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fifter, mais encore une fortune en contrats fur le roi, dont il craint que les bénédictins n'héritent, & dont il veut difpofer en faveur de fa famille fi la nullité de fes vœux eft prononcée. Le fupérieur général de la congrégation de St. Maur, lui fait répondre qu'on ne fe joue pas de la religion en prononçant des vœux fimulés ; que d'ailleurs, fa proteftatic n frauduleuse n'ayant pas été nourrie en la renouvellant tous les ans, elle n'a plus de valeur, &c.

Le Sr. Rouillé d'Orfeuil, fils, a été reçu avocat du roi au châtelet à la place du Sr. d'Agueffeau, maintenant avocat général au parlement. Le Sr. Foulon de Doué, auffi avocat du roi au châtelet, achete une charge de maitre des requêtes; & fon frere, confeiller au même tribunal pendant la difperfion, traite d'une charge de confeiller à la cour des aides.

L'abbé Soldini, confeffeur du roi, a eu la cuiffe caffée par un cheval; il en eft mort: on lui avoit fait l'amputation.

Le comte de Noailles & le Sr. de Fourqueux, chargés de réintégrer le parlement de Bordeaux y arriverent le 29 Février dernier. Le Sr. le Berthon, premier-préfident de cette cour, & qui pendant fa difgrace avoit conftamment fait paroitre cette fermeté qui diftingue l'ancienne magif trature, étoit revenu, dès le 28, par ordre du roi. Tous les habitans firent confifter les plaifirs du mardi gras à lui rendre des honneurs qu'il a fi juftement mérités. On avoit érigé à la porte de fon entrée un arc de triomphe qui a coûté 12 à 15 mille livres, & il avoit été conftruit aux frais d'une fociété qui ne s'étoit pas fait connoitre. C'étoient les francs-maçons, dont le chef adreffa cette courte harangue au Sr. le Berthon, qui étoit accompagné de 50 magiftrats, tous com pagnons de fa difgrace,

Une compagnie qui eft de tous les pays, & qui tient à tous les états, voulant éternifer la mémoire de la fermeté & de la confiance des magifirats, exilés, me charge de vous préfenter fon hommage, & les rafraichiffemens qu'elle vous a préparés.

Au milieu des réjouiffances públiques, les préfidens & les confeillers qui avoient formé le tribunal dont les fonctions viennent de ceffer, ont effuyé bien des défagrémens de la part du peuple. Il n'y en a que trois qui foient admis à entrer dans le parlement réintégré. Les autres ont écrit à la cour pour fe plaindre des affronts auxquels ils font exposés, pour avoir, difent-ils, témoigné leur zele & leur obéiffance en fe conformant aux ordres du feu roi. On doit remarquer, à te occafion, que l'allégreffe vive & fincere que le peuple fait partout éclater au rétablissement des anciens corps de magiftrature, comparée à l'abattement général qui regnoit lors de leur difgrace, prouve combien les actes d'autorité répugnent à la conftitution monarchique, & fait en même tems l'éloge du jeune monarque, de fes miniftres, des anciens magiftrats, & de la nation.

cet

Nous avons fous les yeux le procès verbal de la réintégration de ce parlement, qui s'eft faite let 2 Mars; mais l'abondance des faits ne nous permet pas de le placer ici. Nous nous bonnerons à rapporter un fragment du difcours que prononça l'archevêque d'Aix à l'occafion du rétabliffement du parlement de Provence.

Ainfi (dit il) quand tout a plié fous l'autorité souveraine, refte l'opinion publique qui perfuade l'autorité même, & ne lui cede jamais. L'opinion des fages, invincible par fa modération, fe répand par degrés dans le calme, & dans l'agitation oifive de nos fociétés : elle pénétre dans le centre même de tous les intérêts. Elle perce à travers les ombres qui s'amaffent fur le foir d'un long regne; elle embellit de fa lumiere un regne vera

les

tueux qui commence; elle ne combat point les rois; elle les éclaire, & ramene l'empire de la juftice, fans troubler le repos des peuples. Heureux peuples qui. cultivoient en paix & moifonnoient fans crainte, tandis que nos converfations animées & nos difcuffionsutiles maintenoient les principes de la fécurité publique! On a vu de bons citoyens s'alarmer dans le fecret peur Te bien de leur pays. Que deviennent, difoient-ils, loix facrées de la propriété ? Que devient la conftitution de l'érat? & fur quel autre fondement peut s'appuyer l'autorité du prince que fur les droits & la propriété des citoyens? Ah! qu'ils apprennent à connoitre quel est le gouvernement doux & facile d'une nation éclairée ; & par quel paifib'e retour fe repliant fur lui-même, le fleuvequi nous entraine, obeït à la néceffité de reprendre & -de fuivre fon cours naturel.

Le parlement de Toulouse fut également réta bli dans fon ancien état le 14 du mois dernier. Onne peut exprimer la joie que cet événement a occafionnée dans toutes les claffes de citoyens; elle a éclaté par des fêtes & des fpectacles en tout genre l'archevêque a donné le même jour un grand feftin au parlement & à la noblefle; & plus de 100 dames y avoient été invitées. On a imprizmé auffi le procès-verbal de ce qui s'eft paílé dans ces circonftances. (Nous. y reviendrons.)

:

Le comte de la Tour-du-Pin eft allé à Dijon, ain-fi que le Sr. de Marville, confeiller d'état, pour y réintégrer le parlement; delà le Sr. de Marville paffera à Besançon pour le même objet.

On mande de Lyon que le 15 Janvier dernier, une femme en couche, ayant vainement fouffert, pendant deux jours, les douleurs de l'enfante Rent, le Sr. Faiffole, chirurgien du roi en cette ville, qui avoit été appellé auprès d'elle, fut obligé de fe fervir du forceps pour fauver cette femme, & fon fruit. A 8 heures du foir, illa délivça» d'un enfant fans mouvement, fans pouls, qui avoit Te vifage de couleur violette foncée, & que cechirurgien crut more. Il ordonna de faire chauffer

du vin; & après avoir foigné la mere, il alla au fecours de l'enfant, auquel on avoit déjà adminiftré inutilement plufieurs remedes. Il le plongea dans du vin tiede animé avec de l'eau devie, & lui fouffla dans la bouche autant d'air que fes poumons lui en purent fournir. Dix minutes s'étant écoulées fans fuccès, il infifta fur ce traitement, en faifant refpirer à l'enfant de l'eau de luce & du vinaigre radical, & en le tenant toujours dans le vin tiede, & continuant les frictions. Environ une demi-heure après, il fortit de la bouche de cet enfant beaucoup d'eau écumeufe;. on lui fentit quelques légers battemens de cœur; & au bout de trois quarts d'heure, il s'annonçalui-même à fa mere par un cri qui répandit la joie dans toute la famille. C'étoit un premier enfant après 4 années de mariage. Il fe porte aujourd'hui très-bien, & il eft nourri par fa mere. Cette méthode pour rappeller à la vie des enfans qui paroiffent avoir été fuffoqués au paffage, a également réuffi plufieurs fois, à un chirurgien de Paris. Le Sr. Portal, dans fon rapport à l'a cadémie royale des fciences fur les fuffaqués, en a auffi parlé de la forte: Nous dirons ici, en paffant, que nous avons foufflé dans la bouche d'un enfant qui n'avoit encore donné aucun figne de vie. A peine le fouffle parvint-il dans le

poumon

de cet enfant, qu'on le vit mouvoir les yeux, & qu'on l'entendit touffer avec effort. Il rendit par la toux & par le vomiffement, des glaires qui rem-plifoiens fes bronches, & il refpira enfuite avec facilité.

Une femme des environs de Marjevols, fort jaloufe, apprenant que fon mari étoit à danfer dans une maifon où fe trouvoient plufieurs jeunes filles, attendit fon retour au logis, dans l'état où pouvoit la réduire une paffion aufli violente. Ena le voyant rentrer, elle s'emporta au point de s'é

vanouir. Son fils, qui la crut morte, pouffa des cris qui firent accourir tous les voifins. Cet évanouiffement dura peu; mais en reprenant fes fens, cette femme s'écria qu'elle étoit empoisonnée. Son mari lui ayant demandé auffitót qui elle accufoit de ce crime: Vous, repliqua-t-elle vivement. Ah! Meffieurs! répondit le m ri, on n'a qu'à l'ouvrir tout-a-l'heure: on verra la calomnie. A ces mots cha un éclata de rire; la femme reprit fa bonne humeur, & fe réconcilia, au moins pour le moment, avec fon époux.

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Le 15 du mois dernier, Marie-Angélique Goblet, femme d'Antoine-Jofeph Bodalier, ouvrier à Blaringhem, à une lieue & demie d'Aire, eft accouchée d'un enfant que l'on préfume être venu à terme, ayant 21 pouces de longueur; les traits de fon vifage n'offroient aucune difformité. Il étoit coëffé d'une membrane garnie de cheveux pen dans jufqu'au milieu des reins, qu'on auroit pris pour un bonnet chevelu, ou une perruque i n'avoit aucune marque de cou ni de dents. Les oreilles, placées plus bas que d'ordinaire, fembloient tenir aux épaules. La main droite n'avort que quatre doigts, fans apparence de pouce, La nature lui avoit refufé toute iffue pour l'évacua-tion des excrémens, & le paffage des urines. Une excroiffance en forme de verrue, placée plus haut que de coutume, formoit tout le caractere équivoque de fon fexe; enfin on lui a remarqué une cuifle & une jambe plus charnues & plus longues que les autres.

On lit dans les Affiches de Touraine & d'Anjou, n°. 7, pag. 28 les deux articles fuivans.

« Une femme demeurant au Mans, groffe depuis plufieurs mois, fe trouvant un jour dans la rue, apperçut dans le tems qu'elle y penfoit le moins, un arlequin qui fe mit à lui faire de grimaces. Elle en fut fi effrayée, qu'elle en perdit con:

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