de Briqueville, capitaine de vaiffeau; l'Ecureuil, commandé, par le Sr. de Légondés Rochefort, Hieutenant de vaiffeau, & l'Efpiegle aux ordres du Sr. de Baire, lieutenant de vaiffeau, ont appareillé de ce port, pour fe rendre à la rade de Breft, & faire partie de l'efcadre d'évolution qui doit tenir la mer cette année. Un aventurier, fous le nom du baron d'Erthal, & fe difant neveu de l'électeur de Mayence, s'eft préfenté chez les chartreux du Val Sainte-Marie, près Romans. Il avoit eu, difoit-il, le malheur de tuer un homme en combat fingulier; & contraint de quitter la France, il obtint de ces reli→ gieux, pour se rendre chez lui par Geneve, un fecours de 1200 liv., qu'ils lui firent prêter,& dont ils donnerent avis à l'électeur de Mayence. Ce prince, pour hâter la découverte & le châtiment de l'impofteur, qu'il veut furtout empêcher de récidiver & de trouver de nouvelles dupes, fait donner avis partout qu'à l'exception de fes fre→ res, l'un commiflaire impérial à la vifitation, & l'autre vice-grand chambellan à fa cour, & du bason d'Erthal, fon coufin, chanoine à Wurtzbourg: & à Bamberg, où il réfide habituellement, il n'a aucun autre parent de fon nom. GRANDE BRETAGNE. LONDRES (le 14 Mai.) Le roi a donné le gouvernement de Londonderry & le commandement des troupes en Irlande, vacans par la démiffion du général Elliot, au général Irwine; celui de l'ifle de Terre-Neuve & de la côte de labrador, depuis l'entrée du détroit de Hudfon jufqu'à la riviere de St. Jean & à l'ifle d'Anticofti, ainfi qué.. des ifles Magdeleine, au Sr. Robert Duff, contreamiral du pavillon blen, & celui de Senegambie, au Sr. Macnamara. S. M. a accordé en même tems une penfion de 2 mille liv. fter!. (environ 48 mille liv.) au Sr. Hutchinfon, dernier gouverneur: de la province de Maffachuffet Bay, dont cette colonie s'eft plainte avec tant de vivacité; une de 800, au chevalier François Bernard, fon prédéceffeur dans la même colonie, & une de 500 au Sr. Charles Walfran Cornwal. On accufe ce dernier d'avoir feint de fe ranger dans le parti de l'oppofition, pour en pénétrer les fecrets, dont il faifoit part au Sr. Charles Jenkinfon, fon frere. Sa conduite a prouvé que cette inculpation étoit fondéo; car dès qu'il s'apperçut qu'il étoit fufpect, & qu'on ne lui marquoit plus de confiance, il fe retira, & parla ouvertement en faveur de la cour. Indépendamment de la penfion qu'il vient d'obte nir, le roi l'a pourvu d'une place de commiffaire de la trésorerie, qui rapporte 1600 livres fterl. par an; & en feignant d'entrer dans le parti oppofé au miniftere, on lui avoit affigné une gratification de 3 mille liv. fterl., pour la liquidation des comptes germaniques. On foupçonne que ces récompenfes accordées aux partifans de l'adminiftration ont ébranlé le patriotifme du marquis de Rockingham, du comte de Temple, & de quelques autres. pairs; ces conjectures font fondées fur ce qu'ils fe font rendus au palais pour y faire leur cour au roi. On croit qu'il cherchent à rentrer dans le miniftere. Le 25 du mois dernier, les deux chambres du parlement ayant repris leurs délibérations, ainfi qu'on l'a dit, celle des pairs ne fit rien d'effentiel. Les communes en comité réfolurent que l'importation des peaux de chevres crues & en poil feroit permife dans ce royaume, & exempte de droits pendant un tems limité. Le 25, la même chambre approuva ces réfolutions, & ordonna un bill en conféquence. Le palais de Sommerfet ayant été donné à la reine lorfqu'elle eft venue de Strelitz, & l'entretien de cette maison étant d'une grande dépense, on propofoit de lui donner à la place, en toute propriété, celle de Buckingham, achetée par le rci 28,coo liv. fterl., qu'on rembourseroit à S. M.; après quoi on difpoferoit du palais de Sommerfet pour y placer quelques bureaux publics. Cette affaire, qui avoit été propofée au mois de Juin de l'année derniere, & fur laquelle on n'avoit rien ftatué, fut renouvellée le 26, par le lord North. L'état déplorable où fe trouve le palais de Sommerfet fut un de fes principaux moyens. Il représenta à la chambre des communes, formée en comité, que ce feroit pour la ville de Londres un ornement, & furtout une commodité fort grande de réunir dans ce palais les bureaux de la marine, des payeurs des vivres, du fel, du papier timbré & de l'artillerie, en y confervant même un logement convenable pour l'académie royale. Il promit de mettre inceffamment fous les yeux du comité l'état de la foible dépenfe qu'exigeroiert. des établiffemens auffi utiles, ainfi que la fomme qu'il conviendroit d'accorder à la reine pour les augmentations & les embelliffemens à faire dans le palais de Buckingham qu'on lui-céderit, après en avoir remboursé le prix au roi. . Comme il n'ignoroit point que des gens mal intentionnés avoient foupçonné de l'adreffe dans cet arrangement propofé, en ce que le roi fe débarrafferoit d'une maifon qui lui occafionnoit "de la dépenfe, comme royale; & en ce que, d'un autre côté, il obtiendroit un remboursement de 28, 000 liv. fterl., très-utile au paiement de fes dettes; le lord North prévint que fa propofition fur les deux palais étoit indépendante abfolument de la demande qu'il fe réserve de former pour un fapplément relatif à l'aquirtement des dettes de la lifte civile, pour une augmentation fur les 8ɔɔ ooo liv. accordées au roi, qui paiffe mettre . M. en état de foutenir l'honneur & la dignité de fa couronne, ce qui eft difficile avec fon revenu ac tuel. Il déclara enfin qu'il ne rougira jamais de faire ces dernieres propofitions, puifque, loin d'être convaincu qu'il ait eu tort de confeiller plufieurs dépenfes qui ont occafionné les dettes du roi, it prouvera à la chambre que ces dépenfes ont été pour le fervice public, quoique S. M. les ait avancées fur le produit de la lifte civile. Le lord North ayant ceffé de parler, on délibéra fur un meffage que le roi avoit fait remettre le 12, aux deux chambres, concernant les paJais de Sommerfet & de Buckingham; & il fut. réfolu de donner en propriété à la reine, au cas qu'elle furvive au roi, le palais de Buckingham, connu aujourd'hui fous le nom de Palais de la reine, & dans lequel L. M. réfident actuellement d'annexer enfuite ce palais à la couronne pour la réfidence du roi, de fes héritiers & fucceffeurs; de convertir en édifice pour la tenue de quelques. bureaux publics le palais de Sommerfet, qui, par un acte de la feconde année du préfentregne, avoit été destiné à la résidence de la reine, au cas qu'el le devint veuve. La chambre en comité fur le fubfide réfolut enfuite d'accorder 45446 liv. fteri., 8 chelins, 2 f.,. pour remplacer au fonds d'amortiffement les fommes que l'on en avoit tirées pour fuppléer à la non-valeur qui s'eft trouvée les Juillet 1774, au fonds établi pour le payement d'annuités créées par un acte de la 31e. année du regne de George II,. pour le fubfide de l'an 1758, 112528 liv. fterl., 2chelins, 5 fous & un quart, pour fuppléer à la non-valeur des fubfides de l'année derniere 1774. Le 28, les communes ayant repris en confidération le meffage du roi, réfolurent qu'il feroit accordé à S. M. cent mille liv. fterl. en compenfation des fommes qu'elle a employées à l'achat de la maifon de la reine &c. La même chambre slétant enfuite occupée de l'encouragement à don-ner aux pêcheries de la Grande-Bretagne & d'Irlande, d'après la propofition que le lord North en avoit faite la veille, on prit les réfolutions fuivantes : « Qu'il fera accordé une gratification de 4 liv. fterl. chacun des cent premiers vaiffeaux qui arriveront avec une cargaifon de 10 mille morues pêchées fur les bancs de Terre-Neuve; de 20 liv. fterl. pour le fecond cent, & de 10 liv. fterl. pour le troifieme; qu'il fera de même accordé une gratification de 500 liv. fterl. au vaiffeau chargé de la plus grande quantité d'huile de baleine; 400 liv. fterl. pour la feconde quantité; 300 liv. fterl. pour la troifieme; 200 liv. fterl. pour la quatrieme, & enfin 100 liv. fterl. pour la cinquieme. Que l'Irlande aura la liberté d'importer de l'huile de baleine & des fanons. Que le droit fur les peaux de veaux marins importées en Irlande ne fera plus perçu. Que l'Irlande pourrai exporter pour l'Amérique des draps dans la quantité néceflaire aux troupes qui font à la folde. Qu'il, fera délivré une gratification des fous par tonne de graine de lin importé en Irlande ». (Nous renvoyons au prochain Journal les féances des deux chambres, dont l'abondance des matieres ne nous permet pas de donner le détail.) HOLLANDE. LA-HAIE (Le 18 Mai.) Un courier qui a paffé ici, ver mant de Hanovre, porte à la cour de Londres la nouvelle que la princelle Caroline-Mathilde, reine de Danemarck, eft morte à Zell, le 11 de ce mois, à minuit, d'ume fievre putride. Cette princeffe étoit dans fa 248. année. Les foufcripteurs de ce Journal, dont l'abonnement expire au mois de Juillet prochain, & qui font dans l'intention de le renouveller, font priés d'en donner inceffamment avis à M. Lutton, greffier au parlement, rue Ste. Anne, butte St. Roch, à Paris, ou à M. Weiffenbruch, directeur du bureau des Journaux, à Bouillon. Faute de cet avis, on ceffer ra, au ser. Juilles, de leur envoyer ledit Journal, |