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te du 4 Avril, de l'affaire de la démarcation, on réfolut, ainfi que nous l'avons annoncé, d'adres fer une note aux miniftres. Elle étoit conque en

tes termes,

Le roi & les états ne peuvent plus fe diffimuler l'atteinte qu'on voudroit porter aux traités de ceffion, par l'explication forcée qu'on leur donne, à deffein d'établir des prétentions évidemment abufives, & une diftraction nouvelle des domaines de la république. Ce feroit avec la plus vive douleur que les états fe verroient menacés de ce furcroît de pertes & de malheurs, s'il ne leur reftoit encore affez de confiance dans l'équité des trois cours pour ne pas croire le mal confommé & fans remede; mais en attendant de leur part la juftice qu'ils de nandent, ils croient ne devoir pas différer d'avouer publiquement & de confirmer folemnellement le refus de leurs commiffaires d'adopter les propofitions qui leur ont été faites jufqu'ici par les démarcateurs autrichiens & pruffiens, & qui font contraires à la reneur des traités, & aux droits reconnus & garantis par eux à la république, laquelle ne peut admettre aucune ceflion ultérieure au-delà de ce que prefcrivent littéralement les traités faits en Septembre 1773.

Et comme il paroît que cette difcuffion au fujet des frontieres eft parvenue à ce point prévu par les traités, où les parties ne pouvant convenir entr'elles, la médiation de deux des puiffances alliées doit intervenir, les foulignés ont ordre de la réclamer ici authentiquement au nom du roi & des états.

Les foulignés defirant recevoir la réponse des minif tres des trois cours affez à tems pour pouvoir régler fur elle leurs délibérations ultérieures, prient inftamment lef dits miniftres de la donner au plutôt, afin qu'elle puiffe être immédiatement rapportée en diete. A Warfovie, le 5 Avril 1775. Signé, Mrodziejowski, évêque de Pofpanie, grand chancelier de la couronne; Michel prince Czartoryski, grand chancelier de Lithuanie; Jean de Borck, chancelier du royaume ; Creptowitz, chancelier

de Lithuanie.

Dans la réponse que les trois miniftres ont faite à cette note, ils difent:

Qu'ils regardent comme prématurée la fuppofition de l'atteinte aux traités dont la note paroit accufer leurs cours toujours portées à remplir religieufement les engagemens qu'elles contractent; qu'il fera ailé de puifes

dans ces traités mêmes les moyens de détruire des crainted qu'ils feroient fachés d'avoir répandues dans un moment où la fin des affaires devient l'objet le plus effentiel du Concert des puiffauces voifines; qu'ils s'étonnent d'autant plus de la certitude avec laquelle la note fait mention d'une infraction aux traités, que les commiffaires des limites entre la Ruffie & la Pologne n'ont pas encore commencé la démarcation, & que celle des deux autres cours alliées eft en partie fufpendue.

Que la médiation étant fixée à l'époque où tous les moyens de convenir fur le fecond article des traités auroient été épuifés entre les commiffaires réciproques, il leur eft impoffible de répondre à cet article autrement que par les affurances positives de s'y conformer à l'égard de la médiation.

Qu'après cette réponse fatis faifante, ils efperent que l'affemblée ne manquera pas de coopérer aux defirs des puiffances voifines de terminer les affaires au plutôt, fuivant la teneur de l'acte des limites, à l'accompliflement duquel les trois cours attachent toute l'importance d'un traité folemnel, & dont la moindre infraction ne pourra être regardée par elles que comme une déclaration de guerre.

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I

Qu'à l'égard des objections de ceux qui, pour éloigner le terme des difficultés, attaquent l'ouvrage de la démarcation, les fouffignés ont ordre de répondre que, comme la diffolution de la diete fait l'objet le plus effentiel des defirs des trois cours & que le fort & la tranquillité future de la Pologne dépendent de l'exécution de ce qui a été arrangé à la délégation dans un parfait concert avec les miniftres des puiffances alliées, il ne rette de moyen praticable que de charger le confeil permanent de la conclufion des affaires des frontieres, en lui remet. tant des inftru&tions conformes au caractere & à la nature de cet érablissement.

Qu'enfin les cours alliées s'attendent au plus prompt accompliffement de leur demande, affurant que la négociation avec le confeil' permanent leur fervira d'un encouragement de plus pour terminer à l'amiable les différends qui pourront s'élever au fujet des limites, rout retard, au contraire, ne pouvant produire que des fentimens tout-à-fait oppofés, & qui auroient pour la Polegne les faites les plus triftes. A Warfovie, le 6 Avril 1775. Signé, le baron de Rewitzki, Benoît & le ba Fon de Stackelberg.

Les états confédérés de la république ont fait

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la clôture de la diete à peu près en ces termes: Lorfqu'en vertu de nos pleins-pouvoirs du 16 Mai 1973, nous compofámes la délégation de fénateurs & de nonces, nous leur accordámes le pouvoir de traiter avec les miniftres des puiffances contradantes, nous promimes d'approuver & de ratifier tout ce que la délégation feroit. Ainsi, pour nous acquitter des promeles faites dans les premieres féances de cette diete nous approuvons & ratifions toutes fes déclarations & arrêts qui ont été lus en notre préfence, ainfi que tous les décrets, affignations, univerfaux, enfin tout ce qu'a réfolu la confederation fous laquelle nous avons tenu la préfente diete. Afin donc de lever tout doute, comme d'éviter toute interprétation équivoque, & de rendre à jamais irrévocable tout ce qui a été ftatué nous voulons que tous ceux qui y contreviendront foient punis comme réfradaires aux loix de l'état, nous ordonnons en outre, que ces préfentes ordonnances foient dépofées au greffe de Lithuanie, comme à celui de la couronne. Enfin, comme nous ne doutons pas que tout vrai patriote ne s'empreffe à maintenir la tranquillité publique que nous nous étions propofé de retablir, en nous uniffant par les liens d'une confédération, & comme cette confédération ne devoit fubfifter qu'autant que la diere, nous la fupprimons par le préfent ade, & nous rendons toute fa vigueur au liberum veto dans les dietes libres, finon dans les cas exceptés par la loi où les affaires devroient être décidées à la pluralité des voix. Etoit figné STANISLAS, roi. Adam Lobrial prince Perinski, maréchal, Michel prince Radziwil, maréchal.

Le Juif Smul, qui a fait toutes les livraisons aux troupes ruffes, vient d'être mis aux arrêts, à la réquifition du lieutenant général de Romanius. Le corps des Juifs de cette ville a nommé une commiffion pour examiner les griefs qui font à sa charge

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ALLEMAGNE.

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HAMBOURG (le to Mai.) La claffe des pofitiques guerriers voit dans prefque toutes les parties de l'Europe, un feu qui couve fous la cendre, & qui ne peut manquer d'éclater bientôt. Sur ce que quelques puiffances du nord entretiennent des armées nombreufes, ils concluent qu'elles ont des projets de conquêtes, qui vont effectuer inceffamment. Ils ne réfléchiffent pas que les préparatifs les plus formidables ne font fouvent que des précautions dictées par la faine politique, & que c'eft au fein même de la paix qu'on forge des armes, qu'on leve des foldats, & qu'on les forme aux combats. Les papiers pu blics, fideles échos les uns des autres, cherchent à piquer la curiofité de leurs lecteurs, en annonçant toutes les nouvelles, vraies ou fauffes, qui peuvent accréditer de fimples conjectures. Ils ont tous répété, d'après une gazette du haut Rhin, que les Pruffiens alloient former un camp de 50 mille hommes près de Wefel, & que l'électeur palatin avoit donné ordre à 12 mille hommes de fes troupes de fe porter aux environs de Duffeldorf. On est informé que les troupes de ces deux puiffances font très tranquilles dans fears garnifons ou quartiers, d'où elles n'ont aucun ordre de fortir. D'ailleurs, on feait que le roi de Pruffe r'a dans toute la Weftphalie que 16 bataillons, & une compagnie d'artillerie, faifant en tout 19 mille 400 hommes, fans cavalerie.

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Ce qui fe paffe à Dantzig, prouve que le commerce fe porte difficilement vers les endroits où l'on n'eft pas certain de jouir de tous les avan tages de la liberté. Malgré les entraves que la foi du plus forty a mifes, on eft informé que depuis que la navigation eft r'ouverte, il eft ar

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rivé dans le port de cette ville plus de 30 bâtimens polonois, & qu'on y a reçu des commiffions confidérables, furtout de la part des Anglois.

L'élection annuelle de la magiftrature de Thorn s'eft faite encore cette année fous la fouveraineté du roi de Pologne. Cette ville fentiroit mieux le prix de ce bonheur, fi elle le partageoit avec fon territoire, dont la plus grande partie est toujours fous la main des Pruffiens.

On dit que les Perfans font de grands prépa ratifs de guerre contre la Porte, & que le Sophi eft forti de fa capitale, à la tête d'une armée confidérable, pour aller attaquer Bagdad. Si le miniftre perfan a réellement conçu ce projet il est bien étonnant qu'il ait attendu pour l'exé cuter, que les Turcs aient conclu la paix avec les Ruffes. On ajoute que les Géorgiens, qui ont déjà tenté vairement de fecouer le joug ottoman, veulent effayer s'ils feront plus heureux avec les Perfans qu'avec les Ruffes."

Des lettres de Cafan parlent d'un foulevement arrivé au pays des Baskirs. On prétend qu'ils ont voulu, à l'exemple des Tartares de Barabinskoy, s'affranchir du tribut qu'ils paient depuis deux fiecles aux fouverains de la Ruffie. Ils ont chaffé les receveurs de ce tribut, tué ou maltraité des Popes qui leur avoient été envoyés pour travailler à leur converfion, & placé leurs idoles & les images du grand Lama dans les chapelles ambulantes que les prêtres ruffes avoient établies au milieu de leurs hordes. Ces peuples font voifins d'une nation tartare qui reconnoît l'empire du Dey Lama, & de celle des Calmouks Ufbeks. Le gouvernement prend des mefures pour les faire rentrer dans l'ordre.

BERLIN (leio Mai.) Le roi a conféré au

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