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E JOURNAL paroit deux fois par mois, Chaque cayer eft de 72 pages; il coute o liv. par année, pris à Bouil to lon, & i5 liv. par la pofte dans toute la France, y compris le port. Le tout fe paye d'avance. On ne fouferit que pour une année, & à & à quatre époques quatre époques au zer, de l'an au zer. Avril, au zer. Juillet, & au zer. Octobre.

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Les Supplemens qu'on donnera à la fin de chaque trimestre, couteront 3 pofte, & 2 1. pris à Bouillon.

par la

LE JOURNAL`ENCYCLOPÉDIQUE, dont il paroit un volume de 292 pages, & quelquefois plus, toutes les quinzaines coute par année, 24 liv., pris à Bouillon, 33 liv. 22 fols par la pofte pour la France, & 30 livres pour l'Allemagne, franc de port.

LA GAZETTE SALUTAIRE, feuille périodique qui embraffe tout ce qui concerne la Médecine, la Chirurgie, la Chymie, la Botanique, l'Hiftoire - Naturelle &c. &c., paroit une fois, par femaine, & coute 9 liv. par année, y compris le port.

Ceux qui defireront ces Journaux, s'adreferont à Bouillon au DIRECTEUR du Bureau des Ouvrages périodiques, ou bien M. LUTTON, rue Ste. Annę Butte St. Rach, à Paris,

JOURNAL

POLITIQUE,

OU

GAZETTE

DES GAZETTES.

AVRIL.

Seconde Quinzaine.

TURQUIE.

CONSTANTINOPLE (le 27 Février.)

Es ratifications du traité de paix ayant été échan

Lgées, comme on l'a dit, & la Porte n'ayant plus de prétexte pour retarder le départ d'Abdoul

Kerim, cet ambaffadeur eft enfin parti, le 2 de ce mois, pour se rendre à Moscou.

Le Cheik Daher, ce vieux guerrier dont on a eu occafion de parler tant de fois, pendant la révolution d'Egypte qui a coûté la vie à Ali-Bey, fupplée par fon intelligence & fon courage aux forces qui commencent à lui manquer; il a fi bien affermi fon pouvoir en Syrie, & s'y eft rendu fi redoutable, que la Porte paroit défefpérer de le reduire par la voie des armes, On s'eft décidé dans le divan pour celle de la conciliation; en conféquence, le grand-feigneur envoie à Daher un ambaffadeur qui s'eft mis en route le 6 de ce mois; cet événement eft fans exemple de la part des fultans à l'égard de leurs vaffaux.

Quoiqu'en aient dit certains papiers publics, le chevalier de Tott n'a jamais ceffé de jouir ici de toute la confidération qui lui eft due. Le grandfeigneur lui a témoigné la fatisfaction de fes fervices, & l'a engagé à les lui continuer. Cet officier travaille fans relâche à faire fondre à l'arfenal du gros canon, pour remettre fur un pied refpectable l'artillerie de S. H., qui a considérablement fouffert pendant la derniere guerre.

La plupart des efclaves ruffes échangés font partis à bord d'un batiment anglois & d'un navire vénitien, qui ont arboré le pavillon ruffe. On fait les préparatifs néceffaires pour le départ des autres efclaves, ainfi que pour celui des officiers & foldats ruffes prifonniers de guerre.

Ces jours derniers, le tribut annuel de l'Egypte arriva heureusement, fans avoir été rencontré par les forbans de l'Archipel, & fut transporté au ferrail.

La caravane de Bagdad, confiftant en 1500 chameaux chargés allant à Damas, a été pillée près de Palmyre, par Sheek Tyawr, chef des Arabes d'Amify. Six cens Perfes qui fe rendoient à la

Mecque, à la fuite de cette caravane ont été également dépouillés. Il y avoit parmi eux des perfonnes de diftinction. On dit que, faute de vêtemens, il en eft mort près de 200, de la rigueur du froid. La perte des effets tombe principalement fur les marchands de cette ville, & fur ceux de Bagdad, de Baffora, de Damas & d'Alep.

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DU CAIRE (le 2 Janvier.) Tous les beys, ainfi que les principaux officiers du gouvernement & les chefs des troupes, s'affemblerent le 24 du mois dernier, dans la place de Cara-Meidan, fituée fous le château de cette ville, pour affifter à la cérémonie qui fe fait tous les ans au départ des pélerins qui vont à la Mecque. Le pacha y reçut, fous des tentes préparées à cet effet, le com mandant de la caravane, à qui il configna l'étendard du prophète, l'artillerie, les armes, les munitions & les bagages que la Porte fournit pour ce voyage. Il fit revêtir de caftans les officiers qui doivent accompagner la caravane; après quoi l'on fe mit en marche dans l'ordre fuivant.

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Mille chameaux, portant les bagages du commandant & de fa maifon, couverts de houffes de drap brodées en laine, & huit litieres couvertes de tapis de velours à franges d'or, deftinées pour les femmes ouvroient la marche. Enfuite venoient fept détachemens de 200 hommes chacun, tirés des fept corps de milice de la ville ayant leurs officiers à leur tête. L'aga des janiffaires & lè commandant des Azaps marchoient enfemble, précédés de so faratchs à pied, avec leurs principaux officiers à cheval, & entourés de valets de pied, au nombre d'environ 5o. Les beys fuivoient,allant 2 à 2, felon leur rang, accompagnés feulement de leurs affranchis à cheval, de leurs faratchs & de leurs valets de pied leurs mamelucs avoient dévancé la caravane, & étoient allés l'attendre à la coupe des Azaps, rendez-vous général. Les chevaux de main & les officiers de la maifon du pacha; précédoient celle du conducteur de la caravane qui en cette qualité, ale rang de pacha à deux queues. Cette marque de dignité, portée par deux chiaoux, annonçoit

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Boute fa maifon, qui comprenoit 30 mamelues en cotte de mailles, 50 affranchis, 150 faratchs à cheval, 200 valets de pied, 1000 hommes d'infanterie. Cette nom. breufe maifon étoit fuivie de tous les cheks des mofquées, du Caire, qui marchoient proceffionnellement, précédés de leurs confrairies & de vingt à vingt-cing bannieres chacun : ils étoient foutenus fous les ailfelles, & entoués des gens les plus dévots de leur quartier, qui chantoient des verfets de l'alcoran. On voyoit paroître de tems en tems des troupes de fantons, qui avoient fait vœu de fuivre la caravane jufqu'à la Mecque, en fautant, en tournant, en marchant en arriere, ou en fe faifant mutuellement des révérences, dont la cadence répondoit à leurs chants. La marche étoit fermée par le rapis qui doit couvrir le temple d'Abraham à la Mecque. Ce apis, précédé de deux chiaoux, & de l'iman, qui l'accompagnera jufqu'à fon arrivée, & entouré de cheiks de derviches & de fantons, étoit renfermé dans une caiffe, revêtue de velours verd, brodé d'or & d'ar- } gent. Un chameau qui n'eft deftiné que pour cet ufage, le portoit. Cet animal eft foigneufement entretenu pendant le refte de l'année, fans rien faire; & quand il devient vieux, on lui affigne une penfion. Il étoit suivi de trois autres chameaux couverts de houffés de vélours deftinés à le remplacer, en cas de mort ou d'accident. On le faifoit marcher lentement, afin que le peuple qui l'attendoit fur fon paffage, eût la fatisfaction de le toucher. Ceux qui étoient aux fenêtres, ou trop éloignés pour y porter les mains, tâchoient d'y atteindre avec des mouchoirs ou des pieces d'étoffe, qu'ils regardoient alors comme bénits, & dont ils fe frottoient la tête, le vifage, & celui de leurs enfans.

Cette cérémonie dura depuis 9 heures du main, jufqu'à 3 heures après-midi. Méhémet- Bey n'y aflifta point, parce qu'il auroit été obligé de céder le pas au commandant de la caravane; mais

fe rendit le lendemain, avec tous les autres beys, à la plaine des pélerins, à trois lieues de la ville, pour affifter à diverfes réjouiffances qui y ont été faites depuis, & qui n'ont fini que le jour du départ pour la Mecque.

On apprend de Conftantinople qu'il doit arriver à Alexandrie deux navires marchands ruffes,

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