DE LA RÉVOLUTION DE FRANCE, PENDANT LES DERNIÈRES ANNÉES DU RÈGNE DE LOUIS XVI; PAR A. F. BERTRAND DE MOLEVILLE, DEUXIÈME PARTIE, Comprenant les années 1791, 1792 et 1793, jusqu'à HISTOIRE DE LA RÉVOLUTION. CHAPITRE VIII. Nouveau rapport et discussion sur les dénonciations faites contre moi. Rapport sur la dernière note officielle de la cour de Vienne. - Discours de Guadet - Déclaration solemnelle envoyée au roi par une députation — L'assemblée déclare Monsieur déchu de son droit à la régence. L'électeur de Trèves consent à ne plus Favoriser les rassemblemens d'émigrés. Discours de M. de Lessart à l'assemblée, à l'occasion de la dernière note officielle de la cour de Vienne. Discours de Brissot et de plusieurs autres orateurs; la discussion se prolonge pendant plusieurs séances; décret qui la termine. M. de Narbonne fait décrétér 4 que le com plètement de l'armée s'opérera par des engagemens dans la garde nationale. Je vais à l'assemblée accompagné de tous les ministres, pour répondre au rapport du comité de marine. Mouvement séditieux dans les faubourgs de Paris, à l'occasion de la cherté du sucre. A La querelle dont j'étois l'objet étoit si pitoyable, si évidemment injuste, et mes persécuteurs les plus acharnés, les Cavelier, les Rouhier, les Fauchet, les Mailhe, étoient des misérables si généralement méprisés, que les avis nombreux qui m'étoient donnés chaque jour sur leurs manoeuvres et sur leurs projets contre moi, m'importunoient mille fois plus qu'ils ne m'inquiétoient. << Ils peuvent bien m'assassiner, répondois-je, et » j'y prendrai garde; mais je les défie de faire » prononcer un décret d'accusation contre moi. >>> Enfin, le 13 de janvier fut le jour que le comité de marine choisit pour soumettre définitivement cette grande affaire à la décision de l'assemblée. Ce rapport, et la discussion qui en fut la suite, remplirent presque entièrement cette séance. Plus de trente orateurs avoient demandé la parole, et s'etoient fait inscrire pour l'avoir à leur tour; mais tous ne purent l'obtenir. Le rapporteur, Cavelier, imaginant sans doute que l'assemblée avoit entièrement oublié ma défense, annonça, avec son effronterie ordinaire, que je n'avois répondu que par des déclamations au premier rapport du comité, et qu'il n'opposeroit que des faits à mes déclamations. Il se borna néanmoins à répéter les mêmes impostures sur le nombre de congés que j'avois donnés ou prorogés, et sur la lettre que j'avois fait insérer dans le Moniteur; mais il ne citoit pas un seul de ces congés qui eût été accordé en contravention à aucun réglement; et au lieu de répondre au défi I que |