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» rébellion, S. M. I. veut bien briser vos chaînes, » à toi, & toi... qui avez livré Pugatfchew au bras » vengeur de la justice. Vous avez fait cette action » dans le moment où vous étiez environnés de tou»tes parts, & qu'il n'y avoit pour vous que ce feul >> moyen de falut; adorez la clémence de S. M. I.; >> retournez vivre dans la fociété de fes fujets fide»les, faites des vœux pour la main qui vous fau>>ve de l'ignominie & du fupplice, & foyez re» connoiffans de ce bienfait envers votre patrie ». C'est ainsi que les 8 Cofaques ont été renvoyés avec les fecours néceffaires pour retourner chez

eux.

Quoiqu'on ait achevé tous les préparatifs néceflaires concernant l'ambaffade de Conftantinople, le jour du départ du prince de Repnin eft encore incertain. On évalue à 400 mille roubles les préfens qu'il eft chargé de préfenter au grandfeigneur de la part de S. M. I.

On ne parle point de l'arrivée du feldt-maré chal comte de Romanzow. Il vient d'expédier ici un courier qui a apporté la ratification de la paix. On parle de différer au 10 Juillet les réjouiffances projettées à l'occafion de cet événement. Peutêtre le gouvernement defire-t-il que l'ambaffadeur ottoman jouiffe de ce spectacle.

SUEDE.

STOCKHOLM ( le 17 Mars.) Le roi a nommé commandeurs de l'ordre de Vafa le fénateur comte de Scheffer, le comte de Hord & le baron de Scheffer. S. M. déclara, le 9 de ce mois, dans la falle du fénat, qu'elle avoit élevé au grade de lieutenans-généraux les généraux-majors & barons d'Hoepken, de Wolfrad & de Spreng-porten, miniftre à Copenhague; à celui de généraux - majors, le colonel Balizar, les barons

d'Armfeldt, d'Arbin, de Wincklerfeldt, & le comte de Bohlen. S. M. accorda en même tems au comte de Horn, lieutenant des trabans (gardes du corps) le régiment de maland, cavalerie, & au lieutenant-colonel baron de Sprengporten, celui de Savolax, infanterie, avec l'escadron de Cirélie, & les grands piqueurs à pied.

La fanté du duc d'Okrogothie n'eft pas encore bien affermie; il a eu une rechûte, qui, quoique moins grave que la derniere maladie, n'a pas laiffé de caufer quelque inquiétude; fes forces commencent à revenir, mais très-lentement. Le roi vient de confirmer l'arrangement que ce prince a fait avec le comte de Poffe, qui cede à S. A. R. le régiment de Wefmaland ou Weftmanie, moyennant une penfion annuelle de 6 mille écus.

La reine douairiere a été attaquée, le 8, d'une maladie qu'on a prise d'abord pour une pleurefie. Les nuits ont été fort inquiétantes jufqu'au 13, que S. M. a commencé à prendre quelque repos; dès ce moment la fievre avoit paru diminuer; mais elle a recommencé le foir, & les médecins ont alors caractérisé la maladie de pulmonie. Il y a eu une crife le 15, qui paroit raffurer fur le danger dont cette princeffe étoit menacée.

Le roi doit partir vers le commencement du mois de Mai, pour aller vifiter les places de la Finlande fuédoife.

L'ordre équestre de la Pomeranie fuédoise a réfolu de faire un emprunt de 800 mille écus à pour cent d'intérêt. Cette fomme fera répartie entre tous les gentilshommes de la province, en proportion des biens que chacun d'eux y poffede. Toutes les terres en général & en particulier répondront du capital & des intérêts; & les engagemens feront approuvés & garantis par S. M. La négociation va s'en faire en Hollande.

Jufqu'à préfent, le produit des régimens n'a prefque fervi qu'à former des penfions en faveur des officiers qui fe retiroient. Le roi, qui a def fein de mettre l'armée fur un tout autre pied a trouvé le moyen de recompenfer les vétérans & de réunir aux poftes militaires les appointemens qui y étoient attachés; de forte qu'on ne verra plus l'officier qui fert en effet, dépouillé des honoraires de fon emploi, travaillant uniquement pour ceux qui fe repofent, & qui jouiffent des penfions de généraux, de colonels &c.

Le baron Charles de Geer, maréchal de la cour, commandeur de l'ordre de Wafa, & chevalier de celui de l'étoilé Polaire, vient de publier en françois le cinquieme volume d'un ouvrage intitu lé: Mémoires fur les infectes. Cet ouvrage, qui n'a point été compofé dans des vues d'intérêt, ne fe vend pas. Le baron de Geer fuit le fyftême de Linné, qui fait beaucoup de cas de ce feigneur.

La fociété pour la patrie s'eft chargée de l'adminiftration de la maifon d'accouchement, & elle en a offert la direction générale au sénateur comte de Scheffer, qui a bien voulu l'accepter. Cet établiffement ne pouvoit tomber en de plus dignes

mains.

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22

COPENHAGUE (le 21 Mars.) Le roi a nommé le général comte d'Ahlefeldt de Langeland & Rixingen au gouvernement de la fortereffe de Rendsbourg, & a ajouté à l'infpection de la cavalerie dont il étoit pourvu, celle de toute l'infanterie des duchés des Slefwig & de Holftein. S. M. a difpofé de la place de curateur de l'univerfité de Riell, en faveur du comte de Reventlau, & lui a permis d'occuper le château de cette ville. Elle a accordé en même tems, au major Frédé ric de Bechtolsheim la clef de chambellau, & an

Sr. Charles-Fréderic Trant, une place de député au college de l'économie & du commerce.

L'officier de royal Norwege, dont on a annoncé la détention, eft toujours aux arrêts. Le collecteur qui s'étoit évadé, a été découvert, & conftitué prifonnier, ainfi que fon confrere. On continue à les croire coupables d'avoir trafiqué une place de judicature. On leur donne pour complices les Sr. Sarti, Italien, maitre de chapelle de la cour, & maitre à chanter du roi, & la demoiselle Pottevin, maitreffe de langue francoife de la jeune princeffe royale. En effet, ils ont été arrêtés, ainfi que deux particuliers, dont les noms ne font pas connus. Ces quatre perfonnes n'ont encore que leur maison pour prifon, mais l'on s'eft affuré de leurs papiers, & on dit que le Sr. Sarti & la demoiselle Pottevin font déjà deftitués de leurs places.

POLOGNE.

VARSOVIE ( le 22 Mars.) Le roi a nommé grand-maitre de fa maifon le comte de Rzewuski, ci-devant notaire de la couronne. Cette place étoit vacante par la mort du comte de Karas. S. M. a donné la ftaroftie de Bendzyn au chambellan Royalinski; celle de Polaniecz, au Sr. Swienciezki,

juge de Radom; celle de Wilna, vacante par la mort du prince Oginski, au prince Radziwil, maréchal de la confédération pour la Lithuanie, & celle de Zakroczyn, au Sr. Korzencwski, qui a quitté la starostie de Zolkinsk, dont il étoit pour vu. Ces nominations' n'ont rien de contraire aux

réglemens faits par la délégation fur les ftarofties: on doit fe rappeller qu'on a laiffé un certain nombre de ces places à la difpofition du roi.

Le Sr. Turski, évêque de Luko, a été déclaré coadjuteur de l'évêque de Pofen. On affure que

le prince primat, qui est toujours à Dantzig, penfe auffi à fe donner un coadjuteur.

Quoique nous ayons rendu compte de l'affaire des diffidens, nous croyons devoir présenter à nos lecteurs tous les détails qui en ont amené la conclufion.

«La délégation fe trouvant vivement preffée de terminer l'affaire des diflidens, qui avoit été fi long. tems fufpendue, les évêques, fénateurs & nonces, députés l'année derniere pour la régler, furent chargés de reprendre leurs conférences à ce fu-, jet, chez le prélat Garampi, nonce du St. Siege. Ces conférences fe tinrent depuis le 19 jufqu'au 25, & l'on s'y occupa des changemens qu'il y avoit à faire, pour la fûreté de la religion catho lique, à la conftitution de 1768, dont les principaux points furent préalablement confirmés. Quelques-uns de ces députés eurent commission, en même tems, de conférer du réfultat de leurs affemblées avec le baron de Stackelberg & le Sr. de Benoît, miniftres des cours de Pétersbourg & de Berlin. Les réponfes de ces miniftres aux premieres propofitions qu'on leur fit, n'étant pas au gré des zélés catholiques, on en fit rapport à la délégation, le 23 Février. Les miniftres de Pétersbourg & de Berlin, qui fe trouvoient préfens à l'affemblée, y parlerent avec beaucoup de vigueur, & déclarerent qu'ils étoient fermement réfolus de terminer cette affaire à la fatisfaction de leurs fouverains. Les délégués s'adrefferent alors au baron Revitzky, envoyé de L. M. I. & R., afin qu'il interposât fes bons offices & fon crédit, ainfi que celui de fa cour, pour faire accepter les propofitions qui lui feroient communiquées par le nonce & par les députés; ce que le baron de Rewitzki promit avec bonté, en conféquence même des ordres de fa cour à cet effet ».

«Les catholiques fe flattoient de redreffer la plus

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