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Heux, des moyens de prouver for innocence fuccomberoit trop aifément fous le poids de l'ac cufation, & enfin que la capitale de la NouvelleAngleterre a été punie avec une févérité dont if n'y a point d'exemple, fans l'avoir entendue, & en enveloppant dans la calamité commune les ir nocens avec les coupables, &c.

Les affaires des colonies abforbent entierement Pattention du miniftere. Il fe tient de fréquens confeils pour en examiner les dépêches, qui font tenues fort fecrettes, furtout lorfqu'elles ne font pas favorables aux vues du gouvernement. On ap prend de ces contrées, que, quels que foient les efforts du gouvernement pour opérer une divi fion dans les efprits, le peuple paroit généralement réfolu de défendre fes droits. On apprend qu'il s'eft raffemblé à Salem un corps de 12 mille hommes d'élite, bien armés, difciplinés, & difpofés à tout événement. On en attend 3 mille às Charles-Paffage. La Virginie & la Caroline mé ridionale font toujours dans les mêmes difpofitions. Tous les habitans mâles du comté de Fairfax, depuis l'âge de 16 jusqu'à 50 ans, ont or dre de prendre les armes, & de fe former en compagnies de 68 hommes, chacune fous les ordres des officiers dont ils auront fait choix; les colonies ont des officiers de mérite qui fe font fait beaucoup d'honneur dans la derniere guerre; tels font le colonel Weshington, qui, avec les Virginiens, couvrit la retraite du général Braddock, les colonels Mercer, Armstrong, &c. Sur la nouvelle du bill pour reireindre la pêche 4 mille pêcheurs ont détruit leurs filets, & pris les armes pour défendre les privileges de leur patrie. Ces réfolutions f font encore fortifiées. depuis qu'un vaiffeau hollandois s'eft gliffé dans un des ports de l'Amérique, avec 14 cens armes, & 400 barrils de poudre, qui ont été débarqués fans accident.

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Les Virginiens ont non-feulement fufpendu tout commerce avec la Grande-Bretagne ; mais ils ont refufé de payer ce qu'ils doivent à des fujets Anglois, & ils défendent à tous ceux de la colonie de payer leurs dettes, fous peine d'être déclarés rebelles à la patrie. A la Nouvelle Yorck, où les efprits paroiffoient plus calmes & plus difpofés à un accommodement, on eft actuellement auffi animé que dans les autres colonies. Plufieurs navires Anglois & Ecoffois qui y étoient arrivés, ont été obligés de remettre à la voile, fans qu'on leur ait permis de débarquer un feul ballot de marchandifes.

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Pour donner une idée de la perte qu'une rupture ouverte entre l'Angleterre & fes colonies. cauferoit, il fuffit de jetter la vue fur les états remis au parlement, par lefquels il confte que, depuis 1763 jufqu'à la fin de 1773, les exportations de la Grande-Bretagne aux colonies de la Nouvelle-Angleterre, la Caroline, la Penfilvanie, la Nouvelle-Yorck, la Virginie, le Maryland & la Providence montent à 26, 712, 446 1. fterl. faifant 2, 428, 404 liv. fter!., année commune; les profits font évalués à 12 pour 100.

On annonce avec quelqu'inquiétude, qu'un vaiffeau eft parti de Stettin, au mois de Mars dernier, avec un chargement d'armes à feu, de poudre à canon, de boulets, d'habits d'ordonnance, & de 30 pieces de campagne légeres; que les armes & les munitions ont été payées par un agent de l'Amérique à Berlin; que ce vaiffeau porte 8 officiers-généraux qui ont fervi longtems en Allemagne, & du nombre defquels font les Srs. Robeveils, Larafont & Gurgenftein.

Un avis de la côte de Guinée porte que les Pholis, peuple defcendant des Arabes, ont commis des hoftilités à Gambie contre les Anglois, alléguant que nous n'avons aucun droit légiame

à la coce d'Or, qui fait partie du territoire de Jeurs ayeux. On ajoute que ce peuple eft nombreux & puiffant, févere obfervateur de la loi de Mahomet, & plus inftruit encore fur les avan tages du commerce de l'or & des Negres; ce qui pourroit nous nuire infiniment.

Lors de la fignature de la paix conclue avec les Indiens, Logan, chef de la nation des Shawanefes, tint le difcours fuivant au lord Dunmore, gouverneur de la Virginie.

« Je demande aujourd'hui à tout homme blanc, fi, preffé par la faim, il eft jamais entré dans la cabane de Logan fans qu'il lui ait donné à manger; fi, venant nud, ou tranfi de froid, Logan ne lui a pas donné de quoi le couvrir. Pendant le cours de la derniere guerre, fi longue & fi fanglante, Logan eft refté tranquille fous fa tente, defirant être l'avocat de la paix. Oni, telle étoit mon amitié pour les blancs, que ceux même de ma nation, lorsqu'ils paffoient près de moi, me montroient du doigt, & difoient, Logan eft l'ami des hommes blancs. J'avois même pensé à vivre parmi vous; mais c'étoit avant l'injure que m'a faite un d'entre vous. Le printems dernier, le colonel-Creffop, de fang froid & fans être provoqué, a maffacré tous les parens de Logan, fans même épargner ni ma femme, ni mes enfans. Il ne coule plus une goutte de mon fang dans les veines d'aucune créature humaine. C'eft ce qui a excité ma vengeance: je l'ai cherchée; j'ai tué beaucoup des võrres: j'ai pleinement raffafié ma vengeance. Je me réjouis de voir les rayons de la paix luire fur mon pays; mais n'allez point penfer que ma joie foit la joie de la peur; Logan n'a jamais fenti la crainte; il ne pas le dos pour fauver fa vie. Qui refte-il pour pleurer Logan quand il ne fera plus? Perfonne ».

J

tournera

Extrait d'un cathéchisme politique Anglois, tiré des papiers publics.

D. Qu'est-ce que la confiitution de l'état? R. C'est un édifice d'une structure gothique, auquel les architectes écoffois ont mis une fagade nouvelle.

D. Qu'est-ce que le gouvernement?

R. L'expreffion des caprices & des volontés de la cabale.

D. Qu'est ce qu'un roi d'Angleterre ?
R. Le premier sujet.

D. Qu'est-ce que le peuple Anglois?
R. Le pouvoir fouverain.

D. A qui appartient la couronne ?

R. A ceux qui peuvent la reprendre.

D. Qu'entend-on par ces façons de parler, mes Sujets mes forces, mes alliés, mes traités, &c..?

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R. Ce font des fanfaronnades vuides de fens,' & qui ne peuvent emporter avec elles l'idée d'une véritable propriété personnelle, &c. &c..

HOLLA N D E.

·LA-HAYE (le 4 Mai. ) Le Sr.Nagel, conful des étatsgénéraux à Cadix, a reçu une lettre de Mogador, en date du 3 Mars , portant, «que le roi de Maroc y avoir, envoyé ordre de fon camp devant Mélille, de laitier les négocians hollandois continuer leur commerce tranquillement, voulant qu'on punît févérement tous ceux qui les inquiéteroient en aucune façon. Il a aufli ordonnés que tous les vaiffeaux appartenans à des fujets hollan dois pourroient entrer librement dans les ports de fes états, & en fortir fans rien craindre, comme en effet le bâtiment commandé par le capitaine Jean Roufman, en étoit forti le 20 Février, faifant voiles pour Amfterdam ». D'autres lettres confirment ces difpofitions pacifiques de S. M. Maure, & affurent qu'il n'y a actuellement aucun de fes corfaires en mer & qu'ils ne pourLont pas même aller en croifiere avant le milieu de l'été.. En attendant, une efcadre de fix vaiffeaux ou frégates. de guerre hollandois continue de croifer fur les câtes

de Barbarie. Ces vaiffeaux font commandés par les capi taines Dabenis, Bifdom, van Braam, Berchuis, van der Feltz, & van Reyneveld.

C'eft une opinion répandue depuis quelque tems, que les flots foulevés d'une mer agitée peuvent être abaiffés ou calmés autour d'un vaiffeau, en répandant de l'huile fur fa trace on a cité l'exemple d'un bâtiment hollandois qui dut fon falut à cette expérience dans les mers d'Afie. On a parlé des plongeurs de Lisbonne qui font dans l'ufage de porter toujours avec eux quelques bouteilles d'huile, pour en répandre fur la barre de la ri viere lorfqu'ils craignent à leur retour, que les lames brifées par un gros tems n'inondent leurs chaloupes. On fent de quelle importante il eft pour l'humanité que la réalité de ce phénomene foit conftatée. C'eft dans cette vue qu'un citoyen de Leyde (le Sr. van Lelyveld) vient de propofer un prix de 30 ducats, ou une médaille de la même valeur pour celui qui, en établissant la certitude heureufe de cette découverte, aura encore indiqué l'efpece d'huile la plus propre à produire le calme des caux irritées, & qui joindra à cette difcuffion des détails intéreffans fur les variétés que l'expérience peut établir relativement aux mers, plus ou moins profondes, ainfi qu'entre les vaiffeaux plus ou moins grands, Ce prix fera délivré dans le mois de Mai 1776.

"On a inventé dans ces provinces une éclufe dont le principal avantage confifte à fournir les moyens d'inonder avec la plus grande célérité un pays dont on veut interdire l'approche à l'ennemi, de décharger une riviere de l'excès de fes eaux, d'en retenir la quantité néceffaire à la navigation, enfin de dominer l'élément le moins docile chez toutes les nations en général, & chez les Hollandois furtout. Le devis de cette éclufe, en fix planches très-bien gravées, fe vend à Amfterdam, & en cette ville.

le

Des lettres de Batavia, du 21 Octobre dernier, reçues par l'Angleterre, portent que le vaiffeau de la compagnie hollandoife des Indes orientales le Veffingue y étoit arrivé de Ternatte, & que l'on avoit reçu par ce bâtiment, la trifte nouvelle que, le 25 Octobre 1773. volcan Gamma Courra qui eft dans cette ifle, avoic vomi une grande quantité de pierres & de cendres ; que le fommet de ce volcan avoit été couvert d'une nuée noire & épaiffe qui avoit changé le jour en une nuit des plus forbres, tandifque l'on entendoit des coups de tonmerre affreux, & queda foudre fembloit couvrir la mon

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