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L'APOSTOLAT DE SAINT MARTIAL.

CHAPITRE SIXIÈME (suite).

LISTE CHRONOLOGIQUE DES ÉCRIVAINS QUI ONT SOUTENU L'APOSTOLAT DE SAINT MARTIAL DEPUIS LE XI SIÈCLE JUSQU'A NOS JOURS.

1616.

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XVII SIÈCLE.

SAINT FRANÇOIS DE SALES, dans son Traicté de l'amour de Dieu, adopte la tradition qui veut que saint Martial soit le petit enfant présenté dans l'Evangile comme modèle d'humilité (4).

1616. JEAN GAUTHIER, jésuite, dans sa Table chronologique de l'état de l'Eglise catholique, dit que saint Martial, venu d'Orient à Rome avec saint Pierre, et envoyé par lui dans les Gaules, mourut l'an 74 de Notre-Seigneur (2).

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1617. Les éditeurs de SURIUS, 'en 1617, insérèrent in extenso, au 30 juin, la légende de saint Martial composée sous le nom d'Auré. lien, son successeur.

(1) Voyez sainct Marcial (car ce fut, comme on dit, le bien-heureux enfant duquel il est parlé en S. Marc) nostre Seigneur le prit, le leva, et le tint assez longuement entre ses bras. O beau petit Marcial, que vous estes heureux d'estre saisi, pris, porté, uny, joint et serré sur la poictrine céleste du Sauveur, et baisé de sa bouche sacrée, sans que vous y coopériez, qu'en ne faisant pas résistance à recevoir ces divines caresses! (Traicté de l'amour de Dieu, L. VII, C. II.)

(2) Tabula chronolog. status Ecclesiæ catholicæ, p 16, col. 5. (Ap. BONAv., T. I, p. 478.)

1617. Cette année, les chanoines de l'Eglise de Colle di Val d'Elsa en Toscane présentèrent à Rome une défense de l'apostolat de saint Martial, que, de temps immémorial, on honorait dans cette Eglise du titre et de l'office d'apôtre. L'évêque Cosimo della Gherardesca, récemment nommé, trouva sans doute que ces honneurs étaient contraires aux règles liturgiques, et il voulut substituer au culte d'apôtre le culte plus modeste de confesseur-pontife. Le chapitre s'opposa à cette innovation, et, pour terminer le conflit, la cause fut portée au tribunal de la Congrégation des Rites. Quelques chanoines furent envoyés en députation à Limoges pour chercher dans les archives des preuves en faveur de leur tradition (1), et ils trouvèrent en effet les actes et les décisions des conciles de Limoges et les bulles si expresses de Jean XIX et de Clément VI. Une défense de l'apostolat fut rédigée, avec réfutation de Grégoire de Tours et de Sulpice-Sévère, et c'est là probablement la plus ancienne dissertation en règle sur ce sujet. Le cardinal Bellarmin (qui avait écrit contre la mission de saint Martial au Ier siècle) fut chargé par la Congrégation des Rites de juger cette affaire. Nous n'avons pu trouver la décision du cardinal; mais ce qui prouve qu'elle fut favorable, c'est qu'on a continué, dans l'Eglise de Colle,,d'honorer saint Martial du titre et de l'office d'apôtre. Au moment de mettre sous presse, M. Bauzon, professeur au grand-séminaire, nous communique une ancienne copie de cette dissertation du chapitre de Colle; et nous y trouvons, en faveur de l'apostolat et des traditions qui s'y rattachent, quelques témoignages antérieurs que nous aurions tous enregistrés dans leur ordre chronologique si nous les eussions connus plus tôt (2).

4618. GUILLAUME DE LA CROIX, avocat de Cahors, dans son Histoire des Evêques de Cahors, qui ne parut qu'en 1626, huit ans après sa mort, dit que saint Martial, disciple de saint Pierre, prêcha l'Evangile dans le Quercy (3).

(1) BONAV., T. II, p. 164 - BANDEL, Dóvot. à saint Martial, p. 74.

(2) Par exemple: 1° Jean Germain, évêque de Châlons (Cabilonensis), qui florissait en 1450 son témoignage se trouve dans un ouvrage împrimé à Venise, en 1570, sous ce titre : Mappa mundi spiritualis et topographia sanctorum martyrum; 2° Molanus (xvi" siècle), probablement dans ses Notes au martyrologe d'Usuard; 3° Pierre Galesini (4578), dans ses Notes sur le martyrologe, 30 juin; 4 Charles Sigonius (xvi siècle), dans ses Notes sur l'Histoire Sacrée de SulpiceSévère, L. II; puis l'Histoire scolastique (C. LXXIII) de Pierre Comestor (xn siècle), Guillelm. Eysengrensis, cent. 2, dist. 3, etc. Nous n'avons pu indiquer que le témoignage de Jean Germain, en 1450.

(3) Acta Episcop. Cadurcens (Ap. Box.v., T. II, p

316.)

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1619. SCIPION DUPLEIX, dans ses Mémoires des Gaules, compte saint Martial au nombre des missionnaires que saint Pierre envoya dans les Gaules (1).

1620. BARDON DE BRUN (le bienheureux), mort à Limoges, en oleur de sainteté, en 1625, écrivit une longue épître latine à Bellarmin pour réfuter ce que le savant cardinal avait dit, dans son ouvrage sur les Ecrivains ecclésiastiques, contre l'apostolat de saint Martial au e siècle et les Lettres qui portent son nom. Cette épître de Bardon de Brun a été publiée, avec la traduction, dans le premier volume du P. Bonaventure (2). Le bienheureux Bardon composa aussi, en 1624, une longue prose en l'honneur de saint Martial, que l'on trouve, dans le second volume du même auteur (3), et où aucune des traditions relatives à l'apôtre de l'Aquitaine n'est passée sous silence.

4621. JEAN CHENU, avocat de Bourges, dans son ouvrage en latin qui a pour titre Chronologie des évéchés de France (Paris, 1621, in-4), dit que saint Martial vint d'Orient à Rome avec saint Pierre, et fut envoyé par lui dans les Gaules (4).

1623.GUILLAUME CATEL, conseiller au parlement de Toulouse, mort en 1626, cite, dans ses Mémoires de l'histoire du Languedoc, plusieurs anciennes chroniques, d'après lesquelles saint Martial, envoyé par saint Pierre dans les Gaules, aurait prêché l'Evangile à Toulouse avant la venue de saint Saturnin (5), et il fixe sa mission au siècle (p. 1014).

1624.COSIMO DELLA GHERARDESCA, évêque de Colle en Toscane, rappelle les principales traditions relatives à l'apôtre du pays de Colle et de l'Aquitaine dans l'inscription qu'il fit placer, en 4624, dans l'église de Saint-Martial, près du pont de Granciano (6).

(1) Mémoires des Gaules, L. V, C. XI, en tête de son Histoire générale de France, édit 1634, T. I, p 243.

(2) T. I, p. 18 et suivantes.

(3) T. II, p. 669.

(4) S. Martialis, Lemovicensis episcopus, cum sancto Dionysio dictus alter Galliarum apostolus, ab Oriente Romam cum Petro reversus, ab eodem in Gallias missus est. At, cum Lemovicenses, Tolosanos, Burdigalenses et Aquitanos, et eos qui a Rhodano in Oceanum vergunt ad Religionem Christianam instituisset, ex humanis sublatus est an Christi 74; Lini, pont. max., 6; Vesp., 3. (Ap. BONAV., T. I,509.) (5) Ex chronicis antiquis pluribus colligitur et habetur quod prænominatus S. Martialis ad partes Galliarum et Aquitaniæ missus per B. Petrum, etc., per civitatem Tolosanam transiens, prædicavit ibi verbum Dei, etc. (L. II, p. 59 et 60.) (6) Voir cette inscription italienne citée plus haut, chap III, § 2, p. 105.

4624:JACQUES DORAT, archidiacre de Reims, dont notre ami M. Auguste Du Boys a recueilli et publié les poésies (1), composa, en 1624, 'deux ans avant sa mort, des Stances sur les louanges de saint Martial, apôtre d'Aquitaine, dans lesquelles il chante les vieilles traditions du pays (2).

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4625. CLAUDE ROBERT, dans son Gallia Christiana, traitant des évêques de Limoges, dit que saint Martial fut envoyé dans la Gaule par saint Pierre, et cite en faveur de cette mission un vieux martyrologe limousin (3).

1625. RAYMOND DE LA MARTHONIE, évêque de Limoges, dans le bréviaire qui parut sous son nom en 1625, reproduisit la légende de 1587 avec toutes les traditions qui se rattachent à l'apostolat de saint Martial (30 juin).

1627. FRANÇOIS DE BIVAR, cistertien espagnol, publia en 1627 la Chronique de Flavius Dexter, dont il essaya vainement de prouver l'authenticité, et annexa à cette Chronique des Commentaires dans lesquels il adopte la mission de saint Martial au 1'' siècle (4).

1629. JEAN DUPUY, récollet, dans son ouvrage qui a pour titre L'Estat de l'Eglise du Périgord depuis le Christianisme, reconnaît que saint Martial, disciple de saint Pierre, a prêché en Périgord dès le siècle (p. 53, 46, etc.).

14630. ANDRE DUVAL, docteur de Sorbonne, dans ses Fleurs des Vies des Saints, où il complète l'œuvre de Ribadeneira, a inséré une Vie de saint Martial dans laquelle il reproduit les principaux faits traditionnels relatifs à l'apôtre de l'Aquitaine (30 juin).

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1632. CORNELIUS A LAPIDE, célèbre commentateur, dans sa Chronotaxe des Actes des apôtres, place à l'an 74 la mort de saint Martial, évêque de Limoges et apôtre des Gaules; il dit que, envoyé

(1) Un vol. in-8°, 1851, Limoges, chez Ardillier fils.

(2)

II (Jésvs) voulust recevoir, de ses mains innocentes,

Le pain mystérieux et les sacrés poissons.....

(Martial) eust l'honneur d'assister en son banquet mystique,
De porter le bassin, verser l'eau sur les mains

Des douze colounelz de ce Roy pacifique,

Et de le voir mourir pour sauver les humains.

(3) Ap. BONAV., T. I, p. 509, 591.

(P. 48 et 49.)

(4) Ad ann. 48 (Patrolog., T. XXXI, col. 162, 169.)

de Rome par saint Pierre, il convertit les habitants de Limoges, de Toulouse, de Bordeaux, de Cahors, et autres de l'Aquitaine, etc. (1). Dans son Commentaire sur les Evangiles, il mentionne les traditions qui voient dans saint Martial le petit enfant modèle d'humilité, le jeune homme qui portait les cinq pains et les deux poissons, etc. (2).

4632. ODON DE GISSEY, jésuite, dans son Histoire de NotreDame de Roquemadour, publiée en 4632, et dans l'Histoire de NotreDame du Puy, qui parut en 1620, adopte la tradition qui fait de saint Martial un contemporain de J.-C. et un disciple de saint Pierre, et cite d'anciennes autorités en faveur de cette tradition (3). 1633. PIERRE HALLOIX, savant jésuite, dit, dans sa Vie de saint Denis, que saint Martial a prêché jusqu'en Espagne (4). On trouve la même assertion dans la Chronique du Pseudo-Dexter.

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1635. JEAN TARAULT, jésuite, dans ses Annales, place au Ier siècle la mission de saint Martial.

1635. GÉRALD VIGIER, carme déchaussé, appelé en religion Dominique de Jésus, dans son ouvrage intitulé Histoire parénétique des trois saints protecteurs de la Haute-Auvergne, avec quelques remarques sur l'histoire ecclésiastique de la province, regarde saint Martial comme un des soixante-douze disciples envoyés par saint Pierre dans les Gaules (5).

1636. BERTRAND DE LA TOUR, doyen de Tulle, dans son ouvrage qui a pour titre Institution de l'Eglise de Tulle, dit que, après l'ascension de Notre-Seigneur, saint Martial s'attacha à saint Pierre, et fut envoyé par lui avec deux compagnons dans les Gaules (6). 1637. ANDRÉ DU SAUSSAY, évêque de Toul, a résumé avec

(1) Comment. in Acta apostol., édit. d'Anvers, p. 8; Acta apost., C. XXVIII. (2) In MATTH., C. XVIII, v. 2. Ibid., C. XXVII, ♥. 32. (3) Hist. de N.-D. de Roquemadour, p. 56.

(4) Plures qui in Galliis prædicabant soliti erant in Hispaniam, dilatandæ fidei gratia, convolare; nempe hoc de sancto Martiale Lemovicensi, hoc de sancto Saturnino, Tolosanorum præsule, et pluribus aliis invenitur. (Vita S. Dionys., C. XII.) Ce qui est certain, c'est que saint Martial est honoré dans plusieurs Eglises d'Espagne aux siècle, Pierre-le-Scolastique parlait d'une église érigée en l'honneur de saint Martial sur une montagne au-delà de Barcelone (ap. BONAV., T. II, p. 309); et nous nous souvenons que, cette année (1854), l'empereur Napoléon III, dans son séjour à Biaritz, ayant visité Saint-Sébastien et la frontière d'Espagne passa en revue la garde nationale de Saint-Martial.

(5) Ap. BONAV., T. I, p. 498, 577.

Cf. LELONG, Bibl. hist., T. I, no 4242. (6) Institut. Tutelens. Eccles., C. I. Ap. BONAV., T. I, p 516.)

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