sur cire verte, en lacs de soie rouges et verts.

Registré au parlement le 16 février 1750.

(Copie exacte d'une copie ancienne, communiquée par

M. Combel, avocat, correspondant à Uzerche.)

SÉANCE GÉNÉRALE DU 21 DÉCEMBRE 1854.

Présidence de M. Attavad ainé.

Etaient présents: MM. Alluaud aîné, président; l'abbé Arbellot; Ardant (Maurice); Audouin; le docteur Bardinet; Chapoulaud (Roméo); de Crossas; Duverger; Fizot-Lavergne; Mazard; Moulnier; Nivet-Fontaubert; Péconnet (Othon); Perdoux; Saint-Germain; Vanginot.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

A propos d'un passage du procès-verbal relatif à un projet de reconstruction de la charpente du château de Rochechouart, M. le président rend compte de ce qui s'est passé, à ce sujet, au sein du conseil général. Une commission fut nommée pour l'examen de ce projet. M. Fayette porta ses plans. Il résulte des explications qu'il a données que le changement projeté est indispensable. Le faîte du toit se trouve non pas au milieu du château, mais au tiers seulement; et ce vice de construction, qui menace la solidité de l'édifice, exige la reprise à neuf de la charpente, et l'exécution d'un nouveau projet, dans lequel le faîtage se trouve placé au centre du château.

A la suite de ces explications, une conversation s'engage à laquelle prennent part MM. Regnault, Duverger, Mazard, Maurice Ardant, Bardinet. M. Regnault demande si, dans le nouveau projet, on conserve à la charpente sa hauteur actuelle. - M. Alluaud répond affirmativement. M. Mazard, qui a visité et admiré deux fois cette belle charpente, exprime son vif regret de la voir disparaître. - M. Bardinet propose de nommer une commission chargée de faire un rapport sur le nouveau projet : l'assemblée adopte. Cette commission est composée de MM. Maurice Ardant, Regnault, Vanginot, Duverger.

M. le secrétaire-général lit une double liste: 4° de dons offerts aut

musée; 2° de Bulletins adressés à la Société Archéologique par plusieurs compagnies savantes. (Voir cette liste à la fin du procèsverbal.) Des remerciments sont votés aux donateurs.

Un de ces envois donne lieu à une discussion. M. Guisard, président de la Société des Sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, ayant adressé au musée de Limoges, par l'entremise de M. Duverger, des tuiles romaines à rebord et de forme carrée trouvées dans le sol à une certaine profondeur, dit, dans sa lettre d'envoi, que « ces briques antiques proviennent d'une conduite ayant pu servir au drainage ». M. Duverger, considérant la nature et la configuration du terrain où elles ont été trouvées, adopte cette opinion, et croit pouvoir conclure que les tuyaux, de drainage étaient connus des anciens. MM. Alluaud et Bardinet, qui prennent part à la discussion, ne croient pas pouvoir tirer les mêmes conclusions que M. Duverger.

La parole est à M. Roy-Pierrefite, qui lit une notice sur la manufacture de tapisseries de la ville de Felletin. Il vient réclamer contre une injustice dont l'opinion publique s'est rendue coupable envers sa ville natale. Les tapis d'Aubusson sont connus dans toute l'Europe et dans le nouveau monde, et ont acquis à cette ville une certaine célébrité. En parlant des tapisseries fabriquées dans le département de la Creuse, on ne parle que des tapis d'Aubusson. Or la ville de Felletin a autant de droits que la ville d'Aubusson à cette brillante renommée. Ses manufactures de tapis, connues dès le commencement du xvr siècle, ont conservé leur importance jusqu'à nos jours. M. l'abbé Roy le prouve en faisant l'histoire de cette manufacture, sujet qui a le mérite d'être neuf, et d'être traité avec des documents inédits. L'auteur fait remarquer que Felletin produit, comme Aubusson', des tapis de tout genre, et que les principaux fabricants, ayant une manufacture dans chacune de ces deux villes, emploient, pour l'une comme pour l'autre, les mêmes ouvriers, les mêmes filateurs, les mêmes teinturiers, les mêmes lainages. En terminant, M. Roy exprime le vœu qu'on ajoute désormais au nom d'Aubusson celui de Felletin, si injustement oublié jusqu'ici, et l'assemblée s'associe volontiers à cette juste et légitime réclamation.

M. Alluaud, tout en approuvant l'éloge que l'auteur a fait des maîtrises et des jurandes, et l'utilité de ces institutions pour l'époque où elles ont existé, ne croit pas que ces institutions conviennent à nos mœurs actuelles et à notre époque, où la liberté du

commerce et l'affranchissement de l'industrie ne rendent plus possibles ces priviléges d'autrefois.

MM. Audouin, Saint-Germain, Duverger, prennent part à cette discussion..

M. le secrétaire-général donne lecture d'une lettre de Mgr Cousseau, évêque d'Angoulême, qui, à propos de la discussion relative au tombeau du cardinal de Cramaud, réclame contre les paroles que lui prête M. Thévenin (p. 302, T. IV, du Bulletin de la Société): « Je n'ai jamais pu, dit-il, avoir même la pensée de dire que la croix que le défunt tenait sur sa poitrine était la croix épiscopale. Non-seulement les simples prêtres, mais les laïques, étaient enterrés tenant ainsi la croix. Je n'ai parlé que des deux petites croix gravées au dessus des épaules, et j'ai dit de l'une+: « Voici la croix archiepiscopale de Reims » ; et de l'autre : « Voici la croix patriarchale d'Alexandrie . Mgr Cousseau ajoute que, dans cette discussion, la seule supposition vraisemblable eût été que le cœur ou les entrailles eussent été portées dans le tombeau de famille au moment même où le corps était enterré dans le chœur de Poitiers. La grossièreté du monument est bien compensée par sa solidité, et s'expliquerait aussi par cette raison qu'il ne recouvrait que les entrailles, et que le défunt avait un monument plus digne dans sa cathédrale. »

Après cette lecture, M. Ardant réclame contre la manière inexacte dont M. de Burdin, dans son rapport, a rendu compte de l'opinion des membres de la commission.; il proteste surtout contre l'espèce de boutade par laquelle M. de Burdin a terminé son article.

Sur la proposition de M. le président, qui parle au nom du bureau, la Société nomme secrétaire adjoint M. Othon Péconnet en remplacement de M. Brunet, nommé substitut à St-Yrieix.

M. Maurice Ardant lit un article sur un vase (genre Bernard Palissy) offert à la Société par M. Lesme. Il fait les plus grands éloges de l'œuvre d'art et de l'artiste. Les hyperboles poétiques dont il accompagne ses appréciations donnent lieu à des réclamations de la part de quelques membres, qui font remarquer que, si l'on veut doubler le prix de la louange, il faut la distribuer avec une juste

mesure.

La séance est levée.

« PreviousContinue »